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Maria Nengeh Mensah, professeure à l'École de travail social de l'UQAM et coauteure de l’ouvrage «Luttes XXX : Inspirations du mouvement des travailleuses du sexe», explique les revendications de ces travailleuses qui prolongent le sens des luttes pour les droits des femmes.
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The concept of intersectionality refers to the constructionist approach, which considers gender, class and race as categories of social inequality that cannot be added together but that intersect and construct each other. Social categories construct the social identities that affect what motivates people and how they operate. The question is how multiple identities come together in the context of crime? The paper reports the findings of a qualitative study that explored the concept of intersectionality when analysing crime. The study analysed the court files of Antillean women and girls living in the Netherlands and tried to find an explanation for their crime patterns in their struggle with their identity.
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The article explores two intertwined ideas: that the United States is a settler colonial nation-state and that settler colonialism has been and continues to be a gendered process. The article engages Native feminist theories to excavate the deep connections between settler colonialism and heteropatriarchy, highlighting five central challenges that Native feminist theories pose to gender and women's studies. From problematizing settler colonialism and its intersections to questioning academic participation in Indigenous dispossession, responding to these challenges requires a significant departure from how gender and women's studies is regularly understood and taught. Too often, the consideration of Indigenous peoples remains rooted in understanding colonialism as an historical point in time away from which our society has progressed. Centering settler colonialism within gender and women's studies instead exposes the still-existing structure of settler colonialism and its powerful effects on Indigenous peoples and settlers. Taking as its audience practitioners of both "whitestream" and other feminisms and writing in conversation with a long history of Native feminist theorizing, the article offers critical suggestions for the meaningful engagement of Native feminisms. Overall, it aims to persuade readers that attending to the links between heteropatriarchy and settler colonialism is intellectually and politically imperative for all peoples living within settler colonial contexts.
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Se rebeller contre la condition faite aux femmes, voilà qui pourrait servir de définition au féminisme. D'Olympe de Gouges à Chahla Chafiq, d'Hubertine Auclert à Virginie Despentes en passant par Louise Michel, Simone de Beauvoir, Gisèle Halimi, le féminisme délivre un message universel et continue de nous interpeller, parce qu'il porte la voix d'insoumises, de femmes qui veulent choisir leur vie, pour qui la biologie ou les rôles sexués ne doivent pas être un destin. Il dénonce les inégalités entre les sexes dans la sphère publique - répartition du pouvoir et des richesses matérielles et symboliques - et prend la défense de la liberté des femmes : respect de l'intégrité physique, maîtrise de la fécondité, droit de choisir sa sexualité. Articles de presse, manifestes, romans, poésie, Mémoires : les insoumises d'hier et d'aujourd'hui (r)éveillent les consciences endormies.
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Le 21 octobre 2010, l'ex-colonel David Russell Williams, alors colonel des Forces aériennes et commandant de la base militaire de Trenton en Ontario (la plus importante base aérienne canadienne), a été reconnu coupable du meurtre de deux femmes, assassinées à leur domicile respectif, d'agressions sexuelles et de 82 accusations de vols et entrées par effraction dans les villes de Tweed, Belleville, Orleans. David Russell Williams représente un cas emblématique de masculinité hégémonique militaire. Cette recherche s'intéresse ainsi au mécanisme de construction de la masculinité hégémonique militaire et utilise les événements liés à l'ex-colonel nous servent de porte d'entrée pour explorer les violences perpétrées contre les femmes par les agents de l'État canadien. Cette recherche remémore, en premier lieu, différents cas de violence contre les femmes perpétrés par des militaires afin de dresser un portrait général, mais non exhaustif, de la problématique. Ce mémoire s'attarde dans un second temps à la perception des médias par rapport aux événements et, par le fait même, à la perception que le public en a eu. Nous procédons à une analyse des médias, précisément des quotidiens La Presse, Le Devoir, The Globe and Mail, et The Belleville Intelligencer. Les événements ont largement marqué l'année médiatique. Bien que David Russell Williams soit reconnu comme un des pires meurtriers de l'histoire du Canada, nous avançons que-la couverture médiatique, notamment par la mise en scène des événements, a participé à maintenir le tueur sériel à caractère sexuel comme un modèle de masculinité hégémonique militaire et à occulter les violences contre les femmes et la misogynie sous-jacente aux crimes. L'occultation se fait à travers quatre tactiques (personnification, psychologisation, séparation d' une même personne, évitement). À travers cette analyse, nous émettons l'hypothèse que les médias sont restés sourds à la socialisation militaire et ont ainsi été la voix des institutions étatiques. Finalement, cette recherche propose une réflexion féministe des événements. Basé sur les écrits féministes matérialistes, ce mémoire permet de voir les fondements de l'identité masculine militaire, les effets de la violence sur les femmes en termes de contrôle et les impacts sur les rapports sociaux de sexe. Nous défendons l'idée selon laquelle Williams a retenu l'attention médiatique, non pas parce qu'il a volé, violé puis tué des femmes, mais bien parce qu'il a transgressé les normes de la masculinité hégémonique militaire en se travestissant. Mots-clés : Masculinité; masculinité hégémonique militaire; David Russell Williams; violences; Forces canadiennes.
