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En tête des espèces recensées sur notre globe s'inscrit l'humaine, bien sûr, incarnée dans l'homo sapiens. De nos jours, un chœur de voix de plus en plus fortes proclame qu'il n'est pas l'unique représentant présentable de l’espèce, que sa compagne la mulier (la femme) est sapiens aussi et a le droit d'occuper une place au soleil égale à la sienne, même si par tradition il la considère comme sa « moitié ». « La tradition, voilà le mot clef qui a servi à justifier depuis des siècles la condition des femmes; une tradition établie par les hommes et renforcée par des lois, également conçues par les hommes. Il était fatal que le jour où les femmes prendraient conscience de cette injustice, elles se révolteraient contre le sort qui leur est fait, un sort que la vie quotidienne masque encore à quelques-unes d'entre elles, privilégiées, aveugles ou Ignorantes. » Le livre de Benoîte Groult vient à point dessiller les yeux de celles-ci ou renseigner celles-là et les hommes également afin que tous comprennent que le féminisme n'est pas une névrose ou une le mode mais une nécessité vitale, qu'« il faut enfin guérir d'être femme. Non pas d'être née femme, mais d'avoir été élevée femme dans un univers d'hommes », comme l'écrit Benoîte Groult, avant de rappeler les conditionnements de toutes sortes imposés aux femmes depuis les temps bibliques pour le seul confort et le seul bénéfice de l'autre sexe. Une documentation solide, un humour parfois corrosif mais sou-vent réjouissant font de cet exposé sobre et objectif un des meilleurs ouvrages sur la question féminine
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« Le groupe Féminisme et Maternité, composé de onze femmes, à l’origine du colloque du même nom en janvier 1984 a travaillé sur ces questions et sur d’autres pendant l’année qui a précédé cette rencontre. » (p. 12) Dans cet ouvrage collectif six dimensions sont discutées : 1. Féminisme et maternité (pp. 17-44); 2. Mère-fille-mère : Ruptures et répétitions (pp. 45-76); 3. Maternité/paternité : La question du père (pp. 77-112); 4. L’enfant et/ou le travail, enfanter et/ou créer : refusons la schizophrénie (pp. 113-140); 5. Médecine-maternité-féminisme : La parturiente et les nouveaux maîtres de la fécondité (pp. 141-190); 6. Perspectives critiques -Le vieil Homme et la mère : L’égalité à corps perdu (pp. 191-236).
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Cela fait des siècles que nous écoutons les voix des hommes et les théories que leur dicte leur expérience. Plus récemment, nous avons commencé, non seulement à remarquer le silence des femmes, mais aussi, la difficulté d'entendre ce qu'elles disent quand elles prennent la parole. " A partir de trois enquêtes psychologiques, Carol Gilligan montre bien que la grande différence entre le masculin et le féminin est une différence de formation et de comportement moral conduisant à deux types psychologiques bien distincts, les femmes se caractérisant par une éthique de sollicitude qui influence leur rapport avec autrui et leur sens des responsabilités. Best-seller aux U.S.A., Une si grande différence est un ouvrage capital du post-féminisme.
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Dans La dialectique de la reproduction, essai de philosophie féministe, Mary O’Brien montre comment la pensée masculine et les institutions patriarcales ont été édifiées pour contrecarrer l’incertitude de la paternité et pour médiatiser l’exclusion des hommes du travail reproductif.
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Cet article décrit la problématique et les cinq dimensions d'analyse d'une recherche portant sur les cultures organisationnelles propres aux organismes communautaires au Québec. Dans un premier temps, nous examinons en quoi la notion de culture organisationnelle peut être une piste utile dans l'identification de la « différence » des organismes communautaires. Ensuite, nous cernons, à partir d'une recension des écrits, ces différences par rapport aux organismes du réseau et soulignons les éléments organisationnels spécifiques aux groupes de femmes. Enfin, nous présentons le contenu de nos cinq dimensions d'analyse. Il s'agit des modes de gestion, du rapport aux membres, du rapport au travail salarié, du rapport à la vie privée et du rapport à l'Etat. Il est primordial de mieux cerner la spécificité des pratiques et les éléments de la culture organisationnelle des groupes communautaires pour mettre en valeur leur apport au renouvellement des pratiques sociales.
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Ce collectif fait le point sur l’évolution de la pensée féministe, depuis les années 1970, à l’égard des multiples facettes de la maternité. Une vingtaine d’auteures, issues de disciplines variées, se penchent sur les impacts et les enjeux de cette réalité au plan individuel et collectif. C’est un véritable tour d’horizon qui est proposé ici: construction sociale de la maternité, contrôle de la fécondité, questions de santé et de reproduction, monoparentalité, grossesse à l’adolescence, mères immigrantes, transformation des rôles parentaux, maternité lesbienne, prise en charge des proches dépendants, articulation famille-travail… Des textes de Denyse Baillargeon, Martin Blais, Nicole Bouchard, Johanne Charbonneau, Christine Corbeil, Renée B.-Dandurand, Geneviève Daudelin, Maria De Koninck, Christine Delphy, Catherine des Rivières-Pigeon, Francine Descarries, Louise Desmarais, Claude Gilbert, Romaine Malenfant, Hélène Manseau, Tania Navarro Swain, Anne Quéniart, Lilyane Rachédi, Nathalie Ricard, Lori Saint-Martin, Marie-Blanche Tahon, Marielle Tremblay, Louise Vandelac et Michèle Vatz Laaroussi.
