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Comment le fait d’être métis égypto-québécois·e influe-t-il sur ma manière de composer, d’écrire, de dessiner ? Et le fait d’être queer, neurodivergent·e, pauvre, ou encore d’avoir souffert de troubles de santé mentale ? Autrement formulé : comment, à partir d’une posture intersectionnelle, peut-on s’inscrire dans un cadre artistique donné et communiquer nos codes à un public qui ne les possède majoritairement pas ? Comment parler de ma voix propre, particulièrement minoritaire, afin d’éviter que d’autres s’approprient ma réalité ? Voilà les questions principales qui sont abordés dans cet article où je présente mon travail où partitions graphiques, poésie et arts visuels ont constitué le socle de ma démarche artistique au fil de plus d’une décennie de création. Pour y répondre, j’aborderai certains concepts-clés (intersectionnalité, tiers-espace, etc.) centraux dans ma réflexion, deux projets qui adressent de front ces questions et réalités, et, surtout, de nombreuses digressions proposant des bribes d’imaginaires les sous-tendant. Les projets abordés sont d’abord mon premier opéra, Le Désert mauve, d’après un texte éponyme de Nicole Brossard — chef-d’oeuvre des littératures lesbiennes, queers et québécoises. Puis le spectacle L’Outre-rêve et plus spécifiquement ma pièce L’amour des oiseaux moches, commande de l’Ensemble contemporain de Montréal (ECM+), où mes mots, ma musique et mes visuels donnent vie à quatre personnages imbus de réalisme magique (Djinn, Louve, Vieux Clown et Eunuque que j’aime) par l’entremise de pièces pour voix, scie musicale, accordéon et orchestre.
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The documentary Show Girls, directed by Meilan Lam, makes an unprecedented contribution to the history of jazz and Black women jazz dancers in Montréal, Quebec, and to the conversation of jazz in Canada. Show Girls offers a glimpse into the lives of three Black women dancers of the 1920s–1950s. This essay asks what the lives of Black women dancers were like and how they navigated their career paths in terms of social and economic opportunities and barriers. I seek to better understand three points: (1) the gap in the study of jazz that generally excludes and/or separates dance and singing from the music; (2) the use of dance as a way to commercialize, sell, and give visual and conceptual meaning to jazz; (3) the importance of the Black body and the role of what I would define as “Afro- culture” in producing the ingenious and creative genre of jazz. My study suggests there is a dominant narrative of jazz, at least in academic literature, that celebrates one dimension of jazz as it was advertised in show business, and that bringing in additional components of jazz provides a counternarrative, but also a restorative, whole and more authentic story of jazz and its origins. More specifically, by re- exploring jazz as a whole culture that relies on music, song, and dance, this essay explores three major ideas. First, Black women dancers played a significant role in the success of jazz shows. Second, they articulated stories of self, freedom, and the identity of the New Negro through jazz culture and dance. Third, Black women’s bodies and art were later crystallized into images that further served to sell jazz as a product of show business.
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The 1920s have been touted as the golden era of jazz and Black history in Montréal. Similarly, the decade is well known for the Harlem Renaissance, a key moment in African American art history. Yet this period in Black Canadian art histories remains largely unknown. As a first step toward shedding some light on this period in Black Canadian art history, I propose to use what I term a Black feminist art-historical (bfah) praxis to discuss some visual art practices undoubtedly active alongside well-known jazz musicians and cultural producers in 1920s Montréal. This paper presents an overview of critical race art history and feminist art history, as well as Black feminist approaches to visual representation, to outline what might be considered four tenets of bfah praxis. Applying these tenets, I propose that a new art history may emerge from well-known art objects and practices as well as lesser-known ones. I posit that through a deliberately bfah approach, new meanings emerge and the voices of Black women, even when obstructed by mainstream white narratives, may begin to stand out and shed light upon a variety of histories. This praxis aims to underline the subtext lurking at the edges of these images and to make intangible presences visible in the archive and in art history. I propose bfah as a strategy for more nuanced discussion of the work of Black Canadian artists and histories that have by and large been left out of official records.
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« Un trouble de santé mentale impose souvent le travail d'une vie, soit un profond apprentissage de soi, de sa maladie et de la maîtrise de celle-ci. Pour arriver un jour à valser avec son état et à mener la danse. » Nueva vida, c'est le récit d'un cheminement vers une nouvelle vie. C'est la preuve que, comme les chats, on peut retomber sur ses pattes neuf fois, sinon plus. Après la parution de Buena vida, alors que tout devrait bien aller, Florence K sent encore le trou noir qui la guette. Puis un psychiatre pose enfin un diagnostic sur le précipice au bord duquel elle marche depuis plusieurs années : celui de la bipolarité de type II. À partir de ce moment, avec un suivi et un traitement adapté, elle a pu atteindre un équilibre durable. Dans ce récit touchant, elle se livre avec transparence, pour briser les tabous et la solitude, plaider pour un meilleur accès aux soins et apporter de l'espoir à tous ceux qui connaissent les aléas vertigineux d'un trouble de santé mentale.
