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Dans les sociétés préindustrielles, l’exercice du pouvoir au sein de la famille est étroitement lié aux contingences juridiques et aux normes patriarcales. La connaissance du rôle joué par les femmes dans les activités économiques de la famille, en particulier les femmes mariées, échappe le plus souvent aux historiens. L’étude des procuratrices à Québec, capitale de la Nouvelle-France au xviiie siècle, permet de mieux comprendre le fonctionnement du couple dans un contexte colonial marqué par l’absentéisme masculin. L’analyse des actes de procurations octroyés aux femmes, combinée à une étude prosopographique de nature sociodémographique, révèle les enjeux et les circonstances de ce transfert circonstanciel de pouvoir. Cette voie montre qu’il est possible de contourner partiellement le silence entourant les activités des épouses pour éclairer la délicate question de la complémentarité et de la confiance au sein du couple.
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Cette analyse aborde le cas singulier de la circulation de la chanson J’attendrai dans la culture des années 1940, dont l’analyse des variantes permet de cerner les rapports mouvants d’une chanson aux genres chansonniers et musicaux, aux goûts et aux pratiques du public, ainsi qu’à leur ancrage au sein des champs culturels nationaux. Elle permet même, parfois, de sonder les modalités de l’évolution des modèles des rapports sociaux entre les sexes présents dans différentes versions. Ce sont ainsi autant les enjeux artistiques, culturels, sociaux et intimes à l’oeuvre qui guident notre analyse de ce cas de transfert culturel, que le repérage de vecteurs permettant de formuler une équation de la circulation culturelle des chansons à succès.
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Les recherches féministes sur le travail social sont plus que jamais nécessaires, car l’idéologie de la responsabilité individuelle imprègne fortement les politiques de l’Etat social et les missions du travail social. Cette idéologie nie les inégalités liées aux rapports de domination entre hommes et femmes, entre citoyen·ne·s et étranger·e·s, ou entre riches et pauvres. Ce numéro montre que certaines interventions du travail social reproduisent ces inégalités, mais que d’autres contestent davantage les normes sociales dominantes et favorisent ainsi l’émancipation des personnes ciblées par l’action sociale.
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Qui est l’«ennemi principal»? Pour la féministe matérialiste qu’est Christine Delphy, il ne s’identifie ni à l’Homme – avec une majuscule –, ni aux hommes en général. Ce n’est en effet ni une essence ni un groupe naturel: c’est un système. Or ce n’est pas non plus, ou plutôt pas principalement, pour cette théoricienne qui s’inspire de Marx mais dans un parfait esprit d’hétérodoxie, le système capitaliste. L’ennemi principal, c’est ce qu’elle a choisi d’appeler le patriarcat : à savoir un système autonome d’exploitation et de domination. Christine Delphy a entrepris d’en constituer la théorie, très exactement l’économie politique du patriarcat. «L’ennemi principal», c’est aussi le titre de l’article de Christine Delphy qui, publié en 1970, la première année du Mouvement de libération des femmes, marque le début d’une révolution dans la réflexion féministe. Elle introduisait l’idée alors totalement nouvelle du patriarcat défini comme structure sociale hiérarchique et inégalitaire, en refusant toute explication de la subordination des femmes en termes idéalistes – que ce soit sur des bases biologiques, naturalistes ou essentialistes, ou bien encore fondées sur l’idéologie ou le «discours».
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La segmentation du marché du travail et la montée parallèle du travail précaire et atypique conduisent à une reconduction, voire même à un renforcement de la division sexuelle du travail, ainsi qu’à une transformation importante des conditions de vie où la précarité joue un rôle prépondérant pour les travailleuses concernées. Le présent rapport fait état d’une enquête terrain menée auprès de travailleuses des magasins Wal-Mart. Les témoignages recueillis dans le cadre d’entrevues semi-structurées ont permis de mieux cerner les conditions de travail et de vie de ces salariées d’une entreprise phare du capitalisme avancé, une entreprise qui a été choisie en raison de son importance dans le secteur du commerce de détail et de l’impact de ses stratégies d’approvisionnement et de gestion de la main-d’oeuvre. - Tiré du doc.
