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Discussion-midi tenue le 14 avril 2021. Avec : Pénélope Bagieu, autrice de bande dessinée, connue notamment pour Culottées (2016-2017). Ses albums ont remporté plusieurs prix, dont un Prix Eisner en 2019. Discutante : Sandrine Bourget-Lapointe, libraire à la Librairie L’Euguélionne et spécialiste des romans graphiques féministes. Animation : Thérèse St-Gelais, professeure en histoire de l’art et directrice de l’IREF.
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Cette thèse explore la production textuelle des femmes diffusée dans la presse anarchiste française entre 1885 et 1905. À partir d’une perspective de genre, nous examinons les écrits féminins qui ont circulé dans les journaux de propagande et dans les revues littéraires d’orientation libertaire. Notre démonstration est divisée en trois grandes parties, comportant chacune deux chapitres, qui suivent un ordre chronologique. Dans la première partie, nous retraçons l’entrée progressive des femmes dans les journaux de propagande à la fin de la décennie 1880. Le premier chapitre raconte l’émergence du mouvement anarchiste en insistant sur les activités militantes qui ont été organisées par les femmes. Le deuxième chapitre porte sur les débuts de l’activité journalistique des femmes dans les journaux de propagande. Louise Michel collabore activement à ces journaux dans lesquels elle publie des feuilletons romanesques, des poèmes, des contes et des nouvelles. Plusieurs femmes empruntent également la voie épistolaire pour se construire une image publique en tant que militantes. La deuxième partie de la thèse s’intéresse aux écrits de femmes qui ont, dans leur majorité, été publiés entre 1892 et 1896. Le troisième chapitre porte sur les pratiques d’écriture empruntées par les femmes pour mettre en forme un imaginaire de l’action qui rappelle les discours anarchistes sur la violence. Les femmes emploient différentes stratégies d’écriture pour s’approprier un sujet duquel elles devraient être écartées, du point de vue des clichés de genre. Dans le quatrième chapitre, nous abordons les témoignages intimes dans lesquels elles évoquent leurs expériences singulières de l’anarchisme. La troisième partie de la thèse porte sur le début du XXe siècle, moment lors duquel les femmes font entendre leur voix en tant qu’intellectuelles. Dans le cinquième chapitre, nous nous penchons sur les genres de la critique et de l’histoire littéraire, tels qu’ils sont pratiqués par les femmes dans différentes publications. Le dernier chapitre examine les interventions journalistiques des femmes dans les enquêtes sociales, qui constituent un microcosme des pratiques et des discours anarchistes. Il se clôt sur une étude de la polémique autour du féminisme, survenue dans Le Libertaire en 1904. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Littérature française du XIXe siècle, histoire culturelle de la presse, anarchisme(s), pratiques d’écriture des femmes, analyse du discours.
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Le présent mémoire propose une revalorisation de l’amitié féminine, trop souvent mise de côté dans la littérature et traditionnellement pensée au masculin. Il est question d’analyser les impacts de cette relation dans la vie des femmes en observant la façon dont elles se construisent un espace politique de complicité et de résistance. Ce travail se divise en quatre chapitres : le premier met en place les assises théoriques qui cadrent l’étude des romans et les trois chapitres suivants analysent les oeuvres Baise-moi de Virginie Despentes (1993), Les inséparables de Marie Nimier (2008) et Petite laine d’Amélie Panneton (2017). Afin de comparer ces livres, l’amitié se divise en trois espaces : l’espace textuel, chronotopique et symbolique. L’espace textuel propose d’observer l’articulation de l’amitié selon les trois modes narratifs que propose Susan Lanser (les voix auctoriale, personnelle et collective). Il s’agit de créer un langage qui puisse exprimer l’amitié à sa juste valeur. L’espace chronotopique est conçu selon le concept de chronotope qu’élabore Mikhaïl Bakhtine. Il est utilisé pour comprendre les relations de l’espace-temps de l’amitié entre femmes dans les romans et en dresser les valeurs importantes (la rencontre, les liants, la confluence des identités et les péripéties). Dans l’espace symbolique, l’amitié donne aux femmes la force de résister et de lutter contre les oppressions qu’elles vivent. La dimension politique prend tout son sens lorsqu’on attribue la fonction de résistance à l’amitié, qui constitue un environnement en quelque sorte à l’abri des forces hégémoniques et qui travaille à les contester et à les défier. Ainsi, le mémoire propose de replacer l’amitié féminine dans des espaces de résistance et de lui accorder une valeur politique afin de mieux comprendre et expliciter cette relation si fondamentale dans la vie des femmes. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : amitié féminine, solidarité, résistance, sororité, narratologie féministe, chronotope, Virginie Despentes, Marie Nimier, Amélie Panneton
