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Cette thèse de doctorat traite des effets des stratégies et tactiques antiféministes sur les féministes québécoises œuvrant dans le secteur de la prévention et de la lutte contre les violences envers les femmes. J'y étaye l'hypothèse selon laquelle le contremouvement antiféministe force le mouvement féministe à adapter ses choix organisationnels, ses modes d'action et ses discours, au détriment de ses intérêts premiers. Cette recherche qualitative prend appui sur un corpus de 87 entretiens semi-dirigés menés entre 2006 et 2015 auprès de féministes à travers le Québec. Elle emprunte à l'épistémologie féministe une démarche d'enquête qui « interprète » au lieu de « valider » la perception des participantes à la recherche des conséquences qu'occasionne le contremouvement sur leur communauté, leurs organisations et elles-mêmes. Son originalité tient également au fait qu'elle promeut un cadre théorique qui permet de couvrir non seulement les dimensions micro et mésosociologiques de l'analyse, mais aussi macrosociologiques. En effet, les niveaux micro et mésosociologiques sont le plus souvent examinés à l'aide des propositions théoriques voulant que le contremouvement imite les pratiques du mouvement et que les interactions entre un mouvement et son contremouvement évoluent en fonction des coups qu'ils se portent. La dimension macrosociologique du conflit, soit les rapports sociaux de sexe, est quant à elle considérée à l'aide de la théorie du sexage de Colette Guillaumin qui réitère la présence des antagonismes sociaux qui opposent les femmes féministes aux hommes antiféministes. Dans l'ensemble, cette thèse présente les formes d'antiféminismes allant des moins organisées (antiféminisme ordinaire et antiféminisme anticapitaliste) aux plus organisées (l'antiféminisme religieux et conservateur ainsi que le masculinisme), pour ne retenir que le masculinisme comme communauté du contremouvement à l'origine des effets documentés. En discutant des phases de développement du masculinisme selon les avancées du mouvement féministe, elle souligne le caractère pernicieux des tactiques masculinistes mises de l'avant depuis son entrée dans sa phase d'institutionnalisation en 2010. En outre, elle démontre que les stratégies et tactiques masculinistes identifiées ont des conséquences d'ordre politique, c'est-à-dire qu'elles affectent la capacité du mouvement à transformer les rapports sociaux, à influencer les politiques publiques et à obtenir des ressources financières et matérielles. Le masculinisme produit aussi des effets organisationnels chez les féministes, que révèlent les ajustements du travail d'intervention, les modifications du répertoire tactique, les transformations des mandats organisationnels ainsi que les nouvelles divisions entre les féministes sur la question de la place des hommes dans le mouvement. Face au discours masculiniste de la symétrie de la violence et de la « crise » de la masculinité, l'enquête dévoile aussi des effets discursifs du masculinisme sur le travail de signification des violences faites aux femmes, de sorte que les féministes ont tendance à reléguer leur fondement sociologique au second plan. Enfin, les effets biographiques sont perceptibles à travers un engagement plus distancié des féministes qui cherchent notamment à se protéger des conséquences du masculinisme sur leur santé mentale. Plus encore, les transformations que provoquent les stratégies et tactiques masculinistes sur la communauté féministe font émerger d'importantes questions à propos de la sécurité des femmes victimes de violences masculines. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Contremouvement, antiféminisme, masculinisme, féminisme, violence.
