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Cette thèse explore l'adaptation urbaine au changement climatique dans les quartiers informels du Sud Global. Ce sont des lieux de grands défis et de réponses innovantes. Le contexte mondial d’exclusion postcoloniale et capitaliste entraîne la vulnérabilité et le risque supplémentaire du changement climatique augmente ces aléas contextuels. Des chercheurs ont critiqué les réponses traditionnelles en matière de planification de l’adaptation, les jugeant trop prescriptives, technologiquement dépendantes et manquant les besoins locaux. L’adaptation communautaire peut être trop isolée et axée sur les besoins des individus et des élites face à la diversité des défis locaux. Ni l’un ni l’autre ne prennent en compte les dimensions politiques de la planification de l’adaptation. En réponse, les spécialistes critiques de l’adaptation urbaine ont appelé à une meilleure compréhension des expériences locales afin de comprendre comment les gens priorisent, négocient et réagissent à une multiplicité de risques. En réponse à ces appels, ce projet cherche à mieux comprendre comment les gens perçoivent et répondent à ces défis à travers une étude de cas unique et exploratoire. Grâce à l’étude de cas qualitative dans le quartier de Panorama, situé dans la municipalité de Yumbo, en banlieue de Cali en Colombie, le projet cherche à comprendre comment l'identité et le pouvoir influencent l'accès aux ressources et aux institutions nécessaires pour s'adapter. Le projet se concentre sur deux sites de Panorama : un comité local d'aménagement soucieux de la sécurité foncière et une fondation écologique travaillant sur la conservation des espaces verts. Les résultats mettent en évidence des règles du jeu inégales où les habitants les plus vulnérables empruntent des voies parfois illégales pour accéder à la terre et au logement. Plus les résidents sont établis, plus ils bénéficient d'avantages et d'expérience pour jouer le système. Les dirigeants et les experts travaillent dur pour négocier entre les formalités. Cependant, l’absence d’un processus de planification transparent laisse divers intérêts se disputer les ressources, ce qui conduit parfois à des conflits et met fin à la créativité. Les résultats de la recherche suggèrent que la planification de l’adaptation urbaine dans les contextes informels des pays du Sud doit continuer à s’appuyer sur des recherches et des pratiques qui tiennent compte de la diversité et des conflits afin de mieux faciliter une réponse juste et équitable à la crise climatique.
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Les changements climatiques anticipés produiront des crues plus fréquentes et des étiages plus prononcés qui menaceront la sécurité publique et l’état des écosystèmes fluviaux. L’espace de liberté des cours d’eau est un cadre de gestion intégrée considérant l’hydrogéomorphologie des rivières. Il vise à identifier des espaces d’inondabilité et de mobilité du cours d’eau où on accepte de le laisser évoluer plutôt que de le contraindre dans un tracé façonné par les interventions anthropiques. Cette approche apparaît prometteuse pour une gestion durable dans un climat changeant, car elle maintient les fonctions physiques naturelles des cours d’eau (transport de l’eau et des sédiments), ce qui augmente leur résilience. L’espace de liberté reconnaît aussi le rôle majeur de la connectivité entre la rivière et la nappe phréatique, notamment par l'entremise des milieux humides qui contribuent à l’atténuation des crues et des étiages et à une amélioration de la qualité de l’eau. Les objectifs de ce projet consistent à 1) développer l’approche de gestion des cours d’eau basée sur les concepts d’espace de liberté pour les cours d’eau du Québec et examiner sa mise en œuvre pour renforcer la capacité de résilience des rivières dans un contexte de changements climatiques; 2) évaluer la connectivité entre la rivière et la nappe afin de mieux comprendre le rôle des milieux humides dans l'espace de liberté des cours d’eau et 3) effectuer une analyse avantages-coûts de l’implantation d’un espace de liberté. L’espace de liberté a été déterminé par l’approche hydrogéomorphologique et cartographié pour trois cours d’eau contrastés du Québec (rivières de la Roche et Yamaska Sud-Est en Montérégie et rivière Matane en Gaspésie). La démarche consiste 1) d’une analyse de photographies historiques anciennes, de modèles numériques