Votre recherche
Résultats 27 ressources
-
Séminaire présenté par le Protocole UQAM/Relais-femmes et l’IREF, 27 janvier 2021. Trois équipes/projets de recherche y ont été présentés : « Visibilité et identité de genre : étude des chaînes YouTube LGBTQIA+ au Canada »; Mélanie Millette et Anaïs Maillard « Représentation des femmes en politique municipale »; Caroline Bouchard, Caterine Bourassa-Dansereau, Table de concertation des groupes de femmes de la Montérégie (TCGFM)
-
Cette recherche vise à mettre en lumière une réalité sous étudiée, particulièrement en français, et ce autant dans les champs de la science politique, de la communication et des études féministes. Elle a pour but premier de rendre compte de l’expérience de l’activisme en ligne pour les femmes qui font la gestion de pages et groupes Facebook féministes. Pour se faire, elle s’appuie sur la réalisation d’entrevues avec des femmes activistes, et de manière non négligeable sur l’expérience de la chercheuse. Cette recherche a pour postulat de départ que l’activisme en ligne est de l’activisme en soi, et que ce qui se déroule sur les réseaux sociaux ou sur Internet plus largement n’est pas virtuel, séparé de la vie quotidienne, mais en est plutôt partie intégrante. Ainsi, nous analysons d’abord les activités réalisées en ligne comme un travail, sous la loupe des théories féministes matérialistes françaises. Nous examinons ensuite les émotions vécues par les participantes à cette recherche, en tirant des clés d’analyse du champ d’études des émotions dans les mouvements sociaux. Ce mémoire, interdisciplinaire et ancré dans les études féministes, vise à explorer plusieurs questions, à savoir comment est vécue l’expérience de l’activisme en ligne par les femmes rencontrées, à quel point et de quelles façons leurs activités sur Facebook ressemblent à du travail, et quelles émotions permettent, nourrissent ou freinent leurs activités militantes. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Facebook, activisme en ligne, travail des femmes, émotions dans les mouvements sociaux
-
Les discriminations vécues et perçues par les Marocain.e.s LGBTQ+ de première génération d'immigration à Montréal découlent de conjonctures historiques, sociales et politiques. En effet, les législations en place au Maroc criminalisant les rapports homosexuels, et l'interprétation majoritaire de l'islam condamnant l'homosexualité (Jaspal et Cinnirella, 2012) affectent les parcours migratoires, ainsi que les vécus dans le pays d'origine et le pays d'accueil notamment au sein des communautés marocaines et musulmanes. Également, le racisme systémique et l'aversion pour la religion, vécue et ressentie au sein des communautés LGBTQ+, engendrent des discriminations de nature islamophobes et racistes. Ainsi, pris.e.s entre des impératifs sociaux tant hétéronormatifs qu'homonormatifs (Siraj, 2009), les Marocain.e.s LGBTQ+ se retrouvent à l'intersection de discriminations multiples tant au sein des structures politico-juridiques canadiennes et québécoises qu'au sein des associations et lieux de solidarité communautaires (El Hage et Lee, 2016). Grâce à un cadre théorique basé sur l'intersectionnalité et les études queer, ainsi qu'un cadre conceptuel mobilisant l'identité et les discriminations, ce mémoire propose d'analyser les discriminations intersectionnelles et les stratégies identitaires des Marocain.e.s LGBTQ+ de première génération d'immigration à Montréal. Il présente les résultats de notre recherche, issus d'entretiens semi-dirigés effectués en 2018 avec des membres des communautés LGBTQ+ d'origine marocaine à Montréal, de première génération d'immigration. Il propose également une analyse thématique des discriminations intersectionnelles ciblant leurs éléments identitaires sexuels, de genre, culturels et religieux, impliquant des stratégies identitaires. Le coming-out, à ce titre, en est une illustration phare ; pris entre des pressions homonormatives et hétéronormatives, sujet à des dictats contradictoires venant de leurs différentes communautés d'appartenance, il sous-tend des stratégies identitaires profondes. MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Intersectionnalité, discriminations, LGBTQ+, Maroc, Montréal
-
