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Cet article s’inscrit dans le cadre de notre recherche sur l’impact du féminisme dans le champ littéraire québécois durant le postmodernisme. En nous intéressant aux descriptions faites des femmes en littérature, nous espérons montrer que le féminisme a permis de revaloriser certains aspects qui leur étaient attachés et d’associer de nouveaux thèmes. Pour faire cela, nous débuterons notre propos par quelques considérations herméneutiques autour du philosophe Charles Taylor sur le caractère interprétatif inhérent à la condition humaine. Cela nous permettra de mettre en évidence le regard subjectif des humains sur le monde et les êtres qui les entourent. Nous établirons ensuite les grandes tendances des portraits littéraires des femmes réalisés par les hommes avant de passer à l’interprétation et à la description des femmes par elles mêmes, ce qui engendre leur subjectivation. Nous étudierons les réactions suscitées chez les écrivains face à cette femme sujet. Nous aborderons alors la vision offerte par les auteures sur le mode du Même (Smart 1988 : 21) et nous clôturerons avec la revalorisation des thèmes féminins qu’elles entreprirent.
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Web sites about sexual health lack the interactivity, humor, and “viral” nature required to attract young adults. The Midwest Teen Sex Show (www.midwestteensexshow.com) is an interactive, humor-based Web site that provides sexual health information to young adults. One episode from the Web site was shown to six focus groups of young women, ages 18-30. Women found it funny, but some were offended or confused. Women were unable to differentiate between facts and humor; however, women could identify the key messages. Most women reported they would think about it later, visit the Web site, and share it with friends. Web-based interventions should use humor with caution.
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Si le quinzième siècle fut, pour le vieux monde, le siècle de la découverte de l’Amérique, le dix-neuvième siècle est, pour la femme, celui de la découverte d’elle-même… Elle dispose de l’opportunité, non pas de découvrir de nouveaux mondes, mais de donner à ce vieux monde des buts plus nobles et plus justes que la course vers l’or et le pouvoir. Les hommes ont gaspillé et gâché des années à détruire, réduire en pièces et renverser mais aujourd’hui nous sommes à l’orée de l’ère de la femme et...
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Lorsque parut en 1977 l’article de Joan Kelly Gadol, « Did women have a Renaissance ? », on commençait à parler de gender. Dans sa formulation, qui appelait évidemment une réponse négative, c’était bien une question « renversante » : elle soumettait à interrogation une notion rarement mise en doute, la Renaissance, et introduisait comme critère possible de sa pertinence, le Féminin. Cet article a profondément marqué les générations suivantes d’historiens, spécialistes de l’histoire des femmes et du genre, suscitant de profondes remises en question, des controverses et une multitude de textes reprenant ce questionnement des fondamentaux de nos disciplines. Trois historiennes, deux médiévistes et une moderniste tentent ici, plus de trente ans après, une relecture faisant le point sur les apports et les remises en question de ce texte fondateur.
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Au tournant du siècle, la lutte internationale contre l’homophobie et les controverses autour du mariage gay ont fait irruption dans la sphère publique, mobilisant acteurs associatifs et politiques. Pourtant, ces débats ont leurs points aveugles : les enjeux de race, de classe et les tensions postcoloniales. Du cinéma d’auteur à la pornographie, de la télévision à la photographie, Homo exoticus se penche sur la culture visuelle et la fabrique de l’identité gay française contemporaine. L’ouvrage analyse les discours et représentations qui opposent minorités sexuelles et ethnoraciales à l’aide des outils conceptuels des Cultural Studies et de la théorie queer. Il ouvre la voie à une critique de l’homonormativité, où s’articulent exotisme et discriminations, volonté d’assimilation républicaine et exclusions. Pour rester force de transformation sociale, la culture gay doit peut-être sonder le blanc de ses yeux et quitter les rivages de l’exotisme.
