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Je m’intéresse, dans cette thèse, à la manière dont la nudité féminine participe d'une expérience hégémonique de l'image. Mon postulat est que la nudité féminine occupe dans les productions culturelles contemporaines une place privilégiée, une fonction bien spécifique : elle se présente comme le support d’un désir épistémologique masculin, phallique, blanc, et assure la promotion et le maintien de relations de pouvoir sexistes et racistes. Figure d’aliénation, ruse de la sexualité, elle offre paradoxalement la promesse de la vérité, fait miroiter le fantasme, le secret de la libération par le sexe. La nudité féminine est une image cadrée de telle sorte qu'elle met en jeu le ≪ savoir du sexe ≫, plus précisément le désir de connaître la vérité du sexe de la femme. Admettant ainsi l’usage détourné de la nudité féminine, attendu qu'elle sert d'instrument à une pensée et des pratiques dominantes, cette thèse problématise sa fonction épistémologique et son rôle dans la construction identitaire et ontologique des femmes. En ce sens, cette thèse pose les questions suivantes : Comment opère la domination de l’image? À quel ordre de savoir la nudité féminine profite-t-elle? Quelle pensée cette image permet ou interdit-elle? De quels récits nous détourne-t-elle? Et en quoi concerne-t-elle les femmes? Envisageant la nudité féminine comme une ≪ mise en scène ≫, cette thèse avance en interrogeant, dans un premier temps, la récurrence de cette scène à travers une sélection d’œuvres littéraires et visuelles, et les paramètres qui font de la femme dénudée une image fascinante et une expérience esthétique hégémonique. En accord avec une méthodologie féministe, élaborée depuis les pensées de Catherine Malabou, Rosi Braidotti, Avital Ronell, Judith Butler, Francoise Collin, Anne Dufourmantelle, Zadie Smith et Martine Delvaux, je procède à une lecture critique des travaux de philosophie et de théorie esthétique qui se réclament d’une neutralité quant à la question sexuelle au nom d’un idéal universaliste ou humaniste. Je cherche, dans un second temps, à mettre de l'avant des mises en scène qui répondent d’une exigence à féminiser l’image, à faire entrer en compte la sexualité et le désir des femmes dans l’expérience esthétique. Ainsi, je repère à travers les analyses des œuvres de Marguerite Duras, David Lynch, Kathy Acker, Deana Lawson et Jamaica Kincaid diverses mises en scène et configurations de cadres donnant forme à un espace ou la matérialité de la sexualité féminine peut se penser. Car enfin, l'impératif de sexualiser la pensée et le désir, et d'envisager la pensée comme désir (du) féminin, détermine le trajet de cette thèse. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Nudité, femmes, corps, désir, sexe, image, épistémologie, ontologie, littérature contemporaine des femmes, cinéma, philosophie, féminisme.
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À la fois mémoire, théorie, prose poétique et fragment, No Archive Will Restore You est une méditation fiévreuse sur le corps. Partant de l'appel d'Antonio Gramsci à dresser un inventaire des traces historiques laissées en chacun de nous, Singh aborde à la fois l'impossibilité et l'urgente nécessité de constituer une archive du corps. À travers des rêveries sur les héritages durables de la douleur, du désir, de la sexualité, de la race et de l'identité, elle nous demande de sentir et de ressentir ce que nous avons été entraînés à désavouer, à nous rappeler que le corps est plus que lui-même. Pourquoi ce désir d'une archive corporelle, d'un assemblage de traces d'histoire déposées en moi ? (Je me demande comment le décrire, comment l'encadrer sans paraître banal ou déconcertant idiosyncrasique.) L'archive corporelle est une harmonisation, un rassemblement plein d'espoir, un acte d'amour contre les forclusions de la raison. C'est une manière de connaître le moi-corps comme devenir et inconvenance, de brouiller le temps et la matière, de se tourner vers plutôt que contre soi. Et surtout, c'est une façon de penser-sentir la relation illimitée du corps aux autres corps. Je commence alors à compiler une archive de mon corps, une activité qui, dès le départ, me semble inconfortablement intime. Une entreprise trop intime et trop déconcertante, car comme tous les autres corps, le mien est devenu tant de choses au fil du temps, a radicalement changé par des forces à la fois naturelles et sociales. Je suis aussi, il faut le noter, une personne dont le corps a été brisé et mutilé à plusieurs reprises - un fait dont je ne peux pas encore entièrement rendre compte. c'est une manière de penser-sentir la relation illimitée du corps aux autres corps. Je commence alors à compiler une archive de mon corps, une activité qui, dès le départ, me semble inconfortablement intime. Une entreprise trop intime et trop déconcertante, car comme tous les autres corps, le mien est devenu tant de choses au fil du temps, a radicalement changé par des forces à la fois naturelles et sociales. Je suis aussi, il faut le noter, une personne dont le corps a été brisé et mutilé à plusieurs reprises - un fait dont je ne peux pas encore entièrement rendre compte. c'est une manière de penser-sentir la relation illimitée du corps aux autres corps. Je commence alors à compiler une archive de mon corps, une activité qui, dès le départ, me semble inconfortablement intime. Une entreprise trop intime et trop déconcertante, car comme tous les autres corps, le mien est devenu tant de choses au fil du temps, a radicalement changé par des forces à la fois naturelles et sociales. Je suis aussi, il faut le noter, une personne dont le corps a été brisé et mutilé à plusieurs reprises - un fait dont je ne peux pas encore entièrement rendre compte.