Panel 4 | De la résilience à la guérison: L’art de la décolonisation pratique au quotidien tel que conté par les jeunes femmes cries --- ★ Originaire de Waswanipi, communauté crie d’Eeyou Istchee, Maïtée Labrecque-Saganash est chroniqueuse au Journal Métro Montréal et au magazine The Nation. Militante pour les droits des autochtones, elle s’implique aussi sur son territoire, en travaillant au Cree Health Board comme assistante de recherche et technicienne en communication. ★ A native of Waswanipi, Cree community of Eeyou Istchee, Maïtée Labrecque-Saganash is a columnist for the Montreal Metro Journal and the NATION magazine. An activist for Indigenous rights, she is also involved in her territory, working at the Cree Health Board as a research assistant and communication technician. ★ Originaria de Waswanipi, comunidad Cree de Eeyou Istchee, Maïtée Labrecque-Saganash es columnista del periódico Montreal Metro y de la revista The Nation. Es una activista por los derechos de las personas indígenas y también está involucrada en su tierra, trabajando en la Junta de salud cree (Cree Health Board) como asistente de investigación y técnica de comunicación. --- Réalisation vidéo : Agustina Isidori Graphisme : Meky Ottawa Chanson «Windigo» d'Anachnid Photo :Cannelle Wiechert --- https://www.colloqueresistances.org https://www.facebook.com/colloqueresi... resistancesfemmesautochtones@gmail.com
-
Alors que le cinéma des Aborigènes d’Australie et que celui des Premières Nations aux États-Unis connaissent un véritable essor et jouissent d’une reconnaissance internationale, la représentation des Autochtones demeure toujours problématique au Québec. Quand ces derniers ne sont pas invisibles, ils sont bien souvent mal représentés. Stéréotypes, appropriation culturelle et politique : la Belle Province accuse un certain retard et ne semble pas en avoir tout à fait fini avec son histoire colonialiste, en dépit des efforts sporadiques pour mettre fin aux relents de ce passé.
-
UNE FEMME FANTASTIQUE est l'histoire de Marina, une serveuse et chanteuse, et d'Orlando, un homme plus âgé, qui sont amoureux et qui planifient pour l'avenir. Après qu'Orlando tombe soudainement malade et décède, Marina est obligée d'affronter sa famille et la société, et de se battre à nouveau pour leur montrer qui elle est : complexe, forte, franche, fantastique.
-
Pas d’histoire, les femmes? L’historienne Micheline Dumont constate que, si les recherches en histoire des femmes menées au cours des dernières décennies ont contribué à faire émerger un nouveau champ de connaissance, celui-ci n’a toujours pas été intégré dans l’histoire officielle. La tradition d’une histoire univoque, qui confine les femmes à la marge, se perpétue. Notre rapport à l’histoire est toujours «hémiplégique», amputé de toutes celles à qui l’on nie la reconnaissance comme sujet historique et politique. «La colère, dit-on, est mauvaise conseillère. Mais elle se trouve presque toujours à l’origine des textes réunis dans ce recueil. J’assume ma colère, je la crois légitime. Je voudrais offrir mes pensées indignées comme témoins de ce travail qui est le mien, l’histoire des femmes comme combat non gagné. “Être désappropriée de l’histoire, c’est le destin des femmes”, disait l’historienne Arlette Farge il y a plus de trente ans. Je ne veux pas être désappropriée de l’histoire. En définitive, l’histoire des femmes pose toujours des questions politiques.»
-
Les conditions de travail dans les milieux où les horaires « non standards » présentent de grands défis pour la santé des travailleuses et des travailleurs, mais aussi pour la planification d'activités familiales. Pourtant, peu d'études québécoises ont abordé la question de la conciliation travail-famille (CTF) dans ce type d'emploi. Notre étude s'arrime à un projet de recherche interdisciplinaire auprès d'un partenaire syndical qui a porté sur la CTF dans le secteur du commerce de détail au Québec (projet CTF-UQAM/FTQ). Puisque l'influence du soutien organisationnel sur l'expérience de la CTF est reconnue dans la littérature, les relations entre les acteurs de ces milieux doivent être mieux comprises. C'est pourquoi nous proposons une analyse communicationnelle des aspects relationnels des pratiques de CTF au sein de marchés d'alimentation québécois. Notre objectif est de mieux comprendre comment différents groupes d'acteurs perçoivent et interprètent les relations liées aux pratiques de CTF et le contexte dans lequel elles se déroulent. Notre méthodologie qualitative s'appuie sur l'analyse thématique d'un corpus de trente entretiens semi-dirigés réalisés auprès de treize travailleuses, six supérieurs hiérarchiques (quatre hommes et deux femmes) ainsi que de onze représentants syndicaux (10 hommes et une femme). Nos résultats montrent que les enjeux relationnels associés à la CTF portent essentiellement sur les aménagements du temps de travail et, qu'en dépit de règles liées à la convention collective, la qualité du climat de travail est influencée par les pratiques informelles. Ces dernières s'expriment à travers le cadre de l'horaire de travail qui, malgré une apparente neutralité, peut révéler les privilèges accordés à certaines