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Cet article présente les résultats d’une recherche qualitative qui explore, à partir de la perspective féministe intersectionnelle, les points de vue d’intervenantes des maisons d’hébergement du Québec sur leurs pratiques d’intervention auprès des femmes immigrantes victimes de violence conjugale, ainsi que sur les facteurs qui influencent ces pratiques. La collecte de données a été réalisée par le biais de cinq groupes focalisés répartis dans quatre régions du Québec : Montréal, Québec, Sherbrooke et Gatineau. Trente-trois intervenantes issues de maisons d’hébergement pour femmes violentées ont participé à la recherche. L’analyse des résultats a permis de dégager deux thèmes principaux autour desquels s’articulent les discours des intervenantes au sujet de leurs pratiques : la nature de ces pratiques en contexte de diversité culturelle et les facteurs qui les modulent.
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Au Québec, l’intervention féministe se déploie significativement au milieu des années 1970 et se présente comme une alternative, à la fois thérapeutique et politique, aux thérapies traditionnelles dans le champ de la santé mentale et de la lutte contre les violences sexistes, pour soutenir les femmes et défendre leurs droits. Elle repose, entre autres, sur la conscientisation et la reprise de pouvoir, à la fois individuelle et collective, dans une société marquée par la discrimination sexiste. Plus récemment, la popularité de l’intersectionnalité, comme cadre d’analyse théorique, politique et pratique, amène les intervenantes féministes francophones à adopter un regard critique sur leurs approches et leurs postures, en considérant notamment l’imbrication du sexisme avec d’autres formes d’oppression comme le racisme. À partir de plusieurs travaux menés au cours des dernières années auprès de praticiennes, les autrices proposent de réfléchir au développement récent de l’intervention féministe sous l’influence de l’intersectionnalité. Cet article suggère quelques pistes d’analyse sur les enjeux organisationnels et relationnels avec lesquels les groupes et les intervenantes doivent composer dans un contexte social et d’intervention qui se complexifie.
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Corporate social responsibility (CSR) has generally been recognized as corporate pro-social behavior aimed at remediating social issues external to organizations, while political CSR has acknowledged the political nature of such activity beyond social aims. Despite the growth of this literature, there is still little attention given to gender as the starting point for a con- versation on CSR, ethics, and the Global South. Deploying critical insights from feminist work in postcolonial traditions, I outline how MNCs replicate gendered neocolonialist discourses and perpetuate exploitative material dependences between Global North/South through CSR activities. Specifically, I address issues of neocolonial relations, subaltern agency, and ethics in the context of gendered global division of labor through the exemplar of Rana Plaza and its aftermath. In all, I offer new directions for CSR scholarship by attending to the intersections of gender, ethics, and responsibility as they relate to corporate actions in the Global South.
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Cette dissertation se penche sur les interactions entre le jazz, l'identité, la nation et la modernité durant le soi-disant âge d'or du jazz à Montréal (1925-1955). À la croisée de la musicologie, des études de la condition féminine (études féministes noires et méthodes de recherche féministes en particulier), des études des médias et des études culturelles, je propose une réécriture critique de l'histoire du jazz montréalais, attentive au rôle que les femmes racisées et ethnicisées ont joué dans le développement de la scène jazz, et plus largement dans la formation des identités, des plaisirs, et des sons de la modernité québécoise. Le statut particulier de Montréal comme ville-spectacle en fait un riche laboratoire pour étudier les relations de collaboration créative entre les artistes (musiciens.ennes, chanteurs.euses, danseurs.euses) actifs sur le circuit du spectacle de variété noir du début du XXe siècle. Cette recherche met également en lumière la relation discursive qu'entretiennent le jazz et le vice dans l'entre-deux-guerres québécois, en particulier quant à l'incarnation sexuée et racisée de la moralité. Finalement, cette dissertation présente la première écoute critique ainsi que les premières notes biographiques détaillées d'artistes féminines de jazz montréalaises telles que les pianistes Vera Guilaroff et Ilene Bourne, des ensembles féminins comme les Sœurs Spencer et le Montreal Melody Girls Orchestra, des danseuses et chanteuses de variété noires telles que Tina Baines Brereton, Bernice Jordan Whims, Mary Brown, Natalie Ramirez, et Marie-Claire Germain, ainsi que l'enseignante de piano Daisy Peterson Sweeney et les enseignantes de danse Ethel Bruneau et Olga Spencer Foderingham.
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This exploratory study examined how seasoned White social workers grappled with the presence and effects of White privilege on their clinical practice. Data were collected in focus groups; findings were surfaced through thematic analysis. Five themes emerged: the role of engaging in continuous self-awareness in clinical practice; the complexity of using intersectionality to inform our work; the necessity of addressing White privilege in clinical conversations; the importance of creating strategies for use of power; and the process of engaging in life-long growth. These workers demonstrated awareness of, and accountability for, White privilege. Implications for progressive social work practice are discussed.
