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Ignorée, invisible, la question du genre reste cachée sous le développement. Et pourtant, comprendre le développement n'est pas possible sans une perspective de genre. Cet ouvrage, didactique, montre en quoi et comment le concept de genre permet de revisiter les études de développement. Le genre permet de comprendre la construction historique, sociale et culturelle des diffé- rences et des inégalités. Il offre des outils pour une analyse critique du système capitaliste globalisé. Le genre, inscrit dans le féminisme, permet aux catégories dominées et marginalisées, en particulier les femmes mais pas seulement, de faire entendre leurs voix. Dans le contexte actuel de crise globale et d'accroissement des inégalités, il propose des pistes pour renouveler la pensée sur le développement, mais aussi pour agir autrement. Combinant diverses disciplines et thématiques, cet ouvrage montre que la portée heuristique du genre ne se limite pas aux domaines habituellement considérés comme féminins (l'éducation, la famille, le social, la santé de la reproduction, etc.) mais s'étend à tous les domaines (le politique, le droit, la sécurité, la diplomatie, l'économie, etc.).Ce livre met aussi en évidence la diversité et l'enrichissement mutuel des diverses traditions de recherche entre le monde francophone, anglophone et hispano- phone. Il s'adresse particulièrement aux personnes étudiantes, chercheures et enseignantes, militantes, chargées de programme dans des organisations de coopération et représentantes des pouvoirs publics au Nord et au Sud.
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Contrairement à une idée communément admise et aux recherches jusqu’ici consacrées à la génération « postféministe », cette recherche étatsunienne montre que les jeunes femmes sont conscientes de l’évolution récente des opportunités ouvertes aux femmes, mais aussi de la permanence des inégalités et des discriminations. Les résultats mettent en lumière à la fois un large soutien envers les objectifs féministes et une attitude ambivalente concernant la notion elle-même. Si certaines femmes s’inscrivent dans un continuum d’identification au féminisme, la moitié se présentent comme « ni pour ni contre » ou ne sont pas en mesure de formuler une opinion. Leur positionnement varie en fonction des catégories sociales et raciales, mais aussi des différentes trajectoires sociales.
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L’auteur analyse un axe identitaire sous-théorisé dans les approches féministes intersectionnelles francophones, soit l’identité de genre (cis/trans), pour favoriser les solidarités entre féministes et transactivistes. Son propos s’articule autour de la question suivante : quelles sont les différentes définitions féministes du sexe/genre et quelles implications politiques ont-elles pour penser les réalités trans? Pour y répondre, l’auteur propose une typologie de quatre paradigmes d’interprétation du sexe/genre. Après avoir présenté leurs caractéristiques, il montre leur influence sur les stratégies politiques mises en avant par les féministes qui s’en réclament. Puis il procède à une analyse des conséquences de l’adoption de ces paradigmes sur les alliances entre féministes et transactivistes. Si la thèse défendue est que le paradigme du constructivisme social subversif offre une conceptualisation plus positive des transidentités, l’auteur soutient cependant que les autres paradigmes ne peuvent être rejetés sans s’interroger préalablement sur leurs mobilisations, leurs transformations et leurs métissages par les militantes et les militants sur le terrain.
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Some authors in disability studies have identified limits of both the medical and social models of disability. They have developed an alternative model, which I call the ‘composite model of disability’, to theorise societies’ ableist norms and structures along with the subjective/phenomenological experience of disability. This model maintains that ableist oppression is not the only source of suffering for disabled people: impairment can be as well. From a feminist, queer, trans activist, anti-ableist perspective and using an intersectional, autoethnographic methodology, I apply this composite model of disability to trans identities to consider the potentially ‘debilitating’ aspects of transness. I argue that transness, like disability, has too often been perceived from two perspectives, medical or social, without the benefit of a third option. From a medical perspective, transness is reduced to an individual pathology curable with hormonal/surgical treatments, a conceptualisation that erases structural oppression. From a social point of view, transness is conceptualised as a neutral condition and variation in sex/gender identity. In this model, structural oppression (transphobia/cisgenderism) is seen as the only cause of ‘trans suffering’. I argue that, just as the medical and social models of disability provide limited opportunities for reflection on the complex experience of disability, medical and social understandings of transness, respectively, are insufficient to describe the complexity of trans experience. I explore the possibilities presented by the application of a composite model of disability in trans studies. By both problematising cisgenderist oppression and acknowledging trans people's subjective experiences of suffering through some of the debilitating aspects of transness, this composite model avoids the pitfalls of the medical and social models. The application of tools from disability studies to trans issues uncovers cisnormativity in disability movements and denounces ableism in trans movements. This will, I hope, solidify alliances between these communities and fields of study.