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Le présent mémoire s'intéresse aux liens entre le genre et la voix dans le récit Boys, boys, boys de Joy Sorman. L'objectif est d'analyser le déplacement qu'effectue la protagoniste du genre féminin au genre viril et les répercussions de ce changement sur la voix narrative. Alors que le genre a souvent été pensé en relation avec le corps sexué, il est davantage lié à la parole, dans ce récit, d'où son originalité : il défait la correspondance entre sexe et genre sans passer par la modification du corps (déguisements, travestissements et opérations chirurgicales n'y sont pas mis en scène). Il s'agit donc de voir comment l'usage que fait la narratrice de la parole en général, et du discours viril en particulier, participe à la fois d'un rejet de la féminité socialement imposée, de la recherche d'une nouvelle identité de genre et d'une tentative de questionner la binarité masculin/féminin. Notre travail s'appuie principalement sur une approche féministe et narratologique du texte littéraire en plus de recourir aux théories de l'agentivité et de la masculinité. Dans un premier chapitre, nous convoquons des théoriciens de ces quatre sous-champs différents afin de rendre compte des concepts et des pratiques qui s'entrecroisent dans le récit. Fortes de cette base théorique, nous étudions, dans le deuxième chapitre, l'articulation du genre et de la voix dans le récit Boys, boys, boys. Nous démontrons que le genre se manifeste à la fois comme un discours autoritaire qui hiérarchise les individus entre eux et comme un choix émancipateur à la base d'une parole autonome. Enfin, le troisième chapitre porte sur le discours viril tenu par les garçons et par la protagoniste. En nous basant sur la définition de la virilité donnée dans le récit, nous constatons que le discours viril fait l'objet d'un paradoxe : prononcé par les garçons, il est basé sur l'idée de la dénégation du féminin alors qu'il est associé à l'idée d'apprentissage lorsqu'il est employé par la protagoniste. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Bakhtine, Boys, boys, boys, discours, féminité, genre, Joy Sorman, Judith Butler, narratologie, virilité.
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La compétition entre filles est un lieu commun de la production culturelle destinée aux adolescent-e-s. Ce mémoire cherche à interroger en quoi elle est exacerbée dans le corpus littéraire des dystopies qui leur sont destinées. Le roman à l'étude, Only Ever Yours (Louise O'Neill, 2014), opère par extrapolation satirique, ce qui lui permet de critiquer plutôt que de mettre en scène et de reconduire sans le problématiser le trope de la compétition. Cette subversion est, entre autres, rendue possible par la reprise et le détournement de structures narratives familières (school story, roman d'amour). La démonstration, autour d'une thématique et d'un corpus spécifiques, se veut également l'exemple d'une analyse rigoureuse du corpus pour adolescent-e-s dont on dévalue trop souvent d'emblée la qualité. Suite à un premier chapitre de synthèse sur les écrits théoriques portant sur la littérature dystopique pour adolescent-e-s, l'analyse féministe de l'œuvre comporte deux volets. Il est d'abord question de l'oppression subie par les personnages féminins, qui est analysée par le biais des écrits de Gayle Rubin et d'Adrienne Rich. Ensuite, il s'agit d'observer en quoi les personnages d'O'Neill témoignent d'une résistance, ce qui est relevé grâce aux travaux de Sara K. Day, Martine Delvaux et bell hooks. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Compétition, Dystopie, Féminisme, Littérature pour adolescent-e-s
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L’oeuvre romanesque de Léonora Miano est profondément marquée par le recours à l’intermédialité. Celle-ci se met en place notamment grâce à des références constantes à une culture musicale qui dépasse l’axe France-Afrique structurant les identités afropéennes des personnages et ouvre l’univers fictionnel sur l’espace atlantique en faisant appel à un patrimoine musical essentiellement américain (jazz, funk, soul, etc.). Au-delà de l’aspect structurel de cette intermédialité musicale, sa présence diégétique renforce par bien des aspects la réflexion – de l’auteure et de ses personnages – d’une part sur les questions identitaires, d’autre part sur la masculinité et la position du « garçon noir » pris en étau entre divers schémas contraignants. Le présent article étudie cette articulation entre intermédialité musicale et identités dans les deux tomes de Crépuscule du tourment.