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Cette analyse aborde le cas singulier de la circulation de la chanson J’attendrai dans la culture des années 1940, dont l’analyse des variantes permet de cerner les rapports mouvants d’une chanson aux genres chansonniers et musicaux, aux goûts et aux pratiques du public, ainsi qu’à leur ancrage au sein des champs culturels nationaux. Elle permet même, parfois, de sonder les modalités de l’évolution des modèles des rapports sociaux entre les sexes présents dans différentes versions. Ce sont ainsi autant les enjeux artistiques, culturels, sociaux et intimes à l’oeuvre qui guident notre analyse de ce cas de transfert culturel, que le repérage de vecteurs permettant de formuler une équation de la circulation culturelle des chansons à succès.
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« Cet article montre comment l’articulation entre la participation et la théorie de la reconnaissance peut soutenir une démarche de recherche. À partir d’une recherche-action participative réalisée avec des organismes qui abritent des programmes d’échange de seringues et des personnes qui les fréquentent, nous présentons les différentes actions menées ainsi que les enjeux rencontrés. Le processus, aussi important que les résultats, montre que la question de la participation doit s’arrimer à une théorie critique de la société, en vue de soutenir un nouveau regard sur ces organismes, de même que sur les personnes qui les fréquentent » [Résumé original]. Voir particulièrement les outils proposés à partir de la page 113 [Note équipe ORPCC]
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À la fois intimiste et provocante, froide et passionnée, cassante et pénétrante, l'écriture de Nelly Arcan puise sa richesse dans les paradoxes. Le présent mémoire porte sur un contraste fondamental des romans Putain et Folle. Dans ces deux premiers récits d'Arcan, l'aliénation et l'agentivité des personnages féminins cohabitent, s'interpelant constamment l'une l'autre. Dans une perspective féministe, nous proposons une étude qui repose sur la coexistence de ces deux pôles, a priori diamétralement opposés. Or, nous verrons que les deux concepts sont intimement imbriqués. L'aliénation des protagonistes arcaniennes s'inscrit à même leur corps sexué, car elles sont engluées dans la réification corporelle qui caractérise, détermine et fixe leur identité. Elles s'évaluent et se jugent continuellement par l'intermédiaire des normes, des canons et des stéréotypes qui encadrent et contraignent l'expression de leur féminité. En construisant avec soin leur image, en concevant leur identité à travers le regard de l'Autre (masculin) et les discours de la doxa, les personnages féminins portent sur eux-mêmes un regard faussé et en viennent à se concevoir presque entièrement comme des objets de désir, voire des objets tout court. Si, dans leurs actions pour se conformer à un idéal féminin, elles ont peu de rapport direct à leur subjectivité, leur voix est quant à elle le véhicule d'une vive protestation. L'acte d'écriture, qui transmet leur parole contestataire, permet l'émergence de l'agentivité des narratrices. En faisant appel à des stratégies textuelles de réappropriation, telles la resignification de l'injure et l'intertextualité avec les contes populaires, elles décrient certains stéréotypes sexuels compris dans la doxa. Ce faisant, elles s'instituent sujets de discours et de critique sociale; en imposant leur regard personnel, elles se réapproprient leur image. Ainsi, la subjectivité divisée des narratrices de Putain et Folle révèle une ambivalence constitutive que nous appréhendons à travers ces deux charnières conceptuelles. Nous concluons sur ce troisième pôle qu'est l'ambivalence produite par une oscillation constante entre aliénation et agentivité, qui engendre, chez les protagonistes, une scission douloureuse de leur identité. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Nelly Arcan, Putain, Folle, rapports sociaux de sexe, aliénation, agentivité, ambivalence, corps, féminité, stéréotypes sexuels.