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Au cours de cette dernière décennie, les conditions de travail et de vie des travailleurs et travailleuses saisonnier(e)s qui partent depuis le Mexique vers le Canada dans le cadre des programmes SAW et NOC C et D sont devenues de plus en plus précaires. Les politiques migratoires canadiennes reposent sur une demande croissante de travailleurs temporaires, la privatisation de leur recrutement et la prolifération de formes de contrats incorporant à terme les logiques segmentées de genre, d’appartenance ethnique, de classe et de nationalité.
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La présente recherche s'intéresse à la présence des femmes dans la presse écrite française et québécoise, en tant que journalistes mais également en tant que sujets de la couverture médiatique. Nous analysons également les représentations véhiculées par la presse écrite à l'égard des femmes et de leur statut social. À cet effet, nous avons dressé un état des lieux de la place des femmes journalistes dans la presse écrite française et québécoise ainsi que de l'espace médiatique occupé par les femmes. Nous avons délimité notre corpus à deux quotidiens publiés lors de la semaine du 9 décembre 2013, Le Monde et Le Devoir, et deux magazines d'information générale parus pendant le mois de novembre 2013, Le Nouvel Observateur et L'Actualité. Ces publications sont étudiées dans une approche constructiviste et féministe. Nous visons ainsi à comprendre quelles sont la place et les représentations des femmes dans la presse écrite québécoise et française d'aujourd'hui, en tant que journalistes et en tant que sujets médiatisés. Par cette recherche, nous entendons contribuer à une meilleure compréhension du phénomène de traitement médiatique genré. À l'aide d'analyses statistique et discursive, nous observons la place occupée par les femmes journalistes et les femmes sujets de la couverture médiatique au sein des publications ainsi que les discours véhiculés par la presse écrite sur les femmes et leur statut social. Nos résultats nous permettent d'affirmer nos hypothèses de départ, à savoir que les femmes journalistes sont moins visibles que les hommes journalistes dans la presse écrite d'information générale et que les femmes sont également moins présentes que les hommes au sein des articles de presse écrite. En effet, l'approche quantitative statistique nous aura permis de dresser un portrait genré de notre corpus et d'observer la présence des femmes et de leur statut social dans la presse écrite. Notre approche qualitative permet de voir le traitement médiatique des femmes et de leur statut social : la manière dont elles sont mentionnées et décrites. Nos résultats démontrent que les femmes journalistes occupent une place moindre que leurs collègues masculins au sein des rubriques politiques, technologiques, sportives, scientifiques, culturelles et de société, tandis qu'elles sont plus nombreuses à publier des articles au sein des rubriques reflétant leur statut social traditionnel : santé, environnement, mode. En outre, concernant les sujets des articles, les femmes sont moins souvent présentes que les hommes ; elles sont même absentes de certains types d'articles comme c'est le cas notamment des rubriques d'environnement, scientifiques, technologiques ainsi que d'éducation. Au sein des unités rédactionnelles, nous avons pu observer que les thèmes liés à l'apparence et à la sphère domestique sont récurrents lorsqu'il s'agit de présenter des femmes. L'on retrouve également une distribution dualiste entre la femme responsable et influente et la femme victime, coupable. Ainsi, nous pouvons conclure que la presse écrite française et québécoise, dans l'échantillon que nous avons étudié, se fait majoritairement dans une optique masculine, où la femme occupe un espace moindre et limité, au sein duquel elle est encore décrite selon ses attributs physiques, son âge et sa condition familiale ou matrimoniale.