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Cette thèse s'intéresse à l'inscription de la perspective maternelle dans les textes de femmes auteures de l'extrême contemporain français. Longtemps réduites à leur capacité de reproduction et ainsi considérées comme inaptes à la création, les femmes ont dû choisir entre la maternité et l'écriture. Si la mère était souvent l'objet du discours de ses enfants, elle-même n'avait généralement pas voix au chapitre. Notre travail analyse l'œuvre d'écrivaines qui explorent l'expérience de la maternité d'un point de vue maternel, avec ses dimensions personnelles, éthiques et sociales, permettant ainsi de montrer que les mères ne sont pas que mères, mais qu'elles peuvent être aussi des créatrices ainsi que des sujets désirés et désirants à part entière. À partir de l'étude des récits de soi suivants : Journal de la création (1990) de Nancy Huston, Léonore, toujours (1994) de Christine Angot, Philippe (1995) de Camille Laurens, À ce soir (2001) de Laure Adler, Le bébé (2002) de Marie Darrieussecq et L'inattendue (2003) de Karine Reysset, nous verrons comment les protagonistes considèrent la maternité non plus seulement comme un obstacle à la création, mais aussi et surtout comme une source d'inspiration. Leurs textes novateurs, qui favorisent l'écriture du quotidien et l'inscription de l'ambivalence maternelle, permettent de sortir la maternité de l'espace privé tout en rendant mieux compte que jamais de son caractère subjectif et intime. Grâce aux études féministes, aux études sur la maternité ainsi qu'aux théories de l'énonciation et de la narratologie, nous explorons la subjectivité des personnages maternels, la voix privilégiée par les narratrices et la manière dont chacune d'elles négocie son rapport à l'opposition création-procréation. Après avoir problématisé le concept de maternité d'un point de vue historique, social et littéraire, mis en relief l'apport des mères littéraires (A. Leclerc, C. Chawaf et A. Ernaux) des auteures du corpus et exploré les caractéristiques d'une éventuelle poétique de la « maternalité » (Hyvrard, 2011), nous abordons le rôle de l'écriture dans le deuil maternel, la manière dont la maternité peut contribuer à la « guérison » d'un trauma et la possibilité de concilier maternité et écriture de façon harmonieuse sans nier l'ambivalence maternelle. Nous proposons ainsi une lecture d'ensemble d'un important phénomène littéraire contemporain : les textes qui présentent la création et la maternité sous un angle nouveau et qui font émerger de nouvelles formes textuelles. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Maternité; identité; écriture; féminisme; narratologie; psychanalyse; extrême contemporain; littérature des femmes; littérature française.
