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Les athlètes femmes de haut niveau sont inégalement traitées par rapport à leurs homologues masculins, en particulier lorsqu’elles s’inscrivent dans des disciplines traditionnellement masculines. Face à ce constat, nous avons décidé de nous intéresser aux parcours de joueuses de hockey de haut niveau au Québec. La question qui constitue la toile de fond de ce travail est : comment les joueuses de hockey sur glace de haut niveau composent avec les obstacles qu’elles rencontrent au fil de leur carrière sportive? Un cadre théorique original composé du concept de carrière et de la perspective des rapports sociaux de sexe a été choisi afin d’appréhender ces obstacles comme des manifestations des inégalités de sexe qui traversent, structurent la sphère sportive et ont un impact sur l’accès des femmes au sport et sur sa pratique. Dans le but de connaître le contexte idéologique dans lequel les sportives évoluent au Canada, des analyses secondaires de données quantitatives concernant les femmes et le sport ont été réalisées. Les résultats montrent qu’environ un tiers de la population canadienne exprime des opinions sexistes envers le sport féminin et que les filles sont peu encouragées à pratiquer le hockey sur glace. Afin de comprendre quels sont les obstacles que les hockeyeuses rencontrent au fil de leur carrière et comment elles les surmontent, des entrevues ont été effectuées avec 10 joueuses et anciennes joueuses de hockey de haut niveau au Québec. L’analyse des récits de leurs trajectoires a permis de montrer que le type d’obstacles évolue au cours de leur parcours. À leurs débuts, des obstacles d’ordres interpersonnels ponctuent leur pratique en équipe masculine. À leur entrée dans le hockey professionnel, les obstacles rencontrés sont avant tout d’ordre matériel. Par ailleurs, la quête de légitimité et le manque de reconnaissance s’inscrivent en toile de fond de la quasi-totalité de leur carrière. Ce mémoire confirme les constats des travaux critiques sur les femmes athlètes de haut niveau dans des sports traditionnellement masculins et contribue, grâce à une méthodologie originale, à mieux comprendre les obstacles auxquels sont confrontées les joueuses de hockey de haut niveau au Québec au fil de leur carrière sportive. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : sport de haut niveau, inégalités entre les femmes et hommes dans le sport, femmes dans le hockey sur glace, femmes dans le sport de haut niveau, carrière sportive, rapports sociaux de sexe, attitude, opinion, socialisation, carrière déviante
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En 2003, dans le quartier Ste-Louise, des femmes aspirant à améliorer leurs conditions de logement se réunissent pour jeter les premières pierres d'une coopérative d'habitation pour femmes vivant seules âgées de 50 ans et plus. Dix ans plus tard, la coopérative accueille ses premières résidentes; ce mémoire porte sur le rapport à l'espace d'une partie de ces femmes qui habitent présentement La Luciole. En fonction d'un cadre théorique problématisant le rôle de l'espace dans la (re)production des rapports sociaux sexe, les objectifs du modèle coopératif québécois en habitation sont revisités pour inclure une réflexion critique sur l'occupation sexuée des espaces et la division sexuelle du travail qui la sous-tend. Par le biais de l'analyse de 11 entretiens individuels réalisés auprès des résidentes, ce mémoire interroge le droit à la ville de ses femmes, ou plutôt leur droit à habiter l'espace, compris comme un droit collectif dont l'exercice est forcément structuré par les rapports sociaux. Après un retour sur les trajectoires résidentielles des participantes qui éclairent les dynamiques de pouvoir envers lesquelles la stabilité locative s'élève, l'analyse identifie ce qu’habiter entre femmes seules implique au quotidien et cible particulièrement les pratiques sociales de la solitude résidentielle et de la non-mixité. Finalement, la gestion active de la coopérative est examinée pour rendre visible le travail de care réalisé par les résidentes, ainsi que les représentations des hommes et des femmes générées par la mise au travail collective. L'existence de La Luciole suppose que certaines femmes veulent continuer à vivre seules pour vivre bien et que la hiérarchisation prescrite par la formule coopérative, à l'œuvre dans la division des tâches formelles, peut faire l'objet d'une contestation en vertu d'une réappropriation féministe de l'espace de son logement et de sa coopérative. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : coopérative d’habitation, division sexuelle du travail, droit à la ville, espace public, espace privé, non-mixité, rapports sociaux de sexe, solitude résidentielle, travail coopératif
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Christine Bard, professeure d’histoire contemporaine à l’Université d’Angers. Conférence présentée dans le cadre du colloque « Regards croisés sur les antiféminismes » le 30 avril 2019 à l’Université du Québec à Montréal par le RéQEF et l’IREF.