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Les recherches sur le genre ont toujours été été en dialogue constant avec les grands cadres théoriques, les courants de pensée et les « écoles » des sciences sociales. Partant de ces acquis, cet ouvrage se propose de relire l'œuvre de philosophes (T. W. Adorno, J. Habermas, M. Foucault), d'anthropologues (M. Godelier, C. Lévi-Strauss), de sociologues (M. Weber, E. Goffman, H. Becker, H. Garfinkel) et d'historiens (C. Ginzburg, P. Ariès, E. P. Thompson) dans la perspective du genre. Quelle place les différences de sexe occupent-elles dans les travaux de Durkheim, Mauss, Marx ou Elias ? À partir de quels objets le genre apparaît-il dans le cheminement intellectuel d'auteurs aussi divers que P. Bourdieu, L. Boltanski, B. Latour ou A. Touraine ? Quels sont les impensés et les présupposés sexués des concepts et catégories d'analyse de ces auteurs ? Et, inversement, comment ces concepts peuvent-ils nous aider à penser les hiérarchies et les inégalités de sexe, la constitution des identités et les enjeux de la sexualité dans nos sociétés ? Les travaux des trente-quatre auteurs présentés ici font ainsi l'objet d'une relecture critique sous l'angle de la question du genre. Pour les contributeurs de cet ouvrage, c'est aussi une invitation à s'approprier leurs concepts, à les reformuler afin d'approfondir leur potentiel inexploré au service d'une compréhension du monde social aujourd'hui.
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Au Canada, on voit émerger un malaise face à la persistance des stéréotypes sexuels et sexistes dans les médias. Ces stéréotypes sont en effet perçus comme étant des freins à la réalisation d’une pleine égalité entre les femmes et les hommes. Le présent article, rédigé dans le cadre d’une recherche portant spécifiquement sur la régulation de la discrimination dans l’industrie de la radio et télédiffusion, analyse la mise en œuvre du droit à l’égalité entre les femmes et les hommes dans le contexte de l’autoréglementation. Plus précisément, j’y explique comment l’État canadien a confié aux diffuseurs sur son territoire le mandat d’exclure de leur programmation les contenus médiatiques discriminatoires. Je regarde ensuite comment les diffuseurs s’acquittent de cette tâche. Mots-clés: égalité, stéréotypes, radio, télédiffusion
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This essay focuses on key contemporary rhetoric, discourse, and practice directly speaking to or about adolescent girls. Using ethnographic work done at a southeastern all-girls' school, I examine the adolescent female body as a palimpsest, a rich and dense text subjected to and shaped by public rhetoric and pedagogical practice. I suggest that the identity of girl is made and remade by public rhetoric and pedagogic practice, always with various silences and elisions, always with shapes and disfigurements tolerated, so that the very texture of this identity, the adolescent female body, becomes a palimpsestic landscape, on which the original 'girl' is sought and modern versions are interpreted. I consider how public discourses on girls and girls' bodies are significant in the production of girls' identities, practices surrounding the empowerment and education of girls, and the very debates that centralize the adolescent female body as one in need of protection and surveillance.
