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Le féminisme a eu un impact crucial sur l'art de la fin du XXe siècle, inspirant certains des développements les plus pionniers de la sculpture, de la peinture, de la performance, de la photographie, du cinéma et de l'installation. Le monde de l'art a été transformé par les féministes qui en même temps ont été parmi ses principaux critiques. Le féminisme a redéfini les termes mêmes de l'art de la fin du XXe siècle : il a exposé des hypothèses sur le genre ; il a politisé le lien entre privé et public ; il a souligné la spécificité de l'art marqué par le sexe, la race, l'âge et la classe. Sélectionnée par l'éditrice et chercheuse Helena Reckitt, cette collection présente la riche diversité de l'art influencé par le féminisme des années 1960 au début du XXIe siècle. Pas seulement une histoire complète, le livre juxtapose des œuvres de nombreuses artistes qui ne sont généralement pas montrées ou discutées ensemble, ouvrant de nouvelles connexions entre les personnalités clés. Peggy Phelan, parmi les théoriciennes féministes contemporaines les plus connues, parcourt l'histoire de l'art féministe, ouvrant de nouvelles perspectives sur le travail d'artistes allant de Georgia O'Keeffe et Louise Bourgeois à Cindy Sherman et Pipilotti Rist. Les documents comprennent les principaux textes critiques de chaque période, allant des écrits de Simone de Beauvoir à la critique d'art pionnière de Lucy R Lippard, en passant par les contributions féministes de Craig Owens à la critique postmoderne, ainsi que de nombreuses artistes importantes.
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Spanning 125 years, Art and Queer Culture is the first major historical survey to consider the ways in which the codes and cultures of homosexuality have provided a creative resource for visual artists. Attempts to trouble the conventions of gender and sexuality, to highlight the performative aspects of identity and to oppose the tyranny of the normal are all woven into the historical fabric of homosexuality and its representation. From Oscar Wilde to Ryan Trecartin, from the molly houses of eighteenth-century London to the Harlem drag balls of the 1920s, the flamboyant refusal of social and sexual norms has fuelled the creation of queer art and life throughout the modern period. Although the book proceeds in a chronological fashion, it does not propose a progressive narrative in which homosexuals become increasingly adept at negotiating the circumstances of censorship and overcoming the terms of stigma and invisibility. The dialogue between art and queer culture does not move towards ever more affirmative images of equality and dignity. Rather than countering homophobia with 'positive' images of assimilation, many of the artists and photographers featured in this book draw upon, and even draw out, the deviant force of homosexuality. Art and Queer Culture includes not only pictures made and displayed under the rubric of fine art but also those intended for private, underground or otherwise restricted audiences. Scrapbooks, amateur artworks, cartoons, bar murals, anonymous photographs, activist posters, all appear in its pages, as do paintings, sculptures, art photographs and video installations. Writing queer culture into the history of art means redrawing the boundaries of what counts as art as well as what counts as history. It means searching for cracks in the partition that separates 'high' art from 'low' culture and in the divide between public achievement and private life
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Avec Thérèse St-Gelais, directrice de l'Institut de recherches et d'études féministes et professeure au Département d'histoire de l'art.
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Dans ce texte, tiré du premier chapitre de son livre Differencing the Canon (1999) [1], Griselda Pollock propose un véritable programme de recherche pour repenser l’histoire de l’art comme discipline. En s’appuyant notamment sur les travaux de la philosophe et psychanalyste Sarah Kofman et sur les recherches menées par les théoriciennes féministes de l’art depuis trente ans, elle s’interroge sur le rôle que le féminisme, le genre et les études postcoloniales ont pu et peuvent encore avoir dans la redéfinition du ‘canon’ à la fois andro et ethnocentré qui structure toujours notre appréhension de la création et de la figure ‘du’ créateur, via les disciplines artistiques et les institutions culturelles.[1] Traduction française pour les Cahiers du Genre du chapitre 1 de Differencing the Canon: Feminist Desire and the Writing of Art’s Histories (London & New York, Routledge, 1999, p. 3-21), publiée avec l’aimable autorisation de Griselda Pollock et de son éditeur. Pour des raisons de place, certains passages, indiqués par des […], ont été coupés.
