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Christine Bard, professeure d’histoire contemporaine à l’Université d’Angers. Conférence présentée dans le cadre du colloque « Regards croisés sur les antiféminismes » le 30 avril 2019 à l’Université du Québec à Montréal par le RéQEF et l’IREF.
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« Proudhon : un anarchiste misogyne et antiféministe », avec Francis Dupuis-Déri, Université du Québec à Montréal, membre de l’IREF et du RéQEF. Conférence présentée dans le cadre du colloque « Regards croisés sur les antiféminismes » le 30 avril 2019 à l’Université du Québec à Montréal par le RéQEF et l’IREF.
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Image : tableau de Joseph Amedokpo, peintre togolais. Une version en anglais de ce texte a été publiée dans le numéro 20 de la revue The Funambulist, paru en Novembre 2018, sous le titre Present and Future of Afro activism in France. L’objectif était de dresser un portrait des mobilisations afros, en particulier celles qui ont été médiatiquement relayées, dans le contexte français. J’ai écrit cela à destination d’un lectorat étranger qui comme souvent risque d’avoir une approche très états-unienne de ce qu’est la « question noire ». C’était alors l’occasion de présenter, sans évidemment prétendre à l’exhausitivité, ce qui se passe en France côté afro, dans un article court pour cette revue qui aborde de façon plus générale les questions relatives au colonialisme et aux luttes contre lui.
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Le présent mémoire s'intéresse aux liens entre le genre et la voix dans le récit Boys, boys, boys de Joy Sorman. L'objectif est d'analyser le déplacement qu'effectue la protagoniste du genre féminin au genre viril et les répercussions de ce changement sur la voix narrative. Alors que le genre a souvent été pensé en relation avec le corps sexué, il est davantage lié à la parole, dans ce récit, d'où son originalité : il défait la correspondance entre sexe et genre sans passer par la modification du corps (déguisements, travestissements et opérations chirurgicales n'y sont pas mis en scène). Il s'agit donc de voir comment l'usage que fait la narratrice de la parole en général, et du discours viril en particulier, participe à la fois d'un rejet de la féminité socialement imposée, de la recherche d'une nouvelle identité de genre et d'une tentative de questionner la binarité masculin/féminin. Notre travail s'appuie principalement sur une approche féministe et narratologique du texte littéraire en plus de recourir aux théories de l'agentivité et de la masculinité. Dans un premier chapitre, nous convoquons des théoriciens de ces quatre sous-champs différents afin de rendre compte des concepts et des pratiques qui s'entrecroisent dans le récit. Fortes de cette base théorique, nous étudions, dans le deuxième chapitre, l'articulation du genre et de la voix dans le récit Boys, boys, boys. Nous démontrons que le genre se manifeste à la fois comme un discours autoritaire qui hiérarchise les individus entre eux et comme un choix émancipateur à la base d'une parole autonome. Enfin, le troisième chapitre porte sur le discours viril tenu par les garçons et par la protagoniste. En nous basant sur la définition de la virilité donnée dans le récit, nous constatons que le discours viril fait l'objet d'un paradoxe : prononcé par les garçons, il est basé sur l'idée de la dénégation du féminin alors qu'il est associé à l'idée d'apprentissage lorsqu'il est employé par la protagoniste. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Bakhtine, Boys, boys, boys, discours, féminité, genre, Joy Sorman, Judith Butler, narratologie, virilité.
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La compétition entre filles est un lieu commun de la production culturelle destinée aux adolescent-e-s. Ce mémoire cherche à interroger en quoi elle est exacerbée dans le corpus littéraire des dystopies qui leur sont destinées. Le roman à l'étude, Only Ever Yours (Louise O'Neill, 2014), opère par extrapolation satirique, ce qui lui permet de critiquer plutôt que de mettre en scène et de reconduire sans le problématiser le trope de la compétition. Cette subversion est, entre autres, rendue possible par la reprise et le détournement de structures narratives familières (school story, roman d'amour). La démonstration, autour d'une thématique et d'un corpus spécifiques, se veut également l'exemple d'une analyse rigoureuse du corpus pour adolescent-e-s dont on dévalue trop souvent d'emblée la qualité. Suite à un premier chapitre de synthèse sur les écrits théoriques portant sur la littérature dystopique pour adolescent-e-s, l'analyse féministe de l'œuvre comporte deux volets. Il est d'abord question de l'oppression subie par les personnages féminins, qui est analysée par le biais des écrits de Gayle Rubin et d'Adrienne Rich. Ensuite, il s'agit d'observer en quoi les personnages d'O'Neill témoignent d'une résistance, ce qui est relevé grâce aux travaux de Sara K. Day, Martine Delvaux et bell hooks. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Compétition, Dystopie, Féminisme, Littérature pour adolescent-e-s
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L’oeuvre romanesque de Léonora Miano est profondément marquée par le recours à l’intermédialité. Celle-ci se met en place notamment grâce à des références constantes à une culture musicale qui dépasse l’axe France-Afrique structurant les identités afropéennes des personnages et ouvre l’univers fictionnel sur l’espace atlantique en faisant appel à un patrimoine musical essentiellement américain (jazz, funk, soul, etc.). Au-delà de l’aspect structurel de cette intermédialité musicale, sa présence diégétique renforce par bien des aspects la réflexion – de l’auteure et de ses personnages – d’une part sur les questions identitaires, d’autre part sur la masculinité et la position du « garçon noir » pris en étau entre divers schémas contraignants. Le présent article étudie cette articulation entre intermédialité musicale et identités dans les deux tomes de Crépuscule du tourment.
