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Au début des années 1990, en produisant de nouvelles théologies, le féminisme islamique a ouvert une troisième voie dépassant les dichotomies sur les droits et les mouvements de femmes dans la région, issues du discours colonial ou du discours de décolonisation. Cette théologie féministe illustre une appropriation de l'islam par les femmes et une individualisation du rapport au religieux. Depuis les années 2000, en se diversifiant, le féminisme islamique a influencé les actrices de l'islam politique et a participé des mobilisations féministes de la troisième vague dans les mondes arabes et musulmans. Des mobilisations qui sont avant tout hybrides et pragmatiques et, en ce sens, profondément ancrées dans ce temps du postcolonial. En renouvelant le féminisme et les lectures de l'islam, cette troisième vague appuie une affirmation démocratique à l'œuvre depuis les années 1990, dont les révolutions arabes sont la manifestation la plus visible.
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Interrogeant la figure de la « féministe rabat-joie », cet article propose d’en explorer la négativité, aussi bien que la capacité d’agir dont elle est la promesse. Il s’agit ainsi, en repositionnant la pensée féministe comme critique de l’injonction au bonheur, de comprendre le sujet féministe en tant que sujet obstiné. L’obstination féministe est alors appréhendée comme le socle incertain d’une politique collective traduisant les émotions individuelles, la douleur ou la colère ressentie face aux injustices. Au-delà, la figure du sujet obstiné permet de saisir la façon dont, au sein des espaces féministes, les femmes noires ont pu être réduites à leur colère et désignées comme cause des divisions engendrées par le racisme. La position de sujet obstiné constituerait ainsi autant un lieu de tensions que de revendications politiques. https://www.saranahmed.com/
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À partir du cas de lesbiennes d’ascendance maghrébine, de leurs rapports avec leurs familles et de leur éventuel sentiment d’appartenance à la communauté gay et lesbienne en France, cet article traite de l’émergence du sujet dans la configuration complexe que forment les rapports sociaux de sexe, de race, de classe et de sexualité. Il s’appuie sur huit entretiens menés auprès de femmes âgées de 25 à 38 ans. Confrontées aux injonctions paradoxales des normes de coming-out , de loyauté filiale et d’hétéronormativité, ces femmes évoluent dans une ambivalence permanente. Une situation qui permet la construction de sujets tacites, ambivalents et incertains : des lesbiennes en devenir.
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Après une présentation des transformations historiques de la jeunesse et du cadre de la sexualité, cet article aborde la manière dont l’adolescence est devenue une période de préparation à la sexualité. La jeunesse sexuelle constitue à l’époque contemporaine une période d’autonomie privée, qui n’est plus régentée par les adultes. Un contrecoup de cette fin du contrôle direct sur les jeunes est l’explosion des inquiétudes adultes. L’analyse de la consommation de pornographie et de sa perception permet de s’interroger sur les composantes de la panique morale adulte. Elle s’inscrit dans une perception très genrée des rôles de chacun dans le travail affectif et contribue au maintien d’une asymétrie amoureuse selon le sexe.
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L’année 2004 marque l'émergence en France d'un nombre significatifs de travaux de recherche, mais aussi de l’acmé de deux polémiques: celle relative à la prostitution, et plus particulièrement à la mobilisation des personnes prostituées et des travailleuses du sexe contre la Loi sur la Sécurité Intérieure (2002), et celle relative au port du voile. C’est dans ce contexte que la question de l'intrication, voire l’intersectionnalité, des rapports de pouvoir de genre, de sexualité, de couleur, de “race”, de classe, mais aussi de religion, de nation, de génération..., est devenu en France et en Europe l'une des questions les plus controversées et les plus urgentes pour les études féministes et de genre.
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“What does queer theory teach us about x ?” ask Berlant and Warner (1995). “As difficult as it would be to spell out programmatic content for an answer, this simple question still has the power to wrench frames” (p. 348). This challenge comes from an early essay published to circumvent queer theory's appropriation. Its power “to wrench frames” is what I am posing to intersectional research, not only to reflect on what intersectionality has allowed feminists to accomplish but also to identify some existing shortcomings in the scope and domain of its employment. Because there is little disputing intersectionality's theoretical contribution to feminist research in the past decades—one scholar calls it “the most important theoretical contribution that women's studies . . . has made so far” (McCall 2005, 1771)—it is important for us to take stock of the sorts of political problems that intersectional scholarship has addressed and the ones to which it has often been inattentive.
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La reconnaissance du rôle de la subjectivité dans la production de connaissance a suscité nombre de travaux féministes dont l’objet était de repenser les standards de l’objectivité tout en évitant le relativisme radical. Ces travaux relèvent des ‘épistémologies féministes’ qui, quoique recouvrant des approches très hétérogènes, remettent toutes en question une théorie de la connaissance ignorant le contexte du sujet épistémologique. Dans ce cadre, cet article vise à saisir dans quelle mesure les diverses postures épistémologiques du ‘point de vue’ concilient l’engagement politique féministe et certains critères d’objectivité. Il analyse les conditions qui permettent que la subjectivité soit considérée, non comme un obstacle, mais comme une ressource pour la production de la connaissance scientifique.
