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Parfois contestée, faiblement théorisée, la notion d’acceptabilité sociale tend néanmoins à s’imposer dans divers secteurs d’activité. Face à ce constat, cet article fait le pari qu’il peut être pertinent de la conserver et de l’utiliser comme « locution frontière » permettant de communiquer avec de nombreux acteurs. Mais cette concession est redoublée par une ambition de consolidation théorique de la notion, et par un souci de symétrisation de la charge d’acceptabilité d’un projet : celle-ci ne peut reposer uniquement sur un social récalcitrant à éduquer et à convaincre, elle doit également remettre en jeu le design du projet. L’article prend appui pour ce faire sur l’analyse des conflits spatialisés autour des équipements d’environnement. Il s’inscrit au croisement des approches STS et pragmatistes : ce cadre conceptuel est retenu car il permet d’étudier la composition d’un collectif (le monde social étendu à sa matérialité constitutive) sans présupposer d’asymétrie entre négociations sociales et techniques. L’épreuve d’acceptabilité porte plus précisément sur la compatibilité problématique entre deux ensembles rendus provisoirement indéterminés par le conflit : un dispositif sociotechnique d’un côté, un ou plusieurs milieux concernés de l’autre. L’article interprète cette épreuve d’acceptabilité en tant que régulation civique d’un projet technique, complétant la régulation de base dont il est normalement l’objet. Il prolonge enfin l’usage de cette notion avec une perspective opérationnelle, en proposant des pistes permettant à un éventuel tiers arbitre de piloter cette épreuve et d’en tirer démocratiquement les leçons.