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Dans cette thèse, je propose une lecture de l'amour dans la littérature contemporaine des femmes (en France et au Québec). À partir des œuvres de Christine Angot, Nelly Arcan, Nina Bouraoui, Martine Delvaux, Camille Laurens, Catherine Mavrikakis et Tiphaine Samoyault, je m'intéresse à la manière dont l'amour donne forme à l'écriture. Une forme où l'usage du Je comme « pronom de l'intimité » (qui « n'a sa place que dans les lettres d'amour », écrit Christine Angot) infléchit une pratique de lecture amoureuse. Considérant que l'amour est « une source des graves malentendus » (Beauvoir, 1949) entre les hommes et les femmes, je choisis de fonder ma recherche sur une conception de l'amour en termes de rapport littéraire. Je me concentre sur les liens entre, d'une part, l'expérience réelle de l'amour que les textes font voir (sa force de ravissement et son impossibilité, en passant par son apprentissage et son échec) et, d'autre part, l'expérience de la littérature que font, pour elles-mêmes et entre elles, les femmes qui écrivent. Par « amour », il faut entendre, dans le cadre de cette thèse, une approche amoureuse : c'est-à-dire une façon qu'ont les narratrices de lire les signes de l'autre, tout en cherchant elles-mêmes (et en elles-mêmes), par l'acte d'écrire, ce que Christine Angot appelle un « noyau dur ». Ainsi, tenant compte de la fatalité qui circonscrit le destin des amoureuses dans la littérature, et le rôle ambigu que jouent les mots d'amour dans tout récit amoureux (« Les mots d'amour sont les mêmes, avec ou sans l'amour. », écrit Camille Laurens), au final, je pose la question de l'amour comme revendication d'une solitude à travers les actes d'écrire et de lire que mettent en scène les narratrices du corpus à l'étude. Partant en ce sens du constat que l'amour est une fiction, un rêve, un récit, un prétexte voire une disposition pour accéder au cœur de la littérature, je cherche moins à définir la vérité de l'amour comme sentiment que la vérité d'un projet littéraire dont l'amour est le sujet de prédilection. À l'histoire d'amour qui impose les questions du contexte et des circonstances, je réponds que la récurrence de certains lieux fournit, dans les œuvres à l'étude, une armature à l'écriture. Dépositaires d'images, de récits et d'une chronologie, ces lieux installent, dans les œuvres à l'étude, une double temporalité : celle d'une expérience conjuguée de l'amour et de la littérature. Ainsi, entre le souvenir concret que fait naître une histoire d'amour et l'intérêt que suscite la littérature en regard du désir de montrer ce qui est en jeu dans l'amour, je m'intéresse à l'idée d'un trajet où la littérature continue de faire signe à la littérature. Considérant que c'est sur le plan de la lecture que se crée le rapport d'amour ultime avec la littérature, je vise, par la recomposition de chacun des morceaux de cet argumentaire, à mettre en lumière une herméneutique féministe inédite de l'amour telle que me permet de l'élaborer la littérature contemporaine des femmes. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : amour, femmes, lecture, écriture, je, féminisme, filiation tragique, correspondances, trajet, interprétation littéraire, littérature contemporaine des femmes
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"Arts visuel" est l'un des soixante-six textes thématiques de cette encyclopédie explorent les reconfigurations en cours des études de genre. Trois axes transversaux organisent cette enquête collective: le corps, la sexualité, les rapports sociaux. Les inégalités liées au genre sont de plus en plus envisagées en relation avec celles liées à la classe sociale, la couleur de peau, l'apparence physique, la santé ou encore l'âge. Cette approche multidimensionnelle des rapports sociaux a transformé radicalement les manières de penser la domination au sein des recherches sur le genre. En analysant les concepts, les enquêtes empiriques et les débats caractéristiques de ces transformations saillantes, les contributrices et contributeurs de cet ouvrage dessinent une cartographie critique des études de genre en ce début de XXIe siècle.
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Je me propose donc, en faisant usage de toutes les libertés et licences de la romancière, de vous raconter l'histoire des deux jours qui ont précédé ma venue ici – comment, courbée sous le poids du sujet dont vous aviez chargé mes épaules, je l'ai soupesé, je l'ai mis à l'épreuve de ma vie quotidienne. Virginia Woolf Publié pour la première fois en 1929, Un lieu à soi est composé d'une série de conférences consacrée au thème des femmes et de la fiction que Virginia Woolf donna à l'université pour femmes de Cambridge en 1928. La romancière explique dès les premières lignes comment ce sujet a fait naître une tout autre question, celle qui donne son titre à l'essai : « Une femme doit avoir de l'argent et un lieu à elle si elle veut écrire de la fiction. » Avec humour et ironie, et une saisissante honnêteté intellectuelle, Virginia Woolf propose de retracer les quelques jours qui ont précédé cette conférence. À la manière d'un roman, elle déroule ainsi le fil de sa pensée et le cheminement qui l'a conduite vers cette réflexion sur le lieu et l'argent. Ce chef-d'œuvre de la littérature féministe prend un éclairage différent sous la plume de Marie Darrieussecq. Cette nouvelle traduction remet en perspective la question essentielle des femmes et de l'écriture, et de leur place au sein de la littérature contemporaine
