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La thérapie cognitive-comportementale (TCC) pour le trouble de stress post-traumatique (TSPT) est validée empiriquement (Forman-Hoffman et al., 2018). Toutefois, à notre connaissance, aucune revue de la littérature ne s’intéresse précisément à l’efficacité à long terme de la TCC du TSPT. Il importe pourtant de s’assurer avec une vision d’ensemble de la durabilité des gains thérapeutiques afin de vérifier si la TCC du TSPT permet d’éviter un retour des symptômes après la thérapie. Des études ont observé que les gains thérapeutiques se maintiendraient entre 6 et 20 mois après la TCC (voir, p. ex., Hembree & Foa, 2000; Kline, Cooper, Rytwinksi, & Feeny, 2018) et qu’ils pourraient même s’améliorer (Hembree & Foa, 2000). La présente revue de littérature identifie des études de traitement, des revues de littérature et des méta-analyses abordant l’efficacité à long terme d’une TCC du TSPT. Ce projet répertorie également les facteurs influençant l’efficacité à long terme d’une TCC individuelle, de groupe et par vidéoconférence. Des articles publiés entre 2010 et 2018 ont été cherchés dans les bases de données MEDLINE et PsycINFO. Deux constats se dégagent de cette revue, soit que la TCC permettrait de traiter le TSPT de façon durable et que certaines variables comme la dépression ou l’anxiété comorbide, un âge avancé, des difficultés de sommeil persistantes et le fait de tarder à aller chercher de l’aide sont associées à une moins bonne efficacité à long terme de la TCC du TSPT. Il est possible que le développement d’habiletés d’adaptation en thérapie soit un facteur de maintien et même d’amélioration des gains après la TCC.
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La résilience, cette capacité d’une ville ou d’un environnement à maintenir sa structure, à s’organiser, apprendre et s’adapter aux chocs et stress, participe au mouvement de responsabilisation accrue du citoyen dans la protection contre les risques naturels. Si les inondations sont un phénomène récurrent à Montréal depuis la création même de la ville, les citoyens n’y sont encore que peu préparés comme le démontre l’ampleur des dommages causés par les inondations du printemps de 2017. Depuis le début du 21e siècle, les agences internationales et les États cherchent à sensibiliser le citoyen afin de susciter une action de sa part. On suppose alors que le citoyen informé aura ainsi une perception accrue des risques, conduisant au comportement de protection. Ce lien entre information, perception et comportement n’est pourtant pas évident. En réalité, la littérature montre que le comportement dépend d’une multiplicité de facteurs tels que l’expérience, la fréquence du risque ainsi qu’une évaluation par la personne de l’efficacité des mesures de protection, de leur coût face à une évaluation de la probabilité de la menace. Le mémoire vise à répondre à la question de recherche suivante : comment inciter les individus à adopter des mesures de protection contre les inondations à Montréal ? Une enquête auprès de 237 citoyens de quatre secteurs de l’agglomération touchés par les inondations printanières de 2017 met en lumière un ensemble d’obstacles à l’adoption des mesures de protection contre les inondations aujourd’hui analysés grâce au Protective Action Decision Model de Lindell et Perry (2012). Ainsi, dans le cas de Montréal, le manque d’action relève à la fois d’un manque d’information et de connaissances sur les origines du risque et les mesures de prévention, de la perception d’inefficacité des mesures comme la trousse 72 heures, d’une perception d’incapacité à mettre en place soi-même les mesures de prévention, et d’un coût important en ressources de ces dernières. Le dernier élément est l’incertitude de ce type de risque et l’incapacité à prévoir avec précision le prochain événement de crue, qui, combiné à un sentiment de responsabilité élevé des autorités à assurer la protection, implique un manque d’urgence à agir. Face à ces constats et après une étude du cas de la Nouvelle Orléans aux États-Unis, une réflexion est proposée sur les moyens à mettre en place pour inciter les citoyens à adopter ces mesures, comprenant sensibilisation mais aussi des moyens coercitifs et incitatifs.
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Abstract. This paper examines the development over historical time of the meaning and uses of the term resilience. The objective is to deepen our understanding of how the term came to be adopted in disaster risk reduction and resolve some of the conflicts and controversies that have arisen when it has been used. The paper traces the development of resilience through the sciences, humanities, and legal and political spheres. It considers how mechanics passed the word to ecology and psychology, and how from there it was adopted by social research and sustainability science. As other authors have noted, as a concept, resilience involves some potentially serious conflicts or contradictions, for example between stability and dynamism, or between dynamic equilibrium (homeostasis) and evolution. Moreover, although the resilience concept works quite well within the confines of general systems theory, in situations in which a systems formulation inhibits rather than fosters explanation, a different interpretation of the term is warranted. This may be the case for disaster risk reduction, which involves transformation rather than preservation of the "state of the system". The article concludes that the modern conception of resilience derives benefit from a rich history of meanings and applications, but that it is dangerous – or at least potentially disappointing – to read to much into the term as a model and a paradigm.