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Les deux textes réédités ici pour la première fois ensemble sont sans doute les écrits les plus célèbres d’Hélène Cixous : publiés en 1975, mais inaccessibles en français depuis plusieurs décennies, Le Rire de la Méduse et Sorties ont fait le tour du monde. Traduits très vite en anglais, ensuite dans des dizaines d’autres langues, ils sont devenus des classiques de la théorie des genres (gender theory), et ont fait de leur auteur l’une des chefs de file du « New French Feminism ». Ces textes qui annoncent une nouvelle approche de la vieille question de la différence sexuelle ont eu une nombreuse descendance, surtout dans leur diaspora extra-francophone, dans tous les champs de recherches qui sont issus du féminisme et de la lutte des femmes des années 1970 : women’s studies, gender studies, queer theory. Ils figurent dans un grand nombre d’anthologies, et ils sont incontournables dans les programmes des cursus universitaires touchant aux problématiques théoriques et politiques de la sexualité et de la différence sexuelle. L’« événement » inouï que représenta et que continue à représenter ce double texte, dans de nouveaux espaces ou dans de nouvelles générations de lecteurs, provient de sa combinaison inédite et merveilleusement réussie de la réflexion philosophique, de l’écriture poétique et du manifeste politique. En France, ce texte parut à un moment où le mouvement « féministe » était en pleine effervescence. Hélène Cixous en faisait déjà partie, autant par ses écrits antérieurs que par son activité politique surtout au sein de l’Université. On sait qu’après avoir fondé en 1968 la structure enseignante de l’Université de Paris-VIII, elle y avait créé en 1974 le premier Doctorat en Études féminines d’Europe. Cependant, Le Rire de la Méduse parlait une autre langue et adoptait des positions bien plus révolutionnaires que les textes féministes qui le précédèrent, l’entourèrent ou même le suivirent. Son inclusion dans un numéro de la revue L’Arc élaboré par Catherine Clément et consacré à Simone de Beauvoir rend un son presque ironique, étant donné la distance qui sépare l’écriture et les positions d’Hélène Cixous de l’auteur objet de cet hommage. Le Rire de la Méduse prend bien sûr la défense des « femmes » à un moment où, comme Cixous elle-même l’a maintes fois rappelé, il fallait se prononcer haut et fort contre les structures patriarcales qui les opprimaient – bien que, dès le début, le texte nous prévienne contre l’existence d’une « femme générale, une femme type ». Ici, Hélène Cixous déconstruit deux « mythes » qui ont défini la féminité de façon négative tout au long de l’histoire. Le premier est celui qui qualifie la femme de « continent noir », laissant entendre qu’elle doit être pénétrée, colonisée, pour être connue et cartographiée, pour apprivoiser sa différence comme celle de tous les autres sujets hors norme. Freud va jusqu’à affirmer que la femme et sa sexualité sont une « énigme ». Le Rire de la Méduse déclare que « Le “Continent noir” n’est ni noir ni blanc ni inexplorable ». Il s’attaque ensuite au second faux mythe, celui de la femme fatale représentée par la figure mythologique de Méduse : « Il suffit qu’on regarde la méduse en face pour la voir : et elle n’est pas mortelle. Elle est belle et elle rit ». Le Rire de la Méduse parle à la première personne du pluriel et s’adresse aux « femmes », mais cela ne signifie pas que son discours exclut les « hommes ». En fait, et c’est l’originalité majeure du texte, sous ces dénominations Cixous ne se réfère pas aux deux sexes dans un sens biologique : elle souligne que les différences sexuelles, toujours au pluriel puisqu’elles sont multiples – il ne s’agit surtout pas simplement d’une opposition binaire –, traversent tous les individus, dans un mouvement perpétuel. La libération, autant pour les « hommes » que pour les « femmes », ne peut donc venir que de la déconstruction des structures phallogocentriques. Et cela ne peut se faire que grâce à l’écriture, qui est dite « féminine », c’est-à-dire inappropriable, expatriée, quand « elle se sauve » comme le dit Hélène Cixous, quand elle échappe à ces structures prépondérantes dans la pensée et la culture, que l’auteur s’appelle Jean (Genet) ou Marguerite (Duras). Le Rire de la Méduse nous invite puissamment à lirécrire – selon le beau néologisme créé plus tard par Cixous – « pour se forger l’arme antilogos », libérant ainsi notre pensée de même que notre corps (« Texte, mon corps » est une de ses belles phrases). Marta Segarra
