Votre recherche
Résultats 59 ressources
-
Les études qualitatives menées dans une perspective féministe matérialiste sont peu nombreuses à documenter l'expérience complexe de la sexualité à l'adolescence chez les filles. Notre objectif est de contribuer à analyser le vécu des jeunes lesbiennes à l'adolescence pour découvrir les éléments qui participent à la formation de l'identité sexuelle lesbienne, soit en favorisant cette formation, soit en l'entravant. Cette recherche a permis d'identifier, à partir du discours de 20 jeunes lesbiennes québécoises, comment elles ont négocié l'apprentissage de leur sexualité et de leurs intérêts amoureux à l'adolescence, et de quelle manière leur environnement social a facilité ou complexifié leur cheminement. Nos données montrent que l'adolescence représente un moment crucial de la construction identitaire des filles, une période charnière où la consolidation de l'identité de sexe/genre est étroitement reliée à la socialisation à l'hétérosexualité. Il en ressort que la présomption de leur propre hétérosexualité constitue un obstacle important à la formation de l'identité sexuelle des jeunes lesbiennes. L'invisibilité du lesbianisme et les contraintes entourant l'engagement dans la sexualité des adolescentes renforcent les injonctions à l'hétérosexualité et participent au développement d'un sentiment de déviance chez les jeunes lesbiennes, qui s'accompagne de conséquences négatives sur leur santé physique et psychologique tout au long de l'adolescence. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Approche féministe, formation identitaire, identité sexuelle, lesbienne, socialisation, sexualité, présomption d'hétérosexualité, contrainte à l'hétérosexualité
-
S'appuyant sur la sociologie féministe et interactionniste symbolique, ce mémoire vise à analyser la manière dont les femmes de culture syrienne orthodoxe de trois générations de la communauté St-Jacques, qui sont engagées dans la société québécoise, vivent et pensent leurs rapports sociaux de sexe. Partant du postulat qu'il existe des représentations sociales dominantes qui interprètent les rapports sociaux de sexe, ces femmes se voient d'autant plus surdéterminées par des valeurs, des mentalités et des normes de leur identité syrienne et de leur appartenance à la communauté. Elles se retrouvent donc en écart avec l'identité de la société québécoise en raison de leur adhésion à une culture distincte. À partir d'entretiens semi-directifs, ce mémoire propose une analyse des trajectoires de vie des femmes syriennes de trois générations, dont des grands-mères, des mères et des filles. Cette analyse démontre la manière dont celles-ci se perçoivent et interprètent leurs comportements au sein de leurs rapports sociaux de sexe. Le choix de l'échantillon représentatif de trois générations de femmes permet d'observer à travers la vie sociale et professionnelle des femmes syriennes, l'évolution de la valeur de l'égalité des sexes que la société québécoise prône. La mise en place de ces analyses permet de relever l'absence de porosité et la résistance aux changements de certains membres de la communauté attachés à sauvegarder leur identité culturelle, tandis que d'autres cherchent à se détacher des représentations religieuses et culturelles de leur milieu d'origine qui limitent leur façon de penser et de vivre leurs rapports sociaux de sexe. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : rapports sociaux de sexe, femmes syriennes, représentation sociale, identité individuelle/collective, division sexuelle du travail, communautarisme, appartenance culturelle et religieuse
-