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Ce mémoire s'intéresse aux représentations et aux définitions de la sexualité produites par la presse magazine grand public féminine et masculine. Il se propose d'interroger les discours sur la sexualité à partir de la problématique des rapports sociaux de sexe et par là même, d'éclairer l'une des dimensions de la pensée straight (Wittig, 1980) telle qu'elle se donne à voir aujourd'hui. La sexuation de la sexualité, sa construction socio-sexuée, soit la manière dont la sexualité se voit divisée et différenciée en sexualité féminine d'un côté et sexualité masculine de l'autre, et donnée comme un fait de nature, est ainsi au centre de l'analyse proposée. Souvent formulés au nom du progressisme, nombre .de discours contemporains sur la sexualité tendent à la présenter comme un espace d'égalité et d'émancipation, voire comme un domaine dissocié des rapports de pouvoir. Cette vision est portée dans les discours de sens commun aussi bien que dans les discours savants, à travers l'hypothèse d'une «démocratisation» de la sexualité. Ce mémoire vient au contraire montrer que les sexualités féminines et masculines font non seulement l'objet d'une distinction arbitraire, mais aussi de constructions asymétriques réactivant l'idée de nature (Guillaumin, 2016) appliquée à la sexualité. Au plan théorique, le questionnement s'appuie sur les théorisations féministes matérialistes de la sexualité. Ces dernières sont mises en relation avec les conceptualisations des régimes de représentations issues du courant matérialiste des Cultural Studies. Au plan méthodologique, la démonstration repose sur une analyse comparative d'un corpus de base de 200 articles traitant la sexualité de deux magazines féminins et de deux magazines masculins circulant au Québec sur le Web et sur une analyse de discours approfondie de 80 de ces articles. Ce mémoire dévoile d'abord que les savoirs psycho-médicaux, foyers de production de normes en matière de sexualité, se déploient différemment selon qu'ils traitent de sexualité féminine ou masculine, qu'ils prennent soin de séparer et d'opposer suivant l'idée de nature et l'idéologie de la différence des sexes. Il met ensuite en évidence le traitement asymétrique des corps, des désirs et des plaisirs sexuels des hommes et des femmes et analyse les pratiques prescriptives qui accompagnent les discours sur la sexualité dans les magazines étudiés. En conclusion, le mémoire discute de l'actualité des concepts féministes matérialistes pour penser la sexualité et les mécanismes idéologiques qui concourent à son organisation. Enfin, il revient sur les enjeux politiques et idéologiques des discours analysés en mettant à l'épreuve l'hypothèse d'une démocratisation sexuelle et en alimentant celle de l'assignation des femmes à la sexualité. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Sexualité, discours sur la sexualité, rapports sociaux de sexe, démocratie sexuelle, asymétrie de genre, presses magazines féminines et masculines, féminisme matérialiste, analyse de discours.
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Ce mémoire s'intéresse aux usages sociosexués des corps dans le cadre du Grand Prix de Formule 1 du Canada. Il se penche sur la manière dont les corps sont utilisés dans le travail et par le fait même sexués, par le biais des outils, des tâches et des espaces auxquels ils sont assignés. À la suite de Tabet (1998) et Guillaumin (2016), il s'agit de cerner les modalités du rapport d'appropriation propres au Grand Prix, qui produit les corps des femmes comme objets-outils au service des hommes. Ce mémoire questionne la pertinence d'une analyse des usages sociaux des corps lors du Grand Prix de Formule 1 du Canada pour mieux saisir la dynamique d'appropriation physique spécifique au rapport social de sexe. Que peut apporter une telle analyse à notre compréhension du rapport entre corps et travail? Afin de répondre à cette question., plusieurs matériaux de recherche seront analysés:- scènes d'observation, images, questionnaires, offres d'emploi. Le premier chapitre présente la problématique qui s'est élaborée dans un premier temps sur le constat d'une sexualisation des corps féminins dans le cadre du Grand Prix. Ce constat a par la