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La volonté de ce projet de maîtrise consiste à analyser la manière dont les représentations de figures genderqueers en art actuel participent à une réflexion critique des notions d'identité et de sexualité comme lieux privilégiés de résistance à l'hétéronormativité. Je souhaite démontrer à quel point la représentation du corps queerisé peut agir comme espace stratégique d'une repolitisation de la sexualité et de l'identité et ainsi contribuer à une micropolitique de résistance. Par le truchement des politiques et théories queers et féministes, les pratiques artistiques polymorphes de J.J. Levine, Dorothée Smith, Nina Arsenault et Virginie Jourdain questionnent et critiquent l'hétéronormativité et ses discours pour en dévoiler les principaux axiomes idéologiques et ainsi en déconstruire l'apparente naturalité. Dans l'objectif de comprendre et d'articuler les enjeux que sous-tendent les théories féministes et queers actuelles, je vais m'attarder plus spécifiquement à en circonscrire les prémisses enracinées dans le contexte postmoderne. En revisitant des auteurs clés tels Michel Foucault et Judith Butler, je souhaite mettre en lumière leurs contributions intellectuelles et théoriques pour la constitution d'une pensée critique des identités et des sexualités. Les représentations de figures genderqueers en art actuel participent ainsi d'une déconstruction des présupposés immanents de l'hétéronormativité dont le genre est en quelque sorte l'ancrage ontologique. En jouant de ces codes hégémoniques de manière à en désamorcer la violence symbolique, Smith, Levine, Jourdain et Arsenault participent à une remise en cause des concepts même d'identité et de sexualité pour nous faire entrevoir de possibles subjectivations dissidentes. À la source de mes réflexions, il y a ainsi une volonté épistémologique de produire un savoir mutant, progéniture androgyne d'une multitude de penseurs qui n'ont de cesse de nourrir la discipline de l'histoire de l'art. Ce mémoire est donc le mariage polygame de méthodologies hétéroclites dont l'objectif ultime est la production d'un savoir queer riche et sensible. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : postmodernisme, queer, identités, sexualités, genderqueer, J.J. Levine, Dorothée Smith, Virginie Jourdain, Nina Arsenault, micropolitique de résistance, subjectivités dissidentes, hétérotopies identitaires, hétéronormativité, pharmacopornographie.
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Elles étaient belles, libres, avides d'amour, d'écriture et d'action, engagées dans les luttes de leur temps pour l'égalité des sexes et la justice sociale. Olympe de Gouges, Flora Tristan, George Sand incarnent avec éclat la rébellion des femmes : une des grandes forces de l'Histoire. J'ai eu envie de les rencontrer et de les raconter pour celles et ceux qui se battent dans le monde aujourd'hui. Michelle Perrot
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Ce mémoire porte sur la présence de l'ironie comme stratégie esthétique et politique. Les œuvres analysées le sont dans l'objectif de connaître comment cette figure s'articule à l'intérieur de créations à contenu féministe et quels indices de l'ironie apparaissent de façon parfois récurrente. Ne prétendant pas universaliser le mode fonctionnel de l'ironie dans la militance féministe, ni dans les arts visuels, ce mémoire cherche plutôt à saisir de quelle manière l'ironie, en tant que méthode rhétorique, agit à l'intérieur de pratiques artistiques précises et distinctes les unes des autres. Le concept d'ironie est analysé principalement à partir des définitions qu'en donnent Catherine Kerbrat-Orecchioni, Linda Hutcheon et le Groupe MU, c'est-à-dire une figure avançant une affirmation et qui, à l'aide de certains éléments, en suggère à la fois la négation. Ce paradoxe qui conduit à la notion d'ambiguïté permet d'éliminer ce qui peut être perçu telle une attitude totalitaire, menant de force ou forcément le récepteur ou la réceptrice vers une Vérité. En fait, la stratégie ironique oblige à la réflexion et exerce l'esprit critique dans la mesure où le public oscille entre deux lectures contradictoires. Cette incitation à faire preuve d'une pensée critique à l'égard de thèmes fondamentaux à l'étude, notamment la notion de genre, révèle le type particulier d'engagement que propose la stratégie ironique. Ce travail se concentre sur divers courants féministes et conceptions du genre. Parmi les écoles de pensée abordées, une attention particulière est portée à l'égard de la philosophe et féministe Judith Butler. Celle-ci propose d'ouvrir les possibilités identitaires et de miser sur les différences, au-delà de la pensée binaire contraignante. Son concept de pratiques parodiques du genre a été retenu afin d'analyser subséquemment ce que la psychanalyste Joan Riviere qualifie de " mascarade de la féminité "· À partir de ces concepts, les pratiques artistiques de deux collectifs d'artistes, soit les Guerrilla Girls et Les Fermières Obsédées, ainsi que de l'artiste Dana Wyse seront abordées de sorte à faire voir des variantes postmodernes qui élargiraient la définition d'un art militant. Mots clés : art et féminisme, ironie, genre, pratiques parodiques, Guerrilla Girls, Les Fermières Obsédées, Dana Wyse.
