Votre recherche
Résultats 4 ressources
-
Résumé: De nombreux articles publiés récemment ont laissé apparaître l’émergence d’un nouveau phénomène dans notre rapport avec la pandémie de COVID-19 : la fatigue pandémique. Ce phénomène suggère l’apparition d’une tendance générale de lassitude face aux mesures sanitaires et à l’état d’urgence devenu permanent. L’objectif de cet article est de replacer cet enjeu dans le contexte de la réalisation d’un projet de recherche portant sur les impacts psychosociaux durant la pandémie. Si relativement peu de recherches se sont intéressées à la fatigue pandémique, la réalité de ce phénomène a été mise en évidence dans le cadre d’un projet de recherche multi-annuelle effectuée durant la pandémie. En termes de méthode, notre équipe multidisciplinaire à l’Université de Sherbrooke a développé un protocole d’enquête permettant d’évaluer les effets de la pandémie de COVID-19 sur la santé mentale à travers des études transversales répétées. La dernière phase de l’enquête inclut un volet additionnel qui cherche à comprendre de quelle manière les conséquences de la pandémie peuvent s’appliquer à d’autres crises systémiques, notamment aux changements climatiques. Différentes vagues d'enquêtes nationales et internationales ont ainsi été réalisées (8 pays, taille minimale de l’échantillon 1000–1500 et échantillonnage par quota mis en oeuvre adapté à chaque pays et basé sur les données démographiques disponibles), et suivant l’évolution de la pandémie, nous avons introduit la notion de fatigue pandémique, ainsi que de fatigue climatique, afin de pouvoir mesurer l’impact de l’exposition prolongée à ces crises mondiales. Ces nouvelles données confirment nos résultats originaux : l’impact psychosocial de la pandémie est immense, en particulier en termes de fatigue pandémique, phénomène qui se retrouve à la fois au niveau comportemental et informationnel. Cette fatigue est un indicateur important à considérer afin d’améliorer notre capacité de réaction et d’adaptation à cette crise, mais également à celles futures.
-
Les inondations de 2017 et 2019 au Québec ont affecté respectivement 293 et 240 municipalités. Ces inondations ont généré une cascade d’évènements stressants (stresseurs primaires et secondaires) qui ont eu des effets sur la santé mentale de la population et retardé le processus de rétablissement des individus. Cette période de rétablissement peut s’échelonner sur plusieurs mois voire plusieurs années. Cette étude s’inscrit dans la spécificité de la recherche mixte mise de l’avant à travers trois stratégies de recherche, réalisées de façon séquentielle : 1) sondage populationnelle réalisé auprès de 680 personnes, 2) analyse de documents produits par les organisations participant au processus de rétablissement social des sinistrés, ou sur des analyses externes portant sur ces interventions de rétablissement et 3) entrevues semi-dirigées auprès de 15 propriétaires occupants ayant complété une demande d’indemnisation à la suite des inondations de 2019 et auprès de 11 professionnels et gestionnaires participant au processus de rétablissement social. Les entrevues semi-dirigées et les questionnaires complétés par les personnes sinistrées lors des inondations de 2019 démontrent que les principales sources de stress ayant des impacts sur la santé et le bien-être des répondants sont : 1) l’absence d’avertissement et la vitesse de la montée des eaux; 2) l’obligation de se relocaliser et la peur d’être victime de pillage; 3) le manque de solidarité et d’empathie de la part de certains employés du MSP; 4) la gestion des conflits familiaux; 5) la gestion de problèmes de santé nouveaux ou préexistants; 6) la complexité des demandes d’indemnisation; 7) la lourdeur et les délais des travaux de nettoyage ou de restauration; 8) les indemnités inférieures aux coûts engendrés par l’inondation; 9) les pertes matérielles subies, particulièrement ceux d’une valeur de plus de 50 000 $; et 10) la diminution anticipée de la valeur de sa résidence. À cela s’ajoute l’insatisfaction à l’égard du programme d’indemnisation du gouvernement du Québec (PGIAF) qui fait plus que doubler la prévalence des symptômes de stress post-traumatique. Les inondations entraînent également une perte de satisfaction ou de bien-être statistiquement significative. La valeur monétaire de cette perte de jouissance peut être exprimée en équivalent salaires. En moyenne, cette diminution du bien-être équivaut à une baisse de salaire de 60 000$ pour les individus ayant vécu une première inondation et à 100 000$ pour les individus ayant vécu de multiples inondations. Ces résultats suggèrent que les coûts indirects et intangibles représentent une part importante des dommages découlant des inondations. Ce projet de recherche vise également à analyser l’application du PGIAF et son influence sur les stresseurs vécus par les sinistrés dans le contexte de la pandémie de COVID-19. La principale recommandation de cette étude repose sur une analyse de documents, un sondage populationnel et des entrevues semi-dirigées. Ainsi, s’attaquer à la réduction de principaux stresseurs nécessite 1) d’améliorer la gouvernance du risque d’inondation, 2) d’intensifier la communication et le support aux sinistrés, et 3) de revoir les mécanismes d’indemnisation existants.