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Cette recherche propose une analyse de la presse féminine québécoise dans une perspective intergénérationnelle en s'attardant aux contenus et aux discours de la presse pour adolescentes, pour femmes adultes et pour femmes âgées. Les magazines Filles Clin d'oeil, ELLE Québec et Bel Âge sont étudiés dans une approche féministe pour découvrir, dans les textes et les images, la construction des genres sexués et le rapport au corps féminin selon la génération visée. D'après notre hypothèse de recherche, deux représentations féminines contradictoires seraient véhiculées par la presse féminine, une transmettant une image traditionnelle de la femme-objet et une autre transmettant une image plus actuelle de la femme-sujet. En effet, ces deux types de représentations sont présents dans les magazines du corpus, et, en plus d'être contradictoires, ils sont complémentaires pour créer l'image que nous appelons la femme bicéphale. L'approche quantitative, avec l'analyse de discours, nous aura permis de dresser un portrait global du corpus, montrant les orientations promotionnelle de la presse pour adolescentes, publicitaire de la presse pour femmes adultes et rédactionnelle de la presse pour femmes âgées. Le visage traditionnel de la féminité est surtout présent dans les produits publicisés, dans la décontextualisation des figurantes et dans leur passivité sur les images, alors que le visage émancipatoire est présent dans les contenus rédactionnels, dans le registre public des plans photographiques et dans l'énonciation visuelle des figurantes. L'approche qualitative avec l'analyse de discours permet la comparaison des représentations traditionnelles et libérées de la femme dans les unités textuelles et picturales des magazines. À cet effet, c'est la presse pour adolescentes qui présente le plus de représentations émancipatoires dans ses textes et ses images, incitant les lectrices à avoir une carrière et à bannir les conventions sociales. Le magazine pour femmes adultes reféminise les représentations de femmes libérées, les ramenant à leurs rôles maternels ou séducteurs, essentialisant les qualités dites féminines. Quant à la libération dans les magazines pour femmes âgées, elle est déplacée vers des préoccupations de santé et de mieux-vivre. Si certains discours ou contenus peuvent sembler émancipatoires, ils sont surtout présentés dans une perspective individualisante et dépolitisée, ne remettant pas en cause les structures sociales: la féminité est soumise aux impératifs patriarco-capitaliste. L'objet à consommer sera souvent la clé de la libération, peu importe la génération visée. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Presse féminine, Intergénérationnel, Études féministes, Patriarcat, Analyse de discours, Analyse de contenu, Femme libérée.
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Le présent article se décline en deux parties distinctes. La première aborde trois films québécois récents (Maman est chez le coiffeur, C’est pas moi, je le jure! et Un été sans point ni coup sûr) se déroulant à la fin des années 1960. Bien que ces trois films soient racontés du point de vue des enfants et que les femmes ne soient pas les protagonistes de ces films, j’aborderai les trois récits du point de vue de ces personnages de femmes, faisant d’elles moins les objets, mais plutôt les sujets de ces films. Seront relevés les commentaires sur ces personnages, retrouvés dans la presse spécialisée québécoise dans les revues 24 images, Séquences et CinéBulles , afin de constater de quelles façons la réalisatrice et les réalisateurs, les interviewers et les critiques de cinéma qualifient ces personnages de femmes. En deuxième partie, sera abordée la voix féminine proprement dite dans le film Maman est chez le coiffeur, à la lumière des écrits de Michel Chion et de Kaja Silverman sur la voix féminine au cinéma.
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Cette monographie a été réalisée sur le mode de la recherche-action. Cette approche méthodologique suppose que les membres du collectif recensé participent activement à la production de connaissances sur leur groupe, sur leur mode d’organisation. Ce faisant, on espère que la réflexion qui s’en dégage participe aussi de la dynamique d’émancipation, d’appropriation et de partage des savoirs et des savoir-faire. On suppose donc qu’un projet vraiment émancipateur implique les actrices et acteurs du début à la fin : de la conceptualisation, à la réalisation et, finalement, à la diffusion des résultats. Concrètement, en tant que membre du CRAC-K, Julie Grolleau a approché les membres des Panthères roses à l’automne 2006. Les entrevues individuelles ont pu commencer. Sur la base des éléments dégagés de ces entrevues, un entretien collectif de retour et d’approfondissement a été effectué. Ce matériau a été analysé en suivant la codification du CRAC-K sur les questions concernant l’autonomie collective et en tenant compte des textes diffusés sur le site des Panthères roses (communiqués d’action, images, textes). Une première version de la monographie a été soumise aux membres du groupe, afin de s’assurer qu’illes s’y reconnaissent et soient en accord avec son contenu. Une seconde version mise en page leur a enfin été envoyée et c’était la fin d’un long et stimulant processus.