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« La présente note de recherche est issue d’une réflexion et d’une étude menées par un groupe réuni sous l’égide de la vocation Recherche et société du CRISES. La première section du document permet de contextualiser la recherche partenariale au CRISES. Dès ses débuts, le Centre a fait une place importante dans sa programmation aux interactions entre le milieu académique et les acteurs sociaux. Dans la deuxième section, nous avons effectué une problématisation de la recherche partenariale. Nous situons ici la recherche partenariale plus globalement dans le contexte de la recherche à l’échelle internationale, et notamment européenne. La troisième section présente des données sur des activités de recherche partenariales menées au CRISES. Nous commençons par présenter un survol des recherches partenariales menées au CRISES à partir d’un questionnaire qui fut envoyé aux membres. Nous présentons aussi dans cette section une étude approfondie de trois expériences de recherche partenariale menées au CRISES. Finalement, la dernière section propose un modèle d’analyse des processus et des modalités de coconstruction d’un espace partenarial de recherche. Nous nous intéressons à trois configurations des dynamiques relationnelles, que nous avons qualifiées comme suit : la collaboration, la tension et la figure de la contractualisation, ou de la négociation contractuelle » [Résumé original]
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Les histoires de guerre occupent une place prédominante dans l'imaginaire collectif et servent souvent à légitimer l'emploi de la force ou le maintien du statu quo au niveau de la sécurité internationale. Ces histoires sont véhiculées à travers diverses sources dans la société, dont la culture populaire, et en particulier le cinéma, qui constituent donc des terrains particulièrement fertiles pour en comprendre les tenants et aboutissants. Car ces histoires reposent sur des structures narratives bien précises qui sont bâties sur des inégalités de genre et de « races », entre autres rapports de pouvoir. Or, qu'en est-il des histoires « antiguerre » ou visant à dénoncer un ou plusieurs aspects de la guerre en général ou d'une guerre en particulier? Ces histoires reposent-elles sur les mêmes structures inégalitaires? La guerre en Irak présente un cas d'étude particulièrement intéressant pour répondre à cette question vue son impopularité auprès de la population américaine, reflétée au sein des productions cinématographiques. Ainsi, trois films américains de fiction portant sur la guerre en Irak et critiquant un ou plusieurs aspects de celle-ci seront analysés : In the Valley of Elah (2007), Green Zone (2010) et Home of the Brave (2006). Plus précisément, en utilisant un cadre théorique issu des études féministes poststructuralistes de la sécurité internationale, les masculinités et féminités mises en scène dans ces narrations seront analysées dans le but d'en déceler les composantes genrées et racisées ainsi que leurs effets sur la charge critique du film. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : sécurité internationale, genre, « races », histoires de guerre, guerre en Irak
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« Ce Guide de la recherche-action, la planification et l’évaluation participatives propose une pratique et des dispositifs capables de produire des entrelacements de savoirs et fils de conversation multiples. Le premier module présente une vision d’ensemble du savoir accompagner en matière de recherche-action. Il montre comment tout système apprenant peut développer ses habiletés à mixer, équilibrer et intégrer divers dispositifs afin de favoriser le dialogue et la pensée rigoureuse tout en mettant à contribution l’expérience et la créativité des parties prenantes. Ce module contient entre autres quatre dispositifs critiques pour le design de toute conversation avec la situation qui cherche à la fois à saisir l’état des lieux (en se posant la question ‘Et alors ?’) et à prendre les décisions conjointes qui s’imposent (en réponse à la question ‘Et maintenant ?’). Les deux premiers dispositifs cherchent à mieux intégrer l’action, la recherche et la formation (FAR) ou encore, la planification, l’évaluation et la recherche (PER). Un troisième dispositif, Ordre et chaos, s’inspire des théories du chaos et de la complexité pour agir tel un pivot dans le processus de planification. Sorte de fil de trame, ce dispositif détermine le mode de planification à utiliser selon les