Cette recherche est née de notre désir de conjuguer la problématique du développement régional au Québec à une analyse sur les rapports sociaux de sexe en vue de développer une réflexion critique des transformations de l'État. Sa visée est de cerner comment se structurent, au sein des ententes spécifiques en égalité des sexes, les rapports entre les autorités régionales, les Conférences régionales des élus (CRÉ), et les groupes en défense de droits des femmes. Nous nous sommes tournés vers différents auteurs, notamment les auteures féministes critiques du développement et de l'État, afin de nourrir notre réflexion. À la lumière de leurs écrits, nous postulons que les nouvelles modalités de régulation destinées à atteindre des objectifs liés à l'égalité des sexes au sein des CRÉ orientent la capacité et la nature des interventions des groupes de femmes régionaux, d'une part, et favorisent la cooptation, le partenariat et la sous-traitance, de l'autre. Sur la base d'entrevues réalisées auprès de personnes responsables au sein des CRÉ, des tables de concertation et des groupes de femmes, nous avons analysé le type de participation de chacune des parties prenantes impliquée dans un schème de gouvernance régional afin d'identifier tout particulièrement quels étaient les rôles et les pouvoirs dévolus aux groupes de femmes dans le schème en question. Cette analyse nous a permis d'observer que, non seulement les processus de décentralisation entrainaient une reconcentration du pouvoir entre les mains des élus et des bailleurs de fonds, mais que le modus operandi privilégié pour opérer cette décentralisation, à savoir les ententes spécifiques en égalité des sexes, favorisait l'instrumentalisation des groupes de femmes au profit des autorités régionales. Elle nous a également permis de mettre en lumière le constat selon lequel les changements apportés par la gouvernance décentralisée sont peu propices au maintien ou au renforcement des interventions des groupes de femmes en région en ce qui a trait à leur mission de défense des droits, en plus de tempérer le caractère critique de leur discours. Ce qui se posait comme un élargissement des espaces de participation des groupes de femmes au développement régional, révèle alors divers problèmes inhérents à cette même participation. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : gouvernance, femmes, féminisme, développement, État, régions, décentralisation, égalité des sexes
-
Cette analyse aborde le cas singulier de la circulation de la chanson J’attendrai dans la culture des années 1940, dont l’analyse des variantes permet de cerner les rapports mouvants d’une chanson aux genres chansonniers et musicaux, aux goûts et aux pratiques du public, ainsi qu’à leur ancrage au sein des champs culturels nationaux. Elle permet même, parfois, de sonder les modalités de l’évolution des modèles des rapports sociaux entre les sexes présents dans différentes versions. Ce sont ainsi autant les enjeux artistiques, culturels, sociaux et intimes à l’oeuvre qui guident notre analyse de ce cas de transfert culturel, que le repérage de vecteurs permettant de formuler une équation de la circulation culturelle des chansons à succès.
-
La segmentation du marché du travail et la montée parallèle du travail précaire et atypique conduisent à une reconduction, voire même à un renforcement de la division sexuelle du travail, ainsi qu’à une transformation importante des conditions de vie où la précarité joue un rôle prépondérant pour les travailleuses concernées. Le présent rapport fait état d’une enquête terrain menée auprès de travailleuses des magasins Wal-Mart. Les témoignages recueillis dans le cadre d’entrevues semi-structurées ont permis de mieux cerner les conditions de travail et de vie de ces salariées d’une entreprise phare du capitalisme avancé, une entreprise qui a été choisie en raison de son importance dans le secteur du commerce de détail et de l’impact de ses stratégies d’approvisionnement et de gestion de la main-d’oeuvre. - Tiré du doc.