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Bien que le changement climatique affecte tout le monde, il n'est pas neutre du point de vue du genre. Il a des répercussions sociales importantes et amplifie les inégalités existantes, notamment la disparité entre les femmes et les hommes en termes de vulnérabilité et de capacité à faire face à ce phénomène mondial. Ce nouveau manuel, édité par l'un des auteurs de l'ouvrage phare Les femmes et l'environnement dans le tiers monde : une alliance pour l'avenir (1988), qui a été le premier à exposer les liens entre la dégradation de l'environnement et les impacts inégaux sur les femmes, offre une introduction complète aux aspects sexistes du changement climatique. Plus de 35 auteurs ont contribué à l'ouvrage. Il commence par un bref historique de la pensée et de la pratique autour du genre et du développement durable au cours des dernières décennies. Il fournit ensuite un cadre théorique pour analyser les manifestations et les politiques du changement climatique du point de vue du genre et de la sécurité humaine. S'appuyant sur de nouvelles recherches, les effets réels et potentiels du changement climatique sur l'égalité des sexes et la vulnérabilité des femmes sont examinés, tant dans les contextes ruraux qu'urbains. Cela est illustré par une riche gamme d'études de cas du monde entier et de précieuses leçons sont tirées de ces expériences réelles. Les femmes sont trop souvent considérées comme des victimes du changement climatique et leur rôle positif en tant qu’agentes du changement et contributrices aux stratégies de subsistance est négligé. L’ouvrage conteste cette caractérisation et fournit de nombreux exemples de la manière dont les femmes du monde entier s’organisent, renforcent leur résilience et s’adaptent au changement climatique, ainsi que du rôle qu’elles jouent dans l’atténuation du changement climatique. La dernière partie examine les progrès réalisés en matière d’intégration de la dimension de genre dans l’atténuation et l’adaptation au changement climatique, les cadres politiques en place et la manière dont nous pouvons passer de la politique à l’action efficace. Accompagné d’un large éventail de références et de ressources clés, cet ouvrage offre aux étudiants et aux professionnels une introduction essentielle et complète aux aspects sexistes du changement climatique.
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Christine Delphy nous propose avec ce recueil des «interventions» qui s'inscrivent dans le déroulement de la politique du mouvement féministe en France. L'actualité des questions qui se posent au mouvement féministe et de celles que ce mouvement pose à la société, année après année, constitue la ligne de force des «interventions» publiées ici. Ces textes sont pour beaucoup des éditoriaux que l'auteure, rédactrice en chef de la revue Nouvelles Questions féministes, a rédigés au cours des mois et des années. D'autres sont des entretiens qu'elle a donnés à diverses revues; ou encore des chroniques proposées à l'hebdomadaire Politis. Constater, avec un recul de trente ans, la permanence de certaines questions, ou l'émergence de thèmes qui s'affirment de plus en plus au cours des années, comme celui de l'identité nationale, a donné à Christine Delphy l'idée de constituer ce recueil. En somme, il doit son unité à une permanence, la surdité entêtée de l'establishment aux revendications des femmes, et à une « nouveauté », le refus du même establishment d'entendre la revendication d'autres exclus, les «issus de l'immigration». Les interventions ont été regroupées en cinq chapitres: «Ponctuation historique», «L'exception française», «Violences», «Le post-colonial en France», «Un universalisme si particulier».
