Votre recherche
Résultats 82 ressources
-
The World Bank Group’s Women, Business and the Law examines laws and regulations affecting women’s prospects as entrepreneurs and employees across 187 economies. Its goal is to inform policy discussions on how to remove legal restrictions on women and promote research on how to improve women’s economic inclusion. Women, Business and the Law 2019: A Decade of Reform introduces a new index measuring legal rights for women throughout their working lives in 187 economies. The index is composed of 35 data points grouped into eight indicators. The data covers a 10-year period not only to understand the current situation but to see how laws affecting women’s equality of opportunity have evolved over time. The index assesses economic rights at milestones spanning the arc of a woman’s working life: the ability to move freely; starting a job; getting paid; legal capacity within marriage; having children; running a business; managing assets; and getting a pension.
-
Over the centuries many parallels have been drawn between women and the earth, starting with the age-old (and, for some, contested) Mother Earth, or Pachamama. More recently, the destruction of the earth for natural resource extraction has been compared with and attributed to the same underlying patriarchal forces as violence against women. Correspondingly, research has shown that environmentalism is perceived as un-masculine (Brough et al. 2016) and even that men are less likely to recycle than women because they are worried people will think they’re homosexual.
-
Le Coran et la femme est la traduction du premier ouvrage d'Amina Wadud, Quran and Woman, dans lequel elle livre un travail pionnier, fondateur du féminisme islamique occidentale, qui demeure d'autant plus pertinent à l'heure du mouvement "MeToo" . Du point de vue du genre, il est probablement un des premiers commentaires du Coran réalisé par une femme dans une discipline historiquement dominée par les hommes. Sous l'angle de la méthode, il développe une approche originale en ce qu'il mobilise un appareil herméneutique en rupture avec les commentaires traditionnels qui sont de type analytique. Sur le fond, l'ouvrage ouvre la voie à une série de travaux s'intéressant à la question de la femme dans le Coran, et en particulier, dans les sociétés occidentales. Sans que ce ne soit son objectif principal, il déconstruit également un grand nombre de clichés relatifs aux femmes musulmanes dans les sociétés occidentales et démontre qu'ils ne prennent pas leur source dans le Coran.
-
Les deux romans Blues pour Élise de Léonora Miano et Americanah de Chimamanda Ngozi Adichie mettent en scène des personnages qui déjouent les représentations monolithiques et/ou stéréotypées, à la fois des femmes noires et des rôles traditionnels de genre. Pour ce faire, les écrivaines privilégient un genre hybride qui brouille les frontières entre le littéraire et la culture populaire et où se côtoient librement le roman d’amour, la partition de blues, le blog, la nouvelle et la série télévisée. Cet article se propose d’étudier comment les écrivaines critiquent les modèles dominants en matière d’identité et défient le système traditionnel de catégorisation des genres (littéraires et sexuels).
-
Dans le débat public, être décolonial est une infamie. Dans les universités, dans les partis de gauche et d'extrême gauche, les syndicats, les associations féministes, partout on traque une "pensée décoloniale" infiltrée et funeste pour le vivre-ensemble. Dans ce livre, Françoise Vergès élucide l'objet du scandale. Le féminisme décolonial révèle les impensés de la bonne conscience blanche ; il se situe du point de vue des femmes racisées : celles qui, travailleuses domestiques, nettoient le monde ; il dénonce un capitalisme foncièrement racial et patriarcal. Ces pages incisives proposent un autre récit du féminisme et posent toutes les questions qui fâchent : quelles alliances avec les femmes blanches? Quelle solidarité avec les hommes racisés? Quelles sont les premières vies menacées par le capitalisme racial? Pourquoi les néofascismes s'attaquent-ils aux femmes racisées? Ce livre est une invitation à renouer avec la puissance utopique du féminisme, c'est-à-dire avec un imaginaire à même de porter une transformation radicale de la société.