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« Les auteures s’interrogent sur les variations de sens accordées à l’expression recherche-action participative (RAP) selon le degré d’appropriation du processus scientifique par des acteurs profanes ainsi que le degré de conscientisation politique. Elles identifient, à partir de leur posture épistémologique, quatre éléments essentiels pour qualifier une recherche de RAP : la tenue en compte des droits 1) de parole, 2) de produire, 3) d’analyse ainsi que 4) de cité. Elles s’interrogent sur la façon de préserver le délicat équilibre des savoirs lorsqu’une attention particulière est accordée au AVEC, c’est-à-dire au croisement des expertises pratiques, théoriques ainsi que du vécu de personnes en situation de pauvreté. Quels sont les enjeux de rigueur soulevés? La démonstration est émaillée d’exemples tirés du projet du Partenariat Solidarité Famille Limoilou (PSFL) où des parents et des acteurs du réseau de la santé publique ont croisé leurs expertises sur l’accès à une alimentation saine en contexte de pauvreté, sous l’angle du droit à l’alimentation.» [Résumé original]
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Ce numéro de 2012 illustre les pratiques féministes entre engagements, luttes et théories. *** FéminÉtudes est une revue étudiante, féministe et multidisciplinaire. La revue est née en 1995 de l’initiative d’étudiantes féministes dans l’intérêt de partager leurs recherches et de créer un groupe affinitaire. La revue est dirigée par des collectifs de rédaction bénévoles et autogérés, et soutenue par l’Institut de Recherches en Études Féministes (IREF) de l’Université du Québec à Montréal. Au fil des ans, FéminÉtudes a réussi à se bâtir une réputation et une légitimité dans le champ de la recherche en études féministes, tout en offrant une tribune au travaux et aux réflexions de dizaines d’étudiant.e.s. Au-delà de la recherche, c’est également pour l’avancement des luttes féministes que FéminÉtudes souhaite continuer à grandir.
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L’écoféminisme met en relation deux formes de domination : celle des hommes sur les femmes, et celle des humains sur la nature. S’agit-il d’avoir une vision plus écologique du féminisme, ou, en introduisant la question des femmes dans l’éthique environnementale, s’agit-il de mettre en question la nature à laquelle cette éthique se réfère ? Plusieurs variantes d’écoféminisme sont examinées : un écoféminisme culturel, qui se réclame d’une éthique du care, et un écoféminisme plus social et politique, qui, localisé au Sud, apporte, dans l’analyse, un troisième type de domination, la domination coloniale et post-coloniale qui pèse plus spécifiquement sur les femmes. L’idée qui se dégage est que l’écoféminisme développe un nouveau type d’attention aux questions environnementales (liées à la santé et à la vulnérabilité) et met en question une autonomie de l’économie qui occulte sa double dépendance vis-à-vis du foyer et vis-à-vis de l’environnement terrestre. C’est l’articulation de ces deux attachements que l’écoféminisme fait apparaître.
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Qu'est-ce qui dans l'expérience des femmes produit une perspective spécifique sur la réalité sociale? Comment émergent une vision et une interprétation de la vie propres au groupe des femmes ? Qu'arrive-t-il de particulier aux femmes pour qu'elles aient des intérêts en commun, au principe d'une conscience commune ? Comment les qualités que nous nommons « masculines » ou « féminines » sont-elles socialement créées et imposées au quotidien ? Les réponses sont dans le traitement des femmes comme objets sexuels dans la société, puis dans les esprits, de l'appropriation par le regard aux rapports sexuels forcés, pour finir par les meurtres sexuels.
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« L’approche collaborative en recherche est une méthodologie d’intervention qui s’inscrit dans le cadre plus général des recherches dites participatives. Sa visée est celle d’un rapprochement entre le milieu de la recherche et celui de la pratique professionnelle. Dans cette perspective, elle suppose d’offrir à des praticiens des activités réflexives susceptibles de leur servir d’occasion de développement professionnel dans le cadre d’une démarche formelle de production de savoirs scientifiques. Cette réflexion rétrospective sur ma démarche doctorale (CRSH 2005-2008) a pour but d’examiner la façon dont j’ai traduit cette double visée de l’approche collaborative auprès d’un groupe d’enseignantes du primaire. Plus précisément, j’examine les implications méthodologiques de ce type de recherche en illustrant comment elles se sont concrétisées dans le cadre de la démarche d’exploration sur le terrain. Pour ce faire, je rapporte des événements situés « en coulisses » desquels j’ai dégagé des savoirs d’expérience pour le chercheur collaboratif ». [Résumé original] L'autrice organise son expérience en sous-points, référant à divers éléments à prendre en compte en contexte de recherche collaborative [Résumé équipe ORPCC]