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La race fut longtemps appréhendée dans un sens biologique,approche qui constitue l'une des formes les plus puissantes de l'idéologie raciste. À la suite de la disqualification scientifique et politique de ces catégorisations biologiques, le racisme fut relégué au rang de simple préjugé. Ou, qu'en est-il de la production continuée de la race à l'ère prétendument "post-raciale" ? En mélangeant une approche féministe , attentive à une compréhension des rapports sociaux de sexe, et une approche postcoloniale , l'ouvrage analyse les conditions historiques et épistémologiques de la production de la race dans des sociétés qui se sont constituées - politiquement et économiquement - sur l'esclavage et la colonisation. Il montre que le racisme n'a pas disparu et a pris, au gré du renouvellement des formes de l'économie mondialisée, une nouvelle configuration qui oblige à nous interroger sur la supposée opposition entre un racisme biologique et un racisme dit culturel, qui aurait entériné l'inexistence des races biologiques, mais selon lequel il y aurait des différences culturelles irréductibles entre les peuples.
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This article deals with the changing relationship between work and motherhood during the first pregnancy among a group of twenty-one highly educated women living in Turin (Northern Italy), who were interviewed during the months before childbirth with their male partners, in 2010-2012. It aims to illustrate the tensions between the dominant ideas and ideals of motherhood (the 'intensive mothering' model) and the pressing demands of the changing labour market. The data shows that ideas, plans and decisions concerning childcare arrangements are highly gendered, being influenced by the expectations of partners, employers and colleagues and by a work culture which is not family friendly. Within this Italian social and political context, a mother-to-be faces a dilemma which is perceived as a private issue that concerns only herself. The new transition to parenthood forces women to redefine their identity and career in a highly gendered manner. © Institute of Modern Languages Research 2015.
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Depuis environ vingt-cinq ans, les recherches sur les genres et la sexualité autochtones s’inspirent de la tradition et de l’oralité, tout en examinant la relation entre sexualité et spiritualité. Le système des réserves au Québec ainsi que l’épisode des pensionnats incita les jeunes Autochtones à se tourner vers les aînés, cherchant un processus de guérison axé sur la réconciliation intergénérationnelle. Parmi les outils utilisés, le cinéma se présente comme un instrument médiateur facilitant une distanciation avec les événements vécus et un rapprochement les uns des autres, la caméra se faisant le témoin des confessions et des partages. Nous constatons ainsi, à travers les courtsmétrages réalisés par les jeunes Autochtones du Wapikoni Mobile, comment la réappropriation culturelle et la construction de l’identité sexuelle des jeunes passent par la réduction du fossé intergénérationnel ainsi que par l’expression d’une parole cherchant à concilier modernité et tradition.
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« La race n'est-elle qu'une chimère - une fiction collective aux effets pernicieux - ou est-elle un concept nécessaire à l'analyse et à l'éradication éventuelle du racisme et de ses conséquences? Cette catégorie ambiguë relève-t-elle de la biologie ou bien renvoie-t-elle à une réalité de nature socio-politique? Le racisme est-il d'abord un attribut des individus ou des institutions - un état mental fait de croyances et d'affects ou un système social? Toute discrimination raciale est-elle inévitablement raciste? Est-elle immorale et injuste même dans les cas où elle ne serait pas entièrement irrationnelle? Enfin, la discrimination positive est-elle justifiable? Telles sont quelques-unes des questions abordées dans ce recueil, qui propose une introduction au champ d'investigation que la race, le racisme et les discriminations constituent pour la philosophie - ici envisagée dans son articulation avec les sciences sociales. Il réunit dix textes majeurs, presque tous inédits en français. »
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Le féminisme académique entretient une relation ambiguë avec l’intersectionnalité qu’il encense et discipline du même souffle. Par un ensemble de discours et de pratiques, la pensée critique raciale est évacuée de l’appareillage actuel de l’intersectionnalité et les personnes racialisées comme productrices des savoirs intersectionnels se trouvent marginalisées dans les débats et les espaces académiques contemporains. La science sert souvent d’alibi dans de telles opérations. Ces dernières font l’objet de l’analyse de l’auteure qui les conceptualise en tant que blanchiment de l’intersectionnalité.
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This study deals with the effect of microcredit on women’s livelihood and empowerment in rural areas of Cote d’Ivoire. A cross-section survey was conducted among 185 borrowers from two microfinance institutions and 209 nonborrowers in rural areas of Cote d’Ivoire. In addition, a focus group discussion was held with each of the two women groups. After matching the two groups on the probability of obtaining credit, we found that the microcredit group on average had a higher income and a higher value of household assets than the non-borrowers. No differences in the value of personal women’s assets were found. Furthermore, on one hand women’s decision-making power in the household, as indicated by their strategic gender needs, was positively related to the probability of obtaining microcredit. On the other hand receiving microcredit tended to increase their decisionmaking power.
