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Résultats 2 968 ressources
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« Le guide est le fruit d’une démarche méthodologique de Croisement de savoirs de 2020 à 2022. L’objectif de cette ressource est de contribuer à la compréhension des dynamiques à l’œuvre et favoriser la viabilité de la gouvernance partagée en identifiant des pratiques gagnantes à mettre en place. Vous y retrouverez des définitions, une méthodologie pour la mise en place d’une recherche-action participative et les retours des acteurs y ayant participé, notamment les apprentissages, les défis rencontrés et les solutions mises en place pour les pallier » [Portion du résumé original]
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Lauréat du prix Eisner 2023 du meilleur travail académique/érudit Contributions de Michelle Ann Abate, William S. Armour, Alison Bechdel, Jennifer Camper, Tesla Cariani, Matthew Cheney, Hillary Chute, Edmond (Edo) Ernest dit Alban, Ramzi Fawaz, Margaret Galvan, Justin Hall, Alison Halsall, Lara Hedberg, Susanne Hochreiter, Sheena C. Howard, Rebecca Hutton, Remus Jackson, Keiko Miyajima, Chinmay Murali, Marina Rauchenbacher, Katharina Serles, Sathyaraj Venkatesan, Jonathan Warren et Lin Young Le lecteur d'études sur les bandes dessinées LGBTQ+ explore le trésor exemplaire de bandes dessinées LGBTQ+ qui se sont regroupées dans les scènes de bandes dessinées underground et alternatives du milieu des années 1960 et dans les décennies qui ont suivi. À travers des essais perspicaces et des entretiens avec des personnalités de premier plan de la bande dessinée, les contributeurices du volume éclairent les opportunités critiques, les interactions actuelles et les orientations futures de ces bandes dessinées. Ce volume largement illustré s'intéresse au travail d'artistes éminent.e.s du monde entier, tels que Howard Cruse, Edie Fake, Justin Hall, Jennifer Camper et Alison Bechdel, dont les œuvres emblématiques sont reproduites dans le volume. En outre, il aborde et remet en question les possibilités des bandes dessinées LGBTQ+ à partir de diverses positions scientifiques et de multiples avantages géographiques, couvrant une gamme d'expériences vécues queer. En cours de route, certaines pierres de touche LGBTQ+ émergent de manière organique et inévitable : la fierté, le coming out, les familles choisies, la santé sexuelle, le genre, le risque et la libération. Présentant des personnalités de la bande dessinée dans toute la gamme de l'industrie, des universitaires renommé.e.s aux créateurices émergent.e.s et artistes de webcomics, le livre explore une gamme d'approches de la bande dessinée LGBTQ+ : histoire queer, théorie du genre et de la sexualité, études de la mémoire, médecine graphique, études de genre, biographie, et plus encore – et témoigne de la diversité des formes de publication et des médias qui façonnent les bandes dessinées queer et leurs communautés de lecture.
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Two decades ago, Tarana Burke started using the phrase ‘me too’ to release victims of sexual abuse and rape from their shame and to empower girls from minority communities. In 2017, actress Alyssa Milano made the hashtag #MeToo go viral. This article’s concern is with the role of testimonial practices in the context of sexual violence. While many feminists have claimed that the word of those who claim to being sexually violated by others (should) have political and/or epistemic priority, others have failed to recognize the harm and injury of instances of sexual violence that are not yet acknowledged as such and failed to listen to victims from marginalized social groups. In fact, some feminists have attacked #MeToo for mingling accounts of ‘proper’ sexual violence and accounts that are not ‘proper’ experiences of sexual violence. My aim in this article is to show why this critique is problematic and find a philosophically fruitful way to understand the #MeToo-movement as a movement that strives for moral and conceptual progress.