d’altitude et d’observations sur le terrain; 2) de mesures simultanées des niveaux et des températures de la nappe phréatique et du cours d’eau et 3) de simulations numériques pour estimer l’impact des changements climatiques sur la mobilité et l’inondabilité des cours d’eau. La méthodologie développée pour définir l’espace de liberté est robuste et s’applique tant pour les cours d’eau agricoles (rivière de la Roche et Yamaska Sud-Est) que pour les rivières à saumon plus dynamiques comme la rivière Matane. L’espace de liberté inclut trois niveaux d’inondabilité (N1 : très fréquente et/ou avec forts courants, N2 : fréquente de faible courant, N3 : peu fréquente), deux niveaux de mobilité (M1 : à court terme (50 ans) et M2 : basée sur l’amplitude des méandres), ainsi que les milieux humides. Les analyses de sensibilité par simulation numérique révèlent que les limites de l’espace de liberté intègrent adéquatement la mobilité et l’inondabilité attendues dans un climat futur. Une cartographie simplifiée de l’espace de liberté, à deux niveaux, est également produite. L’espace de liberté minimal (L1) inclut les inondations très fréquentes (N1), les milieux humides riverains ainsi que la mobilité à court terme (M1). C’est une zone où il ne devrait pas y avoir d’aménagement. La zone L2 représente quant à elle l’espace fonctionnel de la rivière (N2 et M2) qui devrait être protégé afin que la dynamique naturelle de la rivière puisse opérer en climat actuel et futur. Les aménagements dans cette zone devraient tenir compte des risques d’érosion et d’inondation. Les résultats de l’analyse avantages-coûts suggèrent que l’aménagement d’espaces de liberté serait économiquement avantageux pour les trois cours d’eau. Malgré la perte du droit de construire et de cultiver dans l’espace de liberté, accompagnée par une compensation financière pour les agriculteurs, des gains nets variant entre 0,7 et 3,7 millions de dollars sont estimés sur une période de 50 ans. Ceci est dû aux réductions des coûts de protection des berges déjà stabilisées et qui le seraient à l’avenir, mais aussi aux services écologiques rendus par les milieux humides et les bandes riveraines. Une gestion par espace de liberté des cours d’eau du Québec exige un changement majeur dans nos perceptions et nos représentations des rivières qui, jusqu’à maintenant, ont été considérées comme des entités relativement statiques dans le paysage. Une telle approche apportera notamment comme avantage de faciliter l’adaptation aux risques liés à une plus grande variabilité des débits en climat futur par une gestion proactive qui améliore la santé des cours d’eau tout en étant avantageuse économiquement à moyen et à long terme. Elle contribuera également à diminuer les risques pour les infrastructures et la sécurité publique en utilisant une cartographie basée sur la dynamique des cours d’eau pour déterminer les zones où les aménagements devraient être interdits à l’avenir.
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Durant les mois de janvier et février 2019, trois embâcles ont forcé l’arrêt de la navigation commerciale vers le Port de Montréal. Ce mémoire présente les conditions météorologiques associées aux embâcles sur le fleuve Saint Laurent de l’hiver 2018-2019. Il explique que les embâcles se développent à la suite d’arrêts de glace dans le bief problématique du lac Saint-Pierre entre la courbe Louiseville et le bassin Yamachiche. Pour ce faire, l’étude considère la production de glace en amont jusqu’au lac Saint-Louis. Il explique pourquoi ce bief est si vulnérable à l’initiation d’embâcles en présentant les neuf concepts de vulnérabilité du lac Saint-Pierre. De plus, il propose quatorze recommandations concrètes pour améliorer la fiabilité de navigation hivernale en réduisant les risques d’embâcles. En considérant ces recommandations, différentes opportunités de télédétection et une interface utilisateur sont présentées. L’opportunité de télédétection introduit la possibilité d’usage d’images de RADARSAT Constellation Mission et de photographies par drone afin d’évaluer des éléments clés comme la progression du couvert de glace, la largeur effective du chenal, la concentration de glace en transit et la vitesse de la glace. L’interface est un prototype d’outil d’aide à la décision de source libre qui permet d’obtenir d’autres informations quantitatives sur les risques d’arrêts de glace et du même fait, d’embâcles de glace.