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Ce mémoire de maîtrise porte sur l'art biotechnologique produit par des femmes artistes. Plus spécifiquement, nous souhaitons démontrer que les sujets des œuvres de Chrissy Conant et de Julia Reodica se rapprochent des enjeux soulevés par ce qui se présente comme la troisième vague féministe. Comme le corps des femmes est un thème commun aux œuvres d'art biotechnologique et cyberféministes choisies, la mise en contexte portera sur l'étude des œuvres d'art de la troisième vague féministe abordant ce thème. Par la suite, notre mémoire analysera deux œuvres du groupe cyberféministe subRosa, qui soulève des questionnements en ce qui concerne le corps de la femme face à son appropriation par un milieu scientifique encore majoritairement masculin. La première œuvre, Vulva De/ReConstructa, aborde les chirurgies de rajeunissement vaginal suggérées par les médecins comme un moyen d'améliorer la sexualité des femmes. Quant à la deuxième œuvre choisie, U-Gen-A-Chix or Why are Women Like Chikens, and Chikens Like Women, elle dénonce la culture eugénique promulguée par les technologies de reproduction assistée. Ces deux analyses permettent de mettre en lumière des pratiques scientifiques sur le corps de la femme et de faire le pont entre le cyberféminisme et l'art biotechnologique. Face à l'annonce médiatisée de l'arrivée du postféminisme évoqué en début de mémoire, Chrissy Conant et Julia Reodica réagissent différemment aux valeurs traditionnelles amenées par ce backlash. Ainsi, nous verrons comment Conant aborde son désir d'être mère à l'ère de l'in vitro par son œuvre ChrissyCaviar®. Traitant de la virginité et de la pureté du corps de la femme, l'œuvre HymNext Designer Hymens Project de Reodica sera analysée en regard de théories sur le genre et l'identité cyborgienne. Au terme de notre étude, nous constatons que l'utilisation des biotechnologies sur le corps de la femme provoque la capitalisation du matériel génétique féminin et alimente l'idée que l'enveloppe corporelle peut être modifiée au gré des tendances populaires et culturelles. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : troisième vague féministe, cyberféminisme, art biotechnologique, subRosa, Chrissy Conant, Julia Reodica, corps, genre, cyborg, eugénisme, in vitro, chirurgies vaginale.
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Le 28 juillet 1909, le navire Adventure appartenant à la compagnie de fourrures Revillon Frères quitte Montréal pour un voyage de plus de deux mois dans le Nord canadien. Il visitera les postes de traite des îles Strutton, de Port Harrison (Inukjuak), de Churchill et de Fort Chimo (Kuujjuaq). À son bord se trouve Hugh A. Peck (1888-1945), un jeune étudiant en architecture issu de la bourgeoisie canado-écossaise montréalaise. Intéressé par le milieu des arts, Peck profite de ce périple pour rapporter plusieurs photographies : les siennes, mais aussi celles qu’il échange avec d’autres photographes amateurs présents dans ces zones. Il tiendra aussi un journal de bord et amassera plusieurs artefacts inuit lors de ce voyage. Il revient le 6 octobre 1909 à Halifax. Suivant son arrivée, il fera la conception d’un album photographique regroupant 293 photographies, quatre découpures de journaux et deux photographies prises en 1905 et en 1912. L’album de photographie, le journal de bord ainsi que la collection d’artefacts inuit sont aujourd’hui conservés au Musée McCord de Montréal. Ce mémoire tente de saisir la démarche entourant l’album de photographies conçu par Hugh A. Peck. Pour ce faire, cette recherche retrace le parcours biographique de l’artiste multidisciplinaire Hugh A. Peck, jusqu’à maintenant méconnu. Un examen approfondi du contenu de l’album photographique met en lumière l’acte de mémoire biographique, mais aussi collectif, que représente la conception d’un tel objet culturel. Cette analyse démontre également comment la circulation d’images traverse un réseau d’échange entre photographes amateurs. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Hugh A. Peck, album photographique, Musée McCord, Revillon Frères, photographie amateur, XXe siècle, représentation du Nord, réseau d’échange, mémoire, Québec, Canada, Nunavik, Nunavut, Inuit, Autochtones
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Plusieurs essais, rédigés à partir de 1969, qui abordent les sujets des représentations féminines dans l'art, entre la fin du XVIIIe siècle et le XXe siècle, l'érotisme et les images du féminin dans l'art du XIXe siècle et la question pourquoi n'y a-t-il pas eu de grands artistes femmes. L'auteur identifie l'idéologie dominante sur laquelle repose la place donnée aux femmes.