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Depuis de nombreuses années, les chercheurs attirent notre attention sur l’écart entre les sexes dans le travail domestique. Même lorsque les femmes occupent un emploi rémunéré, elles effectuent néanmoins la majorité des tâches ménagères dans la plupart des pays riches. En même temps, les catastrophes et les crises révèlent et exacerbent les inégalités sociales existantes. Dans cet article, nous nous demandons : de quelle manière la pandémie de COVID-19 a-t-elle contribué à l’écart entre les sexes dans le travail domestique, y compris la garde des enfants ? Que pensent les femmes et les hommes de cet écart ? En utilisant les données de la série d’enquêtes Perspectives canadiennes (vague 3), menée par Statistique Canada trois mois après le début de la pandémie, nos analyses examinent la répartition des tâches qui a rendu le travail domestique extrêmement inégal pendant la COVID-19, les femmes étant dix fois plus susceptibles que les hommes de dire que la garde des enfants leur incombait principalement, par exemple. Pourtant, dans presque tous nos modèles, les femmes n’ont pas systématiquement déclaré être plus insatisfaites de la répartition des tâches domestiques au sein du foyer, ni n’ont été plus susceptibles que les hommes de dire que la division du travail domestique « s’est détériorée » pendant la COVID ; cependant, les parents ont eu l’impression qu’elle s’était détériorée. Nous examinons les conséquences de ces résultats sur la santé mentale des femmes, le travail rémunéré à long terme et le pouvoir interpersonnel, et nous nous demandons pourquoi nous ne constatons pas de baisse de la satisfaction des femmes à l'égard de cette division du travail. Ces résultats mettent en lumière l'inégalité des sexes et la famille comme piliers permanents du capitalisme, et la façon dont la résistance structurelle et interpersonnelle à la pandémie se fait particulièrement sentir aux dépens des femmes.
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Low sexual desire in women is usually studied as a problem, one that is located within women. However, other possibilities exist, including known gender inequities related to heteronormative gender roles. In this study, we provide the first test of the theory that heteronormativity is related to low sexual desire in women partnered with men, focusing specifically on inequities in the division of household labor. In two studies with women who were partnered with men and had children (Study 1, N = 677; Study 2, N = 396), performing a large proportion of household labor was associated with significantly lower sexual desire for a partner. Together, the results suggest that this association was mediated by both perceiving the partner as a dependent and perceiving the division of labor as unfair. These results support the heteronormativity theory of low sexual desire in women partnered with men, and show that gender inequities are important, though understudied, contributors to low desire in women partnered with men. © 2022, The Author(s), under exclusive licence to Springer Science+Business Media, LLC, part of Springer Nature.
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« Dans cette autofiction, Sara Hébert puise dans l'imaginaire punk, le langage des meetings AA et les souvenirs du mariage de sa mère. De façon intime, touchante et combative, elle critique la positivité toxique, le mythe du prince charmant et la culture du travail sexiste. Elle espère, à travers ses tranches de vie, vous aider à reprendre confiance en vous, à repenser vos rapports aux patrons et à vous libérer des hommes-bouées. »-- Résumé de l'éditeur.
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In this autobiographical essay, I study the ways in which becoming a classroom teacher illuminated the school-based gender socialization that had shaped my contested understanding of myself as a girl and woman. Leaning on the work of queer theorists both within and outside of fields explicitly marked as “pedagogical,” I examine the notion of the “hidden curriculum” of gender as made manifest in my first years teaching middle school English, and the transformative capacity within my students—and the learning spaces I shared with them—to deconstruct, play with, and disrupt, if not unlearn, the gender “scripts” that had bound us to the failing coda of identification linked to larger systems of oppression which the institution of school reifies. Tracing my developing self-identification as a lesbian alongside my years of feeling “just outside” of the archetype of the professional woman teacher, I explore the possibilities for the secondary classroom to playfully and rigorously trouble normative modes of categorization and identification, broadening our understanding of who school “works” for.