-
« L'objectif de cette étude, effectuée par l’économiste Ruth Rose, professeure associée à l’Université du Québec à Montréal, est de présenter un portrait statistique de la situation des femmes québécoises sur le marché du travail, de son évolution au cours des années récentes et de la comparer à celle des hommes, en tenant compte de la diversité de la population féminine. » (2013, 1)
-
Ce projet de mémoire s'inscrit dans une demande d'évaluation provenant du Centre d'aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS)-Laurentides, quant à leur programme de prévention des agressions à caractère sexuel offert en milieu scolaire secondaire. Le présent mémoire vise à effectuer l'évaluation partielle des effets à court terme du programme de prévention du CALACS, offert aux jeunes de deuxième secondaire. Les principaux objectifs de cette étude sont : évaluer les effets du programme quant à l'acquisition de connaissances et d'attitudes plus favorables face à la problématique des agressions à caractère sexuel; établir le degré d'appréciation des jeunes à l'égard du programme de prévention du CALACS et examiner les différences possibles entre les filles et les garçons quant à ces trois variables. Afin de réaliser cette démarche, le modèle de Kirkpatrick élaboré en 1959 (Kirkpatrick, 1998) et de celui de Tyler (1950) (cité dans Nadeau, 1988) ont été sélectionnés. Cette étude propose une méthodologie quantitative et présente un devis de recherche pré-expérimental prétest-posttest, sans groupe témoin. Les principaux résultats de cette évaluation démontrent des différences significatives au niveau des connaissances entre le prétest et le posttest, pour l'échantillon total, pour le groupe des filles, ainsi que pour le groupe des garçons. Quant aux attitudes, une différence significative a aussi été démontrée pour l'échantillon total, ainsi que pour le groupe des filles. Par ailleurs, les garçons n'ont pas amélioré significativement leur score au niveau des attitudes. En ce qui concerne les réactions, l'ensemble de l'échantillon démontre un degré d'appréciation plutôt élevé face au programme. En ce qui a trait aux différences entre les genres, certaines différences significatives ont été décelées entre les filles et les garçons au niveau de la variable d'attitudes, ainsi qu'une différence marginale entre les sexes quant au degré d'appréciation face au programme de prévention. En raison du manque considérable d'évaluations de programmes, le présent mémoire répond aux recommandations du milieu scientifique (Hébert et al., 2002). De plus, les résultats de cette étude ont permis de formuler des suggestions au CALACS-Laurentides dans l'optique de mieux cerner et répondre aux besoins des jeunes en matière de prévention des agressions à caractère sexuel. Enfin, les différences démontrées quant à certains résultats entre les filles et les garçons indiquent qu'il devrait y avoir une poursuite des réflexions sur cet aspect, afin que chacun puisse bénéficier et retirer des avantages similaires à la suite de la participation au programme de prévention. En terminant, l'ensemble de l'évaluation permet de confirmer la pertinence de la prévention de la problématique des agressions à caractère sexuel à une clientèle jeunesse. Les limites, ainsi que les recommandations pour les futures évaluations sont aussi discutées dans ce mémoire. ______________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : agressions sexuelles, évaluation de programme, programme de prévention (sexual abuse, school-based prevention programs, effectiveness)
-
« Les préoccupations de nos membres et de nos alliés relativement aux moyens les plus judicieux de promouvoir l'intégration des femmes dans les occupations majori- tairement masculines ont mené le CIAFT à entreprendre en 2008 un vaste projet de consultation à travers le Québec auprès des différents acteurs concernés par ce défi de société. Cette consultation sera suivie d’une étape de concertation et de mobilisation. Le présent rapport fait état des enjeux et des problèmes qui ont été soulevés lors de cette consultation. Nous préparons actuellement un plan d’action sur l’amélioration de la situation des travailleuses dans les secteurs d’emplois majoritairement masculins. Ce plan sera rendu public par le CIAFT en 2011. Comme vous pourrez le constater en consultant le présent rapport, la situation des femmes dans les métiers majoritairement masculins demeure l’une des problématiques les plus complexes du statut des femmes sur le marché du travail. Même s’il y a effectivement des milieux de travail où leur accès et leur intégration évoluent bien, l’on observe encore aujourd’hui des obstacles, des préjugés et de problèmes parfois majeurs pour les femmes qui nous incitent à agir avec détermination. C’est une question de droit des femmes au travail, de la bonne utilisation du capital humain disponible, du