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Dans le contexte du réchauffement planétaire, la relation de Clausius Clapeyron (CC) est utilisée comme un indicateur de l’évolution des précipitations extrêmes. Parmi les théories proposées, nous utilisons dans notre recherche une relation exponentielle qui fait le lien entre l’évolution des centiles les plus extrêmes des précipitations et le changement de la température ΔT dans le climat actuel. Selon cette théorie, les précipitations augmentent au même rythme que la capacité de rétention d'humidité dans l’atmosphère, expliquée par la relation de CC, avec un taux de changement d'environ 7 % par degré Celsius pour des valeurs de température et de pression près de la surface. Ainsi, le présent travail vise à vérifier l’existence de liens physiquement plausibles dans la relation entre les précipitations extrêmes et la température de l’air pour la région du Bassin Versant de la Rivière des Outaouais (BVRO) sur la période 1981-2010, à l’aide des simulations du Modèle Régional Canadien du Climat (MRCC) (versions 5 et 6), développé au centre ESCER, et de deux produits de réanalyses du Centre Européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (CEPMMT) à différentes résolutions spatiales. En général, les précipitations quotidiennes suivent un taux de changement inférieur à celui de CC ; tandis que les précipitations horaires augmentent plus rapidement avec la température. Dans ce dernier cas, pour la simulation du MRCC5 à plus haute résolution spatiale, des taux de changement supérieurs à CC ont même été produits, jusqu’à 10,2 %/°C. Ce travail a également mis en évidence qu’au-delà du seuil de 20°C, la capacité de rétention d'humidité de l’atmosphère n’est pas le seul facteur déterminant pour générer des précipitations extrêmes, et que d’autres facteurs sont à considérer, comme la disponibilité de l'humidité au moment de l'événement de précipitation et la présence de mécanismes dynamiques qui favorisent les mouvements verticaux ascendants. Un comportement sous forme de crochet, qui décrit une augmentation des précipitations jusqu'à un seuil de température, est observé dans la saison estivale avec le MRCC5, mais il a disparu avec les simulations du MRCC6, ce qui pourrait être une conséquence d’avoir seulement une année de simulation disponible ou bien d’une conséquence de la très haute résolution du modèle sur les intervalles de température et sur les effets locaux. En conclusion, l'applicabilité de la relation de CC ne doit pas être généralisée quant à l’étude des précipitations extrêmes, il est également important de considérer l'échelle temporelle, la résolution du modèle utilisé et la saison de l'année. L’évolution de cette relation de CC devrait être évaluée avec des simulations à très haute résolution spatiale (version en développement au centre ESCER), et pour d’autres zones climatiques, sachant que les intervalles de températures et les effets locaux exercent un rôle majeur sur les occurrences et les intensités des fortes précipitations. Ces éléments sont essentiels à intégrer dans le contexte des changements climatiques, en raison des conséquences associées aux fortes précipitations, notamment sur l’occurrence des inondations. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Clausius-Clapeyron, évènements extrêmes, aléas météorologiques, risques d’inondation, changements climatiques
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Ce travail de recherche a pour objectif d’évaluer le risque d’inondation printanier à Rigaud (Québec, Canada), en faisant une analyse de cas de l’inondation historique du printemps 2017. Dans la première partie de ce mémoire, une analyse des conditions météorologiques printanières dans le bassin versant de la rivière des Outaouais (BVRO) est d’abord réalisée à partir des données météorologiques sous forme de grille (DAYMET) à 1 km de résolution (1980 à 2017), mais également à partir des données météorologiques de stations d’Environnement et Changement climatique Canada (1963 à 2017). La sévérité des aléas d’inondation à Rigaud (1963 à 2019) est ensuite évaluée en termes d’ampleur de l’aléa hydrologique et des dommages potentiels associés. Dans la seconde partie de ce mémoire,l’exposition au risque d’inondation à Rigaud ainsi que les conditions socio-environnementales contribuant à exacerber le risque d’inondation à l’exutoire du bassin sont caractérisées. Une analyse multicritère qui tient