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Arlie Hochschild's The second shift: Working families and the revolution at home argued that the revolution toward gender equality in the USA has been stalled due to three factors: (1) women continue to do most of the ‘second shift’ – the unpaid work of childcare and housework; (2) insufficient flexibility in the workplace for accommodating family caregiving needs; and (3) a deficit of public sector benefits, such as paid parental leave. Since the book's publication in1989, many aspects of the gender structure (how gendered opportunities, barriers, and cultural meanings are socially structured in the USA) remain the same. Yet many aspects have changed. This article looks at areas of stability in the gender structure and areas of transformation in the past quarter century. We then plumb the book for the analytical insights it generates for scholars today. We discuss how deep-seated cultural understandings of gender infuse all levels of analysis: macro-level policies, family and work institutions, and personal experiences of gender, intimacy, and moral commitments. These insights help illuminate paths forward for new research on how new economic developments, including economic insecurity, flexibilization (the increasingly reliance on temporary and contract labor), and the widening social class divide, continue to affect intimacy at home. © 2015 Taylor & Francis.
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La mine, c’est à la fois le crayon, l’expression et le potentiel explosif. Nous disons mines de rien, parce qu’il s’agit de petites choses, ces petits riens souvent passés sous silence, et qui, pourtant, nous minent. Trois professeures de lettres délaissent les formes académiques pour se donner le plaisir des billets d’humeur, de l’archéologie du quotidien, en solidarité avec toutes celles qui subissent les humiliations invisibles. Têtues, critiques, moqueuses ou graves, elles s’entendent sur un point: si le monde a beaucoup changé, si l’égalité semble à portée de main, le sexisme demeure bien vivace partout. Mines de rien, ce sont trois féministes qui mettent en commun leurs plumes grinçantes pour dépeindre nos travers avec des lunettes pas vraiment roses. Du marketing aux toilettes publiques, en passant par les médias sociaux, la culture du viol, l’instinct maternel ou la masturbation, leurs chroniques s’indignent de l’ordinaire sexiste, et prouvent qu’il est aussi arbitraire qu’anachronique. Ici la conscience aiguë du phallocentrisme n’est pas un poids, mais un moteur. Mieux vaut, paraît-il, en rire. Mieux vaut surtout s’en indigner.
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Présenté en deux parties, un essai et une création, ce mémoire se veut une première exploration de la présence du polyamour dans la littérature québécoise. Alors que la monogamie règne toujours en maître du « vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants » dans la plupart des fictions littéraires, le modèle polyamoureux – posant qu’il est possible et acceptable d’aimer plus d’une personne et d’entretenir plusieurs relations amoureuses à la fois – s’inscrit comme un nouveau possible. Considérant ce modèle comme une critique de la monogamie institutionnelle et de la contrainte à cette dernière (ou mononormavité), la présente recherche étudie la représentation du polyamour dans trois romans québécois : C’est la faute au bonheur d’Arlette Fortin (2001), Ainsi font-elles toutes de Clara Ness (2005) et Tarquimpol de Serge Lamothe (2007). L’étude du nombre de partenaires impliqués, de leur configuration et du contrat établi dans chaque cellule amoureuse permet de mettre en lumière les éléments communs ou exclusifs à chaque récit et de comparer leurs discours. L’essai est suivi d’un court roman racontant l’irruption d’une cinquième personne dans un appartement où les colocataires partagent déjà leur amour, leurs ressources et, occasionnellement, leur sexualité. Cette création se pose à la fois en continuation et en opposition avec les romans étudiés, en évitant les pièges hétéronormatifs présents dans ces derniers, et en intégrant le polyamour dans le quotidien des personnages.