droit des femmes à se réaliser dans le métier de leur choix et de la création de milieux de travail productifs où les droits de chacun et de chacune sont respectés. Les préoccupations de nos membres et de nos alliés relativement aux moyens les plus judicieux de promouvoir l'intégration des femmes dans les occupations majori- tairement masculines ont mené le CIAFT à entreprendre en 2008 un vaste projet de consultation à travers le Québec auprès des différents acteurs concernés par ce défi de société. Cette consultation sera suivie d’une étape de concertation et de mobilisation. Le présent rapport fait état des enjeux et des problèmes qui ont été soulevés lors de cette consultation. Nous préparons actuellement un plan d’action sur l’amélioration de la situation des travailleuses dans les secteurs d’emplois majoritairement masculins. Ce plan sera rendu public par le CIAFT en 2011. Comme vous pourrez le constater en consultant le présent rapport, la situation des femmes dans les métiers majoritairement masculins demeure l’une des problématiques les plus complexes du statut des femmes sur le marché du travail. Même s’il y a effectivement des milieux de travail où leur accès et leur intégration évoluent bien, l’on observe encore aujourd’hui des obstacles, des préjugés et de problèmes parfois majeurs pour les femmes qui nous incitent à agir avec détermination. C’est une question de droit des femmes au travail, de la bonne utilisation du capital humain disponible, du droit des femmes à se réaliser dans le métier de leur choix et de la création de milieux de travail productifs où les droits de chacun et de chacune sont respectés. » (2012, 10-11)
-
Pendant cette dernière trentaine d'années de l'ouverture et de la réforme économique du pays, la Chine a connu un grand changement social et un développement économique rapide. Depuis cette période, les femmes chinoises sont confrontées aux conflits entre l'invasion de nouvelles idées progressistes et la persistance des idées traditionnelles. À mesure que le statut des femmes chinoises s'améliore et que de plus en plus de jeunes filles peuvent accéder à l'enseignement supérieur, la société chinoise a plus d'attentes envers les jeunes femmes instruites et aussi plus d'exigences dans la sphère publique. Mais en même temps, la société leur impose toujours plusieurs autres contraintes traditionnelles. Ainsi, les présents travaux s'intéressent à l'analyse des représentations sociales des jeunes étudiantes chinoises qui sont nées après 1980 et qui vivent dans la société chinoise contemporaine. Dans cette recherche, nous avons effectué des entrevues semi-directives avec 15 étudiantes chinoises dont le questionnement porte sur les pratiques sexistes auxquelles ces étudiantes sont confrontées dans leur vie sociale, ainsi que sur leurs attitudes envers ces phénomènes sociaux, sur les conditions de leur éducation familiale, sur leur perception des rapports de genre et sur leur plan de vie. À travers la communication avec ces 15 étudiantes, nous avons constaté leur difficulté de concilier divers systèmes de valeur et différentes attentes sociales, ainsi que leur dilemme entre la volonté de vivre de manière autonome et les contraintes sociales traditionnelles. En telle circonstance, les jeunes femmes chinoises d'aujourd'hui se retrouvent souvent placées en situation de dissonance. ______________________________________________________________________________
-
De la cuisine au studio explore les parcours de douze artistes issues de trois générations différentes : femmes signataires du manifeste Refus global en 1948, premières cinéastes qui ont œuvré à l’ONF dans les années 1970 et artistes médiatiques impliquées au Studio XX. À partir d’entrevues avec les artistes, Anna Lupien pose un regard sociologique sur l’expérience de créatrices qui ont investi l’art en tant qu’espace d’expression dans la sphère publique. De quelle façon ont-elles élaboré des stratégies créatives et par le fait même donné corps à des transformations sociales engendrées par le mouvement féministe, notamment en ce qui a trait à la conciliation travail-famille ? Comment ont-elles intégré des milieux artistiques qui ne leur étaient pas ouverts d’emblée ? Comment se sont-elles engagées pour le bien commun à travers leur parcours artistique ? Les histoires de ces artistes – Madeleine Arbour, Christine Brault, Mireille Dansereau, Dorothy Todd Hénaut, Stéphanie Lagueux, Bérengère Marin-Dubuard, Helena Martin Franco, Terre Nash, Anne-Claire Poirier, Françoise Riopelle, Bonnie Sherr Klein et Françoise Sullivan – témoignent des luttes inachevées du mouvement féministe et des brèches qu’elles ont pratiquées dans l’ordre des choses, suscitant des rencontres originales entre l’art et le politiqu
-