-
Cet ouvrage a été coécrit par 50 femmes, universitaires, militantes, artistes et professionnelles, vivant dans 11 pays des Suds et des Nords. Il fait suite à la recherche-action-médiation Femmes et féminismes en dialogue qui s'est déroulée de 2015 à 2018, d'abord au Québec puis en Europe, en Amérique du Sud et en Afrique. Entrelaçant les savoirs des unes et des autres, la publication offre une approche originale des articulations entre, d'une part, les perspectives d'intersectionnalité et de médiation interculturelle et d'autre part, les solidarités des femmes. L'ouvrage fait ainsi la démonstration des connexions et des alliances possibles entre des femmes de différentes générations, cultures et postures idéologiques.00Le volume se divise en deux parties. La première s'intéresse aux questions conceptuelles, épistémologiques et méthodologiques qui sous-tendent la démarche de recherche-action-médiation. On y approfondit les processus de l'interculturalité et de l'intersectionnalité tout en s'intéressant aux outils et pratiques qui les traversent : la réflexivité, l'expression artistique et le dialogue. La seconde partie commence par une réflexion sur les rapports aux féminismes dans plusieurs sociétés. Elle se poursuit par l'analyse des multiples inégalités et marginalisations vécues par les femmes, ainsi que des tensions et convergences qui concernent particulièrement certains groupes de femmes. On s'y intéresse aux femmes en situation de handicap, à celles qui vivent la migration, aux femmes autochtones et aux femmes affiliées à des groupes religieux. La question des droits des femmes ainsi que les dynamiques des mouvements sociaux qui les revendiquent permettent de saisir les défis spécifiques qu'elles rencontrent dans diverses sociétés ainsi que les pratiques médiatrices intersectionnelles et les stratégies de solidarité qui visent à les relever.
-
L’intermédialité comme théorie et comme forme permet de penser le projet et l’écriture de Léonora Miano. Elle met en lumière les phénomènes de co-construction des médias et des socialités, en particulier dans les expériences afropéennes. La littérature est dès lors investie d’un pouvoir vis-à-vis du monde. Grâce aux emprunts féconds à d’autres formes artistiques (théâtre, musique, cinéma...), l’écriture romanesque s’affiche comme médium susceptible d’oeuvrer à la création du réel. La mise en scène de la construction et des dynamiques à l’oeuvre invite cependant le lecteur à participer consciemment à ces processus.
-
Ce mémoire porte sur l'activisme black bloc au Québec entre 2001 et 2015. D'emblée, je propose d'appréhender cette forme de militantisme sous le prisme du travail militant, inscrivant ainsi mes réflexions au croisement de la sociologie des rapports sociaux de sexes et de la sociologie du militantisme. Ce mémoire prend racine autour de trois séries de questions ayant orienté ma recherche : 1) Qui sont les militantes black bloc? 2) Que sait-on sur cette forme d'activisme et les tâches qui le compose? 3) Comment se travail est-il organisé, puis distribué dans un contexte de clandestinité? Afin d'approfondir ces questionnements, à partir d'entretiens semi-directifs, j'explorerai les pratiques et discours de neuf militantes ayant participé à des contingents black blocs. En prenant comme point de départ que le militantisme black bloc est traversé par les rapports sociaux de sexe puis réactualisé autour des modes d'organisation des groupes d'affinités (Dunezat : 2006), je fais l'hypothèse que l'étude de la distribution ainsi que l'accès aux outils, armes et savoirs militants constitue une porte d'entrée féconde afin de rendre compte de l'assignation des hommes et des femmes à des tâches différenciées (Tabet : 1998). Le premier chapitre d'analyse propose un portrait sociodémographique des activistes rencontr.es, permettant de les situer sociologiquement. Le second propose une immersion dans l'univers militant black bloc et les tâches qui y sont secrétés, permettant d'entrevoir la présence de tâches dites et non-dites. Le troisième chapitre explore les modalités de division du travail militant et son imbrication avec le travail à connotation domestique. Le quatrième chapitre rend compte de la séparation et la hiérarchisation du travail militant à partir du monopole des hommes quant à la possession d'outils et de savoirs militants, soutenu par une absence de co-formation. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : black bloc, division sexuelle du travail, rapports sociaux de sexe, militantisme, outils armes et savoirs technologiques.
-
Cet article propose une étude comparée entre les derniers romans de Léonora Miano (Crépuscule du Tourment, deux tomes) et ceux de Virginie Despentes (Vernon Subutex, trois tomes), oeuvres qui se rejoignent dans le « dérangement » des normes, tant sociales que littéraires – notamment romanesques – qu’elles instaurent. La représentation de la masculinité dans ces oeuvres en est un exemple, d’autant plus qu’elle croise tour à tour la question de la classe et celle de la race. Il s’agira de montrer comment, en puisant dans les marges, tant esthétiques que culturelles, ces fictions proposent des alternatives à ces formes de conditions multiples et comment elles instituent finalement des espaces d’émancipation pour les personnages, leurs auteures et plus globalement pour les instances de réception.
