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Malgré plus d’un siècle de luttes et de conquêtes, les femmes demeurent, sous des formes différentes selon les lieux, sélectivement et massivement en proie à la surexploitation économique, à la relégation sociale et politique, à la « pauvreté », à la subordination sexuelle, à la violence masculine. À la mythologie néolibérale répond un traitement des « rapports de genre » imbu du bonheur du vivre ensemble dans la différence. On propose ici une perspective plus réaliste. Le point de départ en est cet acquis des études féministes : les rapports hommes/femmes ne sont pas de simples relations interindividuelles, car celles-ci s’inscrivent dans des rapports sociaux qui transcendent les individus. Il s’agit de rapports d’antagonisme et de pouvoir non pas naturellement définis, mais historiquement et socialement construits. Ils ont pour enjeux la sexualité et le travail, à travers des mécanismes d’exploitation et des dispositifs de domination, de naturalisation et de normalisation. Les recherches, diverses voire conflictuelles, ici présentées visent à élucider les rapports complexes de ces « rapports sociaux de sexe » à d’autres dominations, les processus de résistance et d’émancipation qui les traversent, à identifier les « sujets politiques » qui se construisent dans les luttes et à rechercher les convergences.
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Dans cette contribution, l’auteure cherche à alimenter la réflexion sur les interactions entre recherche féministe et engagement public à partir de sa propre expérience. Se prêtant à un exercice public d’autoanalyse de sa trajectoire – genre encore (trop?) rarement mobilisé dans le monde universitaire (féministe) et, a fortiori chez les chercheures et chercheurs en apprentissage –, elle propose de partager ses questionnements, hésitations, stratégies d’action, doutes et sources de contentement quant à ses engagements féministes dans les milieux universitaire, militant et professionnel. Abordant chronologiquement les différentes étapes de son parcours depuis son immersion dans le champ des études féministes, elle montre finalement que ses va et vient entre recherche et action de terrain participent d’un seul et m ême processus : celui de la construction d’une identité féministe et d’un engagement individuel et collectif visant à la transformation effective des rapports sociaux (de sexe).
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Le présent article se décline en deux parties distinctes. La première aborde trois films québécois récents (Maman est chez le coiffeur, C’est pas moi, je le jure! et Un été sans point ni coup sûr) se déroulant à la fin des années 1960. Bien que ces trois films soient racontés du point de vue des enfants et que les femmes ne soient pas les protagonistes de ces films, j’aborderai les trois récits du point de vue de ces personnages de femmes, faisant d’elles moins les objets, mais plutôt les sujets de ces films. Seront relevés les commentaires sur ces personnages, retrouvés dans la presse spécialisée québécoise dans les revues 24 images, Séquences et CinéBulles , afin de constater de quelles façons la réalisatrice et les réalisateurs, les interviewers et les critiques de cinéma qualifient ces personnages de femmes. En deuxième partie, sera abordée la voix féminine proprement dite dans le film Maman est chez le coiffeur, à la lumière des écrits de Michel Chion et de Kaja Silverman sur la voix féminine au cinéma.
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Christine Delphy nous propose avec ce recueil des «interventions» qui s'inscrivent dans le déroulement de la politique du mouvement féministe en France. L'actualité des questions qui se posent au mouvement féministe et de celles que ce mouvement pose à la société, année après année, constitue la ligne de force des «interventions» publiées ici. Ces textes sont pour beaucoup des éditoriaux que l'auteure, rédactrice en chef de la revue Nouvelles Questions féministes, a rédigés au cours des mois et des années. D'autres sont des entretiens qu'elle a donnés à diverses revues; ou encore des chroniques proposées à l'hebdomadaire Politis. Constater, avec un recul de trente ans, la permanence de certaines questions, ou l'émergence de thèmes qui s'affirment de plus en plus au cours des années, comme celui de l'identité nationale, a donné à Christine Delphy l'idée de constituer ce recueil. En somme, il doit son unité à une permanence, la surdité entêtée de l'establishment aux revendications des femmes, et à une « nouveauté », le refus du même establishment d'entendre la revendication d'autres exclus, les «issus de l'immigration». Les interventions ont été regroupées en cinq chapitres: «Ponctuation historique», «L'exception française», «Violences», «Le post-colonial en France», «Un universalisme si particulier».