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Ce travail de recherche porte principalement sur l'analyse d'un corpus d'œuvres d'Artemisia Gentileschi et d'Elisabetta Sirani autour de la thématique des « femmes violentes ». Ces deux artistes italiennes ayant pratiqué la peinture au XVIIe siècle comptent parmi les premières femmes à s'être illustrées dans la représentation de sujets issus de l'histoire biblique et parfois même antique, un genre artistique dominé par leurs collègues masculins. En effet, les récits qu'elles interprètent sont parfois issus de la Bible, comme ceux de Judith ou Yaël, ou encore de l'histoire antique, dans les cas de Timoclée, Lucrèce ou Portia. Or, le thème de la violence au féminin s'avère fortement marqué par une tradition iconographique reflétant les angoisses et préoccupations masculines de l'époque, notamment par une emphase sur le potentiel érotique de ces récits. Ainsi, même les personnages autrefois associés à la chasteté se transforment avec l'ère baroque en véritables guerrières sexuelles. L'étude des œuvres de Gentileschi et de Sirani révèle des écarts iconographiques face à cette tradition, traduisant une prise de position des artistes sur leur sujet. Proposant une vision de la féminité active et parfois même féroce, leur interprétation de ces femmes « violentes » questionne la tradition picturale et ses préjugés sur les femmes. La notion « d'agentivité », prenant sa source dans les écrits de Judith Butler, nous permet alors de mettre en évidence la possibilité d'une resignification de la féminité grâce au travail de ces femmes peintres. À la lumière des approches féministes développées par des historiennes contemporaines comme Griselda Pollock, l'étude des œuvres de ces artistes nous permet d'enrichir notre compréhension de la création au féminin. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Artemisia Gentileschi, Elisabetta Sirani, histoire des femmes, femmes artistes, violence, peinture biblique, peinture baroque, XVIIe siècle, agentivité, Judith, Yaël, Timoclée, Lucrèce, Portia.
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Nous explorons, dans ce mémoire, les pratiques performatives des Fermières Obsédées (F.O.) et des Women With Kitchen Appliances (WWKA). Les principaux objectifs poursuivis sont d'éclairer les enjeux et les impacts de la forme collective en art, plus particulièrement comme espace de dialogue des pratiques performatives et de la troisième vague féministe; de montrer comment ces pratiques s'inscrivent dans, et participent à l'histoire de l'art féministe; et de souligner leur contribution en tant que stratégies artistiques féministes en art et dans la société civile. Les collectifs F.O. et WWKA s'inscrivent dans la troisième vague féministe au Québec par leurs pratiques collectives qui allient la performance aux questions sociales et politiques. Cette dimension collective agit tel un espace de dialogue dans lequel les artistes investissent de nouvelles formes de (re)présentation des artistes féministes au Québec et, plus largement, des femmes. Par leurs perspectives critiques sur le monde de même que par la collaboration, les artistes nous renseignent sur différents enjeux féministes actuels tout en s'inscrivant au sein de certains débats qui relèvent de la déconstruction des normes de genre, des sexualités et de la critique anticapitaliste. En apportant leur contribution aux diverses stratégies féministes, les F.O. et les WWKA participent au déploiement de l'agentivité des sujets (artistes comme spectateurs et spectatrices), de même qu'à la production de savoirs situés inédits. Dans l'espace public comme dans des lieux plus intimes, les artistes entremêlent dans leurs œuvres différentes qualités formelles et esthétiques telles que le son, la théâtralité et la fête, leur permettant d'entrer en contact avec l'autre. À l'image des groupes affinitaires féministes à travers l'histoire, les F.O. et les WWKA participent à l'histoire de l'art au Québec, et contribuent à la renouveler. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Fermières Obsédées, Women With Kitchen Appliances, collectif affinitaire, art et féminisme, pratiques performatives en art actuel.
