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Plus aucune communauté n’est à l’abri des catastrophes naturelles et technologiques et de plus en plus les intervenants du domaine du social sont appelés à intervenir lors de ces situations. Malheureusement, plusieurs d’entre eux interviennent pendant et après une catastrophe sans avoir reçu une formation de base sur l’intervention en situation de crise macrosociale. Pourtant, ce type d’intervention exige des habiletés de base qui doivent s’acquérir à la fois dans les maisons d’enseignement et lors de formations continues. De plus, en cas de désastre naturels ou technologiques, certains groupes d’individus, dont les personnes âgées, sont plus vulnérables que d’autres parce qu’elles n’ont pas facilement accès aux ressources de la communauté. Par exemple, plusieurs personnes âgées, surtout celles présentant des incapacités physiques ou cognitives et celles à faible revenu n’ont, en général, pas de voitures à leur disponibilité, ce qui peut nuire à leur évacuation lors d’inondations, de tremblements de terre ou d’ouragans. De plus, plusieurs aînés habitent dans de vieux logements moins bien construits pour faire face à des chocs de toutes sortes. Les personnes âgées et particulièrement celles présentant des incapacités physiques ou cognitives, celles à faibles revenus ou sans réseau de soutien social font parties des groupes à risque de subir des blessures, de mourir ou de développer des problèmes de santé post-désastre. Le décès d’un nombre important de personnes âgées pendant l’ouragan Katrina et la vague de chaleur de l’été 2003 en Europe, a malheureusement démontré que plusieurs communautés sont très mal préparées à protéger et secourir, en cas de catastrophe, les aînés et plus particulièrement les personnes âgées vulnérables. De plus, plusieurs études ont fait ressortir qu’à la suite d’un désastre, les personnes âgées reçoivent proportionnellement moins d’aide que les personnes plus jeunes (Fernandez et al 2002), soit parce qu’elles ne sont pas priorisées par les autorités locales ou parce qu’elles-mêmes hésitent à informer leurs proches et les organismes publics ou communautaires de leurs besoins de soutien. Tout individu, quel que soit son âge a un important besoin de soutien social pendant et après un désastre afin d’atténuer les effets du stress et surmonter les obstacles qui se présenteront. On pense par exemple à l’interruption des services essentiels comme l’eau potable ou l’électricité, la lourdeur démocratique, l’endettement, les négociations avec des entrepreneurs quelque peu malhonnêtes, etc. À ce sujet, plusieurs chercheurs considèrent les désastres comme une suite d’événements stressants pouvant occasionner de nombreuses difficultés aux individus (Murphy, 1986). Cette communication permettra de présenter les résultats de nos études effectuées sur les conséquences des désastres sur la santé physique et psychologique des aînés ainsi que sur divers aspects de leur vie (vie personnelle, conjugale, familiale et sociale). En explicitant les sentiments et les difficultés que ces personnes éprouvent lors de catastrophes, les intervenants du domaine du social seront alors mieux outiller pour intervenir auprès de ce groupe cible. Cette communication a donc pour but de présenter les principaux faits saillants et les recommandations de la recension des écrits scientifiques que nous avons dernièrement complété et des faits saillants des diverses études que nous avons réalisées jusqu’à maintenant auprès des personnes âgées à la suite de deux types de désastres : inondation et tempête de verglas. Cette communication a pour but de sensibiliser les participants à l’importance de tenir compte, pour les intervenants du social, des spécificités des aînés lors de l’application des mesures d’urgence et lors de la période de rétablissement des communautés.
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Au printemps 2017 et 2019, plus 300 municipalités du Québec ont été confrontées à de graves inondations qui ont provoqué d’importants dommages aux propriétés, aux biens personnels de milliers de citoyens et à plusieurs infrastructures municipales. Dans le contexte des inondations de 2019, il faut toutefois souligner l’importante différence entre celles vécues par la municipalité de Sainte-Marthe-sur-le-Lac et celles survenues dans les autres municipalités du Québec. À Sainte-Marthe-sur-le-Lac, les inondations ont été soudaines, et rapides, car elles ont été provoquées par la rupture d’une digue. Ce sinistre, de nature anthropique, a occasionné la relocalisation d’urgence de plusieurs centaines de familles. Quant aux autres municipalités, c’est la crue printanière qui a généré des inondations fluviales, un sinistre de cause naturelle, dont l’ampleur et la durée ont dépassé les précédents évènements historiques, y compris ceux de 2017. Lors de ces inondations, les municipalités et divers partenaires gouvernementaux (CIUSSS/CISSS, MSP, SQ…) et certains organismes bénévoles en sécurité civile (Croix-Rouge Canadienne, Armée du Salut, Ambulance St-Jean, etc.), ont déployé leurs intervenants afin d’apporter leur aide et leur soutien aux municipalités et aux personnes sinistrées. Des centaines de policiers, pompiers, employés municipaux, gestionnaires, chefs d’équipe, militaires, intervenants psychosociaux, bénévoles spécialisés en recherche et sauvetage ou en soutien émotionnel ont alors travaillé sans relâche pour assurer la sécurité des personnes et des biens, mais pour aussi amortir, autant que possible, les impacts psychosociaux inévitablement causés par ce type de sinistre. Ce rapport synthèse présente le point de vue d’une centaine d’intervenants, provenant de différentes régions du Québec qui ont contribué à la gestion et la coordination des efforts pour orchestrer la réponse nécessaire lors des inondations de 2019. Ils ont été invités à documenter les stratégies mises en place à court et à moyen terme qui, selon leurs observations, ont contribué à : •Augmenter le sentiment de sécurité des sinistrés ; •Diminuer leur niveau d’anxiété et d’isolement ; et •Prévenir la détérioration de leur état de santé physique et psychologique.
