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Dans cet article fondateur, K. Crenshaw introduit le concept d’« intersectionnalité », pour penser le caractère composé des effets de subordination liés à des facteurs comme la race, le genre, l’âge, la sexualité, etc. Elle analyse d’abord trois affaires juridiques qui ont traité des questions de discrimination raciale et sexuelle pour montrer les limites des « analyses à enjeu unique » : DeGraffenreid v. General Motors, Moore v. Hughes Helicopter, Inc. et Payne v. Travenol. Dans aucune de ces affaires, les tribunaux n’ont permis aux plaignantes d’alléguer une discrimination fondée à la fois sur la race et le sexe. K. Crenshaw montre qu’il faut penser l’intersectionnalité des discriminations pour saisir et corriger la situation particulière des femmes noires. Dans un second temps, elle élargit la réflexion vers le cadre sociopolitique et suggère que la condition des femmes noires doit être mieux prise en compte tant par les mouvements féministes que par les mouvements anti-racistes.
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This exploratory study examined how seasoned White social workers grappled with the presence and effects of White privilege on their clinical practice. Data were collected in focus groups; findings were surfaced through thematic analysis. Five themes emerged: the role of engaging in continuous self-awareness in clinical practice; the complexity of using intersectionality to inform our work; the necessity of addressing White privilege in clinical conversations; the importance of creating strategies for use of power; and the process of engaging in life-long growth. These workers demonstrated awareness of, and accountability for, White privilege. Implications for progressive social work practice are discussed.
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Interrogeant la figure de la « féministe rabat-joie », cet article propose d’en explorer la négativité, aussi bien que la capacité d’agir dont elle est la promesse. Il s’agit ainsi, en repositionnant la pensée féministe comme critique de l’injonction au bonheur, de comprendre le sujet féministe en tant que sujet obstiné. L’obstination féministe est alors appréhendée comme le socle incertain d’une politique collective traduisant les émotions individuelles, la douleur ou la colère ressentie face aux injustices. Au-delà, la figure du sujet obstiné permet de saisir la façon dont, au sein des espaces féministes, les femmes noires ont pu être réduites à leur colère et désignées comme cause des divisions engendrées par le racisme. La position de sujet obstiné constituerait ainsi autant un lieu de tensions que de revendications politiques. https://www.saranahmed.com/
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"Féminisme(s) en Afrique et dans la Diaspora" est le fruit d'un appel à contributions lancé en mai 2008 sur internet, dans les universités et cercles féministes de France, d'Angleterre, d'Afrique et d'Amérique du Nord. Témoignage de l'intérêt que lui ont porté les lecteurs et chercheurs, ce numéro d'Africultures propose une coupe transversale de l'histoire, de l'état des recherches, et des débats actuels sur la condition féminine africaine et diasporique. La cause des femmes est-elle universelle ? Le féminisme pourrait-il s'affranchir de l'histoire, de la culture, des hiérarchies sociales ainsi que des facteurs économiques et politiques ? Quels sont les enjeux des mouvements féministes du XXIe siècle ?
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Cet article traite des apports théoriques et politiques du féminisme antiraciste, en particulier le black feminism et le féminisme chicano aux États-Unis, de la pensée des afro-féministes et des indígenas en Amérique latine et dans les Caraïbes, pour une nouvelle compréhension de la « colonialité du pouvoir » à partir de l’imbrication de catégories comme la race, la classe, le sexe et la sexualité.
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S’il existe une question féministe qui mérite approfondissement parce qu’elle est compliquée et recouvre des enjeux fondamentaux pour nos existences, c’est bien celle des imbrications structurelles entre l’oppression fondée sur le sexe et les oppressions fondées sur l’appartenance à une race, ethnie ou culture, regroupées ici sous l’appellation “racisme”. Nouvelles Questions Féministes revient ainsi, dans le présent numéro, sur la thématique amorcée dans le premier volume de cet ensemble de deux numéros consacrés au sexisme et au racisme. En effet, qu’il s’agisse de l’imposition du voile ou de son interdiction, de la prostitution, des mariages non consentis, des violences ou des discriminations sur les lieux de travail, l’oppression sexiste ne s’inscrit ni ne se lit dans le corps abstrait de “la femme” universelle et anhistorique, mais dans celui de femmes particulières et particularisées, dans un contexte social déterminé, caractérisé par d’autres rapports de domination.
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Contemporary feminist and antiracist discourses have failed to consider the intersections of racism and patriarchy. To overcome this difficulty, an original approach is suggested here: that of intersectionality. In the first part, the paper discusses structural intersectionality, the ways in which the location of women of color at the intersection of race and gender makes their real experience of domestic violence, rape, and remedial reform qualitatively different from that of white women. The focus is shifted in the second part to political intersectionality, with the analysis of how both feminist and antiracist politics have functioned in tandem to marginalize the issue of violence against women of color. Finally, the implications of the intersectional approach are addressed within the broader scope of contemporary identity politics.