suite donné lieu à des questionnements sur les conditions préalables de cette sexualisation, ce qui m'a porté à chercher du côté de la littérature sur les usages sociaux du corps et plus particulièrement sur les moyens par lesquels les corps sont sexués. Un détour par la sociologie féministe montre-à voir comment les corps sont construits corps sexués par le biais du marquage corporel, des pratiques physiques et sportives, du travail. Ce mémoire s'appuie entre autres sur les analyses développées par Tabet (1998) et Guillaumin (2016) qui rendent compte de la fonction de sexuation des outils de travail. L'hypothèse d'un contrôle exercé par la classe des hommes sur les armes et les outils oriente la recherche. Le deuxième chapitre présente les modalités sexuées de la mise au travail des corps dans le cadre du Grand Prix. Suivant une démarche réflexive qui part de la répartition des outils pour montrer à voir la division sexuelle du travail, je montre comment les corps sont mis au travail par les outils qu'ils manipulent (ou non), comment ils se différencient sexuellement par leur mise au travail et comment certains corps sont instrumentalisés, sexualisés. Le troisième chapitre présente les moyens par lesquels la classe des hommes maintient son contrôle sur les outils et les armes dans le cadre du Grand Prix. La construction sexuée des corps apparaît dans un premier temps comme l'une des conditions au monopole masculin des armes et des outils en ce qu'elle produit en apparence des corps plus qualifiés que d'autres pour en faire usage. L'exclusion des femmes du Grand Prix, le contrôle exercé par les hommes sur cet espace social, apparaît dans un deuxième temps comme un moyen de préserver un entre-soi masculin, favorisant la construction de corps masculins socialement reconnus, virils. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : usages sociosexués, division sexuelle du travail, sexuation, sexualisation, rapports sociaux de sexe, corps
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Ce mémoire porte sur l'activisme black bloc au Québec entre 2001 et 2015. D'emblée, je propose d'appréhender cette forme de militantisme sous le prisme du travail militant, inscrivant ainsi mes réflexions au croisement de la sociologie des rapports sociaux de sexes et de la sociologie du militantisme. Ce mémoire prend racine autour de trois séries de questions ayant orienté ma recherche : 1) Qui sont les militantes black bloc? 2) Que sait-on sur cette forme d'activisme et les tâches qui le compose? 3) Comment se travail est-il organisé, puis distribué dans un contexte de clandestinité? Afin d'approfondir ces questionnements, à partir d'entretiens semi-directifs, j'explorerai les pratiques et discours de neuf militantes ayant participé à des contingents black blocs. En prenant comme point de départ que le militantisme black bloc est traversé par les rapports sociaux de sexe puis réactualisé autour des modes d'organisation des groupes d'affinités (Dunezat : 2006), je fais l'hypothèse que l'étude de la distribution ainsi que l'accès aux outils, armes et savoirs militants constitue une porte d'entrée féconde afin de rendre compte de l'assignation des hommes et des femmes à des tâches différenciées (Tabet : 1998). Le premier chapitre d'analyse propose un portrait sociodémographique des activistes rencontr.es, permettant de les situer sociologiquement. Le second propose une immersion dans l'univers militant black bloc et les tâches qui y sont secrétés, permettant d'entrevoir la présence de tâches dites et non-dites. Le troisième chapitre explore les modalités de division du travail militant et son imbrication avec le travail à connotation domestique. Le quatrième chapitre rend compte de la séparation et la hiérarchisation du travail militant à partir du monopole des hommes quant à la possession d'outils et de savoirs militants, soutenu par une absence de co-formation. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : black bloc, division sexuelle du travail, rapports sociaux de sexe, militantisme, outils armes et savoirs technologiques.
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Avec Rachel Chagnon, membre de l'Institut de recherches et d'études féministes et professeure au Département des sciences juridiques.