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En 2017 et en 2019, le Québec a vécu des inondations ayant provoqué d’importants dommages dans plus de 300 municipalités. Ces inondations ont mobilisé un grand nombre d’intervenantes et d’intervenants sociaux et municipaux afin d’assurer la sécurité et le bien-être des personnes sinistrées. Cet article présente le point de vue de ces personnes en lien avec les interventions psychosociales mises en place s’étant avérées efficaces pour atténuer ou prévenir l’apparition de problèmes de santé chez les individus sinistrés, ainsi que les facteurs organisationnels qui ont favorisé leur bon déroulement. Plusieurs types d’intervention psychosociale semblent avoir le potentiel de prévenir la détérioration de l’état de santé et le fonctionnement social des personnes sinistrées, dont l’adoption de l’approche « reaching out » et la mise en place d’équipes dédiées au rétablissement. , The floods that hit the province of Quebec in 2017 and 2019 resulted in significant damage to over 300 municipalities. Many social and municipal stakeholders were mobilized to ensure the safety and well-being of those affected by these floods. This article presents their point of view regarding the psychosocial interventions implemented. Interventions such as these have proven successful in mitigating or preventing health problems among disaster victims, as well as facilitating smooth operations. Psychosocial interventions, such as the “Reaching Out” approach and the creation of dedicated recovery teams, appear to be effective in preventing deterioration in the health status and social functioning of disaster victims.
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Introduction:In July 2013, a train carrying 72 cars of crude oil derailed in the town of Lac-Mégantic (Eastern Townships, Quebec, Canada). This disaster provoked a major conflagration, explosions, 47 deaths, the destruction of 44 buildings, the evacuation of one-third of the local population, and an unparalleled oil spill. Notwithstanding the environmental impact, many citizens of this town and in surrounding areas have suffered and continue to suffer substantial losses as a direct consequence of this catastrophe.Problem:To tailor public health interventions and to meet the psychosocial needs of the community, the Public Health Department of Eastern Townships has undertaken repeated surveys to monitor health and well-being over time. This study focuses on negative psychosocial outcomes one and two years after the tragedy.Methods:Two cross-sectional surveys (2014 and 2015) were conducted among large random samples of adults in Lac-Mégantic and surrounding areas (2014: n = 811; 2015: n = 800), and elsewhere in the region (2014: n = 7,926; 2015: n = 800). A wide range of psychosocial outcomes was assessed (ie, daily stress, main source of stress, sense of insecurity, psychological distress, excessive drinking, anxiety or mood disorders, psychosocial services use, anxiolytic drug use, gambling habits, and posttraumatic stress symptoms [PSS]). Exposure to the tragedy was assessed using residential location (ie, six-digit postal code) and intensity of exposure (ie, intense, moderate, or low exposure; from nine items capturing human, material, or subjective losses). Relationships between such exposures and adverse psychosocial outcomes were examined using chi-squares and t-tests. Distribution of outcomes was also examined over time.Results:One year after the disaster, an important proportion of participants reported human, material, and subjective losses (64%, 23%, and 54%, respectively), whereas 17% of people experienced intense exposure. Participants from Lac-Mégantic, particularly those intensely exposed, were much more likely to report psychological distress, depressive episode, anxiety disorders, and anxiolytic drug use, relative to less-exposed ones. In 2015, 67% of the Lac-Mégantic participants (76% of intensely exposed) reported moderate to severe PSS. Surprisingly, the use of psychosocial services in Lac-Mégantic declined by 41% from 2014 to 2015.Conclusion:The psychosocial burden in the aftermath of the Lac-Mégantic tragedy is substantial and persistent. Public health organizations responding to large-scaling disasters should monitor long-term psychosocial consequences and advocate for community-based psychosocial support in order to help citizens in their recovery process.