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Au printemps 2017 et 2019, plus 300 municipalités du Québec ont été confrontées à de graves inondations qui ont provoqué d’importants dommages aux propriétés, aux biens personnels de milliers de citoyens et à plusieurs infrastructures municipales. Dans le contexte des inondations de 2019, il faut toutefois souligner l’importante différence entre celles vécues par la municipalité de Sainte-Marthe-sur-le-Lac et celles survenues dans les autres municipalités du Québec. À Sainte-Marthe-sur-le-Lac, les inondations ont été soudaines, et rapides, car elles ont été provoquées par la rupture d’une digue. Ce sinistre, de nature anthropique, a occasionné la relocalisation d’urgence de plusieurs centaines de familles. Quant aux autres municipalités, c’est la crue printanière qui a généré des inondations fluviales, un sinistre de cause naturelle, dont l’ampleur et la durée ont dépassé les précédents évènements historiques, y compris ceux de 2017. Lors de ces inondations, les municipalités et divers partenaires gouvernementaux (CIUSSS/CISSS, MSP, SQ…) et certains organismes bénévoles en sécurité civile (Croix-Rouge Canadienne, Armée du Salut, Ambulance St-Jean, etc.), ont déployé leurs intervenants afin d’apporter leur aide et leur soutien aux municipalités et aux personnes sinistrées. Des centaines de policiers, pompiers, employés municipaux, gestionnaires, chefs d’équipe, militaires, intervenants psychosociaux, bénévoles spécialisés en recherche et sauvetage ou en soutien émotionnel ont alors travaillé sans relâche pour assurer la sécurité des personnes et des biens, mais pour aussi amortir, autant que possible, les impacts psychosociaux inévitablement causés par ce type de sinistre. Ce rapport synthèse présente le point de vue d’une centaine d’intervenants, provenant de différentes régions du Québec qui ont contribué à la gestion et la coordination des efforts pour orchestrer la réponse nécessaire lors des inondations de 2019. Ils ont été invités à documenter les stratégies mises en place à court et à moyen terme qui, selon leurs observations, ont contribué à : •Augmenter le sentiment de sécurité des sinistrés ; •Diminuer leur niveau d’anxiété et d’isolement ; et •Prévenir la détérioration de leur état de santé physique et psychologique.
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This dataset contains: 1. The output of an ensemble of simulations of a polar low that developed over the Norwegian Sea on 25 March 2019. 2. The manually-obtained tracks of the polar low. 1. Simulation output The simulations of the polar low were conducted with the convection-permitting Canadian Regional Climate Model version 6 (CRCM6/GEM4) driven by the reanalysis ERA5. The model has a grid mesh of 0.0225° and a vertical grid with 62 levels. The size of the model domain is 1004 x 1004 grid points, excluding the sponge zone, and the model top is at 2 hPa. The model was initialised every six hours from 23 March at 0000 UTC to 24 March at 1800 UTC, and the end date of the simulations was 26 March at 0600 UTC. This dataset contains the hourly output of these eight simulations. The 2D fields include several variables at screen level (temperature, dewpoint temperature, relative humidity, horizontal wind, wind gust) as well as sea level pressure,1 h accumulated precipitation, and surface sensible and latent heat fluxes. The 3D fields are geopotential height, temperature, relative humidity, horizontal wind, and the vertical velocity in pressure coordinate, and they are provided on 22 pressure levels from 1,000 to 10 hPa. 2. Polar low tracks This dataset contains the different tracks of the polar low that have been obtained using the observations, the reanalysis ERA5 and the output of the eight simulations. The data provided are the time, latitude and longitude of the track points, as well as the sea level pressure minimum. For the track obtained using observations, the dataset also includes the distance between the track point and the closest surface station (which is the one that provides the value of the sea level pressure minimum). Only the sea level pressure observations from stations within 25 km from the PL centre are included.