Depuis quelques décennies, la société québécoise a été traversée par plusieurs transformations sociales déclenchées par le mouvement féministe et par le mouvement des femmes. En l'espace de quelques générations, à travers une série de luttes pour l'égalité, pour la liberté et pour l'autonomie, les femmes sont parvenues à remettre en question leur assignation à la sphère domestique et à prendre une place grandissante dans la sphère publique. Au fil des parcours d'artistes québécoises de trois générations liées à différentes mouvances artistiques, ce mémoire de maîtrise pose un regard sociologique sur les processus à travers lesquels des femmes ont investi l'art comme espace d'expression dans la sphère publique. La question est abordée sous l'angle des stratégies créatives qui ont pu être imaginées individuellement et collectivement par des femmes au cours des dernières décennies pour transformer les rapports sociaux ou pour composer avec les limites posées par les modèles dominants afin de développer une pratique sociale à l'extérieur des limites de la domesticité et de s'engager dans la sphère publique. La reconfiguration du rapport privé/public est ainsi abordée à partir des trajectoires de trois générations d'artistes québécoises, soit les femmes signataires du manifeste Refus global publié en 1948, les premières cinéastes qui ont œuvré à l'ONF dans le cadre de Studio D et de la série En tant que femmes au cours des années 70 et 80, et les artistes impliquées au Studio XX, centre d'artistes féministe voué aux arts technologiques créé en 1995. La réflexion s'articule autour de trois principaux volets. Le premier traite des positions occupées par les femmes dans le champ de l'art, d'une part en tant que sujets créateurs, et d'autre part en tant que sujets des œuvres. Le deuxième volet aborde la créativité déployée par les femmes pour investir des espaces d'expression qui ne leur étaient pas ouverts d'emblée et pour combiner leur vie de femme avec leur vie d'artiste. Il est ainsi question des tactiques, stratégies et autres bricolages du quotidien qu'elles ont élaborés pour développer et maintenir leur pratique artistique tout en composant avec les défis liés au monde de l'art ainsi qu'aux structures sociales des rapports de sexe. La troisième partie de l'analyse porte sur les différentes rencontres entre l'art et le politique provoquées par les démarches des trois générations d'artistes interviewées et sur la façon dont elles ont pu investir l'art comme espace original d'expression et d'engagement dans la sphère publique. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : art et société, engagement social, représentations sociales, créativité, privé/public, féminisme, transformations sociales, rapports sociaux de sexe.
-
Le présent mémoire traite des rôles et des représentations sociales des femmes à l'intérieur des Églises Baptistes Évangéliques franco-québécoises. La visée principale est de dégager et d'analyser les représentations sociales liées à la féminité ainsi que l'impact de ces rôles et représentations sur la vie de ces croyantes. Notre hypothèse est la suivante : de ces représentations découlent des rapports sociaux de sexe, considérés comme complémentaires, mais qui sont en fait basés sur une hiérarchie entre les hommes et les femmes au détriment de ces dernières. Pour en faire la démonstration, nous analyserons la littérature interne ainsi que les données colligées lors d'entretiens individuels et de groupe à l'aide de théories féministes matérialistes. Dans un premier temps, nous présenterons les données recueillies définissant ce que sont la féminité et la masculinité, l'épouse et l'époux ainsi que la maternité et la paternité. Nous verrons ensuite que de ces représentations sociales découlent une répartition des tâches tant au sein du foyer que dans l'Église. Différents concepts seront mis à profit pour analyser ces données. D'abord la représentation sociale telle que théorisée par la psychosociologue Denise Jodelet, puis le sexage, le genre et celui des rapports sociaux de sexe définis respectivement par les trois sociologues suivantes : Colette Guillaumin, Christine Delphy et Danièle Kergoat. Nous exposerons différentes formes d'appropriation observables à l'intérieur de notre objet d'étude et ferons ensuite la démonstration que des mécanismes sont mis en place afin de les préserver. En somme, nous verrons que cette complémentarité dite naturelle et à l'image de Dieu constitue en fait une construction humaine. Nous allons démontrer pourquoi on ne peut pas parler d'égalité dans la complémentarité. Finalement, nous allons conclure en émettant l'hypothèse que l'évolution du rôle des femmes à l'intérieur de la communauté franco-évangélique québécoise ira en augmentant en termes de possibilités, et ce malgré les résistances rencontrées. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : christianisme, évangélisme, protestantisme, baptisme, femme, féminisme, rapports sociaux de sexe, appropriation.
