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Comme dans la plupart des pays industrialisés, les autorités de santé publique du Québec s'emploient à implanter diverses mesures pour assurer l'observance aux programmes de vaccination et obtenir des taux de couverture vaccinale de plus en plus importants. Le vaccin est un médicament de prévention primaire qui est prescrit par l'État et donné systématiquement aux bien portants afin de provoquer une modification immunitaire. Or, cette intervention médicale est l'objet d'un débat hautement polarisé. La position orthodoxe adoptée par la majorité est que la vaccination serait la principale responsable de la diminution, voire de la disparition de maladies infectieuses et que les vaccins sont sécuritaires. Face à cette position dominante, un certain nombre de professionnels-elles de la santé (PDLS), de scientifiques et de citoyens-nes soutiennent que la science du vaccin comporte des lacunes importantes, dont celles du sous-signalement des manifestations postvaccinales indésirables (MAPI) ou de l'influence du marché et questionnent même son efficacité. D'autres, encore, considèrent différents types de prophylaxie. La présence d'un discours hétérodoxe au sujet de la vaccination des enfants fait craindre une baisse des taux de couverture vaccinale malgré les hauts pourcentages enregistrés. À cet effet, de nombreuses recherches portent sur le phénomène de l'hésitation à l'égard des vaccins visant aussi les PDLS qui manifestent une réticence à les administrer, une position supposée injustifiée. Bien que certains éléments explicatifs soient soulignés, les études développent essentiellement des moyens pour diagnostiquer et contrer l'hésitation à l'égard des vaccins et ne semblent pas prendre en considération le point de vue de ces PDLS, souvent témoins en première ligne de l'administration des vaccinations et des interrogations des parents. Cette thèse vise à saisir le sens des discours hétérodoxes de PDLS qui expriment des inquiétudes et des critiques face à la vaccination, en documentant le contenu de leurs expériences et de leur savoir. Notre étude se penche également sur les raisons qui font de la critique vaccinale, un sujet tabou. L'approche théorique qui accompagne notre travail fait appel aux travaux féministes sur la construction du savoir et de l'ignorance ainsi qu'aux concepts de « savoirs interdits » (forbidden knowledge) et de « science non faite » (undone science). Un projet de recherche qualitatif a été privilégié afin de recueillir des données variées représentant le spectre des différentes critiques, et ce, après avoir effectué une recension approfondie des écrits sur les différents aspects du vaccin et les études faites sur les attitudes à son sujet. Nous avons mené des entretiens semi-dirigés auprès de treize PDLS issues de quatre professions différentes largement composées de femmes (infirmières, médecins, homéopathes et sages-femmes), des groupes souvent visés par les études de la santé publique sur l'évaluation des couvertures vaccinales et le phénomène de l'hésitation face aux vaccins. Une méthode d'analyse par théorisation ancrée a été favorisée. Les données obtenues mettent en lumière plusieurs aspects méconnus des discours hétérodoxes de PDLS qui expriment une réticence à l'égard de la vaccination. D'abord, il semble que les conditions liées à cette hésitation incluent d'avoir été témoins de MAPI et d'être critiques de la construction des connaissances médicales. Ensuite, ces femmes révèlent, par leur expérience du système de santé, comment la force normative liée au statut singulier du vaccin dans notre société règle leur conduite et accentue la hiérarchie professionnelle. Ces résultats montrent l'importance de la pluralité des savoirs suscitant une réflexion sur la production sociale actuelle des connaissances médicales dont celles à propos du vaccin et de son projet politique, mais aussi sur la reconnaissance des expertises de toutes les professions de la santé. Cette thèse a permis de valoriser la voix trop peu entendue de PDLS qui proposent des pistes claires pour l'amélioration des pratiques vaccinales auprès des enfants du Québec. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : féminisme, hésitation à l'égard de la vaccination, hétérodoxie, homéopathe, infirmière, médecin, professionnels-elles de la santé, Québec, sage-femme, savoir interdit, sociologie de la santé, système de santé, théorisation ancrée, vaccin.
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Le phénomène des multiples disparitions et assassinats de femmes autochtones au Canada est révélateur de la violence systémique que vivent ces dernières. Suivant le constat que les recherches qui portent sur la violence et les femmes autochtones offrent généralement une compréhension limitée de ces réalités, ce mémoire vise à explorer une dimension peu abordée, soit la dimension idéologique, et plus précisément les pratiques discursives. Cette recherche exploratoire propose de répondre à la question suivante : Comment les femmes autochtones violentées, principalement celles qui sont disparues ou assassinées, sont-elles représentées à travers le discours médiatique francophone et quels sont les enjeux politiques d'une telle représentation? Pour ce faire, une recherche dans les bases de données a mené à la recension de 147 articles portant soit sur le phénomène général des disparitions et assassinats, soit sur les histoires spécifiques de deux femmes autochtones assassinées (Kelly Morrisseau et Tiffany Morrison). De ces articles ont été extraits les différentes thématiques abordées, permettant ainsi de répondre au premier objectif de cette recherche, soit de dresser un portrait des représentations médiatiques portant sur les femmes autochtones violentées, disparues ou assassinées. Dans un deuxième temps, une analyse foucaldienne du discours a permis de relever les régularités et les discontinuités ainsi que certaines procédures discursives permettant donc de répondre au deuxième objectif de cette recherche, soit de dégager et de reconstruire le discours porté par ces représentations. Cette analyse a mené au regroupement des énoncés en trois ensembles qui exposent l'articulation du discours médiatique portant sur les femmes autochtones violentées, disparues ou assassinées : « de mauvaises femmes », « une violence imprévisible », « analyse et solution policière ». Dans une perspective intersectionnelle, une critique de ce discours a été développée afin de réfléchir à ses enjeux matériels sur la situation des femmes autochtones ainsi que sur les discours et pratiques en travail social. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : représentations, discours médiatiques, femmes autochtones, violence, disparitions et assassinats, intersectionnalité, analyse du discours, travail social.
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