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Background: Although floods may have important respiratory health impacts, few studies have examined this issue. This study aims to document the long-term impacts of the spring floods of 2019 in Quebec by (1) describing the population affected by the floods; (2) assessing the impacts on the respiratory system according to levels of exposure; and (3) determining the association between stressors and respiratory health. Methods: A population health survey was carried out across the six most affected regions 8–10 months post-floods. Data were collected on self-reported otolaryngology (ENT) and respiratory symptoms, along with primary and secondary stressors. Three levels of exposure were examined: flooded, disrupted and unaffected. Results: One in ten respondents declared being flooded and 31.4% being disrupted by the floods. Flooded and disrupted participants reported significantly more ENT symptoms (adjusted odds ratio (aOR): 3.18; 95% CI: 2.45–4.14; aOR: 1.76; 95% CI: 1.45–2.14) and respiratory symptoms (aOR: 3.41; 95% CI: 2.45–4.75; aOR: 1.45; 95% CI: 1.10–1.91) than the unaffected participants. All primary stressors and certain secondary stressors assessed were significantly associated with both ENT and respiratory symptoms, but no “dose–response” gradient could be observed. Conclusion: This study highlights the long-term adverse effects of flood exposure on respiratory health.
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Les inondations causent de lourds dommages tant économiques, sociaux qu'environnementaux, en plus d'avoir des effets sur la santé physique et psychologique des sinistrés.
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En raison de la pandémie, en mars 2020, les adolescents et les adolescentes se sont retrouvés confinés à leur domicile pour un temps indéterminé. Afin de mieux comprendre leur vécu dans ce contexte particulier, notamment en ce qui concerne leurs habitudes de vie, des entrevues de groupe (n=10) ont été réalisées auprès de 57 jeunes fréquentant trois écoles secondaires du Saguenay-Lac-Saint-Jean en 2021-2022. Les résultats soulignent la pertinence de mieux comprendre leur vécu et leurs besoins en temps de crise, de même que l’importance du rôle des milieux scolaires quant à la pratique d’activité physique chez les jeunes, et ce, en vue d’améliorer la qualité du soutien qui leur est offert.
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Il est largement reconnu que les catastrophes naturelles engendrent des conséquences importantes pour les populations exposées. Les jeunes sont particulièrement vulnérables à développer des problèmes de santé mentale après un désastre, notamment des pensées suicidaires. Or, dans le contexte de la pandémie de la COVID-19, il s’avère important de documenter ce phénomène afin d’intervenir efficacement, d’autant plus que les catastrophes et les risques de pandémie tendent à augmenter. Cette revue systématique des écrits vise à identifier les facteurs associés positivement ou négativement à la présence de pensées suicidaires chez les jeunes à la suite d’une catastrophe. Au total, 24 articles scientifiques ont été retenus pour l’analyse et ont permis de dégager plusieurs facteurs associés aux pensées suicidaires, tels que la dépression, le stress post-traumatique, l’âge, l’exposition au désastre, ainsi que les traumatismes antérieurs. Des pistes concrètes découlent de la présente analyse afin d’orienter l’intervention auprès des jeunes dans ce contexte. , It is widely recognized that natural disasters have significant consequences for exposed populations. Teenagers are particularly vulnerable to develop mental health problems after a disaster, including suicidal thoughts. However, in the context of the COVID-19 pandemic, it is important to document this reality in order to prevent suicidal thoughts, especially as disasters and pandemic risks tend to increase. This systematic review of the literature aims to identify factors associated positively or negatively with the presence of suicidal thoughts in teenagers following a disaster. 24 scientific articles were selected for analysis and have allowed to identify several associated factors, such as depression, post-traumatic stress, age, exposure to disaster, and previous trauma. Concrete avenues emerge from this analysis to guide intervention with teenagers in this context.
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Introduction: Over the past years, the Outaouais region (Quebec, Canada) and their residents have had to endure no less than five natural disasters (floods, tornadoes). These disasters are likely to have a variety of consequences on the physical and mental health of adolescents, as well as on their personal, family, school and social lives. The experiences of teenagers are also likely to vary depending on whether they live in rural or urban areas. Method: Data were collected via a self-administered questionnaire in February 2022. A total of 1307 teenagers from two high schools participated in the study by completing an online survey. The questionnaire measured various aspects of the youth's mental health using validated tests, such as manifestations of post-traumatic stress, anxiety and depression, as well as the presence of suicidal thoughts and self-harm. Other aspects of the youth's experience were measured, including their level of social support, school engagement, alcohol and drug use, and coping strategies. Results: One third of young students (n=1307) were experiencing depressive symptoms and suicidal thoughts, as well as significant daily stress. More than 25% of the students had moderate or severe anxiety and thoughts of self-harm. These problems were significantly more prevalent among youths with prior exposure to a natural disaster. The study data also revealed that youths living in rural areas had a more worrying profile than those living in urban areas. Conclusion: Similar to other studies (Ran et al., 2015; Stratta et al., 2014), our research data revealed that youths living in rural areas presented a more concerning profile than those residing in urban areas. It therefore seems important, in future studies and services, to focus more specifically on these teenagers to better understand their needs and to develop adapted services more likely to meet them.