-
Au Québec, en 2007, les audiences de la Commission Bouchard-Taylor ont révélé les tensions présentes dans la population à propos de l'immigration, de la religion et des rapports sociaux de sexe. La population musulmane y a souvent été ciblée pour des pratiques inégalitaires. Nous comparons ici des femmes musulmanes maghrébines et des femmes d'ethnicité québécoise membres de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal afin d'explorer des convergences et des différences dans les manières de vivre les rapports sociaux de sexe, les identités de sexe-genre et l'ethnicité. Le cadre théorique met en place une définition de l'ethnicité qui prend en compte les dimensions matérielle et symbolique ainsi que l'apport de la religion et des rapports sociaux de sexe dans la production des frontières ethniques. Les écrits de Danielle Juteau, Albert Bastenier et Claire Mitchell fournissent les bases théoriques de ce mémoire. Danièle Kergoat et Nicole-Claude Mathieu nourrissent la perspective féministe. Nous explorons les éléments significatifs de la situation des femmes musulmanes au Québec et au Canada : religion, travail, rapports entre les hommes et les femmes, migration. Par la suite, nous réalisons une analyse thématique de six entretiens de femmes musulmanes maghrébines vivant à Montréal. Deuxièmement, nous exposons quelques caractéristiques de l'identité québécoise suivi d'un portrait de la situation des femmes au Québec dans différents secteurs. Une analyse thématique de cinq entretiens réalisés avec des femmes d'ethnicité québécoise membres de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal est présentée. À partir des portraits réalisés précédemment, nous effectuons une comparaison des manières de vivre les rapports sociaux de sexe et les identités de sexe-genre. Nous explorons l'impact de l'ethnicité et de la religion sur ces deux éléments à travers neufs thèmes : religion; implication civique; travail rémunéré et scolarité; travail domestique; rapports hommes-femmes; valeurs mises de l'avant; droits des femmes, liberté et égalité; réactions face au féminisme; ethnicité. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Femmes, islam, Société Saint-Jean-Baptiste, ethnicité, rapports sociaux de sexe, identités de sexe-genre, Québec
-
Au Canada, on voit émerger un malaise face à la persistance des stéréotypes sexuels et sexistes dans les médias. Ces stéréotypes sont en effet perçus comme étant des freins à la réalisation d’une pleine égalité entre les femmes et les hommes. Le présent article, rédigé dans le cadre d’une recherche portant spécifiquement sur la régulation de la discrimination dans l’industrie de la radio et télédiffusion, analyse la mise en œuvre du droit à l’égalité entre les femmes et les hommes dans le contexte de l’autoréglementation. Plus précisément, j’y explique comment l’État canadien a confié aux diffuseurs sur son territoire le mandat d’exclure de leur programmation les contenus médiatiques discriminatoires. Je regarde ensuite comment les diffuseurs s’acquittent de cette tâche. Mots-clés: égalité, stéréotypes, radio, télédiffusion
-
Bien que l’oppression des femmes soit antérieure au capitalisme, il n’en reste pas moins que ce mode de production lui a imprimé des spécificités. En outre, les femmes sont touchées de manière différente des hommes par la mondialisation néolibérale. Les rapports sociaux de sexe font partie des fondations et de l’agencement de ce capitalisme financiarisé, lequel a exacerbé la division sexuelle du travail. Ces rapports nous permettent de comprendre des phénomènes internationaux aussi important que la marchandisation du vivant (entre autres, du corps et du sexe), les mouvements migratoires, qui se sont féminisés, les nouvelles pauvretés, les hiérarchies sociales (caste, classe, groupes racialisés et ethnicisés), les violences, etc. Les femmes sont à la fois une main-d’oeuvre capitale tant pour le travail salarié que pour celui qui est non rémunéré, une source formidable de profits pour les entreprises et de travail gratuit pour la société dans son ensemble et pour les hommes en particulier. En même temps, grâce à cette position subordonnée dans la société et à la surexploitation qui en découle, les femmes constituent un groupe très actif tant dans l’analyse du monde actuel que dans les luttes et dans la mise en place d’alternatives. Sans cette perspective analytique, tout reste obscur. Pour les Nouveaux Cahiers du socialisme, les questions de l’oppression des femmes et du féminisme sont fondamentales. On ne peut imaginer penser et construire une alternative au capitalisme sans s’attaquer au patriarcat. Notre dossier est divisé en quatre parties. La première se penche sur différents enjeux politiques et théoriques, tant par rapport au socialisme marxiste qu’à l’intérieur du féminisme. La deuxième concerne quelques questions québécoises, dont la lutte du Front commun intersyndical, l’impact des politiques néolibérales sur la main-d’oeuvre féminine, les effets de ces politiques dans les domaines de la santé et de l’éducation en rapport avec la dégradation de la condition des femmes et la question des différences salariales et la lutte pour l’équité salariale. La troisième examine la masculinité, ses violences, son hégémonie. La quatrième fait état des luttes tant par les organisations autonomes des femmes que par celles qui sont mixtes et discute du Nous féministe.