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« '"Cette histoire n’est pas facile à raconter pour moi, mais je dois dénoncer la situation que vivent les femmes à la prison Leclerc afin que l’on prenne conscience des problèmes de droits humains qui ont cours dans cet établissement carcéral de Laval." C’est sur ces mots que s’ouvre le témoignage bouleversant de Louise Henry, incarcérée pendant 11 mois dans cet ancien pénitencier fédéral pour hommes à sécurité maximale où ont été transférées en 2016 les détenues de la Maison Tanguay. Le récit de son expérience derrière les barreaux et de celles de ses codétenues est aussi troublant qu’accablant: fouilles à nu excessives, recours abusif à l’isolement, violence verbale et psychologique, annulation subite de visites, accès limité à l’infirmerie, malpropreté extrême, problèmes d’eau potable, de chauffage et de plomberie, gestion inappropriée de la pandémie de COVID-19... Les conditions de détention à la prison Leclerc sont déplorables et inadaptées aux besoins des femmes. Il est temps que le gouvernement provincial ferme cet établissement, qualifié depuis des années de «véritable honte pour le Québec» par les militant.e.s des droits de la personne.Comme société, n’avons-nous pas plutôt la responsabilité de soutenir et d’aider ces femmes souvent issues de groupes défavorisés, marginalisés et racisés? Comment punir les crimes mineurs de manière à favoriser la réhabilitation des détenues? Quel est le bien-fondé de recourir à la judiciarisation et à l’emprisonnement pour répondre à des problèmes sociaux? Une chose est sûre: personne ne ressortira indemne de ce témoignage poignant et courageux. »--Quatrième de couverture.
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The changes in climatic conditions and their associated impacts are contributing to a worsening of existing gender inequalities and a heightening of women’s socioeconomic vulnerabilities in South Africa. Using data collected by research methods inspired by the tradition of participatory appraisals, we systematically discuss the impacts of climate change on marginalized women and the ways in which they are actively responding to climate challenges and building their adaptive capacity and resilience in the urban areas of KwaZulu-Natal, South Africa. We argue that changes in climate have both direct and indirect negative impacts on women’s livelihoods and well-being. Less than one-half (37%) of the women reported implementing locally developed coping mechanisms to minimize the impacts of climate-related events, whereas 63% reported lacking any form of formal safety nets to deploy and reduce the impacts of climate-induced shocks and stresses. The lack of proactive and gender-sensitive local climate change policies and strategies creates socioeconomic and political barriers that limit the meaningful participation of women in issues that affect them and marginalize them in the climate change discourses and decision-making processes, thereby hampering their efforts to adapt and reduce existing vulnerabilities. Thus, we advocate for the creation of an enabling environment to develop and adopt progendered, cost-effective, transformative, and sustainable climate change policies and adaptation strategies that are responsive to the needs of vulnerable groups (women) of people in society. This will serve to build their adaptive capacity and resilience to climate variability and climate change–related risks and hazards. © 2022 American Meteorological Society.
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Il existe plusieurs formes de sorcellerie. L’une agit dans le sens de la destruction de la santé des êtres vivants et des milieux ; une autre, dans le sens de son amélioration. Ce livre se range résolument du côté de cette dernière. La lumière des sorcières y brille comme la lumière de vies affranchies, en porte-à-faux avec les normes hétérocis et l’ordre patriarco-colonial. Pourtant, ce n’est pas sur la figure de la sorcière que porte cet essai, mais sur une grande variété de textes littéraires en tant que contributions à une sorcellerie anti-oppressive appelée ici sorcellerie de l’émancipation. Plus d’une cinquantaine de récits, de pièces de théâtre, d’essais, de poèmes, de chansons – de Maya Angelou à Édouard Louis en passant par Bikini Kill – sont ici examinées sous un nouvel éclairage non pas en tant que paroles de sorcières, mais en tant que paroles sorcières en elles-mêmes. Sorcières parce qu’elles produisent, activent, mettent en circulation des agencements qui donnent la vie ou la libèrent là où elle est séquestrée, comprimée, oblitérée. « La sorcellerie de l’émancipation n’envoûte pas, ne sidère pas, n’emprisonne pas. Ses opérations sensibles et intelligibles consistent plutôt à canaliser, à amplifier l’énergie vitale et le pouvoir-du-dedans, de là à orienter le sens des événements vers un surcroît de vie plurielle et autodéterminée. »
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À qui appartient la ville? Sûrement pas aux femmes. Souvent le théâtre des violences ordinaires ou frontales, la ville repose sur des fondations sexistes. Kern s'attarde à la manière dont les relations de genre, de classe, de race, d'âge se déploient dans la ville. Elle nous invite à redéfinir et à nous réapproprier les espaces urbains. Comment rendre nos villes plus féministes? Partant de son expérience quotidienne de citadine à différentes époques de sa vie (enfant, adolescente, étudiante, travailleuse, militante et mère), elle s'appuie sur les théories d'urbanisme, des travaux de géographes féministes et des références à la culture pop pour montrer comment une ville genrée qui s'embourgeoise exclut les populations marginalisées, mais également pour évoquer les possibles configurations d'une ville plus inclusive.