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Nicole Brossard à la séance d’ouverture du 7e Congrès international des recherches féministes dans la francophonie (CIRFF2015) http://cirff2015.uqam.ca/ 24 au 28 août 2015, Université du Québec à Montréal. Plénière d’ouverture sous le thème Penser Créer Agir avec : - Nicole Brossard, poétesse, romancière, dramaturge lundi 24 août, salle Marie-Gérin-Lajoie, UQAM.
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Lorsqu’il fut publié pour la première fois aux États-Unis en 1990, Épistémologie du placard devint immédiatement un classique qui, aux côtés des travaux de Judith Butler et de Teresa de Lauretis, posa les termes de la « théorie queer ». À mi-chemin entre les études féministes et les gay and lesbian studies, Eve Kosofsky Sedgwick déconstruit la sexualité comme Butler le genre. Dans cet ouvrage de référence, elle affirme que l’ensemble de la culture occidentale moderne s’articule autour de l’opposition homo/hétérosexuel et que celle-ci affecte les binarismes qui structurent l’épistémologie contemporaine, de savoir/ignorance à privé/public en passant par santé/maladie.S’appuyant sur de nombreux textes datant de la fin du XIXe et du début du XXe siècles (Wilde, Proust, Nietzsche, Melville et James), l’auteur traque l’émergence des nouveaux discours institutionnels médicaux, juridiques, littéraires et psychologiques, qui produiront en miroir les figures de « l’homosexuel » et de « l’hétérosexuel », au détriment des multiples différences au cœur des sexualités.
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Are the “culture wars” over? When did they begin? What is their relationship to gender struggle and the dynamics of class? In her first full treatment of postcolonial studies, a field that she helped define, Gayatri Chakravorty Spivak, one of the world’s foremost literary theorists, poses these questions from within the postcolonial enclave. “We cannot merely continue to act out the part of Caliban,” Spivak writes; and her book is an attempt to understand and describe a more responsible role for the postcolonial critic. A Critique of Postcolonial Reason tracks the figure of the “native informant” through various cultural practices—philosophy, history, literature—to suggest that it emerges as the metropolitan hybrid. The book addresses feminists, philosophers, critics, and interventionist intellectuals, as they unite and divide. It ranges from Kant’s analytic of the sublime to child labor in Bangladesh. Throughout, the notion of a Third World interloper as the pure victim of a colonialist oppressor emerges as sharply suspect: the mud we sling at certain seemingly overbearing ancestors such as Marx and Kant may be the very ground we stand on. A major critical work, Spivak’s book redefines and repositions the postcolonial critic, leading her through transnational cultural studies into considerations of globality.
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Traduction, Introduction par Éric Hicks et Thérèse Moreau À la plus italienne des Parisiennes du XVe siècle revint la gloire de défendre l’honneur des femmes : en 1405, Christine de Pizan achevait le Livre de la Cité des dames qui donnait en exemple les femmes illustres de tous les temps. Il y eut ensuite le Livre des trois vertus ou Trésor de la Cité des dames, où Christine faisait une analyse lucide et précise de la société française, vue du côté féminin, détaillant tous les «états des femmes» et donnant de chacun, depuis celui des princesses jusqu’à celui des femmes de laboureur, une vision réaliste et positive. La première, elle avait compris que les femmes avaient une place à elles dans la société politique. Née à Venise vers 1365, Christine vient, à quatre ans, vivre à Paris où son père, Thomas de Pizan, médecin et astrologue, a été appelé par Charles V. Elle défend les femmes en rassemblant un large éventail de femmes célèbres à travers l'histoire. Ces femmes sont «logées» dans la Cité des Dames, qui est en fait le livre. Alors que Pizan construit sa ville, elle utilise chaque femme célèbre comme un élément constitutif non seulement des murs et des maisons de la ville, mais aussi comme éléments constitutifs de sa thèse. Chaque femme ajoutée à la ville ajoute à l'argument de Pizan selon lequel les femmes sont des participantes valorisées dans la société. Elle plaide également en faveur de l'éducation des femmes.