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Cette anthologie, la première du genre en langue française, retrace l'histoire complexe de quarante années de théories féministes anglo-américaines en histoire de l'art, à partir d'exemples détaillés et emblématiques. Les premiers écrits abordent l'histoire des pionnières de cette théorisation féministe, avec des écrits de Lucy Lippard, une analyse rétrospective des caractéristiques du mouvement californien des années 1970 ou des réceptions polémiques de The Dinner Party. Une seconde partie est consacrée à des textes qui s'attachent à une relecture de l'histoire de l'art des siècles passés, que ce soit le point de vue de Griselda Pollock, des « vieilles maîtresses » à une théorisation des espaces de la féminité, ou des approches plus marxistes du travail des artistes. Le troisième volet regroupe de nouvelles perspectives : l'analyse des masculinités à l'époque moderne et dans les performances des années 1960-1970, puis une approche des problématiques spécifiques aux artistes de couleurs, notamment afro-américaines. Enfin, deux études permettent de faire le point sur le développement postféministe en art et les questions queer. Cette sélection, issue d'un vaste répertoire, permet d'aborder les différentes conceptions théoriques des études féministes, de genre et queer en art qui se sont succédées et répondues des années 1970 aux années 2000.
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Dans L'Usage de la vie, Christine Angot soulève le fait que la littérature française est aujourd'hui accusée de nombrilisme. Selon nombre de critiques littéraires, les écrivains actuels ne s'intéresseraient qu'à eux-mêmes et à leur propre histoire, comme en fait preuve la place importante qu'occupe l'autofiction dans la production contemporaine. Alors que, d'une part, nous avons l'impression que la littérature n'aborde plus de front les questions sociopolitiques et les évacue, il apparaît que, d'autre part, l'engagement social se joue maintenant à un autre niveau. En effet, plusieurs théoriciens poststructuralistes issus de diverses disciplines des sciences sociales sont d'avis que nous assistons à un déplacement du pouvoir, qui passe des hautes sphères de décision à l'individu. Ce dernier est non seulement soumis aux normes et aux règles qui régissent la société, mais participe à leur diffusion et, conséquemment, à leur transformation. À cet égard, Christine Angot, une des auteures actuelles le plus souvent accusée de narcissisme, se défend pourtant d'écrire des livres qui ne parlent que d'elle. Au contraire, le contenu autobiographique permet l'expression d'une pensée politique qui passe par une réflexion sur ce qu'est l'identité. Ce mémoire s'intéressera à l'oeuvre de cette écrivaine française, et plus particulièrement au roman L'Inceste paru en 1999 et qui l'a propulsée à l'avant-scène du monde littéraire. De façon générale, ses ouvrages, narrés à la première personne, mettent en scène un personnage éponyme qui, selon toute apparence, livre un récit personnel de son expérience incestueuse thème qui revient au fil de ses publications. Cependant, si l'auteure s'attache à inclure des portions de sa vraie vie dans son univers fictif, c'est bien pour provoquer une réflexion chez le lecteur sur la nature du texte littéraire et sur la coïncidence à soi. Nous démontrerons ainsi de quelle manière le sujet Angot parvient à remettre en cause le concept même d'identité sur lequel repose la structure sociale. Ce questionnement prendra forme autour de la figure de l'inceste qui permettra de mieux comprendre la portée politique de l'oeuvre de Christine Angot. Dans cette perspective, l'inceste cessera donc de référer uniquement à l'expérience que l'auteure a vécue adolescente, mais renverra de plus en plus à une figure qui permet de questionner la notion de sujet cartésien. En somme, ce mémoire se penchera sur les implications politiques qu'entraîne une telle conception du sujet dans L'Inceste, et aux différents processus de déplacements et de resignifications que met en scène Angot; bref, le potentiel subversif du projet angotien sera au coeur de cette analyse. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Christine Angot, Inceste, Identité, Politique, Subversion.
