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Les changements climatiques anticipés produiront des crues plus fréquentes et des étiages plus prononcés qui menaceront la sécurité publique et l’état des écosystèmes fluviaux. L’espace de liberté des cours d’eau est un cadre de gestion intégrée considérant l’hydrogéomorphologie des rivières. Il vise à identifier des espaces d’inondabilité et de mobilité du cours d’eau où on accepte de le laisser évoluer plutôt que de le contraindre dans un tracé façonné par les interventions anthropiques. Cette approche apparaît prometteuse pour une gestion durable dans un climat changeant, car elle maintient les fonctions physiques naturelles des cours d’eau (transport de l’eau et des sédiments), ce qui augmente leur résilience. L’espace de liberté reconnaît aussi le rôle majeur de la connectivité entre la rivière et la nappe phréatique, notamment par l'entremise des milieux humides qui contribuent à l’atténuation des crues et des étiages et à une amélioration de la qualité de l’eau. Les objectifs de ce projet consistent à 1) développer l’approche de gestion des cours d’eau basée sur les concepts d’espace de liberté pour les cours d’eau du Québec et examiner sa mise en œuvre pour renforcer la capacité de résilience des rivières dans un contexte de changements climatiques; 2) évaluer la connectivité entre la rivière et la nappe afin de mieux comprendre le rôle des milieux humides dans l'espace de liberté des cours d’eau et 3) effectuer une analyse avantages-coûts de l’implantation d’un espace de liberté. L’espace de liberté a été déterminé par l’approche hydrogéomorphologique et cartographié pour trois cours d’eau contrastés du Québec (rivières de la Roche et Yamaska Sud-Est en Montérégie et rivière Matane en Gaspésie). La démarche consiste 1) d’une analyse de photographies historiques anciennes, de modèles numériques d’altitude et d’observations sur le terrain; 2) de mesures simultanées des niveaux et des températures de la nappe phréatique et du cours d’eau et 3) de simulations numériques pour estimer l’impact des changements climatiques sur la mobilité et l’inondabilité des cours d’eau. La méthodologie développée pour définir l’espace de liberté est robuste et s’applique tant pour les cours d’eau agricoles (rivière de la Roche et Yamaska Sud-Est) que pour les rivières à saumon plus dynamiques comme la rivière Matane. L’espace de liberté inclut trois niveaux d’inondabilité (N1 : très fréquente et/ou avec forts courants, N2 : fréquente de faible courant, N3 : peu fréquente), deux niveaux de mobilité (M1 : à court terme (50 ans) et M2 : basée sur l’amplitude des méandres), ainsi que les milieux humides. Les analyses de sensibilité par simulation numérique révèlent que les limites de l’espace de liberté intègrent adéquatement la mobilité et l’inondabilité attendues dans un climat futur. Une cartographie simplifiée de l’espace de liberté, à deux niveaux, est également produite. L’espace de liberté minimal (L1) inclut les inondations très fréquentes (N1), les milieux humides riverains ainsi que la mobilité à court terme (M1). C’est une zone où il ne devrait pas y avoir d’aménagement. La zone L2 représente quant à elle l’espace fonctionnel de la rivière (N2 et M2) qui devrait être protégé afin que la dynamique naturelle de la rivière puisse opérer en climat actuel et futur. Les aménagements dans cette zone devraient tenir compte des risques d’érosion et d’inondation. Les résultats de l’analyse avantages-coûts suggèrent que l’aménagement d’espaces de liberté serait économiquement avantageux pour les trois cours d’eau. Malgré la perte du droit de construire et de cultiver dans l’espace de liberté, accompagnée par une compensation financière pour les agriculteurs, des gains nets variant entre 0,7 et 3,7 millions de dollars sont estimés sur une période de 50 ans. Ceci est dû aux réductions des coûts de protection des berges déjà stabilisées et qui le seraient à l’avenir, mais aussi aux services écologiques rendus par les milieux humides et les bandes riveraines. Une gestion par espace de liberté des cours d’eau du Québec exige un changement majeur dans nos perceptions et nos représentations des rivières qui, jusqu’à maintenant, ont été considérées comme des entités relativement statiques dans le paysage. Une telle approche apportera notamment comme avantage de faciliter l’adaptation aux risques liés à une plus grande variabilité des débits en climat futur par une gestion proactive qui améliore la santé des cours d’eau tout en étant avantageuse économiquement à moyen et à long terme. Elle contribuera également à diminuer les risques pour les infrastructures et la sécurité publique en utilisant une cartographie basée sur la dynamique des cours d’eau pour déterminer les zones où les aménagements devraient être interdits à l’avenir.
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Dans le cadre de la mise en œuvre du Plan d’action 2013-2020 sur les changements climatiques du Québec, le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec a mandaté l’Institut national de santé publique du Québec afin de mener une étude exploratoire portant sur les impacts psychosociaux vécus chez les travailleurs à la suite de quatre événements météorologiques extrêmes qui s’accentueront avec les changements climatiques, soit les vagues de chaleur, les inondations, les tempêtes et les feux de forêt. Cette étude exploratoire visait à examiner brièvement la littérature et les connaissances de différents acteurs-clés afin de proposer par la suite des projets de recherche plus importants et qui répondent aux besoins et aux enjeux des milieux de travail et de la santé publique au Québec. Elle a mis en évidence que les événements météorologiques extrêmes étudiés peuvent entraîner des impacts psychosociaux chez les travailleurs, mais les connaissances sur ces impacts varient grandement selon l’événement. Les impacts psychosociaux chez les travailleurs ont été plus documentés dans la littérature scientifique pour les tempêtes et l’ont été de façon moins importante pour les inondations et les feux de forêt et négligeable pour les vagues de chaleur. Les travailleurs des services de la première ligne (comme les intervenants municipaux, les policiers, les pompiers, et les professionnels de la santé qui interviennent auprès des sinistrés, le personnel des services de travaux publics, etc.) et les agriculteurs font partie des populations de travailleurs qui ont été les plus étudiées. Les impacts psychologiques négatifs comme de l’épuisement, de la fatigue, de la détresse psychologique, de l’anxiété, de la colère et de la tristesse ont été plus souvent rapportés dans la littérature que les impacts sociaux. Il existe des facteurs de risque organisationnels (ex. : surcharge de travail, le manque de formation, de ressources matérielles, de personnels disponibles) et personnels (ex. : le fait d’être sinistré, le manque de contact avec les membres de la famille), communs à plusieurs événements et types de travailleurs, et qui peuvent aggraver les impacts psychosociaux vécus chez les travailleurs. Il existe aussi des facteurs de protection (ex. : reconnaissance ou gratitude, résilience individuelle, soutien social et efficacité collective). Il est important de consulter des acteurs clés pour bonifier les connaissances de la littérature scientifique. Dans le cadre de cette étude, les consultations avec des acteurs clés ont permis d’identifier de nouveaux travailleurs vulnérables, d’en apprendre davantage sur les caractéristiques de certains événements météorologiques extrêmes et de réaliser que les impacts psychosociaux vécus à la suite de ceux-ci pouvaient être positifs. L’acquisition de connaissances sur les impacts psychosociaux vécus chez les travailleurs à la suite des inondations est un des sujets qui répond aux besoins et aux enjeux des milieux de travail et de la santé publique au Québec.<br/><br/>