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Dans le contexte du réchauffement planétaire, la relation de Clausius Clapeyron (CC) est utilisée comme un indicateur de l’évolution des précipitations extrêmes. Parmi les théories proposées, nous utilisons dans notre recherche une relation exponentielle qui fait le lien entre l’évolution des centiles les plus extrêmes des précipitations et le changement de la température ΔT dans le climat actuel. Selon cette théorie, les précipitations augmentent au même rythme que la capacité de rétention d'humidité dans l’atmosphère, expliquée par la relation de CC, avec un taux de changement d'environ 7 % par degré Celsius pour des valeurs de température et de pression près de la surface. Ainsi, le présent travail vise à vérifier l’existence de liens physiquement plausibles dans la relation entre les précipitations extrêmes et la température de l’air pour la région du Bassin Versant de la Rivière des Outaouais (BVRO) sur la période 1981-2010, à l’aide des simulations du Modèle Régional Canadien du Climat (MRCC) (versions 5 et 6), développé au centre ESCER, et de deux produits de réanalyses du Centre Européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (CEPMMT) à différentes résolutions spatiales. En général, les précipitations quotidiennes suivent un taux de changement inférieur à celui de CC ; tandis que les précipitations horaires augmentent plus rapidement avec la température. Dans ce dernier cas, pour la simulation du MRCC5 à plus haute résolution spatiale, des taux de changement supérieurs à CC ont même été produits, jusqu’à 10,2 %/°C. Ce travail a également mis en évidence qu’au-delà du seuil de 20°C, la capacité de rétention d'humidité de l’atmosphère n’est pas le seul facteur déterminant pour générer des précipitations extrêmes, et que d’autres facteurs sont à considérer, comme la disponibilité de l'humidité au moment de l'événement de précipitation et la présence de mécanismes dynamiques qui favorisent les mouvements verticaux ascendants. Un comportement sous forme de crochet, qui décrit une augmentation des précipitations jusqu'à un seuil de température, est observé dans la saison estivale avec le MRCC5, mais il a disparu avec les simulations du MRCC6, ce qui pourrait être une conséquence d’avoir seulement une année de simulation disponible ou bien d’une conséquence de la très haute résolution du modèle sur les intervalles de température et sur les effets locaux. En conclusion, l'applicabilité de la relation de CC ne doit pas être généralisée quant à l’étude des précipitations extrêmes, il est également important de considérer l'échelle temporelle, la résolution du modèle utilisé et la saison de l'année. L’évolution de cette relation de CC devrait être évaluée avec des simulations à très haute résolution spatiale (version en développement au centre ESCER), et pour d’autres zones climatiques, sachant que les intervalles de températures et les effets locaux exercent un rôle majeur sur les occurrences et les intensités des fortes précipitations. Ces éléments sont essentiels à intégrer dans le contexte des changements climatiques, en raison des conséquences associées aux fortes précipitations, notamment sur l’occurrence des inondations. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Clausius-Clapeyron, évènements extrêmes, aléas météorologiques, risques d’inondation, changements climatiques
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La notoriété des rivières gaspésiennes est fondée, d’une part, sur la couleur émeraude de l’eau, de leurs eaux poissonneuses, mais également sur leurs bassins versants réactifs et toutes les conséquences que cela peut engendrer (p.ex. crues exceptionnelles, érosion, inondation, avulsion, production de bois en rivière, etc.). Suite aux crues majeures et consécutives de 2010 et 2011, les gestionnaires de la réserve faunique de Port-Daniel ont observé la présence d’un embâcle de bois majeur obstruant le chenal dans la portion aval de la rivière Port-Daniel. Cette obstruction a apporté son lot d’inquiétudes et de soucis par rapport au comportement migratoire ainsi qu’à l’abondance du Saumon de l’Atlantique (Salmo salar). C’est dans cette optique qu’une étude hydrogéomorphologique dans la rivière Port-Daniel a été commandée afin d’évaluer l’impact des embâcles de bois sur la montaison