personnes. Ces traitements privilégiés, souvent campés dans un rapport de « donnant-donnant », se répercutent négativement sur la qualité des rapports entre collègues. De même, les travailleuses ressentent physiquement et émotivement l'effet des tensions dans leurs rapports avec leurs supérieurs ou leurs collègues. L'imbrication des normes et des valeurs véhiculées par le climat de travail, particulièrement à travers l'attitude du supérieur hiérarchique, contribue à la co-construction des perceptions des pratiques de CTF. La valorisation de la disponibilité comme comportement idéal complique l'expression des besoins de CTF pour les travailleuses qui s'écartent de cette norme. Par ailleurs, la perception d'une équité de traitement atténuerait l'ampleur des difficultés de CTF vécues par certaines travailleuses mettant en évidence l'importance du rôle joué par des pratiques marquées par la transparence décisionnelle et l'ouverture du climat organisationnel. À l'opposé, la faible ouverture de certains milieux de travail à discuter d'enjeux de CTF combinée à la présence du rapport de « donnant-donnant » peut contribuer à la perception d'absence d'enjeux liés à la CTF présente chez certains employeurs, représentantes et représentants syndicaux rencontrés. Cette étude souligne l'importance de donner la parole à des personnes aux prises avec de grandes difficultés de CTF qui sont vécues dans l'ombre et l'isolement. Elle montre également la nécessité, pour les entreprises où les horaires sont « non standards », de créer un climat d'ouverture favorable à des pratiques qui valorisent l'express ion des enjeux de CTF. Enfin, elle met en lumière la place centrale des aspects relationnels dans la co-construction de la perception des pratiques de CTF qui relèvent autant de dimensions interpersonnelles que des particularités de la situation de travail. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : communication organisationnelle, conciliation travail-famille, marchés d'alimentation, horaires non standards, pratiques informelles, femmes, Québec
-
Cet ouvrage présente quelques-unes des communications prononcées en décembre 2009 à Montréal lors du colloque international La tuerie de l'École Polytechnique 20 ans plus tard : Les violences masculines contre les femmes et les féministes.
-
À l'été 1999, la ministre du Travail de l'époque, madame Diane Lemieux, donne suite à une requête du groupe Au bas de l'échelle en constituant un Comité interministériel sur le harcèlement psychologique au travail. Dans le mandat confié au Comité la ministre inclut un élément relié à la possibilité que les femmes puissent être davantage touchées par le phénomène que les hommes et demande explicitement au Comité d'analyser le phénomène « dans une perspective différenciée selon les sexes » (Rapport 2001, p.2). Malgré cela, quand on regarde les trois Rapports produits pour et par ce Comité (Rapport 1999, Rapport 2001, Rapport 2003) et qui constituent la politique du gouvernement visant à contrer le harcèlement psychologique au travail, on constate que le Comité n'a pas tenu compte dans l'analyse du phénomène d'une approche différenciée selon les sexes. Cette absence se reflète également dans les conclusions et les recommandations de ces rapports, en particulier dans les éléments de la stratégie de prévention du phénomène. Comment s'est effectuée la « disparition » de l'approche différenciée selon les sexes dans la politique québécoise visant à contrer le harcèlement psychologique au travail? Dans une perspective communicationnelle constructiviste, nous avons retenu l'épistémologie du «standpoint» féministe, en particulier la «théorie des groupes rendus muets» (muted group theory) de Ardener, pour analyser les trois rapports écrits menant à l'élaboration d'une politique gouvernementale pour contrer le harcèlement psychologique au travail au Québec. Les résultats nous ont indiqué que l'occultation s'est faite à travers des stratégies langagières qui opèrent la disparition en douce de l'approche de l'analyse différenciée selon les sexes (ADS) et également par un changement dans le contexte politique qui, en fin de parcours, amène le gouvernement alors en place à éliminer explicitement du mandat cette approche. Ce que nous avons souhaité faire dans cette recherche, c'est de mettre à jour la relation implicite d'autorité qui s'inscrit par le biais du langage: nous avons souhaité mieux comprendre «l'asymétrie de pouvoir en interaction» et son processus de fabrication à travers le langage. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Harcèlement psychologique au travail, «Standpoint» féministe, Genre, ADS (analyse différenciée selon le sexe), « Muted Group Theory ».