-
Le 25 février 1973, j’ai été nommée Aude et assignée fille à la naissance. Le 30 novembre 2008, j’ai donné naissance à Charlie. Le 24 février 2014, j’ai compris que je n’étais pas une fille et j’ai engagé peu de temps après une transition. Le 26 février 2014, j’ai commencé un carnet, un tout petit carnet rouge et mince offert par deux amies pour mon anniversaire et destiné à Aude : « Le journal des 41 ans commence maintenant. » Il allait devenir le journal d’Adel. Mais le 25 février 2014, c’était le journal d’un reste infime de moi, d’un tout juste moi.
-
Cet article montre les tensions qui caractérisent le mensuel féminin africain Awa dirigé par Annette Mbaye d’Erneville (1964-1973), entre revue et magazine : celui-ci ne se caractérise pas seulement par la polyphonie caractéristique du dispositif médiatique, il se révèle contradictoire, voire agonistique. Étudiant les manières dont les fictions thématisent et allégorisent la femme et leur rapport à la modernité, l’article revient notamment sur la question du titre-personnage, jamais innocente dans un périodique, notamment à travers des comparaisons avec d’autres magazines féminins comme Marie Claire et Elle, discrètement mais régulièrement convoqués dans le magazine, ou Amina lancé en 1973 par Michel de Breteuil. La capacité transfictionnelle du magazine à s’incarner dans un personnage emblématique, Awa, régulièrement mobilisé et invoqué dans les pages du journal et en même temps la diversité des représentations ainsi figurées par les couvertures, les articles, le dessin, les photographies, les rubriques (« les cauris de Mam’Awa »), le courrier des lecteurs et même par les fictions montrent la difficulté de l’équation du féminin.
-
A partir de son expérience dans le mouvement altermondialiste, Starhawk, féministe et sorcière, aborde dans cet ouvrage des questions cruciales qui sont toujours celles des mouvements sociaux aujourd'hui. Elle y examine tour à tour la relation à la nature et aux lieux, l'organisation d'une démocratie directe, les problèmes posés pour construire un mouvement plus diversifié, la question de l'appropriation culturelle, l'importance de repenser la non-violence, le lien entre la spiritualité et l'action... Il s'agit, comme le souligne la philosophe belge Isabelle Stengers, de "participer au travail de connexion, non seulement entre celles et ceux qui résistent et luttent aujourd'hui, mais aussi entre le passé et le présent. Car, s'il n'est pas nourri par l'expérience du passé, le présent s'étiole comme une plante que le sol ne nourrit pas. [....] Starhawk nous demande d'accepter de penser avec l'image du Titanic : nous y sommes, en route vers la collision, et s'il doit y avoir une chance d'avenir, c'est nous, maintenant, qui devons entre-accepter nos divergences et agir ensemble".
-
Le bruit des vagues, premier volet de ce mémoire, est un recueil de trois nouvelles qu'une même question relie : est-il possible de trouver une consolation alors que tout semble perdu? Trois personnages y prennent successivement la parole, pour mettre en mot une expérience de la perte qui est déjà entamée (in media res), afin de rendre compte d'eux-mêmes, de réunir les fragments épars de leur vie, jusqu'à ce que se dégage, par l'entremise des autres, une perspective différente sur le réel et la possibilité d'être consolés. Ce qui est perdu touche autant au corps qu'à la relation à l'autre (maladie, couple, liberté de mouvement) et montre l'unicité du vécu de chacun à travers un dilemme profond entre autonomie et dépendance. Si les nouvelles du recueil ont ceci de commun qu'elles traitent d'une même thématique (la perte) et problématisent une même question (le désir de consolation), elles le font surtout en étant un laboratoire du je, duquel émergent des voix différentes, des voix de femmes surtout. L'effet amplificateur de la crise plonge les personnages dans un état de grande vulnérabilité qui les isole et les accable. Je cherche les traces qu'ils ont laissées derrière eux, j'essaie de raconter leur singularité pour comprendre qui ils sont. Le récit, tout comme la consolation, ne se construit qu'après coup. Ainsi, récit, care et consolation sont intimement liés dans mes nouvelles. Ils deviennent ensuite les grands axes réflexifs du second volet de ce mémoire, intitulé Des voix qui consolent. J'envisage la consolation comme une déprise de soi qui permet de surmonter la perte sans pour