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L’objectif général de la recherche est d’explorer l’accès des femmes victimes de violence (conjugale, sexuelle et/ ou exploitation sexuelle) au système de justice pénale au Québec, selon l’expérience de ces dernières, à partir de laquelle sont identifiés des obstacles et des leviers à l’accès à la justice. Ont été rencontrées 52 femmes vivant dans 10 des 17 régions du Québec, qui ont témoigné de leurs parcours (qu’elles aient choisi de ne pas porter plainte, que leur plainte ait été rejetée ou qu’elles aient cheminé dans le système au moins jusqu’à l’enquête préliminaire) par le biais d’entretiens individuels et collectifs semi-dirigés. Cette recherche contribue aux réflexions visant à transformer le traitement des femmes victimes de violence par le système judiciaire par une réelle prise en compte de l’importance du respect de leurs droits et de leurs besoins. Pour ce faire, nous avons : 1) documenté les expériences, dans le système judiciaire, de femmes ayant vécu de la violence; 2) identifié des pistes de solution concrètes afin d’encourager une adaptation du système, à partir de ecommandations émises par les participantes à la echerche. Les résultats recueillis montrent que l’un des besoins saillants exprimés par les femmes est d’améliorer leurs relations avec les différents-es acteurs-trices judiciaires (policiers-ères, enquêteurs-trices, procureurs-es, avocats-es de la défense, juges) rencontrés-es lors de leur parcours
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Prenant acte de la rareté des analyses critiques du droit civil au Québec, l'autrice veut contribuer à la recherche dans le domaine du droit en proposant une nouvelle méthodologie féministe. Elle s'appuie sur la théorie du point de vue situé et une prise en considération du pouvoir performatif de la norme de genre (et des rapports sociaux de sexe) sur le droit positif. Ces outils l'amènent à remettre en question des concepts fondamentaux en droit civil et à mieux comprendre le rôle du Code civil du Québec dans la reproduction des rapports sociaux de sexe. De manière plus pratique, l'autrice utilise cette méthodologie pour s'interroger sur le sujet de droit, en droit civil, et la construction apparemment asexuée de catégories telles que celles de "propriétaire" et de "locataire"
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L'objectif principal de cette recherche est de comprendre le rôle de la violence policière dans la (re)production des rapports sociaux de sexe. Pour ce faire, elle se base sur l'étude du cas des favelas de la ville de Rio de Janeiro au Brésil, où ont été rencontrées une vingtaine de femmes. Suivant l'idée que la violence suit un continuum et qu'elle est structurée par les rapports sociaux, le processus de militarisation des favelas est analysé afin de mettre en lumière l'aspect sexué des violences; aspect généralement invisibilisé dans une littérature scientifique axée sur les acteurs masculins. Dans un premier temps, nous identifions quelles sont les diverses violences directes commises par la police, faisant ainsi ressortir le processus de sexualisation inhérent à l'action policière. Dans un deuxième temps, nous exposons les différents effets de cette violence dans la vie quotidienne des résidentes des favelas, démontrant que ses impacts s'inscrivent dans la division sexuelle du travail et contribuent à l'exacerber. Finalement, nous nous intéressons aux résistances de ces femmes, concluant qu'en même temps qu'elles fournissent un important vecteur de prise de pouvoir, elles sont aussi structurées par les rapports sociaux de sexe, l'imitant ses bienfaits pour les instigatrices même. Ces résultats ont été obtenus suite à l'analyse inductive de données qualitatives collectées lors d'une recherche de terrain menée en 2016 durant laquelle ont été menés des entrevues individuelles, un focus group et des observations participantes. À partir de ces témoignages, cette étude conclut que la violence policière maintient et reproduit le statu quo social et les privilèges, processus significativement façonné par les rapports sociaux de sexe. _______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Favelas, Rio de Janeiro, Femmes, Violence, Police, Résistances
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Alors que nous nous trouvons dans une situation politique néolibérale qui renforce les rapports sociaux de classe sociale et par le fait même les inégalités sociales, l'action sociale apparaît comme la seule riposte. Tous et toutes ne sont pas toutefois affectées de la même manière par ces mesures néolibérales, celles-ci consolident l'ensemble des rapports sociaux. Elles ont, par exemple, des répercussions particulièrement néfastes pour les femmes. Cependant, l'action sociale féministe en mixité est peu étudiée. C'est pourquoi cette recherche s'intéresse aux manières dont s'articule le féminisme dans l'action sociale opposée au néolibéralisme. Elle tend à comprendre en quoi le militantisme mixte peut contribuer aux luttes féministes et à la transformation des rapports sociaux de sexes. Cette recherche s'appuie théoriquement sur la consubstantialité des rapports sociaux de classe et de sexe élaborée par la sociologue et théoricienne féministe Danièle Kergoat. Elle est basée sur des entretiens individuels ainsi que sur des observations directes faites au sein de deux organisations mixtes prônant l'action sociale ayant des principes féministes : l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) et le Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU). Les données de recherche comprennent aussi une analyse de la documentation grise de ces organisations. Cette recherche démontre qu'il existe des rapports sociaux de sexe présents sous la forme d'une division sexuelle du travail militant, de rapports de pouvoir et de domination ainsi qu'à travers une influence de l'orientation des organisations. Ces rapports sociaux ont de fortes conséquences sur les organisations, les femmes qui y militent ainsi que sur les luttes féministes dans leur ensemble. Alors que l'articulation du féminisme en mixité présente de nombreux défis et plusieurs limites, cette recherche démontre qu'elle peut aussi présenter des avantages et participer à la transformation des rapports sociaux de sexe et de classe sociale. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : action sociale, néolibéralisme, féminisme, rapports sociaux de sexe, consubstantialité des rapports sociaux, division sexuelle du travail, organisation communautaire
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L'histoire de l'IREF, racontée par les professeures de l'UQAM, Francine Descarries, Louise Cossette et Julie Lavigne.