compte de la pente, de la capacité de drainage des sols et de l’utilisation du sol en plus des caractéristiques de l’aléa météorologique dans le BVRO permet d’estimer la contribution des sous-bassins versants (SBV) à l’inondation printanière de 2017 à Rigaud. Au printemps 2017, le dégel brusque du début avril ainsi que le caractère exceptionnellement intense et régulier des événements de précipitation liquide aux mois d’avril et mai, généralisés sur l’ensemble du BVRO, ont contribué en partie à la sévérité de l’inondation. Ces facteurs météorologiques ont eu des conséquences importantes sur l’occurrence et l’intensité de l’inondation durant ces mois, d’autant plus que les conditions les plus extrêmes se sont produites dans les SBV les plus près de l’exutoire et les plus vulnérables, compte tenu de leurs fortes pentes et des modifications importantes au territoire engendrées par les activités humaines entre 1990 et 2010. L’indice de sévérité révèle que les inondations de 2017 et de 2019 se distinguent des autres inondations majeures en raison de l’intensité des débits journaliers enregistrés à l’exutoire du BVRO sur une durée de plus de 40 jours, alors que les dernières inondations historiques de 1974 et 1976 ont plutôt enregistré des niveaux d’eau records à l’exutoire du bassin. À Rigaud, l’exposition au risque d’inondation s’est également accrue entre 1970 et 2017, en raison du développement de l’aménagement périurbain (infrastructure et construction résidentielle) au cours de ces années, résultant en un potentiel de dommages beaucoup plus important lors des événements récents de 2017 et 2019. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : inondation, risque d’inondation, aléa, facteurs de risque, conditions socioenvironnementales, conditions hydrométéorologiques, exposition, bassin versant de la rivière des Outaouais, Rigaud
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L’objectif de cette recherche est d’identifier les stratégies d’adaptation qui sont requises et du ressort d’une municipalité régionale de comté face aux inondations. Le réchauffement global des températures soulève plusieurs inquiétudes quant à la modification du cycle hydrologique. Les inondations figurent en tête de liste des enjeux de sécurité civile des municipalités riveraines. Au Québec, on prévoit une augmentation des précipitations printanières, automnales et hivernales, ainsi que des débits hivernaux plus élevés et un devancement des crues printanières. Des projections qui peuvent influencer l’approche de gestion des barrages, bien que le contrôle des niveaux d’eau ne soit pas une panacée vis-à-vis des inondations. Il suppose une gestion intégrée de l’eau parfois complexe. Aussi, les administrations locales ne siègent pas toujours aux comités responsables de la régularisation des cours d’eau. Celles-ci se retrouvent sur la ligne de front sans pour autant avoir le pouvoir et les ressources financières pour y faire face. Les crues exceptionnelles de 2017 et 2019 ont conduit la Municipalité régionale de comté de Vaudreuil-Soulanges à mettre à jour ses plans d’urgence et à mettre en place une cellule de crise. Elle applique une stratégie d’adaptation correspondant aux 4 axes du Plan de protection du territoire face aux inondations du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation. Ces outils enrichissent leur capacité d’adaptation par l’acquisition de nouvelles connaissances et d’une nouvelle cartographie des zones inondables. Les vulnérabilités qui résultent de contraintes liées à l’aménagement du territoire, ainsi que d’enjeux réglementaires posent un défi pour le développement du territoire et la relocalisation de résidences inondées. Il convient de sonder la population sur sa vision de la résilience afin d’assurer une meilleure acceptabilité sociale des décisions à venir. Une vulnérabilité importante réside dans les écarts de perception du risque entre les municipalités et entre les individus ; ce qui engendre des enjeux de sécurité, de communication et de gouvernance. Les instances locales peuvent miser sur leurs habiletés de mobilisation pour réunir la communauté autour du développement d’un plan d’adaptation aux changements climatiques et ainsi harmoniser les perceptions. Finalement, l’épuisement des ressources humaines des municipalités inondées à répétition est à considérer. Il appert qu’il est essentiel d’identifier et de mettre en place les outils et ressources pour les soutenir.