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Ce mémoire réévalue la production canadienne et écossaise de l'aquarelliste et caricaturiste écossaise Katherine Jane Ellice (1812-1864). Adoptant une perspective transnationale, cette étude offre un portrait de la pratique artistique, humoristique et des réseaux sociaux d'Ellice. Cette dernière est issue de la culture politique de l'aristocratie britannique du XIXe siècle qui voyage au gré du calendrier parlementaire de la capitale anglaise aux maisons secondaires, au sein desquelles la politique a cours de manière plus informelle dans des cercles où les femmes ont une forte influence. C'est d'ailleurs un voyagement d'ordre politique qui mène Ellice au Bas-Canada en 1838 alors qu'elle accompagne son mari Edward Ellice Junior (1810-1880) qui occupe la fonction de secrétaire privé de Lord Durham (1792-1840) envoyé au Haut-Canada et au Bas-Canada en tant que gouverneur général afin d'établir un rapport sur la crise politique qui s'y déroule. Voyageant de Québec à Beauharnais, où se trouve la seigneurie de son beau-père, Ellice se rend aussi aux États-Unis et au Haut-Canada. Ce mémoire s'appuie sur des documents originaux d'Ellice conservés dans des archives nationales (Bibliothèque et Archives Canada, National Library of Scotland), notamment son journal de voyage, ainsi que des dessins et des aquarelles qu'elle peignait et échangeait avec des membres de son entourage. La contribution d'Ellice à l'histoire de l'art est expliquée à travers l'analyse détaillée de sa production artistique, accordant une attention particulière à l'une des aquarelles qu'elle a peinte durant sa détention au presbytère de Beauharnais en novembre 1838 lorsqu'elle fut retenue prisonnière par un groupe de patriotes pendant près d'une semaine. Cette analyse propose de nouvelles interprétations et contribue à démontrer que des femmes ont pris des armes durant les rébellions patriotes. Cette étude aborde pour la première fois la production caricaturale d'Ellice et sa participation au sein de réseaux d'échanges d'images humoristiques. Finalement, ce mémoire examine le rôle politique joué par Ellice des années 1840 à 1860 alors qu'elle vivait avec son mari et son beau-père à Glenquoich, au nord de l'Écosse, dans une résidence accueillant chaque année des centaines de personnes. Ellice assumait alors une responsabilité politique qui contribua également à la position unique qu'elle occupa dans la circulation de la culture visuelle de son époque. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Katherine Jane Ellice, aquarelliste, album, caricature, humour, Bas-Canada, Écosse, XIXe siècle, rébellions patriotes de 1837-1838
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Cette publication du début du millénaire porte sur les femmes artistes. *** FéminÉtudes est une revue étudiante, féministe et multidisciplinaire. La revue est née en 1995 de l’initiative d’étudiantes féministes dans l’intérêt de partager leurs recherches et de créer un groupe affinitaire. La revue est dirigée par des collectifs de rédaction bénévoles et autogérés, et soutenue par l’Institut de Recherches en Études Féministes (IREF) de l’Université du Québec à Montréal. Au fil des ans, FéminÉtudes a réussi à se bâtir une réputation et une légitimité dans le champ de la recherche en études féministes, tout en offrant une tribune au travaux et aux réflexions de dizaines d’étudiant.e.s. Au-delà de la recherche, c’est également pour l’avancement des luttes féministes que FéminÉtudes souhaite continuer à grandir.