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L’objectif général de la recherche est d’explorer l’accès des femmes victimes de violence (conjugale, sexuelle et/ ou exploitation sexuelle) au système de justice pénale au Québec, selon l’expérience de ces dernières, à partir de laquelle sont identifiés des obstacles et des leviers à l’accès à la justice. Ont été rencontrées 52 femmes vivant dans 10 des 17 régions du Québec, qui ont témoigné de leurs parcours (qu’elles aient choisi de ne pas porter plainte, que leur plainte ait été rejetée ou qu’elles aient cheminé dans le système au moins jusqu’à l’enquête préliminaire) par le biais d’entretiens individuels et collectifs semi-dirigés. Cette recherche contribue aux réflexions visant à transformer le traitement des femmes victimes de violence par le système judiciaire par une réelle prise en compte de l’importance du respect de leurs droits et de leurs besoins. Pour ce faire, nous avons : 1) documenté les expériences, dans le système judiciaire, de femmes ayant vécu de la violence; 2) identifié des pistes de solution concrètes afin d’encourager une adaptation du système, à partir de ecommandations émises par les participantes à la echerche. Les résultats recueillis montrent que l’un des besoins saillants exprimés par les femmes est d’améliorer leurs relations avec les différents-es acteurs-trices judiciaires (policiers-ères, enquêteurs-trices, procureurs-es, avocats-es de la défense, juges) rencontrés-es lors de leur parcours
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Publié en trois volumes (2001, 2005 et 2011), ce livre pionnier a permis l’ouverture d’un espace théorique et politique queer en France. Il propose une boîte à outils destinée aux activistes en quête de cultures et de politiques sexuelles qui ne soient pas (homo ou hétéro) normatives.Stimulants et provocants, les textes réunis dans ce recueil constituent également une introduction critique à la déconstruction des genres et aux travaux de Judith Butler et de Michel Foucault. Ils mettent de plus en évidence l’apport des subcultures trans, butch et SM à une réflexion plus large sur les relations entre pouvoir et savoir, ainsi que le formidable potentiel des sexualités dissidentes et la continuité politique entre féminisme pro-sexe et activisme queer.Ce recueil mis à jour regroupe ainsi en un seul livre les articles des trois volumes, épuisés dans leurs différentes éditions mais faisant l’objet d’un intérêt constant. Il s’agit ainsi de remettre à disposition des lecteurs un outil politique et théorique désormais « classique » des queer studies francophones.
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Portraits et textes restituent l'histoire queer perdue : la vie de personnes qui ne se conformaient pas aux normes de genre, du XVe au XXe siècle. Katherina Hetzeldorfer, jugée « pour un crime qui n'avait pas de nom » (relations homosexuelles) et condamnée à mort par noyade en 1477 ; Charles, alias Mary Hamilton, fouetté publiquement pour avoir usurpé l'identité d'un homme dans l'Angleterre du XVIIIe siècle ; Clara, alias « Big Ben », pour laquelle deux femmes jalouses se sont battues dans le New York de 1926 : ce ne sont là que trois des vies que l'artiste Ria Brodell s'est réappropriées pour l'histoire queer dans Butch Heroes . Brodell propose une série de vingt-huit portraits de personnages oubliés mais héroïques, chacun accompagné d'une brève note biographique. Il s’agit d’individus qui ont été attribués au sexe féminin à la naissance mais dont la présentation de genre était plus masculine que féminine, qui ne voulaient pas contracter un mariage hétérosexuel et qui ont souvent été sévèrement punis pour être eux-mêmes. Les peintures détaillées et pleines d'esprit de Brodell sont calquées sur les cartes saintes catholiques, renversant sournoisement un modèle religieux. Les portraits et les textes offrent des allusions intrigantes à des vies perdues : des chats se prélassent en arrière-plan de décors domestiques ; l'un des personnages aurait été employé de diverses manières comme « prophète, soldat ou ouvrier textile » ; un autre tient nonchalamment une cigarette allumée. Brodell a effectué des recherches approfondies pour chaque portrait, reconstituant une vie à partir de récits historiques, de cartes, de journaux, de peintures, de dessins et de photographies, trouvant l'héroïque dans l'oubli.