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Bien que l’oppression des femmes soit antérieure au capitalisme, il n’en reste pas moins que ce mode de production lui a imprimé des spécificités. En outre, les femmes sont touchées de manière différente des hommes par la mondialisation néolibérale. Les rapports sociaux de sexe font partie des fondations et de l’agencement de ce capitalisme financiarisé, lequel a exacerbé la division sexuelle du travail. Ces rapports nous permettent de comprendre des phénomènes internationaux aussi important que la marchandisation du vivant (entre autres, du corps et du sexe), les mouvements migratoires, qui se sont féminisés, les nouvelles pauvretés, les hiérarchies sociales (caste, classe, groupes racialisés et ethnicisés), les violences, etc. Les femmes sont à la fois une main-d’oeuvre capitale tant pour le travail salarié que pour celui qui est non rémunéré, une source formidable de profits pour les entreprises et de travail gratuit pour la société dans son ensemble et pour les hommes en particulier. En même temps, grâce à cette position subordonnée dans la société et à la surexploitation qui en découle, les femmes constituent un groupe très actif tant dans l’analyse du monde actuel que dans les luttes et dans la mise en place d’alternatives. Sans cette perspective analytique, tout reste obscur. Pour les Nouveaux Cahiers du socialisme, les questions de l’oppression des femmes et du féminisme sont fondamentales. On ne peut imaginer penser et construire une alternative au capitalisme sans s’attaquer au patriarcat. Notre dossier est divisé en quatre parties. La première se penche sur différents enjeux politiques et théoriques, tant par rapport au socialisme marxiste qu’à l’intérieur du féminisme. La deuxième concerne quelques questions québécoises, dont la lutte du Front commun intersyndical, l’impact des politiques néolibérales sur la main-d’oeuvre féminine, les effets de ces politiques dans les domaines de la santé et de l’éducation en rapport avec la dégradation de la condition des femmes et la question des différences salariales et la lutte pour l’équité salariale. La troisième examine la masculinité, ses violences, son hégémonie. La quatrième fait état des luttes tant par les organisations autonomes des femmes que par celles qui sont mixtes et discute du Nous féministe.
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Le genre est un organisateur central de la mondialisation néolibérale actuelle. Qu'il s'agisse de comprendre la division internationale du travail, les mobilités et les migrations, les guerres ou encore la transnationalisation des mouvements sociaux, le genre est, avec les rapports de classe et de race, une clé d'analyse indispensable. En effet, les femmes constituent l’une des principales sources de profit pour le capitalisme global et, simultanément, l’un des groupes sociaux les plus actifs dans la conception et la mise en œuvre d’alternatives à cette mondialisation. En réunissant des spécialistes internationaux sur des thématiques rarement abordées, comme le rôle des femmes du Sud et leurs mouvements, la militarisation ouverte et les guerres « de basse intensité », ou encore le travail non rémunéré des femmes, cet ouvrage renouvelle fondamentalement la critique des conséquences économiques, sociales, politiques, culturelles et idéologiques de la mondialisation.
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La réalité palestinienne nourrit les discours et les interventions des acteurs et actrices politiques, sociaux, économiques et culturels engagés dans la construction de la paix. Il apparaît que ces actions locales ne peuvent faire fi des contextes politiques extérieurs et, par conséquent, des discours internationaux qui y sont façonnés. La reconnaissance des Palestiniens et de leurs droits se pose, entre autres, sur la scène internationale. L'hypothèse formulée dans ce mémoire veut que les discours internationaux de paix envisagés par les uns et les autres restreignent les discussions issues de la base et, par conséquent, peuvent être perçus comme l'une des causes de l'incapacité des femmes palestiniennes à adopter un discours de paix qui leur soit propre. Paradoxalement, il semble que la préséance des discours internationaux influence la façon dont la paix et les interventions des femmes palestiniennes sont discutés. Le statut national palestinien non officiel est une des raisons qui limitent les actions et l'accessibilité aux instruments légaux chez les femmes palestiniennes. Pour aborder le sujet des femmes, de la paix et des discours internationaux dans le contexte palestinien, il y a d'abord une présentation des liens que nous établissons entre relations internationales, féminisme, discours de paix et de sécurité dans le premier chapitre. Par la suite, un survol de l'histoire du mouvement des femmes palestiniennes est présenté en y identifiant quatre temps forts qui ont influencé le mouvement. Pour terminer, une brève analyse des écrits touchant les discours de paix et publiés accessibles sur les sites Internet de trois organisations non-gouvernementales dirigées par des femmes est exposée pour donner la parole aux forums transnationaux d'échanges et de solidarités où les discours des femmes palestiniennes et d'autres femmes de la communauté internationale se rencontrent et se façonnent. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Femmes et paix, Mouvement des femmes palestiniennes, Féminisme, Discours de paix et relations internationales.