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Dans le sillage de l’ouvrage dirigé par Octobre et Patureau (Octobre et Patureau 2018), cet article engage à une réflexion sur le traitement de la question du genre dans les dispositifs numériques de médiation produits par des organismes de diffusion et de production musicale. Les études en sociologie du travail artistique (Coulangeon et Ravet 2003 ; Buscatto 2007 ; Bousquet et al. 2018) ne cessent de montrer que l’ensemble des mondes de la musique, aussi bien classiques que jazz ou pop, est traversé par une double ségrégation genrée horizontale (répartition sexuée selon le type d’emploi) et verticale (moindre accès aux postes à responsabilités). On pourrait imaginer que les producteurs de dispositifs numériques de médiation de la musique, portant des valeurs de vivre-ensemble, d’inclusion sociale et d’agentivité (Perez-Roux et Montandon 2014 ; Carrel 2017), et conscients des effets normatifs et prescriptif des supports éducationnels (Octobre 2014), viennent questionner ces frontières. Le « dénombrement » et l’analyse de « cas » tirés du dépouillement systématique d’une centaine dispositifs numériques consultables en ligne et produits par des organismes de production et de diffusion musicale permettront de montrer que tel n’est pas le cas.
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Ce mémoire porte sur les pratiques d’engagement des femmes de 65 ans et plus au blogue de La Marie Debout, centre de femmes à Hochelaga-Maisonneuve, à Montréal. Premièrement, cette recherche offre un regard positif sur l’engagement politique et social des femmes aînées dans le contexte numérique. Deuxièmement, elle met en lumière les pratiques mises en place par le centre pour déclencher ou déployer l’engagement d’un plus grand nombre de femmes, dans un contexte d’intervention féministe en action collective. Enfin, elle montre que les pratiques d’engagement chez les femmes de 65 ans et plus sont multiples et que le sens qu’elles donnent à leur motivation et à leur logique d’action sont plurielles (Mathieu, 2012; Thévenot 2006). Cette recherche exploratoire qualitative tend à répondre à la question suivante : Quelles sont les pratiques d’engagement des F65+ au blogue de LMD? et consiste en l’étude des usages du blogue de LMD à travers une enquête ethnographique du virtuel qui utilise plusieurs instruments de collectes de données de façon itérative : entretiens sur traces et prospection de données sur le blogue. Par la suite, c’est la sociologie pragmatique française qui va guider la présentation et la discussion des résultats. Plus précisément, la réponse à la question est articulée autour du concept de carrière d’engagement de Lilian Mathieu (2012) et celui de coordination des régimes d’engagement de Laurent Thévenot (2006). Mais cette analyse ne saurait être complète sans poser également un regard sociologique et féministe sur le rapport des participantes aux technologies numériques qu’elles révèlent à travers leurs pratiques d’engagement au blogue de LMD (Nélisse, 1998; Jauréguiberry et Proulx, 2011; Haraway, 2009; Cardon, 2010). _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : pratiques d’engagement, femmes aînées, blogue, technologies numériques, travail social, intervention féministe, action collective
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Dans ce texte est proposée une « lecture du genre » (Boisclair 2002) des oeuvres de Philémon Cimon (L’été, Les femmes comme des montagnes), Pierre Lapointe (Pierre Lapointe, Sentiments humains) et Ariane Moffatt (Aquanaute, Le coeur dans la tête, Tous les sens). L’étude des chansons contenues sur ces albums prend pour point de départ une interrogation des subjectivités genrées de ces trois artistes, entre personne réelle et persona, et montre que ces dernières façonnent leurs compositions. La sollicitation du concept de sexe/genre ouvre dès lors la porte à l’exploration des représentations des identités sexuelles et de genre dans ces chansons, où les identités des artistes se trouvent mises en abîme. En s’intéressant à l’énonciation et au discours (en particulier, au discours amoureux) contenu dans le texte des chansons sélectionnées, il est possible de rendre compte de la reproduction des injonctions à l’hétérosexualité et des poncifs qui cloisonnent le genre, ainsi que des glissements et brouillages qui autorisent des resignifications du genre. Ainsi, chez Cimon, on observe la reconduite du point de vue masculin où la valeur du féminin réside dans sa capacité à émerveiller le sujet et à susciter son désir. À l’opposé, les textes de Lapointe et Moffatt dépeignent des personnages et des récits queer, bien que leur identité queer n’ait pas été revendiquée à l’heure de la parution de leurs oeuvres.