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La recherche partenariale et les différentes appellations qu'elle a prises au cours des ans a connu depuis les années 2000, particulièrement au Canada et au Québec, un essor important. Celui-ci s'explique en partie par la montée en puissance de concepts comme société du savoir et économie du savoir qui ont rapidement été adoptés par les instances étatiques. Ces concepts tablent sur des liens étroits entre la croissance économique des sociétés et la création scientifique. Ce mouvement est accompagné de changements au sein même du processus de production de connaissances par le passage du Mode 1 au Mode 2. Au Québec, la recherche de type partenarial a été confortée par l'adhésion à des modalités de développement socio-économique faisant une place notable à diverses formes de coopération entre les groupes sociaux. Ce travail doctoral vise à mieux cerner la dynamique partenariale qui se déroule au sein de la relation de recherche entre des chercheurs issus du milieu universitaire et des praticiens venant de divers horizons. Afin d'approcher cette connexion chercheurs/praticiens qui se dessine à l'intérieur d'un espace partenarial que nous avons qualifié d'espace de production cognitive, nous avons posé comme hypothèse de départ, à partir d'une revue de littérature et de notre propre expérience de coordonnateur d'alliances de recherches universités-communautés, que : des questions de recherche, des valeurs, des habitudes de travail et des épistémologies occupaient cet espace balisant ainsi la liaison entre les différents participants. Cette hypothèse a été mise à l'épreuve dans le cadre d'une recherche qualitative. Pour ce faire, nous avons choisi d'examiner cinq cas de recherches exemplaires réalisées au sein du Service aux collectivités (SAC) de l'UQAM. Des entrevues semi-dirigées auprès des protagonistes de ces recherches, c'est-à-dire, les chercheurs et chercheuses, les praticiens et praticiennes, les étudiants et étudiantes et les professionnelles du SAC qui assurent la coordination des projets, nous ont permis de décrypter le dispositif partenarial. Par une analyse de contenu des comptes-rendus intégraux des entretiens, nous avons ainsi pu dégager les principales composantes de ces relations partenariales. Cette démarche nous a conduit à revoir notre hypothèse de départ. Nous postulons maintenant que : l'espace de production cognitive est alimenté par un couple question-hypothèse porté tant par les chercheurs que les praticiens; que cette activité de recherche repose sur différentes compétences tant théoriques que pratiques mises de l'avant par les partenaires aux diverses étapes de la recherche; que ces partenaires participent à une communauté de valeurs et d'aptitudes relationnelles tout en partageant le même référent épistémologique. L'ensemble de ces composantes constitue le socle sur lequel le processus partenarial se construit, se déploie et permet ainsi l'élaboration de nouvelles connaissances. ______________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : recherche partenariale, recherche-action, community based research, réflexivité, compétences.
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« Le présent document répond donc à un objectif simple : dégager des apprentissages des réalisations du Service aux collectivités de l’UQAM pour renforcer la capacité de veille, de liaison et de transfert du TIESS [Territoires innovants en économie sociale et solidaire]. S’il est important d’apprendre de cette institution, c’est en raison de la nature et de la qualité de la relation que ce mécanisme de coproduction des connaissances a su développer entre le monde de la formation et de la recherche universitaires et celui regroupant différents milieux associatifs. Au fil de ses quarante années d’existence, le Service aux collectivités a développé une approche qui demande non seulement à être mieux connue, mais surtout à être appliquée et adaptée à d’autres contextes partenariaux » (p. 9)
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Constatant les obstacles de tous types auxquels les personnes trans (transsexuelles et transgenres) se heurtent toujours de même que les tensions internes traversant la catégorie trans, le présent mémoire constitue une recherche théorique dont l'objectif est d'enrichir le corpus naissant des études trans francophones pour le bénéfice de l'ensemble des sujets concernés. La question de recherche principale se pose comme suit : « Comment conceptualiser ce que vivent les personnes trans? » et s'accompagne de deux sous-questions de recherche, soit « Comment des sujets trans ont-ils émergé? » et « Que vivent aujourd'hui ces sujets trans? » L'analyse prend son ancrage dans une perspective féministe matérialiste adaptée aux réalités trans, posant ainsi les bases de ce qui pourrait devenir un matérialisme trans. Le matériau résulte de recensions et de synthèses d'écrits pré-existants, l'enjeu n'était pas tellement de créer de nouvelles données que de poser un regard vif et englobant sur celles déjà disponibles. La discussion se présente en trois temps : 1) l'émergence de sujets trans et la constitution de séries trans ; 2) la domination, l'oppression et l'injustice herméneutique subies par les sujets trans et 3) l'examen de l'arsenal conceptuel trans développé depuis les années 1990, principalement en français et en anglais, de ses limites et de ses potentialités. Il en ressort que de nombreux concepts développés pour nommer ce que vivent les personnes trans ne sont pas à même de saisir les rapports sociaux en présence et que des lacunes considérables se présentent dans la considération de leur consubstantialité. Le concept de cisgenrisme, toutefois, porte la promesse d'analyses en termes de rapports sociaux. Dans son ensemble, le travail produit soulève la complexité des rapports sociaux de genre et de race au sein même de la catégorie trans de même que l'importance d'effectuer du travail universitaire qui bénéficie à toutes les personnes trans, et non pas seulement aux moins marginalisées d'entre elles. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : transphobie, cissexisme, cisgenrisme, cisgenrenormativité, cisnormativité, transmisogynie, matérialisme trans, transféminisme, consubstantialité des rapports sociaux, théories trans.