-
« En effet, le projet Outiller les jeunes face à l'hypersexualisation vise à sensibiliser les jeunes et les adultes qui les accompagnent aux phénomènes de l'hypersexualisation et de la sexualisation précoce et à proposer des pistes de réflexion et d'action visant à contrer ses effets néfastes. » (2010, 07)
-
Le genre est un organisateur central de la mondialisation néolibérale actuelle. Qu'il s'agisse de comprendre la division internationale du travail, les mobilités et les migrations, les guerres ou encore la transnationalisation des mouvements sociaux, le genre est, avec les rapports de classe et de race, une clé d'analyse indispensable. En effet, les femmes constituent l’une des principales sources de profit pour le capitalisme global et, simultanément, l’un des groupes sociaux les plus actifs dans la conception et la mise en œuvre d’alternatives à cette mondialisation. En réunissant des spécialistes internationaux sur des thématiques rarement abordées, comme le rôle des femmes du Sud et leurs mouvements, la militarisation ouverte et les guerres « de basse intensité », ou encore le travail non rémunéré des femmes, cet ouvrage renouvelle fondamentalement la critique des conséquences économiques, sociales, politiques, culturelles et idéologiques de la mondialisation.
-
La mondialisation néolibérale transforme grandement la migration et le travail des femmes. Nombre de femmes du Sud migrent vers les pays du Nord où elles sont déclassées dans le service domestique, alors qu’elles employaient des domestiques ayant migré du milieu rural vers les villes du Sud. Dans le cas des femmes haïtiennes, on peut établir une chaîne non linéaire pour comprendre leur migration et leur travail, en Haïti et en France. Cette chaîne associe la migration interne et la migration internationale, au cœur des confrontations Nord/Sud. Elle lie les formes de travail domestique au travail nondomestique. Elle associe le travail des hommes et celui des femmes, le travail au Sud et le travail au Nord. Elle articule les rapports sociaux de sexe, de classe et de race, dans une analyse des divisions sexuelle, sociale, raciale et internationale du travail. Cet article vise à analyser les trajectoires de travail et de migration en insistant d’une part sur les parcours féminins marqués par les rapports sociaux de sexe, et d’autre part sur les parcours des femmes discriminées par le racisme et le classisme. En ce sens, cet article analyse le travail et la migration au féminin pluriel.
-
« Ce bilan critique traite de l’impact de la libéralisation sur la division sexuelle du travail et des activités, de même que sur la structuration d’ensemble des rapports sociaux, en particulier les inégalités de sexe, de classe et de développement. Concentré sur les écrits qui synthétisent les grands aspects de cet impact, ce bilan vise à répondre aux trois questions suivantes : la libéralisation utilise-t-elle de manière systémique les rouages de la division sexuelle du travail, les renouvelle-t-elle ou participe-t-elle du ralentissement du processus d’émancipation des femmes ? » (2009, 13)