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Édito
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Aucune pensée psychologique, morale, sociale, juridique ou politique ne peut faire l’économie d’une étude de la famille, quand bien même elle adopterait des positions individualistes ou libérales. Or quand il s’agit de la famille, l’effort de définition se lie immanquablement à une réflexion normative, car nul ne se contente de dire ce qu’est la famille et chacun croit savoir ce qu’elle devrait être. Les textes cités dans ce recueil, qu’ils proviennent de la philosophie classique (Aristote, Rousseau, Diderot, Kant, Hegel), contemporaine (Okin, Walzer), ou encore de représentants des sciences humaines (Durkheim, Freud, Lenoir, Donzelot), témoignent de ce entrelacement et le questionnent. Que la famille soit considérée comme la plus naturelle des unions, comme une violence faite à la nature, ou comme une construction sociale; qu’elle soit définie comme une société contractuelle ou comme une communauté transcendant l’existence de ses membres : tout cela commande qu’on détermine si cette institution est nécessaire, oppressive et essentiellement hiérarchique, ou si elle peut favoriser certaines formes de liberté et d’égalité; et qu’on dise quels pouvoirs elle subit à son tour et quelle justice elle appelle.
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Thèse pour le doctorat en science politique de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris présentée et soutenue sous le titre Genre et engagement associatif. Carrières et pratiques militantes dans six associations françaises et portugaises. Tout espace social où s’organisent des rapports de genre apporte à leur structuration sa contribution propre. Cela veut dire qu’il faut ici prendre au sérieux les idéologies, les croyances comme affectant les anticipations et comportements ouverts aux femmes et hommes au sein des associations. (…) Ici encore, avec ce confort de lecture qui consiste à offrir des analyses stimulantes et bien construites sans les hérisser d’une envahissante signalétique théorique, Sophie Rétif met en oeuvre les fondamentaux d’une analyse de genre intelligente.
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« L'objectif de cette étude, effectuée par l’économiste Ruth Rose, professeure associée à l’Université du Québec à Montréal, est de présenter un portrait statistique de la situation des femmes québécoises sur le marché du travail, de son évolution au cours des années récentes et de la comparer à celle des hommes, en tenant compte de la diversité de la population féminine. » (2013, 1)
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Dans de nombreux pays d'Europe, l'expansion des emplois domestiques (aide aux personnes âgées, ménage) s'articule autour de la progression des migrations internationales. L'externalisation du travail gratuit, traditionnellement accompli par les femmes dans les familles, a créé un besoin d'emplois non qualifiés et flexibles, auquel répondent des travailleurs et travailleuses migrant.e.s. Ce livre examine les processus par lesquels ces emplois féminisés sont construits comme non qualifiés, au regard de l'articulation des rapports sociaux de sexe, de classe et du racisme. À travers l'analyse ethnographique des pratiques de recrutement, de placement et de formation professionnelle des employé.e.s domestiques migrant.e.s, il montre le rôle crucial du racisme dans les nouveaux arrangements de la division sexuelle du travail, dans deux sociétés aussi différentes à cet égard que la France et l'Italie. Un de ses apports originaux est d'éclaircir les mécanismes de la discrimination raciste dans l'aide à domicile en France, et leurs implications du point de vue de la professionnalisation de ces emplois.
