Bibliographie complète
La justice est indivisible : la Palestine comme enjeu féministe
Type de ressource
Auteurs/contributeurs
- Elia, Nada (Auteur)
- Hammar, Liza (Traducteur)
- Dupuis-Déri, Francis (Collaborateur)
- Gibeau, Ariane (Collaborateur)
Titre
La justice est indivisible : la Palestine comme enjeu féministe
Résumé
L’article traduit ici en français s’inscrit précisément dans cette démarche d’interpellation critique
des féministes non-palestiniennes, y compris juives et racisées. Le titre « Justice is indivisible »
reprend une déclaration de Martin Luther King Jr., et le sous-titre, « Palestine as a feminist
issue », est inspiré d’un texte d’Angela Davis. Le texte est paru en 2017 dans un numéro spécial
intitulé « Palestine Lives » de la revue aujourd’hui en dormance, Declonization : Indigenity,
Education & Society, qui proposait aussi des articles comparant l’apartheid sud-africain et
israélien (Leigh-Ann Naidoo) ou le colonialisme de peuplement aux États-Unis et en Israël
(Johanna Fernandez). La traduction de ce texte est une initiative du Chantier sur l’antiféminisme
du Réseau québécois en études féministes (RéQEF).
En termes politiques, il y a alors une dizaine d’années que la bande de Gaza, minuscule territoire
où s’entasse une population pauvre, y compris dans des camps de réfugié·es, est sous le contrôle
du Hamas. Cette force politique islamiste en a expulsé de manière plutôt brutale le parti laïque du
Fatha, du président palestinien Mahmoud Abbas qui contrôle encore aujourd’hui la Cisjordanie,
menacée par les attaques de colons. En Occident, le Hamas est souvent diabolisé par la majorité
comme l’équivalent palestinien de l’État islamique en Irak et en Syrie ou des talibans afghans,
une force autoritaire, voire totalitaire, réactionnaire et patriarcale. Rappelons pour mémoire que
bien des féministes aux États-Unis ont appuyé l’invasion militaire de l’Afghanistan par la
coalition menée par les États-Unis, en 2001, tant elles espéraient voir les talibans vaincus, pour
libérer les Afghanes. Pour leur part, bien des Afghanes rappelaient que leur problème principal
restait la désolation que leur apportaient la guerre et la violence de l’occupation militaire
occidentale, des propos qui font échos à ceux de Nada Elia au sujet de la Palestine écrasée par
l’armée israélienne.
Ce texte est aussi une réaction à la période 2015-2016, marquée par un regain de tensions
meurtrières entre Israël et la Palestine, y compris quelques attaques aux couteaux menées par des
Palestiniens à Jérusalem, qui ont attirées l’attention sur la scène internationale. En termes de
rapports de force et de capacités de lutte, ces attaques aux couteaux doivent pourtant être
comparées à la puissance de feu de l’armée israélienne, et même de colons, qui provoque
évidemment bien plus de morts et blessés du côté palestinien qu’Israélien. L’armée israélienne,
par exemple, compte 10 fois plus de chars d’assaut que l’armée française et 20 fois plus que
l’armée canadienne. Le Hamas n’a pas de chars d’assaut…
La publication de cette version française a été en grande partie motivée par la turbulence provoquée par l’offensive des troupes du Hamas lancée le 7 octobre qui a provoqué plus de 1 000
victimes du côté israélien, et surtout la réplique israélienne qui, à ce jour, a provoqué plus de
30 000 victimes du côté de Gaza, ainsi qu’un déplacement de plus de la moitié de la population et
la destruction d’une ampleur inégalée, y compris d’hôpitaux, d’universités, d’écoles et de
bibliothèques (sans parler des morts qui s’accumulent aussi en Cisjordanie). Cette violence à
grande échelle a provoqué des ondes de choc dans les réseaux universitaires, y compris
féministes, en Amérique du Nord et en Europe, alors que des voix (pro)palestiniennes ont été
muselées par les directions d’établissement (voir, à ce sujet, Francis Dupuis-Déri, « Où sont les
défenseurs de la liberté universitaire ? », Le Devoir, 25 janvier 2024). Même si le texte de Nada
Elia est plutôt pessimisme à ce sujet, et traduit un terrible isolement politique, notons que
quelques féministes juives se mobilisent aujourd’hui contre le génocide, dont la célèbre Judith
Butler, qui réclame publiquement un cessez-le-feu, le droit de retour pour la population
palestinienne et le démantèlement des structures coloniales, ainsi que Rosalind Pollack
Petchesky, 81 ans, qui avait étudié l’antiféminisme et la nouvelle droit dans les années 1980, qui
a codirigé en 2021 avec Esther Farmer et Sarah Sills l’ouvrage A Land With A People :
Palestinians and Jews Confront Zionism et qui a été récemment arrêtée à deux reprises à New
York dans des mobilisations du groupe Jewish Voice for Peace contre le gouvernement israélien
et l’appui qui lui offre le gouvernement des États-Unis.
Pendant ce temps, le Palestinian Feminist Collective appelle pour le 8 mars à participer à la
campagne Third World Women Resist, à Chicago, Détroit, Los Angeles et San Francisco,
déclarant qu’on « constate que des “féministes” sionistes, colonialistes et impérialistes
s’approprient le vocabulaire des droits des femmes pour discréditer la lutte de libération
palestinienne » et qu’« il n’y a pas de place pour des génocidaires et leurs alliées dans des
mouvements féministes anti-impérialistes et décoloniaux. »
Publication
Revue PréfiX
Volume
1
Numéro
1
Date
2024
Langue
Français
ISSN
2818-0704
Titre abrégé
La justice est indivisible
Référence
Elia, Nada. (2024). La justice est indivisible : la Palestine comme enjeu féministe. Revue PréfiX, 1(1). https://revues.uqam.ca/prefix/revue-prefix/la-justice-est-indivisible-la-palestine-comme-enjeu-feministe/
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