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Ce mémoire s’intéresse au développement d’une conscience internationaliste au sein des mouvements féministes canadiens durant la décennie 1960, ainsi qu’aux différents réseaux de solidarité construits dans l’espoir de mettre en pratique ces idéaux. À travers l’étude des principales conférences féminines internationales organisées au Canada durant la période, nous cherchons à comprendre comment et pourquoi les féministes canadiennes ont construit des coalitions féministes par-delà les frontières culturelles, politiques ou géographiques. Cette démarche permet d’identifier trois grandes phases du développement de l’internationalisme féministe. Au début des années 1960, l’idéal internationaliste se construit autour de la thématique de l’amitié. Cette politique s’incarne dans le déploiement d’un contingent international de femmes chargées de faire la promotion d’un « esprit de paix » auprès des États masculins et belliqueux ; on espère que les femmes puissent oeuvrer à titre de médiatrices pour éviter l’éclatement d’un conflit nucléaire. Au milieu de la décennie, le projet est reformulé dans les termes de la solidarité. L’internationalisme féministe se donne pour mission de soutenir les luttes pour la libération des peuples colonisés et prend la forme d’un mouvement social de femmes anti-impérialistes. Finalement, au tournant des années 1970, de nouveaux projets internationalistes sont formulés autour du thème de la sororité. Évoquant la recherche d’un lien qui permettrait d’unir les femmes dans un mouvement de résistance et d’émancipation efficace, les discours sur la sororité globale reflètent les tiraillements d’un mouvement mué par l’urgence d’articuler les différentes subjectivités des femmes pour organiser une opposition massive à l’impérialisme américain. L’étude de ces trois phases permet de dresser le portrait d’un mouvement féministe hautement préoccupé par les enjeux géopolitiques propres à la décennie 1960 : ses structures et ses discours s’adaptent, tout au long de la période, pour faire face aux problèmes urgents que posent la Guerre froide, la décolonisation et la guerre du Vietnam. Notre démarche propose également de repenser le rôle des conflits dans la construction des solidarités féministes : l’enjeu des nombreux axes de divisions entre femmes est au coeur des préoccupations du mouvement. Nous soutenons que c’est justement pour répondre aux défis d’un monde profondément divisé que l’idée d’une solidarité féministe émerge comme moyen de construire des coalitions efficaces à même la différence. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : féminisme, pacifisme, histoire transnationale, amitiés internationales, solidarité, sororité, Guerre froide, décolonisation, Guerre du Vietnam, Voix des femmes (VDF), Voice of Women (VOW), Mouvement de libération des femmes, Women’s Liberation Movement
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Le présent mémoire étudie dans une perspective féministe le développement de l’agentivité et de l’identité effectué à travers la (re)nomination et la mobilité spatiale. Il s’agit d’observer la manière dont ces facteurs, le nom propre et la liberté de mouvement dans l’espace, sont étroitement liés et se répondent, influençant la construction identitaire et agentive d’un individu. La duologie de young adult fantasy composée de Six of Crows (2015) et Crooked Kingdom (2016) de l’autrice américaine Leigh Bardugo constitue mon corpus. Le mémoire montre comment l’un des personnages féminins principaux des romans, Inej Ghafa, se redéfinit et se réapproprie son agentivité grâce aux différents noms qu’elle porte au fil du récit et à son mouvement dans l’espace. On constate que ces deux aspects du personnage sont étroitement liés, puisque certains noms sont associés à l’enfermement, à la fois spatial et identitaire, tandis que les autres lui permettent