autant l'effacer. D'abord, je mets de l'avant la portée des réflexions d'Adriana Caravero sur l'idée du soi narrable. C'est à travers le récit, en s'exposant et en se racontant, que le soi réalise son unicité (uniqueness), celle qui, tout en le liant aux autres, l'en distingue radicalement. Se pose alors la question du qui, qui a préséance dans le récit sur le quoi. Ensuite, je considère le mouvement qu'opère la consolation comme un élan vers l'altérité, parce qu'elle ne peut avoir lieu que sur la scène d'une exposition de soi, où le je rend compte de lui-même à un tu qui l'interpelle et à qui il répond (Butler). Cette expérience du face-à-face (Levinas) repose sur la conscience d'une vulnérabilité en partage. Cette précarité est au cœur de l'éthique féministe du care de Carol Gilligan qui place le souci de l'autre et l'attention au particulier au centre des délibérations morales en insistant sur l'interdépendance humaine, l'ordinaire, le concret et une pensée contextuelle, voire narrative. Enfin, avec les travaux de Michaël Foessel, je pense la consolation comme un exercice de mise en récit. Il ne s'agit ni de guérir ni de réparer, mais plutôt de requalifier la perte afin de la rendre dépassable par de nouvelles représentations et de la déplacer par rapport à l'expérience. Contrairement à la philosophie, qui cherche à produire des définitions universelles, le récit se situe d'emblée dans une posture caring que je rapproche du désir de consolation, en ce qu'il révèle et valorise l'unicité fragile d'un soi toujours enchevêtré dans ses relations aux autres. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : consolation, care, caring, narration, récit, éthique, silence, écoute, voix, connexion, séparation, autrui, vie, écriture, création littéraire.
-
Les mécanismes qui sous-tendent l'identification ou non d'une situation en tant que violence sexuelle influencent la façon de comprendre et de qualifier l'événement subi. Alors que des chercheur.es ont estimé la prévalence de la violence sexuelle malgré sa sous-déclaration, peu ont exploré le témoignage des personnes victimes, qu'elles nomment la situation comme relevant de la violence sexuelle ou non. En s'appuyant sur 24 7 récits qualitatifs, cette recherche propose une analyse des repères mobilisés par les étudiantes universitaires de premier cycle pour décrire la situation vécue, selon la perception de son caractère inacceptable ou non. Les objectifs sont 1) de décrire les repères interpellés dans la description des situations de violence sexuelle en milieu universitaire subies par les étudiantes universitaires de 1er cycle et 2) d'explorer de quelle façon les discours associés aux mythes et au script.liés aux violences sexuelles peuvent moduler la façon de qualifier les situations de violence sexuelle en milieu universitaire subies par ces étudiantes. Cette recherche adopte un cadre d'analyse féministe de la violence sexuelle basée sur les travaux de Romito (2006) et Harned (2005). Les résultats se déclinent en trois grandes catégories : des repères incitent l'identification du caractère inacceptable de la situation vécue, des caractéristiques de l'événement relèguent au second plan le caractère inacceptable de la situation vécue et une ambivalence peut s'immiscer dans la façon de qualifier l'événement subi. D'abord, la majorité des récits font état du caractère inacceptable de la situation, en se basant sur différents repères tels que l'absence de consentement sexuel, la répétition de comportements sexuels non-désirés ou les répercussions vécues à la suite de la violence sexuelle (n = 162). Ensuite, des récits (n = 79) dévoilent des qualifications qui freinent l'identification du caractère inacceptable de la situation, que ce soit par des termes reflétant une minimisation ou une banalisation des comportements subis ou par une tolérance à l'égard de ce type de situation. Enfin, la troisième catégorie met en lumière une ambivalence dans la façon de qualifier la situation de violence sexuelle subie (n = 6). Ces résultats peuvent inspirer la mise en place de stratégies. de prévention et d'intervention auprès de la population étudiante universitaire. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Violence sexuelle; étudiantes; consentement sexuel; femmes; qualifications; université
-