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Par cette présente étude, nous cherchons à recueillir les perceptions de l'iniquité salariale des travailleuses qui occupent un emploi typiquement féminin syndiqué au sein d'une université acadienne et francophone au Nouveau-Brunswick, de leurs conditions de travail, de la nature de leur emploi ainsi que des solutions proposées par les acteurs concernés par l'iniquité salariale. De plus, nous documentons leurs perceptions vis-à-vis les mouvements sociaux. En raison de l'absence de littérature et de définitions de l'iniquité salariale, nous présentons le concept d'équité salariale pour développer celui de l'iniquité salariale. De surcroit, la théorie de l'intersectionnalité est présentée pour expliquer les axes de subordination qui s'entrecroisent et qui produisent des oppressions envers les travailleuses, soit le genre et la classe sociale. Nous avons interrogé six travailleuses qui occupent un emploi typiquement féminin syndiqué dans une université francophone située dans une province atlantique. Ces entrevues individuelles semi-dirigées nous ont permis de dessiner un portrait des caractéristiques des emplois occupés, des perceptions de l'iniquité salariale, du rôle de la femme dans le milieu de travail universitaire en plus des stratégies proposées par les acteurs dans ce dossier. D'autre part, notre discussion s'attarde sur l'adaptation aux conditions de travail, la polyvalence des tâches, les relations interpersonnelles et les conséquences de ces conditions. Les participantes nous décrivent l'iniquité salariale au sein du milieu de travail universitaire, ses méthodes de rémunération et sa vision de la femme en emploi. Enfin, nous discutons du point de vue des travailleuses par rapport à l'iniquité salariale et la participation aux actions à ce sujet. Par ailleurs, nous analysons les divergences et les convergences de ce que partagent les femmes et ce qui se retrouve dans les écrits. Pour conclure, nous portons un regard sur les principaux résultats et ce qu'ils signifient pour le travail social et les études féministes, le renouvèlement et l'enrichissement des pratiques sociales de la première discipline. L'intérêt du travail social aux recherches sur les femmes en emploi, les femmes acadiennes et la théorie de l'intersectionnalité demeurent importants afin de saisir les différents axes de subordination qui contribuent aux inégalités et aux oppressions des femmes. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Iniquité salariale, perceptions, conditions de travail, intersectionnalité, féminisme, syndicats.
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Cette publication célèbre les 15 ans de FéminÉtudes et rend compte de la puissance réflexive des féminismes. *** FéminÉtudes est une revue étudiante, féministe et multidisciplinaire. La revue est née en 1995 de l’initiative d’étudiantes féministes dans l’intérêt de partager leurs recherches et de créer un groupe affinitaire. La revue est dirigée par des collectifs de rédaction bénévoles et autogérés, et soutenue par l’Institut de Recherches en Études Féministes (IREF) de l’Université du Québec à Montréal. Au fil des ans, FéminÉtudes a réussi à se bâtir une réputation et une légitimité dans le champ de la recherche en études féministes, tout en offrant une tribune au travaux et aux réflexions de dizaines d’étudiant.e.s. Au-delà de la recherche, c’est également pour l’avancement des luttes féministes que FéminÉtudes souhaite continuer à grandir.
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Cette publication rend compte des réflexions féministes, théoriques et pratiques majoritaires dans une perspective décoloniale. *** FéminÉtudes est une revue étudiante, féministe et multidisciplinaire. La revue est née en 1995 de l’initiative d’étudiantes féministes dans l’intérêt de partager leurs recherches et de créer un groupe affinitaire. La revue est dirigée par des collectifs de rédaction bénévoles et autogérés, et soutenue par l’Institut de Recherches en Études Féministes (IREF) de l’Université du Québec à Montréal. Au fil des ans, FéminÉtudes a réussi à se bâtir une réputation et une légitimité dans le champ de la recherche en études féministes, tout en offrant une tribune au travaux et aux réflexions de dizaines d’étudiant.e.s. Au-delà de la recherche, c’est également pour l’avancement des luttes féministes que FéminÉtudes souhaite continuer à grandir.
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Depuis la fin des années 1980, l’efficacité théorique et mobilisatrice de la pensée féministe, fréquemment dépeinte comme « blanche » et occidentale, a été remise en cause notamment par des féministes afro-américaines, hispano-américaines et indiennes. À l’intérieur même des études féministes et du mouvement des femmes émerge donc un questionnement sur la capacité du féminisme à prendre en compte l’hétérogénéité des statuts sociaux et des expériences des femmes. En d’autres termes, le féminisme est remis en question quant à sa capacité à élaborer une analyse de l’oppression des femmes qui reconnaît les effets conjugués du sexisme, du racisme, du « classisme » ou encore de l’homophobie. Dans le présent article, nous exposons dans un premier temps les principales critiques émises par des féministes noires et d’autres issues de groupes minoritaires à l’endroit du mouvement des femmes. Dans un deuxième temps, nous mettons en perspective le point de vue de chercheures et de thérapeutes féministes américaines ayant renouvelé leur vision et leurs pratiques d’intervention à la lumière de ces critiques. Dans un troisième temps sera précisée la signification du concept d’intersectionnalité, tel qu’il émerge dans la littérature féministe et, dans un quatrième temps, nous examinons l’apport de ce nouveau paradigme à l’intervention féministe appliquée auprès des femmes victimes de violence conjugale. En conclusion, nous signalerons quelques-uns des enjeux et des défis que pose l’intégration de l’approche intersectionnelle à l’intervention féministe.