du saumon. L’objectif général a été d’analyser la dynamique du bois en rivière afin d’en évaluer son impact sur la trajectoire géomorphologique du cours d’eau et sur la migration anadrome du saumon. Le suivi historique du lit mineur a été réalisé à partir de séquences temporelles de photographies aériennes (1964, 1975, 1986 et 2001), d’orthophotographies (2004 et 2016), d’imagerie satellitaire (2010, 2013, 2018) et de drone (2019). Les modifications observées dans la géométrie planimétrique du lit mineur a permis de caractériser les processus et les ajustements morphologiques (migration latérale, avulsion, recoupement de méandre) et de quantifier l’érosion (calcul de taux de recule, surface érodée) pour chacune des époques. L’évaluation du bilan ligneux a été effectuée sur environ 15 km du corridor fluvial de la rivière Port-Daniel. Le bilan a été dressé à partir des apports (estimé à partir des surfaces érodées dans le temps et de la densité volumétrique), du bois en transition (mesuré dans le corridor fluvial à l’été 2019) ainsi qu’en accumulation (mesuré dans la zone deltaïque). L’analyse des résultats a ensuite permis de dresser un diagnostic à partir des caractéristiques hydrogéomorphologiques pour ainsi évaluer la trajectoire géomorphologique de la rivière Port-Daniel. Le bilan ligneux de la rivière Port-Daniel n’indique en aucun cas que le bois présent dans le corridor fluvial, incluant l’embâcle majeur observé à la suite des crues de 2010 et 2011, constitue une restriction à la montaison et la dévalaison du saumon. En effet, le chenal principal, autrefois obstrué par un embâcle massif, a emprunté un tracé différent possédant des caractéristiques hydrogéomorphologiques favorables à la migration anadrome de salmonidés. De plus, les analyses et les observations terrain ont démontré que la formation de ces embâcles massifs a contribué à la reconstruction de la plaine alluviale et que plusieurs des embâcles présents ont permis au chenal de se stabiliser. La présence et l’activité du Castor du Canada (Castor canadensis) ont été également observées. Toutefois, la dimension, les caractéristiques et la localisation des barrages présents dans le chenal migratoire ainsi que la littérature ne montrent pas ces structures comme des nuisances aux mouvements des salmonidés.
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En marge de la Cinquième Plateforme régionale pour la Réduction des risques de catastrophes des Amériques (PRA), le gouvernement du Canada a approché l’Institut des sciences de l’environnement(ISE) de l’Université du Québec à Montréal(UQAM) afin d’organiser un forum public. Les échanges de ce dernier devaient servir à alimenter les discussions de la PRA. Au total, 21 experts ont discuté avec une centaine de participants lors de panels organisés à l’UQAM sous les thèmes de la santé, de la sécurité civile et de l’aménagement du territoire. Plusieurs thèmes transversaux ont aussi émergé tout au long du forum. Il importe de pérenniser le rôle de la recherche et d’améliorer les capacités de formation technique et universitaire afin de former des spécialistes en mesure d’appréhender la complexité de la gestion du risque dans un contexte de changements environnementaux et climatiques. Ceci est également essentiel pour l’identification des facteurs de risque (multisources ou multidimensionnels), pour tirer des leçons apprises des événements majeurs passés et récents, et pour développer ou mettre à jour la connaissance sur les tendances en cours et à venir des aléas météorologiques, ainsi que des facteurs de vulnérabilité et d’exposition. Tous les panels ont discuté de l’importance de favoriser le décloisonnement intra/interorganisationnel pour promouvoir la transsectorialité et les retours d’expériences systématiques. Pour ce faire, il faut s’inspirer des modèles internationaux, notamment du système d’alertes hydrométéorologiques présenté par Météo-France. Celui-ci inclut une vigilance météorologique qui cible des populations et des autorités publiques, et les informe des comportements et des règles à suivre lors d’alertes plus problématiques (vigilance aux stades orange et rouge). Finalement, l’amélioration de la communication et le libre accès à l’information sont des éléments essentiels pour protéger les individus et développer une société plus résiliente.