La petite histoire du travail invisible Voici notre vidéo sur les luttes féministes pour la reconnaissance du travail invisible! Elle est inaugurée en cette Journée nationale des centres de femmes du Québec #JNCF2019. Allez dans un centre près de vous pour continuer la lutte avec nous!Avec la participation L'R des centres de femmes du
-
Ce mémoire s'intéresse aux usages sociosexués des corps dans le cadre du Grand Prix de Formule 1 du Canada. Il se penche sur la manière dont les corps sont utilisés dans le travail et par le fait même sexués, par le biais des outils, des tâches et des espaces auxquels ils sont assignés. À la suite de Tabet (1998) et Guillaumin (2016), il s'agit de cerner les modalités du rapport d'appropriation propres au Grand Prix, qui produit les corps des femmes comme objets-outils au service des hommes. Ce mémoire questionne la pertinence d'une analyse des usages sociaux des corps lors du Grand Prix de Formule 1 du Canada pour mieux saisir la dynamique d'appropriation physique spécifique au rapport social de sexe. Que peut apporter une telle analyse à notre compréhension du rapport entre corps et travail? Afin de répondre à cette question., plusieurs matériaux de recherche seront analysés:- scènes d'observation, images, questionnaires, offres d'emploi. Le premier chapitre présente la problématique qui s'est élaborée dans un premier temps sur le constat d'une sexualisation des corps féminins dans le cadre du Grand Prix. Ce constat a par la suite donné lieu à des questionnements sur les conditions préalables de cette sexualisation, ce qui m'a porté à chercher du côté de la littérature sur les usages sociaux du corps et plus particulièrement sur les moyens par lesquels les corps sont sexués. Un détour par la sociologie féministe montre-à voir comment les corps sont construits corps sexués par le biais du marquage corporel, des pratiques physiques et sportives, du travail. Ce mémoire s'appuie entre autres sur les analyses développées par Tabet (1998) et Guillaumin (2016) qui rendent compte de la fonction de sexuation des outils de travail. L'hypothèse d'un contrôle exercé par la classe des hommes sur les armes et les outils oriente la recherche. Le deuxième chapitre présente les modalités sexuées de la mise au travail des corps dans le cadre du Grand Prix. Suivant une démarche réflexive qui part de la répartition des outils pour montrer à voir la division sexuelle du travail, je montre comment les corps sont mis au travail par les outils qu'ils manipulent (ou non), comment ils se différencient sexuellement par leur mise au travail et comment certains corps sont instrumentalisés, sexualisés. Le troisième chapitre présente les moyens par lesquels la classe des hommes maintient son contrôle sur les outils et les armes dans le cadre du Grand Prix. La construction sexuée des corps apparaît dans un premier temps comme l'une des conditions au monopole masculin des armes et des outils en ce qu'elle produit en apparence des corps plus qualifiés que d'autres pour en faire usage. L'exclusion des femmes du Grand Prix, le contrôle exercé par les hommes sur cet espace social, apparaît dans un deuxième temps comme un moyen de préserver un entre-soi masculin, favorisant la construction de corps masculins socialement reconnus, virils. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : usages sociosexués, division sexuelle du travail, sexuation, sexualisation, rapports sociaux de sexe, corps
-
L'année dernière, la Belkin Art Gallery a eu le plaisir d'acquérir The Time It Takes (2017), l'œuvre d'art pour adultes de Skeena Reece, pour notre collection permanente. À cette époque, Reece a déclaré qu'elle avait toujours voulu travailler avec le berceau pour créer une série de photographies qui documenteraient son emballage de personnes spécifiques dans le sac de mousse. Comme le décrit Reece, "Le sac est un endroit pour se reposer un instant, évoquant un sentiment de nostalgie, pas un sentiment de perte. Être enveloppé donne un sentiment d'apaisement qui suscite de l'espoir pour l'avenir et est un moyen de tenir les gens debout. L'œuvre a commencé comme une performance pour The Fraud That Goes Under the Name of Love, une exposition de groupe à la SFU Audain Gallery de Vancouver en 2016. Elle a ensuite été présentée au Musée d'art contemporain de Montréal pour l'exposition de groupe Piriti: Scène contemporaine autochtone en 2017. La pièce a évolué en une installation pour Oboro, Montréal (2017) et Plug In ICA, Winnipeg (2018) respectivement.
