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Les changements climatiques impactent de plus en plus la vie, le développement et la vulnérabilité de plusieurs communautés à travers le monde, lesquelles devant de plus en plus mitiger les risques naturels. Au Québec, la gestion des risques présente une philosophie de « retour à la normale » qui se penche davantage sur les dimensions d’intervention et de rétablissement. Cependant, à la lumière des incertitudes amenées par les changements climatiques, il est impératif que les communautés québécoises aient les capacités d’augmenter leur résilience face aux risques naturels qui s’accentuent rapidement. Ainsi, la capacité d’adaptation doit se retrouver au cœur de la gestion des risques. Cela dit, il existe peu d’outils d’évaluation de la capacité d’adaptation au Québec, entendue comme l’ensemble des ressources dynamiques disponibles et accessibles qui permettent une augmentation de la résilience et une diminution de la vulnérabilité en transformant positivement une communauté et son environnement. La présente recherche vise ainsi à développer une méthode d’analyse de la capacité d’adaptation des individus et des communautés québécoises touchées par les inondations à l’aide de systèmes d’information géographique (SIG), en utilisant la Ville de Saint-Raymond de Portneuf comme étude de cas. Ce projet se base principalement sur les concepts de vulnérabilité, de résilience et d’adaptation pour recenser des indicateurs pouvant servir à caractériser et évaluer la capacité des personnes et municipalités exposées aux inondations à mobiliser les ressources nécessaires pour non seulement atténuer les risques lors de tels événements, mais aussi mieux les prévenir et s’en préparer. Des données socioéconomiques et d’aménagement du territoire sont notamment mises à profit pour des fins d’analyse de même que des données issues d’un sondage effectué en 2014 à la suite d’une inondation majeure par la CAPSA, l’organisme de bassin versant de la région de Portneuf, en collaboration avec le comité Rivière de la Ville de Saint-Raymond.
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La résilience, cette capacité d’une ville ou d’un environnement à maintenir sa structure, à s’organiser, apprendre et s’adapter aux chocs et stress, participe au mouvement de responsabilisation accrue du citoyen dans la protection contre les risques naturels. Si les inondations sont un phénomène récurrent à Montréal depuis la création même de la ville, les citoyens n’y sont encore que peu préparés comme le démontre l’ampleur des dommages causés par les inondations du printemps de 2017. Depuis le début du 21e siècle, les agences internationales et les États cherchent à sensibiliser le citoyen afin de susciter une action de sa part. On suppose alors que le citoyen informé aura ainsi une perception accrue des risques, conduisant au comportement de protection. Ce lien entre information, perception et comportement n’est pourtant pas évident. En réalité, la littérature montre que le comportement dépend d’une multiplicité de facteurs tels que l’expérience, la fréquence du risque ainsi qu’une évaluation par la personne de l’efficacité des mesures de protection, de leur coût face à une évaluation de la probabilité de la menace. Le mémoire vise à répondre à la question de recherche suivante : comment inciter les individus à adopter des mesures de protection contre les inondations à Montréal ? Une enquête auprès de 237 citoyens de quatre secteurs de l’agglomération touchés par les inondations printanières de 2017 met en lumière un ensemble d’obstacles à l’adoption des mesures de protection contre les inondations aujourd’hui analysés grâce au Protective Action Decision Model de Lindell et Perry (2012). Ainsi, dans le cas de Montréal, le manque d’action relève à la fois d’un manque d’information et de connaissances sur les origines du risque et les mesures de prévention, de la perception d’inefficacité des mesures comme la trousse 72 heures, d’une perception d’incapacité à mettre en place soi-même les mesures de prévention, et d’un coût important en ressources de ces dernières. Le dernier élément est l’incertitude de ce type de risque et l’incapacité à prévoir avec précision le prochain événement de crue, qui, combiné à un sentiment de responsabilité élevé des autorités à assurer la protection, implique un manque d’urgence à agir. Face à ces constats et après une étude du cas de la Nouvelle Orléans aux États-Unis, une réflexion est proposée sur les moyens à mettre en place pour inciter les citoyens à adopter ces mesures, comprenant sensibilisation mais aussi des moyens coercitifs et incitatifs.