de se libérer. Mon mémoire comporte quatre chapitres. Le premier présente les grands concepts théoriques utilisés au cours de mon analyse, regroupés en trois parties; l’agentivité, la nomination et le mouvement dans l’espace. Ces trois grands axes conceptuels sont mis en relation au cours des trois chapitres suivants, qui portent chacun sur l’un des noms de la protagoniste. Le deuxième chapitre est consacré au nom injurieux « little lynx » et sur les violences qui s’y rattachent, renforçant la domination qu’il impose à chaque répétition. Le troisième chapitre se concentre sur l’appellation « the Wraith » et sur la manière dont elle permet au personnage de déployer sa mobilité spatiale afin de renaître en tant que sujet à part entière. Le quatrième et dernier chapitre porte sur le nom de naissance d’Inej, nom qui lui permet de se réapproprier l’identité qu’on a cherché à lui arracher et la propulse ensuite vers une quête de justice. Contenu sensible : trafic humain, viol, objectification, exploitation sexuelle. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : agentivité, genre, nomination, nom propre, mobilité spatiale, frontières, résistance, fantasy, young adult fantasy, littérature féministe, Six of Crows
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Depuis une perspective située, cette investigation en travail social documente la négociation de modifications à apporter aux représentations culturelles des familles LGBTQ+ circulant dans l’espace public québécois, par quatre parents LGBTQ+ et l’étudiante-chercheure. L’exercice, sous forme de focus group, avait pour but de favoriser l’échange et de créer de nouvelles images pouvant leur sembler plus justes en fonction de leurs propres expériences de parentalité. La démarche visait également à répondre à la question suivante : quelle forme de reconnaissance est recherchée par les parents LGBTQ+ montréalais, et de quelle manière? Elle s’inscrit dans les théories de la justice, où la reconnaissance est un élément clé à la pleine participation des individus et des collectivités dans leur société. Une analyse du contenu thématique, émergeant des réflexions des participants-es au focus group, recense trois statuts subordonnés (selon Nancy Fraser) auxquels les parents LGBTQ+ font face. Il s’agit de statuts liés au projet national québécois, au sexisme et au genrisme, et à la famille naturelle. De plus, l’attention portée aux interactions des parents permet d’observer le souci à autrui prenant place au sein de leurs échanges, à la lumière des quatre phases du care de Tronto et des perspectives de Ricoeur sur la reconnaissance. La quête de reconnaissance est donc exposée non seulement comme une lutte personnelle, mais aussi telle une démarche démontrant l’attention à soi et à l’autre. Cette observation va à l’encontre de certaines représentations culturelles rencontrées où les parents LGBTQ+ sembleraient davantage préoccupés par leurs propres désirs, besoins et droits, que ceux de leur entourage, incluant leurs enfants et leurs pairs marginalisés. Cette recherche qualitative à caractère exploratoire a recours à l’illustration pour interpeller le public ciblé, éliciter les données, développer l’analyse, présenter les matériaux et uniformiser le travail. Les limites observées sont liées au petit échantillonnage comme au caractère artificiel (initié par l’étudiante) du processus de recherche de reconnaissance en groupe. Des recherches ultérieures auprès d’enfants et d’adolescents de parents LGBTQ+, ou encore auprès d’autres groupes minoritaires pourraient mettre en corrélation et solidifier les données mises de l’avant. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : reconnaissance, parentalité, homoparentalité, transparentalité, pluriparentalité, LGBTQ+, queer, care, justice, Fraser, Tronto, Ricoeur, féminisme, bande dessinée, illustration, représentations culturelles, famille, travail social.
