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Cette dissertation se penche sur les interactions entre le jazz, l'identité, la nation et la modernité durant le soi-disant âge d'or du jazz à Montréal (1925-1955). À la croisée de la musicologie, des études de la condition féminine (études féministes noires et méthodes de recherche féministes en particulier), des études des médias et des études culturelles, je propose une réécriture critique de l'histoire du jazz montréalais, attentive au rôle que les femmes racisées et ethnicisées ont joué dans le développement de la scène jazz, et plus largement dans la formation des identités, des plaisirs, et des sons de la modernité québécoise. Le statut particulier de Montréal comme ville-spectacle en fait un riche laboratoire pour étudier les relations de collaboration créative entre les artistes (musiciens.ennes, chanteurs.euses, danseurs.euses) actifs sur le circuit du spectacle de variété noir du début du XXe siècle. Cette recherche met également en lumière la relation discursive qu'entretiennent le jazz et le vice dans l'entre-deux-guerres québécois, en particulier quant à l'incarnation sexuée et racisée de la moralité. Finalement, cette dissertation présente la première écoute critique ainsi que les premières notes biographiques détaillées d'artistes féminines de jazz montréalaises telles que les pianistes Vera Guilaroff et Ilene Bourne, des ensembles féminins comme les Sœurs Spencer et le Montreal Melody Girls Orchestra, des danseuses et chanteuses de variété noires telles que Tina Baines Brereton, Bernice Jordan Whims, Mary Brown, Natalie Ramirez, et Marie-Claire Germain, ainsi que l'enseignante de piano Daisy Peterson Sweeney et les enseignantes de danse Ethel Bruneau et Olga Spencer Foderingham.
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Ce mémoire de maîtrise intitulé Lire Mary Travers (La Bolduc). Chansons et représentations sociales dans le Québec des années 1930 a pour objet les dimensions sociales, historiques et idéologiques que les textes de La Bolduc prennent en écharpe et transforment. S'intéressant à la totalité des chansons écrites par Mary Travers entre 1927 et 1939, l'étude offre une analyse détaillée de la représentation de la société québécoise de l'entre-deux-guerres portée par son œuvre. C'est par le bais de l'analyse littéraire, de la cantologie et de la sociocritique que ces chansons humoristiques racontant la vie quotidienne et la misère des petites gens sont interprétées. Une attention particulière est portée au genre « chanson », à la narrativité, au registre linguistique, à l'humour, à la représentation des femmes et aux dérives idéologiques observées dans son répertoire. Par l'étude des chansons énumératives, des dialogues chantés et des autres ballades créées par Mary Travers, le mémoire rend compte de la mesure de l'inscription sociale de l'écriture de cette chansonnière et folkloriste populaire.