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Les politiques québécoises de prévention des risques liés aux inondations ont été sujettes à débat ces dernières années, avec une remise en cause du modèle centralisé et uniforme à travers le Québec, pour une approche plus intégrée. Celle-ci fait notamment la promotion de mesures axées sur la vulnérabilité et d’une participation plus active des acteurs territoriaux. On en sait toutefois très peu sur les déclinaisons locales de l’approche intégrée dans le contexte québécois. Ce mémoire propose d’interroger les différentes approches locales de la prévention et de soulever les enjeux qu’elles posent du point de vue des autorités qui y participent. L’étude se penche sur le cas des territoires concernés par les inondations du lac des Deux Montagnes (Région hydrographique de l'Outaouais et de Montréal). Le cadre d’analyse met de l’avant l’approche des instruments d’action publique pour comprendre leur appropriation par les acteurs locaux et une approche pragmatique qui consiste à centrer notre regard sur les pratiques et les stratégies de réduction des risques d’inondation. La recherche s’appuie sur trois sources de données : une analyse documentaire des régimes provinciaux de régulation des risques d’inondation, un recensement des pratiques de prévention déployées par les autorités locales concernées par les inondations du lac des Deux Montagnes et une série de 15 entretiens réalisés avec les personnes travaillant au sein de ces différentes autorités. Le cas illustre la difficulté et le faible engagement de prévenir les risques autrement que par l’approche de réduction de l’exposition aux risques imposée par la Politique de protection des rives, du littoral et des plaines inondables (PPRLPI). Toutefois, après les inondations de 2017 et de 2019, des approches alternatives propres aux contextes territoriaux ont été envisagées par différentes organisations. Celles-ci devraient davantage être documentées et mises en débat afin d’envisager un régime provincial de la gestion des risques plus flexible et ouvert à leur coexistence. <br /><br /> Uniformed and centralized model of Quebec's flood prevention policies have been recently debated. Integrated approach to flood risk prevention is now put forward, which focus more on vulnerability and foster an active participation of local authorities. Local declinations of the approach are relatively unknown in Quebec. This study presents different local approaches to flood risk prevention and raise issues they pose from the perspective of local authorities involved. It is based on the authority’s concerns by Lac des Deux Montagnes flooding (Outaouais and Montreal hydrographic region). Combining a political sociology approach to policy instruments and a pragmatic approach, we focus on risk regulation regimes, practices and risk reduction strategies. Three sources of data were used: an analysis of flood risk regulation regimes, an inventory of prevention practices deployed by local authorities and 15 interviews conducted with professionals among these authorities. Results show the difficulty and low commitment to implement local distinct approaches apart from prohibiting and discouraging exposure to flood risk enforced by the Protection Policy for Lakeshores, Riverbanks, Littoral Zones and Floodplains. However, after the floods of 2017 and 2019, alternative strategies specific to different territorial contexts were considered. These should be better documented and debated in order to consider a more flexible and coexistence provincial policy.