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Qu’est-ce qu’elle faisait dehors à cette heure ? Avait-elle bu ? Que portait-elle ? Il ne peut pas l’avoir violée, je m’en porte garant, c’est mon ami. C’était une autre époque. Il faut séparer l’homme de l’artiste. C’est un drame, un crime passionnel, le geste fou d’un amoureux éconduit. Pourquoi n’a-t-elle pas porté plainte avant ? C’était un dérapage, une maladresse, un geste déplacé. Il ne pensait pas à mal, c’est quelqu’un de bien. On ne peut plus rien dire. Les féministes sont des folles hystériques. « Depuis trois ans, je collecte et décortique des centaines d’exemples d’un discours sexiste dans la presse, à la télévision ou à la radio. Ce sexisme ne dit jamais son nom, mais c’est bien lui qui conduit les rédactions à taire ou à reléguer les violences sexuelles en périphérie des journaux. Lui qui se loge dans le choix d’un mot ou d’une virgule, participant à la culpabilisation des victimes et à la déresponsabilisation des accusés. Comment lutter contre le sexisme quand il est perpétué et amplifié par les médias ? Il est temps d’explorer les fondements de ce discours, pour en défaire les mécanismes et nous en libérer. »
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Ce mémoire ouvre une réflexion sur les possibles que réserve l'effacement de la frontière entre imaginaire et réalité, soit en étudiant l'autofiction comme une stratégie de revendications féministes. Le travail prend racine dans l’étude de deux corpus d’oeuvres réalisés par les artistes Suzanne Valotaire et Helena Martin Franco, au sein desquels elles font appel à un dépassement du genre par un devenir-monstresse; créatures incarnées par leurs alter ego, respectivement Dragone rouge (1985-1991) et Une femme éléphant (2010 - ). Par le biais d’une méthodologie qualitative (incluant des entretiens avec les artistes) et d’une réflexion sur la portée du sensible au sein de la recherche, ce projet cherche à comprendre quel est le potentiel de revendications féministes et queers accordé à l’alter ego sous forme monstrueuse. Ce dédoublement, dépassant les limites de l'humain, favorise une navigation identitaire menant à une exploration de diverses manières d’exister et d’être en relation au monde. Pour étudier ces corpus multidisciplinaires qui se déploient principalement par la performance, mais dont l’apport de la vidéo, du dessin et de l’archive est aussi significatif, je m’intéresse à la place du corps en création et à la notion de subjectivité incorporée. Mon projet tâche ainsi de montrer le potentiel de subversion et de résistance face aux normes contraignantes qui se logent dans les connaissances somatiques. Puisant dans la pensée d’auteur·rice·s d’horizons pluriels qui réfléchissent entre autres la performance, la danse, la littérature ou la philosophie du corps, je souhaite montrer la portée des imaginaires qui mobilisent des fictions indécises où l’hybridation et la métamorphose façonnent une monstruosité réclamée. Faisant aussi place à une réflexion sur l’écriture féministe, ce travail se veut plurivoque, intuitif et orienté vers des futurs possibles à réactiver ou à découvrir. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Suzanne Valotaire, Helena Martin Franco, féminismes et pensée queer, monstruosité, alter ego, autofiction
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Cet article envisage la notion de frontière telle qu’elle se matérialise dans l’un des espaces les plus marqués par la migration, le métissage et l’éclatement : la région caribéenne. En partant des analyses d’Édouard Glissant, notamment autour de ce qu’il nomme la « pensée de l’errance », nous verrons que les Caraïbes constituent l’espace privilégié de multiples passages ainsi que le lieu où les frontières sans cesse se déplacent et se reconfigurent. Cette « pensée de l’errance » peut s’observer en particulier dans la littérature lesbienne produite dans la région au cours des deux dernières décennies. Cette littérature repense les frontières notamment de genre (au sens littéraire tout autant que sexuel), de nationalité et de sexualité en mettant l’accent sur leur constante mobilité, conceptualisant ainsi la notion de frontière comme le lieu privilégié d’une pensée errante, laquelle met en échec l’idéal de transparence imposé par la modernité occidentale.