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Comment les femmes ont-elles perdu en France le pouvoir de gouverner? Pourquoi Calvin s'est-il excusé auprès de la reine d'Angleterre Élisabeth Ie lorsqu'elle accéda au trône? Comment les femmes ont-elles participé collectivement aux Révolutions anglaises du XVIIe siècle, américaine, française, liégeoise et brabançonne, néerlandaises du XVIIIe siècle? Quelles ont été les formes de résistance des femmes esclaves dans la traite négrière? Comment les utopistes et les marxistes ont-ils conçu l'émancipation des femmes? Quand le féminisme est-il né? Comment a-t-il évolué? Quand et comment les femmes ont-elles obtenu le droit de vote dans les États européens, en Amérique du Nord, en Amérique latine? Savez-vous que des femmes s'enrôlèrent dans le nazisme, le fascisme italien, la collaboration française, le franquisme, le salazarisme portugais? Quelle fut l'action souvent méconnue des résistantes à ces régimes totalitaires? La Commune de Paris de 1871, les Révolutions russes de 1905 et 1917, la Révolution allemande de 1918 ont-elles marqué des avancées sociales et politiques pour les femmes? Quelles ont été la liberté et l'égalité pour les femmes dans les pays du communisme réel? Qui étaient Clara Zetkin, Rosa Luxemburg et Alexandra Kollontaï? Qu'est-ce que les deux Guerres mondiales ont changé pour les femmes? Quelle est l'étendue du succès politique des femmes dans les pays nordiques? Comment des femmes ont-elles combattu les dictatures militaires d'Amérique latine? Comment les mouvements de libération des femmes des années 1970 ont-ils traversé l'Atlantique? Comment la mondialisation affecte-t-elle les relations hommes- femmes? Comment les organisations internationales ont-elles construit, idéalement, l'égalité entre femmes et hommes?
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Cette publication célèbre les 15 ans de FéminÉtudes et rend compte de la puissance réflexive des féminismes. *** FéminÉtudes est une revue étudiante, féministe et multidisciplinaire. La revue est née en 1995 de l’initiative d’étudiantes féministes dans l’intérêt de partager leurs recherches et de créer un groupe affinitaire. La revue est dirigée par des collectifs de rédaction bénévoles et autogérés, et soutenue par l’Institut de Recherches en Études Féministes (IREF) de l’Université du Québec à Montréal. Au fil des ans, FéminÉtudes a réussi à se bâtir une réputation et une légitimité dans le champ de la recherche en études féministes, tout en offrant une tribune au travaux et aux réflexions de dizaines d’étudiant.e.s. Au-delà de la recherche, c’est également pour l’avancement des luttes féministes que FéminÉtudes souhaite continuer à grandir.
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Voilà déjà plus de trente ans que l’intervention féministe a vu le jour dans le sillage des des changements réclamés par les mouvements des femmes occidentaux. Prônant des rapports égalitaires dans la relation d’aide, cette approche alternative axée sur la reconnaissance du potentiel des femmes ainsi que la reprise de pouvoir sur leur vie favorise des démarches collectives et, ultimement, vise le changement social. Comment s’actualise ce modèle féministe aujourd’hui? Comment ces pratiques se sont-elles renouvelées et élargies au fil des ans pour prendre en compte notamment les dimensions ethnoculturelles et les divers contextes sociaux afin de répondre adéquatement aux besoins de toutes les femmes? Des intervenantes, universitaires et militantes discutent ici de leurs approches et perspectives d’intervention selon leurs lieux d’observation ainsi que des enjeux touchant leur pratique. En réitérant le riche potentiel de l’intervention féministe, ce livre témoigne en outre de la vitalité d’une approche sociale diversifiée permettant de soutenir des milliers de femmes aux quatre coins du Québec.
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Né au lendemain de la guerre du Yom Kippour en 1973, le mouvement féministe israélien s'est concentré sur la déconstruction des mythes nationaux égalitaires ainsi que sur la charité envers les femmes dans le besoin dans une société militarisée. Dans cette lutte, le mouvement, majoritairement laïc et fortement divisé entre diverses ethnies, a peu orienté son énergie vers les femmes orthodoxes. L'activisme des femmes juives orthodoxes, cependant, est une tradition forte et séculaire. Cet article présente une analyse sociologique du militantisme de ces femmes orthodoxes en retraçant l'itinéraire de leurs luttes dans la société israélienne. Ces luttes ne se limitent pas à l'orientation politique traditionnelle du monde religieux israélien, souvent en faveur d'un « Grand Israël ». En effet, dès le début du mouvement dans les années 1990, Alors que les nationalistes religieux ont durci leur position et que les colons ont dérivé vers la violence, les femmes orthodoxes ont organisé un effort alternatif pour faire le point sur la radicalisation des forces religieuses dans le pays et mettre en avant la difficulté pour elles de prendre position et de militer contre la guerre. En 1998, elles vont encore plus loin en créant un groupe contre la guerre appelé Women for the Sanctity of Life. femmes, ainsi que les dangers auxquels elles sont confrontées en raison de leur position dans un monde orthodoxe qui résiste au changement et qui place la pureté de la femme au centre de son appareil idéologique