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Cette recherche qualitative s'est penchée sur la résonnance de l'intersectionnalité au sein de la Fédération des maisons d'hébergement pour femmes (FMHF), à la fois dans le discours des intervenantes et des directrices, ainsi dans les pratiques d'intervention auprès de femmes confrontées à de multiples problématiques. Sur le plan du discours, l'intersectionnalité est comprise comme un cadre et un outil d'analyse permettant d'appréhender la violence subie dans un continuum, au regard des difficultés structurelles et individuelles vécues. Le continuum violence-oppression, qui engendre les difficultés entrecroisées des femmes, est au cœur de la compréhension de l'intersectionnalité. Plus globalement, l'intersectionnalité offre un cadre d'analyse qui relève la complexité des situations des femmes. Sur le plan de l'intervention, l'approche intersectionnelle amène les intervenantes à porter une attention spécifique à la narration des trajectoires de vie des femmes rencontrées, à mieux cerner les contextes dans lesquels s'inscrivent les problèmes vécus et, ainsi, à analyser la violence vécue dans un large spectre contextuel et socio-relationnel. Également, la mobilisation d'un cadre intersectionnel leur permet d'éclairer les rapports qu'entretiennent les femmes avec les différents services (policiers, services de santé et sociaux, protection de la jeunesse) ainsi que les manières dont elles sont perçues et, parfois, étiquetées par ces derniers. Les intervenantes sont ainsi mieux à même d'outiller les femmes dans leurs interactions avec les services publics et d'amenuiser les « effets » de ces institutions sur elles et leurs situations. Finalement, l'intersectionnalité représente un outil incontournable pour réfléchir aux dimensions du pouvoir qui sont présentes dans la relation intervenante-femme aidée. Les intervenantes adoptent une posture misant sur l'incertitude et l'ouverture face aux situations rencontrées. Dans cette perspective, l'intersectionnalité invite les intervenantes à davantage de réflexivité, afin de non seulement prendre conscience de leurs schèmes sociaux et des cadres de référence qui guident leurs actions, mais aussi de se « regarder agir » en examinant a posteriori leur intervention ainsi que les effets de celle-ci sur la personne aidée.
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Yara, A. et les frères Monib & Tariq revendiquent leur identité en tant que musulmans provenant de divers milieux en se taillant une place au sein de la communauté LGBTQ+ et en réfléchissant sur leurs croyances et leurs expériences personnelles.
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Le paradigme hégélien de la reconnaissance, admirablement critiqué par Frantz Fanon dans l’œuvre phare à laquelle ce livre rend hommage, est aujourd’hui évoqué, sous sa forme libérale, dans les débats entourant l’autodétermination des peuples colonisés, notamment les peuples autochtones d’Amérique du Nord. Politologue et militant, membre de la Nation dénée du Nord-Ouest du Canada, l’auteur reprend ici la critique fanonienne et démontre en quoi cette reconnaissance ne fait que consolider la domination coloniale. Cet ouvrage de théorie politique engagée appelle à rebâtir et redéployer les pratiques culturelles des peuples colonisés sur la base de l’autoreconnaissance, seule voie vers une réelle décolonisation. Penseur marxiste, Coulthard sait que le marxisme ne peut s’appliquer tel quel à la lutte des Autochtones, mais il en souligne la contribution potentielle et signe ici un véritable traité de combat décolonial et anticapitaliste. « Ce livre offre une critique pénétrante du colonialisme contemporain et une vision claire de la résurgence autochtone, en plus de constituer une contribution importante à la pensée révolutionnaire. » — Taiaiake Alfred, extrait de la préface
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La théorie queer soutient que les discours hétéronormatifs dominants sont productifs de sexualités. Comment alors l’hétéronormativité produit-elle des lesbiennes ? Nous théorisons la femme et le butch comme des projets d’incarnation sexuelle.les réponses processuelles et relationnelles à l’hétéronormativité patriarcale sont sans cesse textuellement enfilées tout au long de nos vies. En nous appuyant sur des féminismes radicaux mis à jour avec Foucault et Dorothy Smith, nous proposons des récits autoethnographiques de nos incarnations sexuelles de butch et de femme, en soutenant non pas que les expériences de viol, mais la menace constante de viol dans la vie quotidienne peuvent produire un désir et une incarnation lesbienne. En fin de compte, nous comprenons l'incarnation sexuelle comme non basée sur un fondement ontologique fixe, mais toujours dans les actions relationnelles et quotidiennes des personnes et, par conséquent, malléable dans le contexte social, le moment discursif et les intersections individuelles de la vie d'une personne dans les relations de pouvoir (genre, race, classe sociale, religiosité, nationalité, etc.).