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Cette thèse porte sur la mobilisation de la notion de choix dans les discours et les débats féministes contemporains. De nombreuses auteures (McRobbie, 2008; Baker, 2008; McCarver, 2011) ont noté que les notions de choix et de liberté individuelle sont très répandues dans les discours féministes et sociaux contemporains, un phénomène qu'elles ont appelé la « rhétorique », l'« idéologie » ou la « politique » de choix. Dans ces discours, les femmes sont considérées comme des personnes qui sont devenues libres, en partie grâce au féminisme. Cette thèse se propose d'aller plus loin en analysant empiriquement la mobilisation de la notion de choix dans les discussions et les débats sur les blogues féministes. Elle a pour objectif de répondre à la question de recherche suivante : En quels termes la notion de choix est-elle mobilisée dans les discours et les débats féministes contemporains à la lumière des échanges recensés sur les blogues féministes? La problématique (chapitre 1) s'appuie tout d'abord sur le constat de la prégnance de la notion de choix dans les discours féministes et sociaux contemporains. Elle montre ensuite l'intérêt d'étudier les discussions et les débats sur les blogues féministes, considérés comme des espaces importants de diffusion, de développement et de renouvellement des discours et des pratiques féministes. Sur le plan théorique (chapitre 2), l'étude articule une approche inspirée des théories féministes radicales matérialistes, des théories féministes noires et postcoloniales et de la sociologie des rapports sociaux. Sont également examinés de façon critique certains courants féministes qui mobilisent particulièrement la notion de choix (notamment la « troisième vague » du féminisme, le « girl power » et le postféminisme). D'un point de vue méthodologique (chapitre 3), la thèse prend comme matériau d'analyse les discussions et les débats mobilisant la notion de choix sur les blogues féministes. Au total, 2 246 billets (et leurs commentaires), provenant de 33 blogues féministes, sont analysés. Basée sur une approche méthodologique inductive et itérative, l'analyse consiste à repérer des thèmes centraux et des idées récurrentes dans les discussions. Le cœur de la thèse consiste en une analyse empirique de la mobilisation de la notion de choix dans les discussions et les débats sur les blogues féministes. Elle fait tout d'abord (chapitre 4) un portrait des blogues féministes, des blogueuses et des commentatrices, notant aussi la diversité des sujets sur lesquels la notion de choix est mobilisée. La thèse s'intéresse ensuite aux discussions mobilisant la notion de choix. Elle aborde (chapitre 5) l'enjeu de l'accès à l'avortement, sujet le plus fréquemment abordé dans le matériau d'analyse. L'analyse montre que les discussions sont souvent axées sur la liberté de choisir (« pro-choix ») et tendent à faire disparaître les discours mettant de l'avant le droit à l'avortement et à la justice reproductive. L'étude analyse enfin (chapitre 6) deux représentations, celle du « féminisme comme liberté individuelle de choix » et celle du « féminisme comme libération collective des femmes », qui développent chacune des conceptions différentes de l'association entre la notion de choix et le féminisme. La thèse rend compte (chapitre 7) du double constat de la prégnance de la notion de choix sur les blogues féministes et de la dépolitisation des discours féministes centrés sur la liberté individuelle de choix. Ces discours ont en effet tendance à effacer les rapports sociaux des analyses féministes de l'oppression des femmes, au profit d'une conception individualiste de leurs choix et de leurs expériences. La thèse insiste en conclusion sur l'importance de (re)mettre de l'avant le potentiel critique du féminisme en ce qui concerne les rapports sociaux, et par le fait même, de repolitiser les discours féministes.