-
Purpose The current pandemic and ongoing climate risks highlight the limited capacity of various systems, including health and social ones, to respond to population-scale and long-term threats. Practices to reduce the impacts on the health and well-being of populations must evolve from a reactive mode to preventive, proactive and concerted actions beginning at individual and community levels. Experiences and lessons learned from the pandemic will help to better prevent and reduce the psychosocial impacts of floods, or other hydroclimatic risks, in a climate change context. Design/methodology/approach The present paper first describes the complexity and the challenges associated with climate change and systemic risks. It also presents some systemic frameworks of mental health determinants, and provides an overview of the different types of psychosocial impacts of disasters. Through various Quebec case studies and using lessons learned from past and recent flood-related events, recommendations are made on how to better integrate individual and community factors in disaster response. Findings Results highlight the fact that people who have been affected by the events are significantly more likely to have mental health problems than those not exposed to flooding. They further demonstrate the adverse and long-term effects of floods on psychological health, notably stemming from indirect stressors at the community and institutional levels. Different strategies are proposed from individual-centered to systemic approaches, in putting forward the advantages from intersectoral and multirisk researches and interventions. Originality/value The establishment of an intersectoral flood network, namely the InterSectoral Flood Network of Québec (RIISQ), is presented as an interesting avenue to foster interdisciplinary collaboration and a systemic view of flood risks. Intersectoral work is proving to be a major issue in the management of systemic risks, and should concern communities, health and mental health professionals, and the various levels of governance. As climate change is called upon to lead to more and more systemic risks, close collaboration between all the areas concerned with the management of the factors of vulnerability and exposure of populations will be necessary to respond effectively to damages and impacts (direct and indirect) linked to new meteorological and compound hazards. This means as well to better integrate the communication managers into the risk management team.
-
Purpose The current pandemic and ongoing climate risks highlight the limited capacity of various systems, including health and social ones, to respond to population-scale and long-term threats. Practices to reduce the impacts on the health and well-being of populations must evolve from a reactive mode to preventive, proactive and concerted actions beginning at individual and community levels. Experiences and lessons learned from the pandemic will help to better prevent and reduce the psychosocial impacts of floods, or other hydroclimatic risks, in a climate change context. Design/methodology/approach The present paper first describes the complexity and the challenges associated with climate change and systemic risks. It also presents some systemic frameworks of mental health determinants, and provides an overview of the different types of psychosocial impacts of disasters. Through various Quebec case studies and using lessons learned from past and recent flood-related events, recommendations are made on how to better integrate individual and community factors in disaster response. Findings Results highlight the fact that people who have been affected by the events are significantly more likely to have mental health problems than those not exposed to flooding. They further demonstrate the adverse and long-term effects of floods on psychological health, notably stemming from indirect stressors at the community and institutional levels. Different strategies are proposed from individual-centered to systemic approaches, in putting forward the advantages from intersectoral and multirisk researches and interventions. Originality/value The establishment of an intersectoral flood network, namely the InterSectoral Flood Network of Québec (RIISQ), is presented as an interesting avenue to foster interdisciplinary collaboration and a systemic view of flood risks. Intersectoral work is proving to be a major issue in the management of systemic risks, and should concern communities, health and mental health professionals, and the various levels of governance. As climate change is called upon to lead to more and more systemic risks, close collaboration between all the areas concerned with the management of the factors of vulnerability and exposure of populations will be necessary to respond effectively to damages and impacts (direct and indirect) linked to new meteorological and compound hazards. This means as well to better integrate the communication managers into the risk management team.