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Au lendemain des attentats de janvier 2015 à Paris, le ministère de l'Éducation nationale français prend une série de mesures pour mieux former les élèves à la laïcité et aux valeurs de la République. Cette recherche qualitative, effectuée dans l'éducation prioritaire à Marseille, s'intéresse à la mise en œuvre de ce projet en se penchant plus particulièrement sur ses acteurs centraux : les enseignants. Si ceux-ci confirment la forte présence de la religion chez leurs élèves, pour autant, à contrecourant des discours publics régulièrement alarmistes, ils jugent que les situations liées au religieux s'avèrent rarement problématiques. Un tel constat n'est pas le fruit d'un angélisme généralisé, puisqu'une majorité de ces enseignants sont plutôt porteurs d'un discours républicain prônant une application stricte de la laïcité. Pour autant, ils mobilisent généralement un vocabulaire très libéral pour la définir. En dépit de ces points communs, leurs interprétations personnelles demeurent très fragmentées, ce qui les conduit à des mises en œuvre très variées, qui visent plus particulièrement les élèves musulmans. D'ailleurs, ces derniers sont nombreux à croire que la laïcité les cible spécifiquement. Subséquemment, la vision positive portée par l'EMC ne parvient pas à compenser l'impression négative laissée par leur propre expérience. Les parcours biographiques agissant de manière déterminante sur les compréhensions de la laïcité, tant chez les enseignants que chez les élèves, la faisabilité d'un projet visant la transmission uniforme de la laïcité comme culture commune se voit fortement questionnée. Émerge même l'idée d'une « laïcité sensible » émanant d'expériences subjectives et relationnelles, dont l'impact primerait sur les compréhensions découlant des débats publics ou des prescriptions légales. D'ailleurs, les quelques tensions « religieuses » dans les écoles apparaissent moins directement liées à cette question ou à celle des valeurs qu'à une question relationnelle. Elles pourraient se voir largement réduites par une formation professionnelle plus adaptée et par un discours public moins ciblé : l'association politico-médiatique entre laïcité et islam aggrave en effet les crispations de certains enseignants vis-à-vis du religieux, les conduisant à n'analyser les comportements des élèves musulmans que par le prisme religieux, au détriment d'autres facteurs d'explication. Pour finir, au-delà du seul domaine scolaire, cette recherche documente empiriquement l'impasse analytique que représente l'opposition binaire entre laïcité stricte et laïcité inclusive et met en lumière au contraire l'existence d'une variété de postures, hybrides et fluides, entre ces deux extrêmes. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Laïcité, école, enseignement, transmission, France, Islam
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« Je ne suis pas un homme je ne suis pas une femme je ne suis pas hétérosexuel je ne suis pas homosexuel je ne suis pas bisexuel. Je suis un dissident du système genre-genre. Je suis la multiplicité du cosmos enfermée dans un régime politique et épistémologique binaire, et je crie devant vous. Je suis un uraniste confiné dans les limites du capitalisme technoscientifique." Paul B. Preciado écrit entre les possibles - et faisant ce qu'il déploie un autre possible. Il fait la politique avec un enthousiasme contagieux, sans aucune hostilité. Ce livre est l'histoire de ses transitions. Cette histoire n'est pas celle du passage d'un point à un autre, mais de l'errance et de l'entre-deux comme lieu de vie. Une transformation constante, sans identité fixe, sans activité fixe, ni adresse, ni pays : les transitions sont sa maison. Et cette maison, vous lecteur, si vous y entrez, vous ne voudrez plus jamais la quitter tout à fait, jamais oublier sa langue intermédiaire, sa langue carrefour, sa langue en transition." Virginie Despentes »
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Le 25 février 1973, j’ai été nommée Aude et assignée fille à la naissance. Le 30 novembre 2008, j’ai donné naissance à Charlie. Le 24 février 2014, j’ai compris que je n’étais pas une fille et j’ai engagé peu de temps après une transition. Le 26 février 2014, j’ai commencé un carnet, un tout petit carnet rouge et mince offert par deux amies pour mon anniversaire et destiné à Aude : « Le journal des 41 ans commence maintenant. » Il allait devenir le journal d’Adel. Mais le 25 février 2014, c’était le journal d’un reste infime de moi, d’un tout juste moi.
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Dans le débat public, être décolonial est une infamie. Dans les universités, dans les partis de gauche et d'extrême gauche, les syndicats, les associations féministes, partout on traque une "pensée décoloniale" infiltrée et funeste pour le vivre-ensemble. Dans ce livre, Françoise Vergès élucide l'objet du scandale. Le féminisme décolonial révèle les impensés de la bonne conscience blanche ; il se situe du point de vue des femmes racisées : celles qui, travailleuses domestiques, nettoient le monde ; il dénonce un capitalisme foncièrement racial et patriarcal. Ces pages incisives proposent un autre récit du féminisme et posent toutes les questions qui fâchent : quelles alliances avec les femmes blanches? Quelle solidarité avec les hommes racisés? Quelles sont les premières vies menacées par le capitalisme racial? Pourquoi les néofascismes s'attaquent-ils aux femmes racisées? Ce livre est une invitation à renouer avec la puissance utopique du féminisme, c'est-à-dire avec un imaginaire à même de porter une transformation radicale de la société.