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Ce projet de mémoire s'inscrit dans une demande d'évaluation provenant du Centre d'aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS)-Laurentides, quant à leur programme de prévention des agressions à caractère sexuel offert en milieu scolaire secondaire. Le présent mémoire vise à effectuer l'évaluation partielle des effets à court terme du programme de prévention du CALACS, offert aux jeunes de deuxième secondaire. Les principaux objectifs de cette étude sont : évaluer les effets du programme quant à l'acquisition de connaissances et d'attitudes plus favorables face à la problématique des agressions à caractère sexuel; établir le degré d'appréciation des jeunes à l'égard du programme de prévention du CALACS et examiner les différences possibles entre les filles et les garçons quant à ces trois variables. Afin de réaliser cette démarche, le modèle de Kirkpatrick élaboré en 1959 (Kirkpatrick, 1998) et de celui de Tyler (1950) (cité dans Nadeau, 1988) ont été sélectionnés. Cette étude propose une méthodologie quantitative et présente un devis de recherche pré-expérimental prétest-posttest, sans groupe témoin. Les principaux résultats de cette évaluation démontrent des différences significatives au niveau des connaissances entre le prétest et le posttest, pour l'échantillon total, pour le groupe des filles, ainsi que pour le groupe des garçons. Quant aux attitudes, une différence significative a aussi été démontrée pour l'échantillon total, ainsi que pour le groupe des filles. Par ailleurs, les garçons n'ont pas amélioré significativement leur score au niveau des attitudes. En ce qui concerne les réactions, l'ensemble de l'échantillon démontre un degré d'appréciation plutôt élevé face au programme. En ce qui a trait aux différences entre les genres, certaines différences significatives ont été décelées entre les filles et les garçons au niveau de la variable d'attitudes, ainsi qu'une différence marginale entre les sexes quant au degré d'appréciation face au programme de prévention. En raison du manque considérable d'évaluations de programmes, le présent mémoire répond aux recommandations du milieu scientifique (Hébert et al., 2002). De plus, les résultats de cette étude ont permis de formuler des suggestions au CALACS-Laurentides dans l'optique de mieux cerner et répondre aux besoins des jeunes en matière de prévention des agressions à caractère sexuel. Enfin, les différences démontrées quant à certains résultats entre les filles et les garçons indiquent qu'il devrait y avoir une poursuite des réflexions sur cet aspect, afin que chacun puisse bénéficier et retirer des avantages similaires à la suite de la participation au programme de prévention. En terminant, l'ensemble de l'évaluation permet de confirmer la pertinence de la prévention de la problématique des agressions à caractère sexuel à une clientèle jeunesse. Les limites, ainsi que les recommandations pour les futures évaluations sont aussi discutées dans ce mémoire. ______________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : agressions sexuelles, évaluation de programme, programme de prévention (sexual abuse, school-based prevention programs, effectiveness)
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Les femmes des quartiers prioritaires lyonnais vivent-elles des formes spécifiques de discrimination, en particulier dans leurs usages de l’espace public (dans et hors-quartier) ainsi que dans leurs rapports aux offres socio-éducatives et de loisir au sein même de ces quartiers ? Ces discriminations tiennent-elles à leur sexe, à leur genre, à leur âge, à leur appartenance à un quartier classé en politique de la ville, à leur confession le cas échéant, à leur racisation par la société le cas échéant, racisation régulièrement qualifiée d’ « origine ethnique » ? A l’enchevêtrement inextricable de ces facteurs ? Le focus sur la catégorie « femme », bien que couplé à d’autres facteurs, ne risque-t-il pas d’invisibiliser d’autres formes de discriminations vécues sur ces territoires qui englobent la question des rapports sociaux de sexe sans s’y réduire pour autant ? Ces formes de discriminations sont-elles liées à des problématiques propres à ces territoires et/ou sont-elles liées à des problématiques systémiques venant s’incarner de diverses façons sur ces territoires ? Les professionnel-le-s territoriaux ainsi que celle-ceux des structures socio-éducatives et de loisir sont-elles en prise avec des formes de discrimination spécifiques ? Le cas échéant, se sentent-elles outillé-e-s pour y faire face ? Enfin, au vu de ces questionnements, quelles orientations sont envisageables pour l’action publique ? Au moment du bilan, c’est à l’ensemble de ces questions que s’attèle le présent rapport, rendant compte d’une étude-action commandée (par appel d’offre) par la Ville de Lyon (à l’intersection de deux délégations –Egalité femmes-hommes, temps de la ville et handicap et Politique de la ville- et accompagnée par la Mission Egalité de la Ville de Lyon) et conduite par l’équipe EgaliTer’ du laboratoire GRePS.