-
« Je ne suis pas un homme je ne suis pas une femme je ne suis pas hétérosexuel je ne suis pas homosexuel je ne suis pas bisexuel. Je suis un dissident du système genre-genre. Je suis la multiplicité du cosmos enfermée dans un régime politique et épistémologique binaire, et je crie devant vous. Je suis un uraniste confiné dans les limites du capitalisme technoscientifique." Paul B. Preciado écrit entre les possibles - et faisant ce qu'il déploie un autre possible. Il fait la politique avec un enthousiasme contagieux, sans aucune hostilité. Ce livre est l'histoire de ses transitions. Cette histoire n'est pas celle du passage d'un point à un autre, mais de l'errance et de l'entre-deux comme lieu de vie. Une transformation constante, sans identité fixe, sans activité fixe, ni adresse, ni pays : les transitions sont sa maison. Et cette maison, vous lecteur, si vous y entrez, vous ne voudrez plus jamais la quitter tout à fait, jamais oublier sa langue intermédiaire, sa langue carrefour, sa langue en transition." Virginie Despentes »
-
Cette thèse interroge le rôle stratégique de l'usage du vêtement dans les mises en scène d'artistes féministes dans les années 2000. Elle aborde le vêtement comme l'élément central par lequel le potentiel transgressif des images du corps dans la pratique artistique contemporaine peut être étudié. Son objectif est de montrer que le vêtement est un espace de déconstruction des rôles binaires genrés qui s'impose comme un véritable outil visuel venant créer des solidarités critiques entre les différentes pratiques artistiques. Pour ce faire, ce travail propose tout d'abord quelques éclaircissements terminologiques relatifs à l'emploi du mot « vêtement », ainsi qu'une définition opératoire selon trois axes, que sont le genre, l'identité et la culture. De plus, en adoptant l'approche interdisciplinaire des fashion studies ainsi qu'une perspective féministe assumée, le vêtement est ici abordé dans sa complexité, car il s'inscrit comme un objet approprié pour analyser les autoreprésentations. C'est au sein de l'étude des séries de cartes postales Sans titre (Flamencas) de Pilar Albarracin, de la performance Les bonbons du collectif d'artistes Les Fermières Obsédées et de l'installation vidéo Trans- de Tejal Shah, que se déploient ses potentialités théoriques. L'analyse du vêtement y interroge la manière dont ces artistes font un usage indiscipliné des parures pour dénoncer les pouvoirs hiérarchiques par l'usurpation du conformisme vestimentaire. Elles utilisent le vêtement pour inciter les sociétés à se questionner sur leur degré d'ouverture à l'expression de genre en altérant les conventions traditionnelles liées à l'apparence par l'usage non hégémonique du vêtement et des parures. Ainsi, chez Pilar Albarracin, la robe flamenca devient un indice visuel permettant à l'artiste de valoriser la figure marginalisée de la gitane. De son côté, l'analyse des sous-vêtements, des chaussures à talons ainsi que des collants déchirés portés par Les Fermières Obsédées montre que le collectif rompt avec les conventions imposées tout en révélant certaines analogies avec le style contestataire des pratiques subculturelles punks. L'étude des parures dans l'installation vidéo Trans- de Tejal Shah interroge les représentations hégémoniques des masculinités et des féminités pour montrer comment l'œuvre peut parvenir à les désidentifier de façon simultanée. Mises en commun dans cette thèse, les trois analyses d'œuvres créent un dialogue visuel critique entre les différentes stratégies de Pilar Albarracin, des Fermières Obsédées et de Tejal Shah, tout en soulignant l'importance d'une approche féministe du vêtement pour les aborder. L'étude du vêtement ainsi menée met l'accent autant sur la production plurielle des représentations de soi que sur le désir des artistes de contrer les discriminations liées à l'apparence. Le regard transversal qu'elle pose et propose révèle l'émergence, dans les œuvres étudiées, d'un style commun, qui est engagé, en plus d'être alternatif et féministe. Par son esprit indiscipliné, ce style vestimentaire n'est pas une caractéristique distinctive qui serait à la source de discriminations et d'inégalités. Il laisse plutôt place à la libre expression d'autoreprésentations plus mouvantes et personnalisées. Il pousse ainsi les sociétés à interroger leur rigidité face à la diversité de genre en s'affirmant comme un puissant outil créatif de soi. De manière générale, ce travail cherche à proposer une lecture originale des images en activant les stratégies vestimentaires de piratage visuel semées par les artistes. Tout en amenant un regard singulier pour aborder la complexité des comportements humains, cette thèse entend ainsi contribuer au développement des études féministes dans l'histoire de l'art contemporain à partir des dialogues interdisciplinaires que propose l'analyse du vêtement. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : vêtement, style, rôles, expression de genre, anticonformisme, artistes féministes, Pilar Albarracin, Les Fermières Obsédées, Tejal Shah.