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Ce mémoire analyse les représentations de l'amour dans trois textes autobiographiques d'Annie Ernaux: « Fragments autour de Philippe V. », L'occupation et L'Usage de la photo. L'amour est ici considéré comme une problématique féministe, dans la mesure où, comme le montre un préambule théorique, le modèle romantique impliquant notamment l'idéal de la fusion, cette abolition de soi dans l'autre, est une construction historique et politique qui tend à nuire aux femmes. Malgré la possibilité pour celles-ci de choisir leur partenaire ou de rompre, ce modèle demeure encore très influent aujourd'hui. Néanmoins, l'emprunt à différentes théories sociologiques permet d'envisager la mise en couple à la fois comme un processus contraignant et comme un espace d'évolution dans la définition de soi, puisqu'il est possible de prendre conscience des schèmes préconstruits et de s'en distancier. La principale hypothèse défendue est celle d'une trajectoire en trois états du sujet féminin, qui jouirait d'abord dans le premier texte d'une autonomie apparente lors de la séduction et des débuts du couple, puis qui se révélerait profondément hétéronome dans sa relation amoureuse et même après la fin de celle-ci dans L'occupation, pour ensuite tenter, avec L'Usage de la photo, de bâtir un nouveau rapport à l'amour qui serait plus équilibré et ne reposerait pas sur une dissymétrie des rôles amoureux. Dans ce demier texte qui comprend plusieurs photographies, la déconstruction imaginaire du genre sexuel contribue au dépassement du modèle conjugal, puisque celui-ci implique des rôles spécifiques pour chacun des sexes. L'analyse montre que les trois textes sont marqués, à des degrés variables, par des allers-retours entre les normes relatives au modèle traditionnel dans lequel la narratrice a été socialisée et une distanciation critique par rapport à ce modèle. Cette distanciation opère surtout au moment de l'écriture, caractérisée par son aspect antisentimental, parfois presque documentaire, qui favorise la conscientisation. L'écriture d'Ernaux sera également étudiée en lien avec celle de ses amants impliqués dans chacun des textes de notre corpus. « Fragments autour de Philippe V. » et L'occupation ont chacun provoqué des réponses dé Philippe Vilain, lequel s'efforce de défendre une autre image de lui et de la relation amoureuse, de même qu'une conception plus traditionnelle de l'amour hétérosexuel en général. Ces réactions rendent encore plus perceptibles la dimension féministe des textes d'Ernaux et la présence implicite d'une lutte des sexes derrière le mythe de l'amour. L'Usage de la photo, quant à lui, a été coécrit avec Marc Marie, dont l'écriture paraît au contraire s'harmoniser avec celle d'Ernaux. Néanmoins, il ne s'agit pas de fusion, puisque les auteurs signent chacun des sections respectives et développent ainsi une écriture autobiographique en parallèle qui est le lieu d'une introspection. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Annie Ernaux, Amour, Couple hétérosexuel, Féminisme, Modèle romantique, Rapport de pouvoir, Philippe Vilain.