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Ensemble de textes de la poétesse et militante féministe noire américaine (1934-1992) où elle exprime sa pensée sur les injustices civiles et sociales, les droits civiques, le féminisme, l'identité féminine noire. Un souvenir revient dans les écrits d'Audre Lorde. C'est l'hiver à New York. Audre est dans le métro avec sa mère. Emmitouflée, elle est assise à côté d'une dame en manteau de fourrure. Elle regarde la dame, blanche, qui d'une main rageuse retire le pan de manteau qui effleure l'enfant. Une enfant Noire qui ne comprend pas et cherche désespérément un cafard, une poussière, bref une saleté justifiant ce geste. Quelque chose pour ne pas réaliser que la saleté... c'est elle. Ensuite, le regard rageur de la dame blanche qui tue l'enfant Noire de cinq ans parce qu'elle ne peut pas le nommer : le regard du racisme. Un souvenir vrillé en elle, plus qu'une douleur, une souffrance indélébile qui permet à la poète adulte d'affirmer qu'au fond, en Amérique, on ne veut pas que les Noir-e-s vivent. Audre a vécu, survécu, pour nous dire son « amérique », ses passions, ses colères, dans une série d'écrits lumineux.
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"C'était déjà la féminisation de la pauvreté, l'insécurité sexuelle et la montée des intégrismes qui avaient motivé, la première édition de ce recueil. Le constat négatif que je faisais alors, loin d'être obsolète, est plus que jamais d'actualité. Les nouveaux textes de cette réédition attestent une régression, une contre-libération menaçantes. [...] Libérer à sa source la libido creandi des femmes, c'est lancer un défi permanent à cette guerre et s'ouvrir à la géni(t)alité des deux sexes. Se souvenir que le premier environnement de chaque humain est un corps vivant, parlant ; se souvenir qu'on naît d'une femme (et aussi d'un homme) et en éprouver de la gratitude, c'est abolir un ordre symbolique, tyrannique, hégémonique ; c'est vaincre l'addiction spéculaire de Narcisse, s'évader des dogmes et des illusions des religions du Livre ; c'est stopper la spéculation du Tout-marchandise, du Tout-profit ; mais c'est aussi, sans doute, commencer à penser. La gestation, hospitalité psychique autant que charnelle, comme paradigme de l'éthique, de la responsabilité et du don ? Génitrices, généalogistes, archéologues, archives et archivistes de l'espèce humaine, des femmes ont commencé à vivre leur nouvelle "condition historique", à inscrire la genèse d'une modernité tardive. C'est l'hypothèse positive que réaffirme cette nouvelle édition."
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Cette publication porte sur la place et la notion d’égalités dans les luttes féministes. *** FéminÉtudes est une revue étudiante, féministe et multidisciplinaire. La revue est née en 1995 de l’initiative d’étudiantes féministes dans l’intérêt de partager leurs recherches et de créer un groupe affinitaire. La revue est dirigée par des collectifs de rédaction bénévoles et autogérés, et soutenue par l’Institut de Recherches en Études Féministes (IREF) de l’Université du Québec à Montréal. Au fil des ans, FéminÉtudes a réussi à se bâtir une réputation et une légitimité dans le champ de la recherche en études féministes, tout en offrant une tribune au travaux et aux réflexions de dizaines d’étudiant.e.s. Au-delà de la recherche, c’est également pour l’avancement des luttes féministes que FéminÉtudes souhaite continuer à grandir.
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La morale a-t-elle un sexe ? Les femmes et les hommes ont-ils un sens différent de la moralité ? Une telle question donne la mesure de l'immense débat qu'a suscité le livre de Carol Gilligan, catalyseur des réflexions féministes sur l'éthique du care (imparfaitement traduit par " sollicitude "). Si les analyses en termes de genre sont désormais connues, l'idée de care n'a pas rencontré un aussi large accueil. L'intérêt public grandissant pour les questions d'aide aux personnes vulnérables, et pour les problèmes sociaux et politiques engendrés par la situation inégalitaire des travailleuses/eurs du care et leur circulation au niveau mondial, a permis que les questions théoriques liées au care trouvent une nouvelle pertinence. Il a fallu également que se dissipe le rapport ombrageux du féminisme aux questions morales pour que le care ne soit pas rabattu sur l'idée d'un " service " contraint au profit des plus puissants. Aux Etats-Unis, Une voix différente est le texte le plus lu et le plus cité de la " seconde vague " du féminisme. Il a ouvert un débat politique crucial, entre éthique de la justice et éthique du care, entre une moralité centrée sur l'équité, l'impartialité et l'autonomie et une moralité formulée " d'une voix différente ", reconnue le plus souvent dans l'expérience des femmes, et fondée non sur des principes mais sur une question : comment faire, dans une situation donnée, pour préserver et entretenir les relations humaines qui y sont en jeu ?