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Face aux accusations de dépolitisation et d’individualisme d’un certain féminisme actuel, comment réfléchir à de nouvelles pratiques technologiques dans la perspective d’un changement culturel? Cette question sera examinée dans cet article qui propose de réfléchir à la manière dont les avancées technologiques, et plus particulièrement le cyberespace, peuvent proposer un contexte propice aux valeurs prônées par le féminisme. Comme lieu discursif décentré permettant l’ouverture de discours et d’identités divergentes, le cyberespace offre de nouvelles possibilités quant à la production et la construction de représentations identitaires. Les stratégies d’autoreprésentation des femmes participent de cette multiplication de représentations. En affirmant le pouvoir de changement culturel que possède le cyberespace, cet article se penchera plus spécifiquement sur deux textes publiés sur des blogues féministes, de façon à analyser, d’après une méthodologie issue de l’analyse de discours, les stratégies textuelles d’autoreprésentation qui y sont déployées.
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Bien que l’oppression des femmes soit antérieure au capitalisme, il n’en reste pas moins que ce mode de production lui a imprimé des spécificités. En outre, les femmes sont touchées de manière différente des hommes par la mondialisation néolibérale. Les rapports sociaux de sexe font partie des fondations et de l’agencement de ce capitalisme financiarisé, lequel a exacerbé la division sexuelle du travail. Ces rapports nous permettent de comprendre des phénomènes internationaux aussi important que la marchandisation du vivant (entre autres, du corps et du sexe), les mouvements migratoires, qui se sont féminisés, les nouvelles pauvretés, les hiérarchies sociales (caste, classe, groupes racialisés et ethnicisés), les violences, etc. Les femmes sont à la fois une main-d’oeuvre capitale tant pour le travail salarié que pour celui qui est non rémunéré, une source formidable de profits pour les entreprises et de travail gratuit pour la société dans son ensemble et pour les hommes en particulier. En même temps, grâce à cette position subordonnée dans la société et à la surexploitation qui en découle, les femmes constituent un groupe très actif tant dans l’analyse du monde actuel que dans les luttes et dans la mise en place d’alternatives. Sans cette perspective analytique, tout reste obscur. Pour les Nouveaux Cahiers du socialisme, les questions de l’oppression des femmes et du féminisme sont fondamentales. On ne peut imaginer penser et construire une alternative au capitalisme sans s’attaquer au patriarcat. Notre dossier est divisé en quatre parties. La première se penche sur différents enjeux politiques et théoriques, tant par rapport au socialisme marxiste qu’à l’intérieur du féminisme. La deuxième concerne quelques questions québécoises, dont la lutte du Front commun intersyndical, l’impact des politiques néolibérales sur la main-d’oeuvre féminine, les effets de ces politiques dans les domaines de la santé et de l’éducation en rapport avec la dégradation de la condition des femmes et la question des différences salariales et la lutte pour l’équité salariale. La troisième examine la masculinité, ses violences, son hégémonie. La quatrième fait état des luttes tant par les organisations autonomes des femmes que par celles qui sont mixtes et discute du Nous féministe.
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''À partir d'une enquête par entretiens auprès de femmes en couple, cet ouvrage propose une analyse sociologique de la parentalité lesbienne appréhendée à partir de l'exercice du travail parental fourni par les mères. Au-delà des individus, ce sont les deux membres d'un couple qui ont été rencontrés couples de même sexe et ayant élaboré un projet parental, conduisant à diverses configurations familiales organisées autour de l'adoption, la coparentalité, l'insémination artificielle avec donneur connu ou inconnu, ou encore un rapport hétérosexuel.Le but de cette recherche est à la fois de révéler une vie quotidienne peu connue, souvent rendue invisible par le stigmate pesant sur l'homosexualité, et de réfléchir sur « la » famille et le cadre hétéronormatif dans lequel elle se définit. Travailler sur la parentalité lesbienne, c'est en effet interroger par la marge un ensemble de normes régissant le couple et la filiation à l'intersection de la sexualité et de la domination masculine, se demander : comment est-on mère quand on est lesbienne ? Comment est-on mère avec une autre femme, c'est-à-dire quand la « différence des sexes » est absente et quand on n'en a pas le statut légal ? Et, finalement: comment est-on mère « tout court » dans la société contemporaine ?''-