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"Cherchant toutes à répondre à la question 'Comment prend forme la coconstruction dans ma pratique féministe de recherche?',l'interrogation nous fait plonger dans l'intimité praxéologique d'universitaires embrassant des aspirations de justice sociale. Le dévoilement des embûches, des doutes et d'expériences moins réussies offre ainsi un matériel pour tirer des leçons. [...] La parité des contributions étudiantes et professorales fait aussi la singularité de cette publication" (Préface, p. 10)
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Poétesse guerrière, Audre Lorde (1934-1992) s’auto-définit comme « Noire, lesbienne, féministe, mère, amante, poète ». Cet essai synthétise l’intervention politique féministe noire de l’écrivaine comme une pensée des différences et esquisse les contours de son héritage militant radical et lesbien. Promoteurs avant l’heure de la notion d’intersectionnalité, ses discours mobilisateurs exhortent à l’action. Lorde interroge le racisme des féministes blanches, pousse les femmes à forger leurs propres concepts, à dialoguer pour comprendre leurs différences. Elle réhabilite les émotions (la colère, la peur) et la force de l’érotisme. Mobilisatrice des féministes afro-allemandes, Lorde s’est engagée contre l’apartheid. De nombreuses organisations se placent résolument dans son sillage. On note son influence chez les poétesses noires américaines contemporaines, comme Claudia Rankine, alors que son apport théorique majeur, entre pensée radicale et théorie queer, réside dans l’affirmation de soi (empowerment), concept développé par Patricia Hill Collins, et le renforcement des coalitions.
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Camille Toffoli croit que les serveuses de diners, les chanteuses country, les sad girls et les championnes de rodéo ont quelque chose de fondamental à nous apprendre sur les rapports de genre et les privilèges de classe. Filles corsaires construit une pensée qui a les deux pieds dans la vie, qui jette son dévolu sur les figures oubliées et les angles morts d’un certain féminisme universitaire. Pourquoi le célibat volontaire, l’autonomie sexuelle et la non-maternité sont-ils toujours frappés de suspicion ? L’amitié peut-elle réellement lutter contre l’hétéronormativité ? Comment penser une politique de la solitude ? L’autrice investigue ces questions, et bien d’autres, à travers une série de portraits où les anecdotes côtoient les réflexions philosophiques. Une éthique féministe inconfortable qui se déploie quelque part entre les journées de travail en librairie, les soirées karaokés et les brunchs deux oeufs-bacon.
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"Quand tu seras grande, tu seras une éducatrice pour notre peuple. Tu aideras Les autres. Tu seras une guérisseuse." L'extraordinaire histoire de Ma-Nee Chacaby en est une de courage, de souffrance et d'amour. En prononçant ces paroles prophétiques, sa grand-mère n'aurait pu viser plus juste. C'est elle qui a vu chez la petite Ma-Nee les deux esprits, le masculin et le féminin. Chance ou malédiction ? Pour une enfant bispirituelle dans Les années 1950, à Ombabika, une communauté ojibwé-crie du nord de l'Ontario, la liberté est infinie. Elle apprend à trapper, à chasser et à survivre en forêt ; elle sculpte le bois, fait de la couture, tanne le cuir et s'occupe des enfants et des aînés. Mais sa grand-mère, sa bien-aimée kokum, sait que la suite sera très dure. Après une jeunesse bouleversée par les tragédies, les abus, un mariage forcé et l'alcoolisme, elle s'enfuit à vingt ans avec ses enfants à Thunder Bay. Là-bas, elle n'échappe pas aux violences racistes, mais réussit à atteindre la sobriété. Une vie de militantisme commence. Elle devient intervenante auprès de toxicomanes, de sans-abri et de mères en difficulté, reçoit des dizaines d'enfants en famille d'accueil et, lorsqu'elle découvre qu'elle aime les femmes, ne tarde pas à s'impliquer dans le mouvement LGBTQ2S. Comme lesbienne, guide spirituelle autochtone et handicapée visuelle, Ma-Nee Chacaby fait aujourd'hui figure d'inspiration. Sa vie est une courtepointe faite des morceaux de l'histoire brisée des Premières Nations, où s'entrelacent les fils de la résistance et de la guérison."
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Activiste féministe lesbienne radicale depuis les années 1970, Dorothy Allison a connu le succès avec ses romans (L’Histoire de Bone, Retour à Cayro). En 1994, elle publie Peau, un recueil d’essais. Elle y parle de son enfance, d’inceste, de lesbophobie. Elle raconte son engagement féministe, sa sexualité, les « Sex Wars » des années 1980. Elle partage ses réflexions sur la littérature : comment écrire l’extrême misère sociale, comment écrire sur le sexe ? Un livre tout à la fois intime, décapant et profondément politique, réédité avec sept textes inédits en français.