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Introduction: In July 2013, a train derailment caused the death of 47 people and destroyed the downtown area in the city of Lac-Mégantic (Quebec, Canada). This tragedy had several impacts on this small community. Method: Three years after this disaster, we used a representative population-based survey conducted among 800 adults (including 265 seniors aged 65 or above) to assess the physical and mental health of seniors. Results: Several differences were observed in seniors’ physical and mental health based on their level of exposure to the tragedy. Nearly half of seniors highly exposed to the train derailment (41.7%) believe that their health has deteriorated in the past 3 years. The majority of seniors highly exposed to the train derailment (68.7%) also show symptoms of posttraumatic stress disorders. Seniors highly or moderately exposed to the tragedy were also more likely to have found positive changes in their personal and social life as compared with nonexposed seniors. Discussion: A technological disaster such as a train derailment still had negative impacts on seniors’ physical and mental health 3 years later. Conclusion: Public health authorities must tailor prevention and promotion programs to restore health and well-being in this population.
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Les inondations de 2017 et 2019 au Québec ont affecté respectivement 293 et 240 municipalités. Ces inondations ont généré une cascade d’évènements stressants (stresseurs primaires et secondaires) qui ont eu des effets sur la santé mentale de la population et retardé le processus de rétablissement des individus. Cette période de rétablissement peut s’échelonner sur plusieurs mois voire plusieurs années. Cette étude s’inscrit dans la spécificité de la recherche mixte mise de l’avant à travers trois stratégies de recherche, réalisées de façon séquentielle : 1) sondage populationnelle réalisé auprès de 680 personnes, 2) analyse de documents produits par les organisations participant au processus de rétablissement social des sinistrés, ou sur des analyses externes portant sur ces interventions de rétablissement et 3) entrevues semi-dirigées auprès de 15 propriétaires occupants ayant complété une demande d’indemnisation à la suite des inondations de 2019 et auprès de 11 professionnels et gestionnaires participant au processus de rétablissement social. Les entrevues semi-dirigées et les questionnaires complétés par les personnes sinistrées lors des inondations de 2019 démontrent que les principales sources de stress ayant des impacts sur la santé et le bien-être des répondants sont : 1) l’absence d’avertissement et la vitesse de la montée des eaux; 2) l’obligation de se relocaliser et la peur d’être victime de pillage; 3) le manque de solidarité et d’empathie de la part de certains employés du MSP; 4) la gestion des conflits familiaux; 5) la gestion de problèmes de santé nouveaux ou préexistants; 6) la complexité des demandes d’indemnisation; 7) la lourdeur et les délais des travaux de nettoyage ou de restauration; 8) les indemnités inférieures aux coûts engendrés par l’inondation; 9) les pertes matérielles subies, particulièrement ceux d’une valeur de plus de 50 000 $; et 10) la diminution anticipée de la valeur de sa résidence. À cela s’ajoute l’insatisfaction à l’égard du programme d’indemnisation du gouvernement du Québec (PGIAF) qui fait plus que doubler la prévalence des symptômes de stress post-traumatique. Les inondations entraînent également une perte de satisfaction ou de bien-être statistiquement significative. La valeur monétaire de cette perte de jouissance peut être exprimée en équivalent salaires. En moyenne, cette diminution du bien-être équivaut à une baisse de salaire de 60 000$ pour les individus ayant vécu une première inondation et à 100 000$ pour les individus ayant vécu de multiples inondations. Ces résultats suggèrent que les coûts indirects et intangibles représentent une part importante des dommages découlant des inondations. Ce projet de recherche vise également à analyser l’application du PGIAF et son influence sur les stresseurs vécus par les sinistrés dans le contexte de la pandémie de COVID-19. La principale recommandation de cette étude repose sur une analyse de documents, un sondage populationnel et des entrevues semi-dirigées. Ainsi, s’attaquer à la réduction de principaux stresseurs nécessite 1) d’améliorer la gouvernance du risque d’inondation, 2) d’intensifier la communication et le support aux sinistrés, et 3) de revoir les mécanismes d’indemnisation existants.