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L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) soutient que les changements climatiques représentent la plus grande menace pour la santé dans le monde au 21e siècle. Ceux-ci influencent négativement plusieurs déterminants sociaux et environnementaux de la santé comme l’accessibilité à la nourriture et la qualité de cette dernière, l’eau et l’air. Blessures, impacts psychosociaux, aggravation de maladies respiratoires, malnutrition, maladies infectieuses, décès : les conséquences sanitaires sont susceptibles d’affecter les populations sur tous les continents. Le Canada se réchauffe deux fois plus rapidement que la moyenne mondiale en raison de sa proximité au pôle Arctique, où le réchauffement est accéléré comparativement à l’équateur (Bush et Lemmen, 2019). Ainsi, le Québec n’est certainement pas à l’abri des changements climatiques. Dans le Sud de la province, les températures moyennes observées ont augmenté de plus d’un degré depuis 1970 et des répercussions se font déjà sentir dans notre environnement. Ce réchauffement, accompagné d’une plus grande variabilité du climat (augmentation du risque d’orages, de tempêtes et d’extrêmes hydrométéorologiques en général), représente un défi grandissant pour les professionnel.le.s de la santé. Dans la région de l’Estrie, les professionnel.le.s de santé publique ont effectué une analyse qui leur ont permis d’identifier quatre principaux problèmes environnementaux associés aux changements climatiques, soit : les vagues de chaleur; les inondations; les tiques à pattes noires; le pollen de l’herbe à poux. Ces problèmes ont des impacts importants sur la santé, c’est-à-dire potentiellement graves ou qui touchent un grand nombre de personnes. Le stress et les pertes (humaines et matérielles) engendrées par ces différents problèmes environnementaux peuvent aussi représenter une source majeure de problèmes psychologiques significatifs pouvant persister dans le temps. De plus, ces impacts sont variables selon les différents contextes sociaux des individus et des communautés, générant des inégalités sociales de santé.
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Dans le cadre de la mise en œuvre du Plan d’action 2013-2020 sur les changements climatiques du Québec, le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec a mandaté l’Institut national de santé publique du Québec afin de mener une étude exploratoire portant sur les impacts psychosociaux vécus chez les travailleurs à la suite de quatre événements météorologiques extrêmes qui s’accentueront avec les changements climatiques, soit les vagues de chaleur, les inondations, les tempêtes et les feux de forêt. Cette étude exploratoire visait à examiner brièvement la littérature et les connaissances de différents acteurs-clés afin de proposer par la suite des projets de recherche plus importants et qui répondent aux besoins et aux enjeux des milieux de travail et de la santé publique au Québec. Elle a mis en évidence que les événements météorologiques extrêmes étudiés peuvent entraîner des impacts psychosociaux chez les travailleurs, mais les connaissances sur ces impacts varient grandement selon l’événement. Les impacts psychosociaux chez les travailleurs ont été plus documentés dans la littérature scientifique pour les tempêtes et l’ont été de façon moins importante pour les inondations et les feux de forêt et négligeable pour les vagues de chaleur. Les travailleurs des services de la première ligne (comme les intervenants municipaux, les policiers, les pompiers, et les professionnels de la santé qui interviennent auprès des sinistrés, le personnel des services de travaux publics, etc.) et les agriculteurs font partie des populations de travailleurs qui ont été les plus étudiées. Les impacts psychologiques négatifs comme de l’épuisement, de la fatigue, de la détresse psychologique, de l’anxiété, de la colère et de la tristesse ont été plus souvent rapportés dans la littérature que les impacts sociaux. Il existe des facteurs de risque organisationnels (ex. : surcharge de travail, le manque de formation, de ressources matérielles, de personnels disponibles) et personnels (ex. : le fait d’être sinistré, le manque de contact avec les membres de la famille), communs à plusieurs événements et types de travailleurs, et qui peuvent aggraver les impacts psychosociaux vécus chez les travailleurs. Il existe aussi des facteurs de protection (ex. : reconnaissance ou gratitude, résilience individuelle, soutien social et efficacité collective). Il est important de consulter des acteurs clés pour bonifier les connaissances de la littérature scientifique. Dans le cadre de cette étude, les consultations avec des acteurs clés ont permis d’identifier de nouveaux travailleurs vulnérables, d’en apprendre davantage sur les caractéristiques de certains événements météorologiques extrêmes et de réaliser que les impacts psychosociaux vécus à la suite de ceux-ci pouvaient être positifs. L’acquisition de connaissances sur les impacts psychosociaux vécus chez les travailleurs à la suite des inondations est un des sujets qui répond aux besoins et aux enjeux des milieux de travail et de la santé publique au Québec.<br/><br/>