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Background: Past research shows that psychosocial stress and distress predict sedentary behavior and physical activity, but few studies focus on pregnant women. Our objective was to analyze relationships between psychosocial stress and distress with sedentary behavior and physical activity among pregnant women in Canada. Methods: We analyzed objectively-measured sedentary behavior and physical activity at 16–18, 24–26, and 32–24 weeks pregnancy in a sociodemographically diverse cohort of 70 women in Montreal, Canada. Participants completed the Perceived Stress Questionnaire and wore an accelerometer for 3 days that quantified sitting time and steps per day. We used univariate general linear models to analyze relationships between perceived stress with sedentary behavior and physical activity at each evaluation. To assess generalizability, we analyzed relationships between psychological distress with self-reported leisure-time sedentary behavior and daily energy expenditure in transportation and leisure physical activities among a sample representative of 166,095 women in the Canadian Community Health Survey. Results: In the Montreal cohort, we observed a positive association between perceived stress and sitting time, with small to moderate effect sizes (partial η2 = 0.08–0.16). We observed negative relationships between perceived stress and steps per day at the first two evaluations only, with small to moderate effect sizes (partial η2 = 0.08–0.11). Relationships for sedentary behavior were similar in the nationwide sample, but with smaller effect sizes (partial η2 = 0.02). There were no relationships between distress and physical activity in the nationwide sample. Conclusion: Psychosocial stress represents one risk factor for sedentarity, with relationships evident throughout pregnancy and at the population level. Relationships with physical activity are less consistent, but stress might represent a risk factor for low physical activity in early to mid-pregnancy. Results might guide the development of more comprehensive interventions targeting stress, sedentarity, and physical activity. In particular, integrating psychosocial health into interventions to reduce sedentarity, and including concrete guidelines on sedentary behavior in psychosocial health interventions, might be prioritized.
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L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) soutient que les changements climatiques représentent la plus grande menace pour la santé dans le monde au 21e siècle. Ceux-ci influencent négativement plusieurs déterminants sociaux et environnementaux de la santé comme l’accessibilité à la nourriture et la qualité de cette dernière, l’eau et l’air. Blessures, impacts psychosociaux, aggravation de maladies respiratoires, malnutrition, maladies infectieuses, décès : les conséquences sanitaires sont susceptibles d’affecter les populations sur tous les continents. Le Canada se réchauffe deux fois plus rapidement que la moyenne mondiale en raison de sa proximité au pôle Arctique, où le réchauffement est accéléré comparativement à l’équateur (Bush et Lemmen, 2019). Ainsi, le Québec n’est certainement pas à l’abri des changements climatiques. Dans le Sud de la province, les températures moyennes observées ont augmenté de plus d’un degré depuis 1970 et des répercussions se font déjà sentir dans notre environnement. Ce réchauffement, accompagné d’une plus grande variabilité du climat (augmentation du risque d’orages, de tempêtes et d’extrêmes hydrométéorologiques en général), représente un défi grandissant pour les professionnel.le.s de la santé. Dans la région de l’Estrie, les professionnel.le.s de santé publique ont effectué une analyse qui leur ont permis d’identifier quatre principaux problèmes environnementaux associés aux changements climatiques, soit : les vagues de chaleur; les inondations; les tiques à pattes noires; le pollen de l’herbe à poux. Ces problèmes ont des impacts importants sur la santé, c’est-à-dire potentiellement graves ou qui touchent un grand nombre de personnes. Le stress et les pertes (humaines et matérielles) engendrées par ces différents problèmes environnementaux peuvent aussi représenter une source majeure de problèmes psychologiques significatifs pouvant persister dans le temps. De plus, ces impacts sont variables selon les différents contextes sociaux des individus et des communautés, générant des inégalités sociales de santé.
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Introduction: In July 2013, a train derailment caused the death of 47 people and destroyed the downtown area in the city of Lac-Mégantic (Quebec, Canada). This tragedy had several impacts on this small community. Method: Three years after this disaster, we used a representative population-based survey conducted among 800 adults (including 265 seniors aged 65 or above) to assess the physical and mental health of seniors. Results: Several differences were observed in seniors’ physical and mental health based on their level of exposure to the tragedy. Nearly half of seniors highly exposed to the train derailment (41.7%) believe that their health has deteriorated in the past 3 years. The majority of seniors highly exposed to the train derailment (68.7%) also show symptoms of posttraumatic stress disorders. Seniors highly or moderately exposed to the tragedy were also more likely to have found positive changes in their personal and social life as compared with nonexposed seniors. Discussion: A technological disaster such as a train derailment still had negative impacts on seniors’ physical and mental health 3 years later. Conclusion: Public health authorities must tailor prevention and promotion programs to restore health and well-being in this population.
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Résumé La modification des habitudes de vie pour adopter des comportements sains repose notamment sur la capacité des individus et des populations à estimer les conséquences à long terme des gestes accomplis aujourd’hui. Cette capacité peut cependant varier d’une personne à l’autre, notamment en raison des perspectives temporelles (PT) adoptées. Les PT réfèrent à la tendance d’une personne ou d’un groupe de personnes à orienter ses décisions en fonction d’une vision tournée vers le passé, le présent ou le futur. Cet article vise à démystifier le concept de PT et à comprendre leur construit, afin d’identifier différentes façons d’en tenir compte dans les interventions en promotion de la santé. L’influence des PT sur la santé est principalement liée à leur capacité d’agir sur la motivation des personnes à adopter et à maintenir certains comportements. Une attention particulière doit être portée aux personnes et aux populations dont les PT sont orientées vers le présent. Elles présenteraient un plus grand risque d’adopter des comportements délétères et seraient susceptibles d’être moins sensibles aux messages qui visent la modification de ces comportements que les personnes qui adoptent une PT orientée vers le futur. En ce qui concerne leur construit, les PT sont le fruit de différentes dynamiques psychologiques et des facteurs individuels (âge, sexe, état de santé) et environnementaux (milieu familial, statut socioéconomique, éducation, culture). Parmi les moyens présentés pour tenir compte des PT dans les interventions en promotion de la santé figurent la mise en valeur des avantages à court terme d’un changement de comportement qui vise des bénéfices à long terme pour la santé, la modulation de l’intensité du soutien à l’empowerment des communautés en fonction des PT adoptées et la permutation d’une PT orientée vers le présent vers une PT orientée vers le futur.