particularités de chaque situation. Si la situation en est une de succès anticipé, une planification de type plan et devis est de mise. Par contre, si l’imprévisibilité domine et les obstacles sont de taille, s’impose alors la planification de type hypothèse de travail capable d’évoluer au gré des circonstances et de la compréhension qu’en ont les personnes concernées. Le quatrième dispositif, le Schéma du processus, est un outil pour planifier de manière visuelle un ensemble d’activités. Que l’on soit en mode recherche ou en mode suivi/évaluation, il sert d’appui à toute planification continue qui doit prendre en compte les aléas et les nouvelles informations d’une situation en pleine évolution.» [Résumé original]
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« Cette brochure se veut un outil facile de consultation afin de démystifier le processus de la recherche et de vous outiller sur ses différents aspects pour que votre organisme, ou les personnes que vous desservez, en retirent un bénéfice maximum. Elle porte avant tout sur la recherche communautaire, qui représente le plus grand potentiel d’implication et de réponse à des besoins concrets qui émergent de vos pratiques quotidiennes. D’autres types de recherche [...] peuvent également être évalués à l’aide des différents éléments présentés dans cette brochure ». [Portion du résumé original]
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La série performative La Réincarnation de Sainte-ORLAN, réalisée de 1990-1993, trace le devenir-cyborg de l'artiste française ORLAN. À cheval entre le body art et le bioart, l'artiste explore le corps-machine à travers une pratique qu'elle désigne d'art charnel. Ces performances opérations se développent autour de deux axes, soit la mise en scène de la chirurgie esthétique et la création d'autoportraits. Le présent mémoire réfléchit toutefois à la métamorphose de l'artiste en soi. ORLAN emprunte le chemin houleux de l'expérimentation et explore les diverses déclinaisons du techno-corps. En puisant dans le riche imaginaire de la posthumanité, peuplé de potentialités, de futurs et d'utopies, l'artiste s'hybride à l'autre technologique et révèle un devenir-minoritaire. Pour ce faire, le nomadisme identitaire de la philosophe Rosi Braidotti sert d'outil d'analyse afin de déterminer la valeur politique et la portée symbolique de la métamorphose. Chaperonnée par les écrits de Luce Irigaray et de Gilles Deleuze et Félix Guattari, elle situe le « sensible » au cœur d'une stratégie d'affirmation féministe et de désengagement de l'ordre phallique. Sa figure de prédilection, le nomade, succède ainsi au féminin de sa prédécesseure belge et reconduit la logique déterritorialisante du devenir du duo Deleuze-Guattari. Par conséquent, ORLAN met en scène la figure du cyborg élaborée par Donna Haraway. Dans la mouvance de l'art posthumain, l'artiste fait valoir des expériences aux limites de la condition humaine. D'une performance opération s'articulant sur la chair de l'artiste surgit paradoxalement une expérience de dépouillement. Émergent ainsi le vertige et l'abject, affects initiant potentiellement une mutation identitaire chez l'artiste et le sujet regardant. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : ORLAN, posthumanisme, féminisme, cyborg, devenir
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Qui est l’«ennemi principal»? Pour la féministe matérialiste qu’est Christine Delphy, il ne s’identifie ni à l’Homme – avec une majuscule –, ni aux hommes en général. Ce n’est en effet ni une essence ni un groupe naturel: c’est un système. Or ce n’est pas non plus, ou plutôt pas principalement, pour cette théoricienne qui s’inspire de Marx mais dans un parfait esprit d’hétérodoxie, le système capitaliste. L’ennemi principal, c’est ce qu’elle a choisi d’appeler le patriarcat : à savoir un système autonome d’exploitation et de domination. Christine Delphy a entrepris d’en constituer la théorie, très exactement l’économie politique du patriarcat. «L’ennemi principal», c’est aussi le titre de l’article de Christine Delphy qui, publié en 1970, la première année du Mouvement de libération des femmes, marque le début d’une révolution dans la réflexion féministe. Elle introduisait l’idée alors totalement nouvelle du patriarcat défini comme structure sociale hiérarchique et inégalitaire, en refusant toute explication de la subordination des femmes en termes idéalistes – que ce soit sur des bases biologiques, naturalistes ou essentialistes, ou bien encore fondées sur l’idéologie ou le «discours».