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Les deux textes réédités ici pour la première fois ensemble sont sans doute les écrits les plus célèbres d’Hélène Cixous : publiés en 1975, mais inaccessibles en français depuis plusieurs décennies, Le Rire de la Méduse et Sorties ont fait le tour du monde. Traduits très vite en anglais, ensuite dans des dizaines d’autres langues, ils sont devenus des classiques de la théorie des genres (gender theory), et ont fait de leur auteur l’une des chefs de file du « New French Feminism ». Ces textes qui annoncent une nouvelle approche de la vieille question de la différence sexuelle ont eu une nombreuse descendance, surtout dans leur diaspora extra-francophone, dans tous les champs de recherches qui sont issus du féminisme et de la lutte des femmes des années 1970 : women’s studies, gender studies, queer theory. Ils figurent dans un grand nombre d’anthologies, et ils sont incontournables dans les programmes des cursus universitaires touchant aux problématiques théoriques et politiques de la sexualité et de la différence sexuelle. L’« événement » inouï que représenta et que continue à représenter ce double texte, dans de nouveaux espaces ou dans de nouvelles générations de lecteurs, provient de sa combinaison inédite et merveilleusement réussie de la réflexion philosophique, de l’écriture poétique et du manifeste politique. En France, ce texte parut à un moment où le mouvement « féministe » était en pleine effervescence. Hélène Cixous en faisait déjà partie, autant par ses écrits antérieurs que par son activité politique surtout au sein de l’Université. On sait qu’après avoir fondé en 1968 la structure enseignante de l’Université de Paris-VIII, elle y avait créé en 1974 le premier Doctorat en Études féminines d’Europe. Cependant, Le Rire de la Méduse parlait une autre langue et adoptait des positions bien plus révolutionnaires que les textes féministes qui le précédèrent, l’entourèrent ou même le suivirent. Son inclusion dans un numéro de la revue L’Arc élaboré par Catherine Clément et consacré à Simone de Beauvoir rend un son presque ironique, étant donné la distance qui sépare l’écriture et les positions d’Hélène Cixous de l’auteur objet de cet hommage. Le Rire de la Méduse prend bien sûr la défense des « femmes » à un moment où, comme Cixous elle-même l’a maintes fois rappelé, il fallait se prononcer haut et fort contre les structures patriarcales qui les opprimaient – bien que, dès le début, le texte nous prévienne contre l’existence d’une « femme générale, une femme type ». Ici, Hélène Cixous déconstruit deux « mythes » qui ont défini la féminité de façon négative tout au long de l’histoire. Le premier est celui qui qualifie la femme de « continent noir », laissant entendre qu’elle doit être pénétrée, colonisée, pour être connue et cartographiée, pour apprivoiser sa différence comme celle de tous les autres sujets hors norme. Freud va jusqu’à affirmer que la femme et sa sexualité sont une « énigme ». Le Rire de la Méduse déclare que « Le “Continent noir” n’est ni noir ni blanc ni inexplorable ». Il s’attaque ensuite au second faux mythe, celui de la femme fatale représentée par la figure mythologique de Méduse : « Il suffit qu’on regarde la méduse en face pour la voir : et elle n’est pas mortelle. Elle est belle et elle rit ». Le Rire de la Méduse parle à la première personne du pluriel et s’adresse aux « femmes », mais cela ne signifie pas que son discours exclut les « hommes ». En fait, et c’est l’originalité majeure du texte, sous ces dénominations Cixous ne se réfère pas aux deux sexes dans un sens biologique : elle souligne que les différences sexuelles, toujours au pluriel puisqu’elles sont multiples – il ne s’agit surtout pas simplement d’une opposition binaire –, traversent tous les individus, dans un mouvement perpétuel. La libération, autant pour les « hommes » que pour les « femmes », ne peut donc venir que de la déconstruction des structures phallogocentriques. Et cela ne peut se faire que grâce à l’écriture, qui est dite « féminine », c’est-à-dire inappropriable, expatriée, quand « elle se sauve » comme le dit Hélène Cixous, quand elle échappe à ces structures prépondérantes dans la pensée et la culture, que l’auteur s’appelle Jean (Genet) ou Marguerite (Duras). Le Rire de la Méduse nous invite puissamment à lirécrire – selon le beau néologisme créé plus tard par Cixous – « pour se forger l’arme antilogos », libérant ainsi notre pensée de même que notre corps (« Texte, mon corps » est une de ses belles phrases). Marta Segarra
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Les luttes en faveur des droits des femmes sont mises en lumière au fil des siècles à travers un choix de textes de Simone de Beauvoir, Olympe de Gouges, Théroigne de Méricourt, Susan B. Anthony, Elisabeth Stanton, etc.
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Accès à l'instruction, droits civils et politiques, équité des salaires, divorce: depuis des siècles, les femmes n'ont cessé de se battre pour obtenir l'égalité avec les hommes. Bien avant l'apparition du mot "féminisme", cette lutte fut d'abord un combat de plume, porté par des personnages singuliers engagés dans les controverses de leur temps. Ce sont leurs voix passionnées que ce recueil donne à entendre, de Marie de Gournay, "fille d'alliance de Montaigne", à l'icône qu'est devenue Simone de Beauvoir, en passant par Condorcet, Olympe de Gouges, Mary Wollstonecraft, Charles Fourier, Flora Tristan, John Stuart Mill, Madeleine Pelletier...
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