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Persistence is a raucous, insightful, sexy, and sometimes dangerous look at what the words butch and femme can mean in today's ever-shifting gender landscape, with one eye on the past and the other on what is to come.
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Les résultats préliminaires d’une enquête menée en ligne auprès de jeunes lesbiennes canadiennes francophones révèlent, notamment, que la majorité des 362 répondantes se perçoivent à l’aune du dispositif de différenciation des sexes et des sexualités, plutôt qu’à celui, attendu en cette ère postmoderne, du dé/constructivisme. S’agit-il de l’influence des phénomènes d’hypersexualisation médiatique des jeunes femmes et de pornographisation de la culture populaire fort présents actuellement en Amérique du Nord ? Ou d’une stratégie de survie dans un contexte de backlash et d’invisibilisation du lesbianisme (non factice) ? Ou encore d’une position de repli face au cumul des discriminations que subit ce groupe social sur le plan du sexe, de la sexualité, de la langue, de la culture, mais également, dans les cas d’appartenance à une minorité dite « visible » ou migrante, de la « race » et de la citoyenneté ?
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Ensemble de textes de la poétesse et militante féministe noire américaine (1934-1992) où elle exprime sa pensée sur les injustices civiles et sociales, les droits civiques, le féminisme, l'identité féminine noire. Un souvenir revient dans les écrits d'Audre Lorde. C'est l'hiver à New York. Audre est dans le métro avec sa mère. Emmitouflée, elle est assise à côté d'une dame en manteau de fourrure. Elle regarde la dame, blanche, qui d'une main rageuse retire le pan de manteau qui effleure l'enfant. Une enfant Noire qui ne comprend pas et cherche désespérément un cafard, une poussière, bref une saleté justifiant ce geste. Quelque chose pour ne pas réaliser que la saleté... c'est elle. Ensuite, le regard rageur de la dame blanche qui tue l'enfant Noire de cinq ans parce qu'elle ne peut pas le nommer : le regard du racisme. Un souvenir vrillé en elle, plus qu'une douleur, une souffrance indélébile qui permet à la poète adulte d'affirmer qu'au fond, en Amérique, on ne veut pas que les Noir-e-s vivent. Audre a vécu, survécu, pour nous dire son « amérique », ses passions, ses colères, dans une série d'écrits lumineux.
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Reconnu comme un livre majeur du XXe siècle, Le deuxième sexe de Simone de Beauvoir est paru en 1949, il y a plus de cinquante ans. Si l’accueil qu’on lui a réservé en France au moment de sa parution a été houleux, qu’en a-t-il été au Québec? Quelle influence a-t-il exercée sur ses lectrices? Les textes rassemblés ici visent à amorcer une réflexion critique sur la contribution du Deuxième sexe aux débats théoriques féministes des dernières décennies, notamment en ce qui a trait à la maternité, à la prostitution, au lesbianisme, à l’exclusion et à la différence. Des textes de Cécile Coderre, Marie Couillard, Marie-José des Rivières, Michèle Kérisit, Diane Lamoureux, Gertrude Mianda, Carole Noël, Colette Parent, Yvanka B. Raynova, Françoise Rétif, Marie-Blanche Tahon et Geneviève Thibault.
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Par son refus radical de tout système de catégories identitaires de même que de toute stratégie politique, théorique ou épistémologique qui se réclame d’un tel positionnement, le courant queer remet en question la base identitaire du mouvement des lesbiennes qui s’est constitué depuis plus d’une vingtaine d’années et déstabilise les perspectives féministes qui ont prévalu jusqu’à récemment dans la théorisation du lesbianisme. Dans cette communication, j’aimerais discuter, en tant que sociologue et féministe, certains enjeux soulevés par la pensée queer quant à la (dé)construction du sujet lesbien. En effet, une fois admis le caractère multiple et fragmenté des subjectivités individuelles, quels outils ce courant fournit-il pour penser la diversité parmi les lesbiennes et explorer concrètement les intersections entre sexualité, genre, ethnie et classe ? Alors que le lesbianisme féministe a défini le sujet lesbien comme une identité de genre et comme lieu d’une résistance politique à la domination patriarcale, l’approche dite queer ne risque-t-elle pas d’occulter de nouveau les rapports de sexe en assimilant les unes aux autres les multiples formes de transgressions sexuelles, y inclus le lesbianisme ?
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Lieu d’invention, laboratoire où s’élaborent une pensée originale et la recherche d’un langage inédit, La lettre aérienne rassemble douze essais de Nicole Brossard écrits entre 1975 et 1985. Ces textes témoignent de la quête individuelle de l’écrivaine, ancrée dans l’histoire, dans l’affirmation de la modernité québécoise et l’émergence d’une culture affranchie de la norme patriarcale.
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