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Cette thèse porte sur la mise en application de la Loi sur l'équité salariale adoptée en 1996 par l'Assemblée nationale du Québec après plusieurs années de mobilisation féministe et syndicale. De nature proactive, cette législation oblige les dirigeants d'entreprise à prendre des mesures pour corriger la discrimination salariale à l'égard des emplois « féminins ». Ces mesures consistent principalement à comparer la valeur des catégories d'emplois à prédominance féminine et celles à prédominance masculine sans introduire de biais sexiste. D'entrée de jeu, l'application de la loi québécoise pose un défi de taille. En effet, tout en s'insérant dans les relations de travail déjà existantes, la mise en œuvre de cette législation remet en question certaines pratiques et valeurs entrepreneuriales en matière de rémunération. Au-delà d'un énoncé normatif, la Loi sur l'équité salariale ne peut donc pas être considérée comme l'outil de mise en œuvre d'un changement prédéterminé. Au contraire, c'est au cours de sa mise en œuvre dans les milieux de travail que la portée et les effets de cette législation prennent leur sens alors que se réalisent les processus d'équité salariale convenus entre les acteurs concernés, en particulier les employeurs et les syndicats. Après avoir rappelé le contexte d'émergence de cette politique publique singulière et présenté une discussion sur le concept d'équité en référence à quelques thèses philosophiques contemporaines, nous rendons compte d'observations empiriques effectuées au fil de notre pratique professionnelle dans le domaine des relations de travail et des ressources humaines. Cette analyse réflexive nous amène à constater une diversité de processus, notamment selon la taille, le secteur d'activité et la présence syndicale, les résultats des exercices d'équité salariale s'avérant de ce fait très variables. Nous en venons ainsi à la conclusion que le potentiel transformateur associé à la mise en œuvre de la Loi sur l'équité salariale demeure encore incertain et que, malgré son caractère proactif, cette législation, telle qu'appliquée jusqu'à présent, peine à traduire dans l'ensemble des entreprises les principes d'égalité et de justice sociale dont elle se réclame.
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Cet ouvrage présente une réflexion pluridisciplinaire sur l'éthique féministe du care. Élaborée par Carol Gilligan dans In a Different Voice en 1982, cette «éthique de la sollicitude» a été très prisée dans les années 1980. Plus récemment, nous assistons à l'émergence d'une enthousiaste seconde génération de théoricien.ne.s du care qui y voient un terreau fertile pour réfléchir aux oppressions liées à la division genrée du travail.Comment ce renouveau se traduit-il? Quels sont les enjeux éthiques, politiques et épistémologiques que permet de mettre en lumière cette approche? Le care équivaut-il essentiellement au travail de soin effectué en majorité par les femmes, ou comprend-il l'ensemble des services domestiques, affectifs et sexuels fournis dans un rapport d'interdépendance?L'originalité de ce premier ouvrage faisant le point sur la question au Québec tient entre autres à son souci constant de débarrasser le care du sentimentalisme qu'on lui a souvent reproché, et surtout, de le réinvestir de tout son potentiel critique et féministe.Avec des textes de Bettina Bergo, Agnès Berthelot-Raffard, Sophie Bourgault, Sophie Cloutier, Marjolaine Deschênes, Stéphanie Gaudet, Naïma Hamrouni, Mariko Konishi, Monique Lanoix, Patricia Paperman et Julie Perreault.
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Introduction du numéro "Intersectionnalité" de la revue Recherches féministes, nov 2015.
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Composés de collectifs, de groupes et de réseaux mobilisés autour d’enjeux de lutte divers, le mouvement antiautoritaire qui s’est consolidé au Québec dans la foulée des mobilisations altermondialistes est guidé par des valeurs qui s’inspirent d’une « boussole éthique » commune. Cette dernière est fondée sur une vision de l’anarchisme en tant que processus qui se réalise par la préfiguration, ici et maintenant, d’une société fondée sur l’autonomie collective. Trois microcohortes de militantes et de militants (pro)féministes ont alimenté le développement de pratiques en ce sens, par la promotion de l’autoorganisation et de l’autodétermination. Les microcohortes des féministes radicales et (pro)féministes, des radical queers et, enfin, des féministes et des (pro)féministes qui s’engagent dans la lutte anticoloniale et antiraciste ont contribué à l’atteinte de cet objectif par l’entremise d’une démarche de pollinisation qui permet la diffusion de ces pratiques dans différents espaces du mouvement et à l’extérieur de celui-ci. L’analyse présentée dans cet article est le fruit d’un travail de recherche-action participative réalisé au sein du Collectif de recherche sur l’autonomie collective (CRAC), groupe d’affinité (pro)féministe et antiautoritaire dont l’objectif était de documenter les initiatives de son propre mouvement.