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L'objectif de cette recherche est de tenter de comprendre comment, par sa création et sa lecture, la bande dessinée humoristique peut devenir un outil d'appropriation féministe des représentations des corps des femmes au cours des années 1970 et 1980 au Québec. Une série d'études de cas, rassemblant des planches interprétées comme étant féministes ou présentées dans un contexte qui revendique une appartenance aux mouvements, permettra de réfléchir à ces dynamiques d'appropriation des images. En conjuguant les études sur l'humour, les études féministes et les études sur la bande dessinée, en sollicitant certaines réflexions de la sociologie de l'art et des médias, puis des cultural visual studies, le médium est perçu comme un média impliqué dans le lien social et un outil de transmissions d'idéologies. Les études de cas permettront d'observer dans quelle mesure, visuellement, des stratégies humoristiques diversifiées (la satire, l'ironie ou le grotesque, entre autres) peuvent entraîner un renversement critique et une subversion des rapports de domination. Le choix des planches répond également d'une volonté de diversification des contextes de diffusion : ces productions sont publiées autant dans une revue de bandes dessinées que dans un magazine à grand tirage, dans un zine ou dans une revue féministe engagée. En somme, en conjuguant dans les lectures des considérations pour les contextes de création, de diffusion et de réception avec des analyses stylistiques, il sera observé comment les bédéistes peuvent se servir du fonctionnement du médium – sa nature séquentielle, la solidarité iconique qui s'y déploie et la participation du lectorat sur laquelle il repose – et de l'humour pour produire des planches dans lesquelles les images des corps, leurs transformations et leurs mises en mouvement entraînent une appropriation émancipatrice des représentations qui permet une affirmation du soi, d'une subjectivité. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : bande dessinée, féminisme, humour, Québec (province), Baloune (1977-1978), Mira Falardeau, Châtelaine (1960-), Julie Doucet, Dirty Plotte (1988-1990), La Vie en rose (1980-1987).
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La présente recherche propose d'envisager la relation entre la performance et les théories féministes et queer telle qu'elle a pu se mettre en place à partir des années 1970 au Canada, alors que la performance comme médium se redéfinit suivant l'avènement des technologies médiatiques, et selon sa relation au public et au langage comme médiation. Les pratiques de Colin Campbell, de Tanya Mars ainsi que de Shawna Dempsey et Lorri Millan seront considérées comme un continuum qui s'échelonne dans le temps, de façon non linéaire et non chronologique. Leur engagement, tantôt avec le féminisme, tantôt avec le queer, s'imbrique à leur pratique, aussi informée par l'art vidéo, le théâtral et l'art conceptuel. Trois aspects communs à leur travail seront cernés par cette recherche, en correspondance avec le contexte au Canada qui a su favoriser une approche transdisciplinaire de la performance : l'utilisation de la vidéo; la personnification et l'usage de costumes; et enfin l'intégration de procédés narratifs et imaginaires. Ce faisant, il est possible d'envisager la performance comme une pratique qui trouve son efficacité sur les dynamiques des relations sociales, en cela qu'elle permet de mettre en place un processus de transformation. En considérant une approche queer de l'histoire de la performance, cette recherche tente de redonner une place centrale aux affects et à la perception comme moteur de création, alors que la performance peut être envisagée selon les espaces qu'elle permet de produire et de générer. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Art performance, Canada, féminisme, queer, art vidéo, transdisciplinarité dans l'art, Colin Campbell, Tanya Mars, Shawna Dempsey, Lorri Millan.