-
«J’haïs les féministes», la déclaration de Marc Lépine au moment d’ouvrir le feu sur des étudiantes de l’école Polytechnique le 6 décembre 1989, a suscité une vive controverse, répercutée dans les médias dès le lendemain de la tragédie. Pourtant, 20 ans plus tard, cet événement qui a profondément marqué la mémoire collective est toujours absent des livres d’histoire du Québec. S’inscrivant à même le travail de mémoire, cet ouvrage, à travers une étude minutieuse des médias (en particulier, des quotidiens La Presse, Le Devoir et The Globe and Mail), retrace l’évolution des réactions à la tuerie. Mélissa Blais s’intéresse aux multiples explications du geste de Marc Lépine, et défend les analyses et discours féministes, nés dans l’urgence, puis violemment discrédités ou détournés, malgré les intentions clairement exprimées par le tueur. Elle examine également les principales commémorations, notamment celles entourant le 10e anniversaire, et consacre un chapitre au film Polytechnique sorti en 2009. «J’haïs les féministes»: le 6 décembre 1989 et ses suites éclaire les débats entre féminisme et antiféminisme encore présents derrière cette tragédie
-
D'après le roman de Jørn Riel. Deux familles inuites se rencontrent pour une fête estivale. La nourriture est abondante et l'avenir semble prometteur, mais Ningiuq, une vieille femme forte et sage, ne cesse de s'inquiéter. Elle voit son monde comme fragile et le traverse avec un sentiment d'effroi omniprésent. Ningiuq part avec son petit-fils vers une île isolée, où ils sèchent les prises et les stockent pour l'hiver. La tâche est terminée et la saison chaude touche à sa fin, car ils attendent en vain que les autres viennent les chercher.
-
Prenant le relais sur les formes écrites dites traditionnelles, les images cinématographiques et télévisuelles, issues de cette nouvelle ère des communications dans laquelle nous baignons depuis quelques décennies à peine, ont désormais une importance capitale. Puisque c'est bien souvent à travers ces médias de masse que l'on se forge une opinion et un point de vue sur le monde qui nous entoure, l'énorme pouvoir politique et économique lié à ceux qui contrôlent ce qui sera vu ou non sur nos écrans est donc aujourd'hui indéniable. Or, les femmes québécoises ont longtemps été exclues de la sphère publique, la place qui leur était réservée au sein de l'industrie audiovisuelle reflétant ce que l'on attendait d'elles dans la société traditionnelle en général, soit un rôle de soutien et d'assistance aux hommes, une place de second ordre. Et jusqu'à ce qu'elles parviennent à la réalisation, elles n'avaient aucune emprise sur les représentations féminines à l'écran. Ainsi, les hommes cinéastes ont-ils véhiculé à outrance les stéréotypes de la femme au foyer ou de la femme hypersexuée : des femmes passives, dépendantes et soumises au regard des hommes L'arrivée des femmes aux commandes de la réalisation à la fin des années soixante, dans la foulée de la seconde vague féministe québécoise, leur a donc permis de revisiter l'univers que l'on dit propre aux femmes et de proposer de nouveaux modèles dans lesquels le public féminin était enfin en mesure de se reconnaître. Mais comme le système de production québécois est de nos jours basé sur une critériologie purement commerciale, le cinéma des femmes a connu un recul inquiétant ces dernières années et l'on peut se surprendre de ce que les femmes réalisatrices, représentant pourtant plus de 50 % de la population, se fassent aujourd'hui si rares dans les postes créatifs de l'industrie québécoise. Privées du pouvoir et des privilèges que confère l'accès aux médiums cinématographique et télévisuel, les femmes se retrouvent minorisées et marginalisées au sein de cette industrie développée, contrôlée et financée de tout temps par des hommes. Désormais, on tend à occulter l'apport culturel des femmes réalisatrices et à minimiser la pertinence de la vision des femmes, la diversité des points de vue étant pourtant nécessaire à toute société démocratique, particulièrement la nôtre qui se targue d'être un modèle de multiculturalisme. Se pourrait-il que les industries cinématographique et télévisuelle québécoises privilégient un sexe plutôt que l'autre? Se pourrait-il aussi que le manque de reconnaissance des compétences des femmes et des thématiques dites féminines soit à la base du mépris social dont elles sont victimes dans l'industrie de la part des producteurs, des techniciens et des diffuseurs? Est-ce que ce manque de reconnaissance pourrait expliquer pourquoi l'histoire de notre cinématographie nationale n'a pas jugé bon jusqu'ici de s'attarder au cinéma des femmes? C'est ce que cette recherche tentera de comprendre en mettant en lumière les enjeux importants liés au pouvoir de se raconter et à la place accordée aux minorités dans l'espace public, en l'occurrence ici les femmes québécoises. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Femmes, Réalisatrices, Reconnaissance, Identité narrative, Mépris social, Technologie de genre, Industrie audiovisuelle.