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Depuis quelques années, aux États-Unis, émerge ce qu’on appelle l’éthique du care,(1) qui désigne notamment une réflexion s’intéressant aux pratiques professionnelles liées à la prise en charge des personnes vulnérables ou dépendantes. Cette éthique enrichirait une philosophie morale traditionnellement conçue comme une éthique de la justice. En France, cette pensée du care, à la fois difficile à cerner de façon précise et définitive, mais cependant féconde dans de nombreux domaines, commence à connaître une certaine fortune. Nous avons demandé à Patricia Paperman, maître de conférences en sociologie à l’université de Paris-8, de nous éclairer sur cette éthique du care qui constitue une grille de lecture intéressante pour comprendre les enjeux du traitement judiciaire et éducatif de la délinquance des mineurs.
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Voilà déjà plus de trente ans que l’intervention féministe a vu le jour dans le sillage des des changements réclamés par les mouvements des femmes occidentaux. Prônant des rapports égalitaires dans la relation d’aide, cette approche alternative axée sur la reconnaissance du potentiel des femmes ainsi que la reprise de pouvoir sur leur vie favorise des démarches collectives et, ultimement, vise le changement social. Comment s’actualise ce modèle féministe aujourd’hui? Comment ces pratiques se sont-elles renouvelées et élargies au fil des ans pour prendre en compte notamment les dimensions ethnoculturelles et les divers contextes sociaux afin de répondre adéquatement aux besoins de toutes les femmes? Des intervenantes, universitaires et militantes discutent ici de leurs approches et perspectives d’intervention selon leurs lieux d’observation ainsi que des enjeux touchant leur pratique. En réitérant le riche potentiel de l’intervention féministe, ce livre témoigne en outre de la vitalité d’une approche sociale diversifiée permettant de soutenir des milliers de femmes aux quatre coins du Québec.
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L'éthique du care, développée par la psychologue Carol Gilligan, permet de renouveler la question éthique du lien social. Elle a marqué un tournant dans l'Amérique des années 1980, au sein des champs universitaires et politiques comme dans le monde professionnel. C. Gilligan invite en effet à prendre en compte la manière dont les individus se préoccupent et s'occupent à la fois d'eux-mêmes et des autres. Elle offre une conception éthique qui n'est limitée ni à l'impartialité, ni à des principes abstraits de justice. Le care articule également l'éthique et le politique, au-delà des questions de genre, en ébranlant la dévalorisation traditionnelle des activités sociales tournées vers le soin. C'est ainsi à une meilleure prise en compte de la texture morale des relations humaines que nous invite l'éthique du care. Ce livre est une introduction pluridisciplinaire aux perspectives tant théoriques que concrètes ouvertes par la pensée de Carol Gilligan.
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Interrogeant la figure de la « féministe rabat-joie », cet article propose d’en explorer la négativité, aussi bien que la capacité d’agir dont elle est la promesse. Il s’agit ainsi, en repositionnant la pensée féministe comme critique de l’injonction au bonheur, de comprendre le sujet féministe en tant que sujet obstiné. L’obstination féministe est alors appréhendée comme le socle incertain d’une politique collective traduisant les émotions individuelles, la douleur ou la colère ressentie face aux injustices. Au-delà, la figure du sujet obstiné permet de saisir la façon dont, au sein des espaces féministes, les femmes noires ont pu être réduites à leur colère et désignées comme cause des divisions engendrées par le racisme. La position de sujet obstiné constituerait ainsi autant un lieu de tensions que de revendications politiques. https://www.saranahmed.com/
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L’écoféminisme met en relation deux formes de domination : celle des hommes sur les femmes, et celle des humains sur la nature. S’agit-il d’avoir une vision plus écologique du féminisme, ou, en introduisant la question des femmes dans l’éthique environnementale, s’agit-il de mettre en question la nature à laquelle cette éthique se réfère ? Plusieurs variantes d’écoféminisme sont examinées : un écoféminisme culturel, qui se réclame d’une éthique du care, et un écoféminisme plus social et politique, qui, localisé au Sud, apporte, dans l’analyse, un troisième type de domination, la domination coloniale et post-coloniale qui pèse plus spécifiquement sur les femmes. L’idée qui se dégage est que l’écoféminisme développe un nouveau type d’attention aux questions environnementales (liées à la santé et à la vulnérabilité) et met en question une autonomie de l’économie qui occulte sa double dépendance vis-à-vis du foyer et vis-à-vis de l’environnement terrestre. C’est l’articulation de ces deux attachements que l’écoféminisme fait apparaître.
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