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La résilience, cette capacité d’une ville ou d’un environnement à maintenir sa structure, à s’organiser, apprendre et s’adapter aux chocs et stress, participe au mouvement de responsabilisation accrue du citoyen dans la protection contre les risques naturels. Si les inondations sont un phénomène récurrent à Montréal depuis la création même de la ville, les citoyens n’y sont encore que peu préparés comme le démontre l’ampleur des dommages causés par les inondations du printemps de 2017. Depuis le début du 21e siècle, les agences internationales et les États cherchent à sensibiliser le citoyen afin de susciter une action de sa part. On suppose alors que le citoyen informé aura ainsi une perception accrue des risques, conduisant au comportement de protection. Ce lien entre information, perception et comportement n’est pourtant pas évident. En réalité, la littérature montre que le comportement dépend d’une multiplicité de facteurs tels que l’expérience, la fréquence du risque ainsi qu’une évaluation par la personne de l’efficacité des mesures de protection, de leur coût face à une évaluation de la probabilité de la menace. Le mémoire vise à répondre à la question de recherche suivante : comment inciter les individus à adopter des mesures de protection contre les inondations à Montréal ? Une enquête auprès de 237 citoyens de quatre secteurs de l’agglomération touchés par les inondations printanières de 2017 met en lumière un ensemble d’obstacles à l’adoption des mesures de protection contre les inondations aujourd’hui analysés grâce au Protective Action Decision Model de Lindell et Perry (2012). Ainsi, dans le cas de Montréal, le manque d’action relève à la fois d’un manque d’information et de connaissances sur les origines du risque et les mesures de prévention, de la perception d’inefficacité des mesures comme la trousse 72 heures, d’une perception d’incapacité à mettre en place soi-même les mesures de prévention, et d’un coût important en ressources de ces dernières. Le dernier élément est l’incertitude de ce type de risque et l’incapacité à prévoir avec précision le prochain événement de crue, qui, combiné à un sentiment de responsabilité élevé des autorités à assurer la protection, implique un manque d’urgence à agir. Face à ces constats et après une étude du cas de la Nouvelle Orléans aux États-Unis, une réflexion est proposée sur les moyens à mettre en place pour inciter les citoyens à adopter ces mesures, comprenant sensibilisation mais aussi des moyens coercitifs et incitatifs.
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L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) soutient que les changements climatiques représentent la plus grande menace pour la santé dans le monde au 21e siècle. Ceux-ci influencent négativement plusieurs déterminants sociaux et environnementaux de la santé comme l’accessibilité à la nourriture et la qualité de cette dernière, l’eau et l’air. Blessures, impacts psychosociaux, aggravation de maladies respiratoires, malnutrition, maladies infectieuses, décès : les conséquences sanitaires sont susceptibles d’affecter les populations sur tous les continents. Le Canada se réchauffe deux fois plus rapidement que la moyenne mondiale en raison de sa proximité au pôle Arctique, où le réchauffement est accéléré comparativement à l’équateur (Bush et Lemmen, 2019). Ainsi, le Québec n’est certainement pas à l’abri des changements climatiques. Dans le Sud de la province, les températures moyennes observées ont augmenté de plus d’un degré depuis 1970 et des répercussions se font déjà sentir dans notre environnement. Ce réchauffement, accompagné d’une plus grande variabilité du climat (augmentation du risque d’orages, de tempêtes et d’extrêmes hydrométéorologiques en général), représente un défi grandissant pour les professionnel.le.s de la santé. Dans la région de l’Estrie, les professionnel.le.s de santé publique ont effectué une analyse qui leur ont permis d’identifier quatre principaux problèmes environnementaux associés aux changements climatiques, soit : les vagues de chaleur; les inondations; les tiques à pattes noires; le pollen de l’herbe à poux. Ces problèmes ont des impacts importants sur la santé, c’est-à-dire potentiellement graves ou qui touchent un grand nombre de personnes. Le stress et les pertes (humaines et matérielles) engendrées par ces différents problèmes environnementaux peuvent aussi représenter une source majeure de problèmes psychologiques significatifs pouvant persister dans le temps. De plus, ces impacts sont variables selon les différents contextes sociaux des individus et des communautés, générant des inégalités sociales de santé.