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Ce mémoire aborde la place occupée par les catégories de sexe dans les interventions gouvernementales québécoises concernant la pratique sportive de 1979 à 2013. Au début des années 1960, le gouvernement du Québec, qui s'inspire d'une philosophie occidentale favorisant un « droit au loisir », se pose comme un acteur de premier plan dans le développement des sports dans la province. Notre démarche vise donc à analyser les préoccupations concernant l'égalité dans la participation sportive entre les femmes et les hommes dans les politiques québécoises en matière de sport publiées de 1979 à 2013. De 1979 à 1989, l'influence d'un courant de pensée à la fois libéral et féministe est certainement un facteur important pour expliquer que l'égalité entre les femmes et les hommes dans les sports occupe une place significative dans les politiques en matière de sport du gouvernement provincial. De 1989 à 2013, les préoccupations entourant l'égalité entre les sexes dans les politiques en matière de sport au Québec diminuent considérablement. Pourtant, des organismes publics et issus de la société civile dénoncent toujours des inégalités importantes pour les femmes évoluant dans les milieux sportifs. Une étude approfondie des politiques institutionnelles et du contexte sociopolitique permet de constater que la conception de l'égalité épousée par ces gouvernements ainsi que la montée du néolibéralisme sont au cœur des transformations qui font en sorte que l'État soit moins préoccupé par le rôle joué par les rapports sociaux de sexe dans les sports. Notre mémoire montre une transformation du rôle du gouvernement du Québec à l'égard de l'égalité entre les femmes et les hommes dans les sports. Globalement, cette évolution se traduit par une compréhension limitée de l'impact des rapports sociaux de sexe sur la présence des femmes dans les sports et par une remise en question des moyens mis de l'avant pour favoriser un « droit au loisir » pour tous et pour toutes. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : 1979-2013, sport, loisir, féminisme, gouvernement, Québec, idéologie, égalité, équité, politiques gouvernementales, femmes, rapports sociaux de sexe.
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Tout en étant précurseur d'un grand changement social, le mouvement des femmes aura permis de sortir la violence conjugale du domaine du privé et de la rendre visible dans la sphère publique. Au cours des années, les intérêts de recherche se sont peu à peu orientés vers le phénomène des enfants exposés à la violence conjugale (EEVC). À ce jour, l'ampleur et les conséquences de ce phénomène sont reconnues. Au Québec, plusieurs réponses tant politiques que sociales ont été mises en place afin de réduire l'incidence de l'exposition à la violence conjugale dans la vie des enfants. La reconnaissance de ce phénomène s'est faite à l'instar de deux discours majeurs, celui de la violence faite aux femmes et celui de la violence faite aux enfants. Or, nous constatons que le discours des EEVC est en émergence et que le point de vue des enfants sur les services reçus en raison de l'exposition à la violence conjugale est peu étudié. Par le biais d'une recherche qualitative et exploratoire, nous abordons le discours des EEVC à travers le récit de femmes qui ont reçu des services au cours de leur enfance en raison de l'exposition à la violence conjugale. Plus précisément, nous cherchons à explorer leur trajectoire dans les services et les répercussions qu'ont eues ces services dans leur vie. Sous le paradigme constructiviste, l'analyse des récits d'expérience repose sur les théories féministes et narratives. Les théories narratives nous permettent d'aborder l'expérience des EEVC à partir de la construction d'une histoire, de leur récit. Les théories féministes nous permettent d'analyser ces récits d'expérience selon une perspective de construction des rapports sociaux de genre. De même que l'influence des différents rapports d'oppression (genre, âge, famille) liés à « l'identité intersectionnelle » des EEVC. Nous avons recueilli cinq récits d'expérience. À la lumière des données étudiées, nous constatons d'une part que la trajectoire des participantes dans les services était fragmentée et qu'il y avait peu de mécanismes de collaboration entre les différentes sphères de services. D'autre part, nous observons que les services reçus ont eu des répercussions sur les relations familiales, amicales et amoureuses des EEVC, ainsi que sur la construction de leur identité. Nous concluons notre recherche avec des pistes de réflexions sur les pratiques à l'intention des EEVC. Nous pensons notamment qu'il est essentiel de travailler conjointement sur les différentes facettes de la violence conjugale. À cet effet, nous interpellons tous les acteurs-trices impliqués-es de près ou de loin auprès des EEVC à adopter une action concertée en matière de violence conjugale. En terminant, nous considérons que le discours des EEVC devrait être pris en compte dans l'élaboration des services et des politiques les concernant. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : enfants exposés à la violence conjugale, services d'aide et d'intervention, récits d'expérience, féminisme, cartes narratives