-
Devant la nécessité de penser la subjectivité féminine différemment, la présente étude explore un corpus de théories féministes provenant de divers courants de pensée, ainsi qu'un corpus de films réalisés par des femmes au Québec, pour y relever des représentations alternatives de la subjectivité féminine et étudier leur potentiel subversif. Puisqu'il semble profitable de valoriser les échanges entre les théoriciens et les artistes, notre étude propose une lecture croisée de ces deux corpus pour vérifier si certaines idées se recoupent, se complètent ou s'opposent. Dans cette recherche, nous examinons plus précisément comment la revalorisation du couple mère-fille, des déesses femmes et de la subjectivité féminine, effectuée par la théorie de Luce Irigaray et par le film La turbulence des fluides de Manon Briand, compense en partie les oublis, les censures et les méprises de la psychanalyse freudienne, des religions occidentales et des cultures patriarcales. Nous observons aussi comment la figure de la lesbienne, développée dans la théorie de Monique Wittig et dans le film Rebelles de Léa Pool, remet en question l'hétérosexualité, révèle le caractère artificiel des catégories de sexe et libère la sexualité féminine de ses attaches hétérosexuelles. Il s'agit aussi de voir comment la figure du travesti/transsexuel, mise de l'avant par Judith Butler et par le film Le sexe des étoiles de Paule Baillargeon, démontre la facticité des catégories « homme » et « femme », illustre le caractère « performatif » du genre et expose la rigidité des normes d'intelligibilité de nos sociétés. Nous expliquons enfin comment le sujet nomade, développé dans la théorie de Rosi Braidotti et dans le film Borderline de Lyne Charlebois, ébranle le mode de pensée dualiste, la métaphysique de la substance et le logocentrisme cartésien. À la lumière de cette exploration, il apparaît clairement que ces figures ne comportent pas en soi un pouvoir subversif; ce sont plutôt les procédés accompagnant la mise en scène de ces figures qui déterminent si celles-ci détiennent ou non le potentiel de perturber l'ordre établi. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Cinéma, Représentation, Femme, Subjectivité, Subversion.
-
En 2003, les Roumains étaient la population la plus largement admise, après les Chinois, par l'immigration québécoise. De par leur situation, ces immigrants vivent de nouveaux enjeux qui remettent en question leur réalité sociale. Ce mémoire s'intéresse à la situation des femmes immigrantes roumaines, situation à priori particulièrement déstabilisante. L'étude de leurs usages d'Internet aide à comprendre comment ces immigrantes facilitent leur immigration et leur intégration via cet outil. Cette recherche s'attache à deux usages spécifiques: la recherche d'information et la communication via les réseaux sociaux. Situé dans la lignée des études féministes, ce projet s'appuie sur les représentations d'usages de neuf immigrantes roumaines. C'est ainsi que leurs témoignages ont été recueillis via des questionnaires et des entretiens semi-dirigés. Ces rencontres ont permis de voir qu'avec le temps, les immigrantes roumaines utilisent de plus en plus Internet afin de soutenir leur projet d'immigration et leur processus d'intégration. Elles vont se servir de cet outil d'abord afin de mieux préparer et ensuite de faciliter leur installation au Canada. Grâce à Internet, les immigrantes peuvent, entre autres, trouver de l'information pratique (entretiens d'immigration, nouvel environnement), choisir le futur lieu de résidence, économiser du temps et de l'énergie une fois sur place et se tenir au courant de ce qui se passe dans leur pays. De plus, les immigrantes vont pouvoir maintenir les liens forts et créer des liens faibles spécifiques à l'immigration. Ces réseaux sociaux permettent de recevoir un soutien social et émotif, de garder un lien avec la Roumanie, et de maintenir des liens amicaux à Montréal. Ces réseaux sont importants car ils rendent possible une certaine stabilité dans leur vie qui se transforme et permettent de réduire le choc de l'intégration. Ainsi, les immigrantes roumaines s'approprient Internet afin de favoriser leur immigration mais aussi leur intégration culturelle, sociale et linguistique. Cependant, pour nos répondantes, intégration rime avec contact sur le terrain, ce qu'elles ne trouvent pas sur Internet. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Internet, Immigration, Intégration, Appropriation, Roumain, Capital social, Information, Femmes, Représentations.
- 1
- 2