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Dans ce texte est proposée une « lecture du genre » (Boisclair 2002) des oeuvres de Philémon Cimon (L’été, Les femmes comme des montagnes), Pierre Lapointe (Pierre Lapointe, Sentiments humains) et Ariane Moffatt (Aquanaute, Le coeur dans la tête, Tous les sens). L’étude des chansons contenues sur ces albums prend pour point de départ une interrogation des subjectivités genrées de ces trois artistes, entre personne réelle et persona, et montre que ces dernières façonnent leurs compositions. La sollicitation du concept de sexe/genre ouvre dès lors la porte à l’exploration des représentations des identités sexuelles et de genre dans ces chansons, où les identités des artistes se trouvent mises en abîme. En s’intéressant à l’énonciation et au discours (en particulier, au discours amoureux) contenu dans le texte des chansons sélectionnées, il est possible de rendre compte de la reproduction des injonctions à l’hétérosexualité et des poncifs qui cloisonnent le genre, ainsi que des glissements et brouillages qui autorisent des resignifications du genre. Ainsi, chez Cimon, on observe la reconduite du point de vue masculin où la valeur du féminin réside dans sa capacité à émerveiller le sujet et à susciter son désir. À l’opposé, les textes de Lapointe et Moffatt dépeignent des personnages et des récits queer, bien que leur identité queer n’ait pas été revendiquée à l’heure de la parution de leurs oeuvres.
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Un article de la revue Cap-aux-Diamants, diffusée par la plateforme Érudit.
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Cette recherche examine comment des pratiques artistiques influencées par la culture Hip Hop se déroulant dans un studio d’enregistrement communautaire participent au développement personnel et social de jeunes Montréalais·e·s racialisé·e·s. Il est soutenu qu’en incarnant des principes et valeurs associées au Hip Hop, le studio canalise et stimule un cadre permettant aux jeunes l’exploration de leurs identités multiples et marginalisées ce qui s’accompagne d’une part, d’une prise de conscience et d’émancipation en mobilisant des éléments de la culture Hip Hop pour stimuler une croissance personnelle reposant sur la liberté créatrice. D’une autre part, cette communauté ouvre la porte à la création du sentiment d’appartenance pour les jeunes Montréalais·e·s racialisé·e·s reposant sur la constitution de fondations et réseaux alternatifs au sein de la communauté du studio, de la scène locale et mondiale du Hip Hop. Ce faisant, le studio engendre l’émergence de solidarités affinitaires lui conférant un rôle de carrefour et de point d’ancrage pour cette communauté.
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“Deaf music?” Faced with this question, many people think about the attempts to give Deaf people "access" to music, used here in its normative hearing form (eg a musical soundtrack). Translation of vocal songs in various sign languages, transformation of sound tracks into vibratory experience, musical rhythms broadcast by visual speakers... accessibility initiatives are numerous, but more often than not unidirectional: they aim to make hearing music accessible to Deaf people, reputed to live in a "world of silence". Our vibrant hands aim to deconstruct this concept of accessibility: what if hearing people had access to signed music? You can’t sign? Enjoy these creation by letting yourself be captivated by the vibrations. Inspired by the Deaf artist Christine Sun Kim who reclaims sound, Our vibrant hands is a research-creation carried out thanks to the collaboration of four Quebec Deaf artists of various origins. Four workshops held in 2018 allowed us to explore signed music, using (Quebec and American) sign languages, gestures and vibrations. Screened for the first time at the VIBE symposium: Challenging ableism and audism through the arts, it is here the subject of an eight- handed reflexion, produced in 2019. What attachment do we have with music? How is signed music different from hearing music? What does it mean for us to deconstruct audism in music? These are the questions that guided this multilingual exchange in Quebec sign language, French and English.
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An article from Circuit, on Érudit.
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Longtemps dénigrée par une certaine élite et plus ou moins ignorée des ouvrages sur la chanson, Mary Travers Bolduc (1894-1941) est aujourd’hui considérée comme étant la première autrice-compositrice-interprète, ainsi que la toute première vedette de la chanson populaire québécoise. À une époque où les femmes bénéficient de peu ou pas d’autonomie, sa carrière semble à la fois une anomalie et un exploit. Cependant, l’image de la femme indépendante qui gère sa carrière et organise ses tournées apparaît en contradiction avec les chansons où elle reste fidèle aux valeurs traditionnelles de sa génération et de son public quant au rôle de la femme dans la société. Réécouter les chansons de Mme Bolduc et parcourir les archives permettent de mieux comprendre qui était celle que l’on surnommait « La Bolduc », — à la fois femme, épouse et mère, ainsi qu’artiste autodidacte et « reine de la chanson comique », à mi-chemin entre le folklore et la chanson populaire —, et aident à la compréhension de ce pourquoi sa réception critique a été aussi longtemps mitigée. On peut également mieux mesurer la valeur de son oeuvre en lien avec la société dans laquelle elle a évolué, ainsi qu’émettre le constat que la condescendance de certains à son égard au cours de sa carrière, tout comme le silence qui a suivi son décès, relèvent de préjugés ; non pas parce qu’elle était une femme, mais à cause de la classe sociale à laquelle elle appartenait et dont elle a été le miroir. Ce n’était pas tant le propos de ses chansons qui dérangeait mais bien son niveau langue, le ton parfois grivois et le style de sa musique, ce qui a pourtant garanti son succès auprès des spectateurs. Sa réhabilitation au cours des années 1960, dans le contexte d’une revalorisation du folklore et de l’âge d’or de la chanson joualisante, s’explique par l’évolution de l’horizon d’attente et du goût du public.