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La figure de la lesbienne a hanté la littérature érotique et pornographique bien avant que l'homosexualité ne soit « inventée » (Foucault) par la médecine psychiatrique dans le troisième quart du XIXe siècle. Cet article traite de la représentation de la « lesbienne » dans la littérature portugaise. littérature de siècle. Ces lesbiennes, créées par et destinées à un public masculin, sont le résultat et le produit d'un « esprit droit » (Wittig) qui fantasme les relations entre femmes tout en effaçant la réalité : la possibilité d'un véritable amour entre femmes. Néanmoins, au tournant du siècle, certaines d'entre elles sortiront du placard, plus ou moins forcées, donnant un « visage » à la lesbienne portugaise invisible
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Trente, un nombre qui n’arrivera jamais et s’il arrive, je l’éviterai, comme j’ai une fois évité un chevreuil en conduisant sur la route, le chevreuil courait devant mon auto, à gauche il y avait la rivière et à droite il y avait le fossé, c’est beau la Montérégie, au lieu de choisir l’un ou l’autre il continuait d’avancer droit devant, puis il a fini par bondir vers le fossé. Moi j’aurais choisi l’eau et d’ailleurs, à chaque fois que j’empruntais ce chemin-là, ça me chicotait de savoir que juste un petit coup de volant pouvait m’envoyer dans la rivière, un jour on est en vie et un jour on ne l’est plus, c’est tout.
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La partie création de ce mémoire prend la forme d'un journal de poèmes en prose à caractère autobiographique. Trente documente l'année précédant le passage à la trentaine d'une jeune femme. Les poèmes explorent une temporalité inexorable marquée par la souffrance, le deuil, la dépression et la mélancolie. Ce plongeon dans le réel expose la peur du vieillissement et en dissèque les causes dans une narration au Je qui donne volontairement dans l'affect et qui met en scène un pathos assumé, voire exagéré. La mise en forme de l'émotion passe par la répétition, la syncope. La répétition, que ce soit dans la forme des poèmes ou dans les thèmes abordés, est essentielle en tant que processus littéraire participant à l'augmentation et à l'intensification du propos. Une litanie obsédante, ancrée dans des répétitions grammaticales et sémantiques, permet la mise en place de l'univers de la narratrice – univers angoissé, obsessionnel, hanté. De plus, par une présence intertextuelle de leur travail ou de leurs œuvres dans Trente, quatre muses participent à l'exploration des manifestations de la souffrance : pression extrême de se conformer aux standards de beauté, dépression, maladie mentale, suicide... La narratrice crée un univers où ces femmes (héroïnes, inspiratrices, icônes) existent elles aussi, et lui permettent d'exister. Le fil conducteur qui relie la partie création à la partie essai est l'intention de montrer que l'écriture de la souffrance peut être un acte de résistance féministe. L'essai L'écriture de la souffrance comme acte de résistance féministe avance que la femme qui souffre peut résister aux systèmes d'oppression (capitalisme, néolibéralisme, racisme, sexisme, etc.) en écrivant sa souffrance avec vulnérabilité. À travers les théories de l'affect et les théories queer, les notions de postwounded (Leslie Jamison) et de radical softness (Lora Mathis), ainsi que les figures de la Sad Girl (Audrey Wollen), de la Sad Woman (Johanna Hedva), de la feminist killjoy (Sara Ahmed) et des Unruly Women (Kathleen Rowe), l'essai explore les diverses raisons qui peuvent pousser les femmes à écrire des récits inspirés de leur vie et de leur souffrance. Ce faisant, cette partie plus théorique du mémoire tente de déconstruire les mythes d'universalité et de canon qui hantent encore à ce jour le domaine des études littéraires. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : création littéraire, récit autobiographique, théorie queer, féminisme, souffrance
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« In this groundbreaking and timely book, antiracist educator Robin DiAngelo deftly illuminates the phenomenon of white fragility. Referring to the defensive moves that white people make when challenged racially, white fragility is characterized by emotions such as anger, fear, and guilt, and by behaviors including argumentation and silence. These behaviors, in turn, function to reinstate white racial equilibrium and prevent any meaningful cross-racial dialogue. In this in-depth exploration, DiAngelo explores how white fragility develops, how it protects racial inequality, and what we can do to engage more constructively. »--Page 4 de la couverture.