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Des corps féminins en rangées, qui se meuvent en synchronie. Ils ne se distinguent que par le détail d’un vêtement, d’une courbe, d’une teinte de cheveux. Les filles en série créent l’illusion de la perfection. Ce sont des filles-machines, filles-marchandises, filles-ornements. Toutes reproduites mécaniquement par l’usine ordinaire de la misogynie. Les filles sont des filles parce qu’elles sont en série. Mais la figure des filles en série est double: à la fois serial girls et serial killers de l’identité qu’on cherche à leur imposer. Entre aliénation et contestation, les filles en série résistent à leur chosification, cassent le party, libèrent la poupée et se mettent à courir. Cet essai percutant, paru pour la première fois en 2013, se déploie comme une chaîne qui se fait et se défait, depuis les Cariatides jusqu’aux Pussy Riot. Dans cette édition revue et augmentée, Martine Delvaux s’attaque à la blancheur des filles en série et analyse de nouvelles formes de résistance investies par les ballerines, les survivantes d’agressions et Beyoncé.
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Servants of Allah présente une histoire des musulman.e.s africain.e.s, en les suivant de l'Afrique de l'Ouest aux Amériques. Bien que beaucoup supposent que la foi musulmane qu'iels ont apportée avec eux aux Amériques a été rapidement absorbée par le nouveau milieu chrétien, comme Sylviane A. Diouf le démontre dans cet ouvrage méticuleusement documenté et révolutionnaire, l'islam a prospéré à grande échelle pendant l'esclavage. Elle détaille comment, même en esclavage, de nombreux.euses musulman.e.s ont réussi à suivre la plupart des préceptes de leur religion. Lettré.e.s, citadin.e.s et grand.e.s voyageureuses, iels ont puisé dans leur organisation, leur solidarité et la force de leurs convictions pour jouer un rôle majeur dans les révoltes d'esclaves les plus connues. Mais malgré toutes leurs réalisations et leurs contributions à l'histoire et aux cultures de la diaspora africaine, les musulman.e.s ont été largement ignoré.e.s. Servants of Allah—a Choice 1999 Outstanding Academic Title—éclaire le rôle de l'Islam dans la vie des pratiquant.e.s individuel.le.s et des communautés, et montre que bien que la religion n'ait pas survécu aux Amériques sous sa forme orthodoxe, sa marque peut être trouvée dans certains religions, traditions et créations artistiques des personnes d'ascendance africaine. Cette édition du 15e anniversaire a été mise à jour pour inclure de nouveaux matériaux et analyses, un examen des développements dans le domaine, des perspectives de nouvelles recherches et de nouvelles illustrations.
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Pas d’histoire, les femmes? L’historienne Micheline Dumont constate que, si les recherches en histoire des femmes menées au cours des dernières décennies ont contribué à faire émerger un nouveau champ de connaissance, celui-ci n’a toujours pas été intégré dans l’histoire officielle. La tradition d’une histoire univoque, qui confine les femmes à la marge, se perpétue. Notre rapport à l’histoire est toujours «hémiplégique», amputé de toutes celles à qui l’on nie la reconnaissance comme sujet historique et politique. «La colère, dit-on, est mauvaise conseillère. Mais elle se trouve presque toujours à l’origine des textes réunis dans ce recueil. J’assume ma colère, je la crois légitime. Je voudrais offrir mes pensées indignées comme témoins de ce travail qui est le mien, l’histoire des femmes comme combat non gagné. “Être désappropriée de l’histoire, c’est le destin des femmes”, disait l’historienne Arlette Farge il y a plus de trente ans. Je ne veux pas être désappropriée de l’histoire. En définitive, l’histoire des femmes pose toujours des questions politiques.»