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Traditionnellement, le sport était une activité réservée aux hommes, il était même inconcevable d'imaginer une femme sportive. Grâce aux mouvements des femmes, des luttes féministes, de la reconnaissance formelle de l'égalité des sexes et de femmes défiant les normes, il est possible aujourd'hui, dans une société comme le Québec, pour les femmes de faire du sport comme loisir autant que comme carrière. Bien que le nombre de femmes pratiquant un sport soit à la hausse, que les pratiques sportives semblent se démocratiser, entraînant des écarts moins marqués entre les sexes tout comme entre les classes, il n'en demeure pas moins que d'importantes distinctions perdurent, notamment en ce qui a trait au choix des sports et aux types de pratiques sportives privilégiées par l'un et l'autre sexes. En effet, malgré l'ouverture du monde sportif aux femmes, de nombreuses inégalités persistent. Les femmes sont moins nombreuses que les hommes à faire du sport, elles ne pratiquent pas les mêmes sports et elles n'en tirent pas la même reconnaissance sociale. De manière générale, les athlètes professionnelles féminines gagnent beaucoup moins d'argent que leurs homologues masculins et elles n'attirent pas autant le regard médiatique. En ce sens, l'univers sportif demeure un monde d'hommes. Le sport est même un lieu de construction de la masculinité. En pratiquant un sport, les femmes doivent ainsi apprendre des manières dites masculines pour l'utilisation de leur corps, c'est-à-dire connaître une socialisation autre que celle « normalement » réservée aux femmes. Dans le présent mémoire, nous utilisons la théorie féministe des rapports sociaux de sexes ainsi que le concept de représentations sociales afin d'observer la division sexuelle dans le sport. Plus précisément, nous étudions la trajectoire sportive de jeunes femmes afin de saisir leur expérience du monde sportif. Deux sports sont à l'étude : le cheerleading et la savate-boxe française. La comparaison de ces deux sports fort différents permet de constater l'existence de divers mécanismes influençant la pratique et le choix d'un sport, la présence de facteurs incitatifs ou dissuasifs, ainsi que les diverses expériences sportives des jeunes femmes selon leur sport. Les athlètes féminines sont souvent injustement oubliées ou négligées. Pourtant, nous ressentons chez les jeunes athlètes une incessante aspiration à la reconnaissance et un urgent besoin d'égalité, enfin. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Féminisme, sport, femmes, division sexuelle du travail, rapports sociaux de sexe, représentations sociales, discrimination sexuelle, stéréotypes sexuels.
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Les études qualitatives menées dans une perspective féministe matérialiste sont peu nombreuses à documenter l'expérience complexe de la sexualité à l'adolescence chez les filles. Notre objectif est de contribuer à analyser le vécu des jeunes lesbiennes à l'adolescence pour découvrir les éléments qui participent à la formation de l'identité sexuelle lesbienne, soit en favorisant cette formation, soit en l'entravant. Cette recherche a permis d'identifier, à partir du discours de 20 jeunes lesbiennes québécoises, comment elles ont négocié l'apprentissage de leur sexualité et de leurs intérêts amoureux à l'adolescence, et de quelle manière leur environnement social a facilité ou complexifié leur cheminement. Nos données montrent que l'adolescence représente un moment crucial de la construction identitaire des filles, une période charnière où la consolidation de l'identité de sexe/genre est étroitement reliée à la socialisation à l'hétérosexualité. Il en ressort que la présomption de leur propre hétérosexualité constitue un obstacle important à la formation de l'identité sexuelle des jeunes lesbiennes. L'invisibilité du lesbianisme et les contraintes entourant l'engagement dans la sexualité des adolescentes renforcent les injonctions à l'hétérosexualité et participent au développement d'un sentiment de déviance chez les jeunes lesbiennes, qui s'accompagne de conséquences négatives sur leur santé physique et psychologique tout au long de l'adolescence. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Approche féministe, formation identitaire, identité sexuelle, lesbienne, socialisation, sexualité, présomption d'hétérosexualité, contrainte à l'hétérosexualité