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Ce mémoire cherche à rendre compte de l'agentivité des femmes dans le développement des pratiques documentaires au Québec de 1970 à 1985, période durant laquelle l'émergence de collectifs photographiques et de pratiques documentaires s'intensifie. Il cherche plus précisément à retracer et à analyser l'implication entrecroisée de treize femmes photographes au sein du milieu photographique et du mouvement des femmes au Québec durant ces mêmes années, afin d'étudier de quelle manière la photographie documentaire constitua un outil d'expression critique pour représenter la réalité sociale et politique des femmes, ainsi que leurs actions au sein du milieu féministe. Cette recherche démontre de plus de quelle façon les codes traditionnels associés à la photographie documentaire se sont vus remis en doute à travers cette production photographique. En priorisant une méthodologie basée sur la transmission orale des photographes rencontré.e.s ainsi que sur un important travail en archives, cette étude cherche à pallier une marginalisation des pratiques documentaires de femmes qui s'inscrit, plus largement, dans une désaffection pour le genre documentaire au tournant des années 1980. Ce mémoire pose ainsi un regard critique sur la situation des femmes photographes durant cette période, en lien avec le contexte artistique dans lequel elles ont évolué, ainsi qu'à travers le mouvement des femmes et les différents groupes sociaux dont plusieurs photographes ont fait partie. Cette lecture entrecroisée contribue finalement à une réécriture féministe et critique de l'histoire photographique québécoise par sa démonstration de l'importante contribution des femmes au milieu photographique québécois, ainsi que par la mise de l'avant de corpus photographiques peu connus. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Femmes, photographie, documentaire, Québec, féminisme, Louise Abbott, Claire Beaugrand-Champagne, Marik Boudreau, Stephanie Colvey, Judith Lermer Crawley, Louise de Grosbois, Anne de Guise, Suzanne Girard, Clara Gutsche, Jennifer Harper, Charlotte Rosshandler, Louise Turner, Jerri Zbiral
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Cette anthologie, la première du genre en langue française, retrace l'histoire complexe de quarante années de théories féministes anglo-américaines en histoire de l'art, à partir d'exemples détaillés et emblématiques. Les premiers écrits abordent l'histoire des pionnières de cette théorisation féministe, avec des écrits de Lucy Lippard, une analyse rétrospective des caractéristiques du mouvement californien des années 1970 ou des réceptions polémiques de The Dinner Party. Une seconde partie est consacrée à des textes qui s'attachent à une relecture de l'histoire de l'art des siècles passés, que ce soit le point de vue de Griselda Pollock, des « vieilles maîtresses » à une théorisation des espaces de la féminité, ou des approches plus marxistes du travail des artistes. Le troisième volet regroupe de nouvelles perspectives : l'analyse des masculinités à l'époque moderne et dans les performances des années 1960-1970, puis une approche des problématiques spécifiques aux artistes de couleurs, notamment afro-américaines. Enfin, deux études permettent de faire le point sur le développement postféministe en art et les questions queer. Cette sélection, issue d'un vaste répertoire, permet d'aborder les différentes conceptions théoriques des études féministes, de genre et queer en art qui se sont succédées et répondues des années 1970 aux années 2000.
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Ce mémoire porte sur la présence de l'ironie comme stratégie esthétique et politique. Les œuvres analysées le sont dans l'objectif de connaître comment cette figure s'articule à l'intérieur de créations à contenu féministe et quels indices de l'ironie apparaissent de façon parfois récurrente. Ne prétendant pas universaliser le mode fonctionnel de l'ironie dans la militance féministe, ni dans les arts visuels, ce mémoire cherche plutôt à saisir de quelle manière l'ironie, en tant que méthode rhétorique, agit à l'intérieur de pratiques artistiques précises et distinctes les unes des autres. Le concept d'ironie est analysé principalement à partir des définitions qu'en donnent Catherine Kerbrat-Orecchioni, Linda Hutcheon et le Groupe MU, c'est-à-dire une figure avançant une affirmation et qui, à l'aide de certains éléments, en suggère à la fois la négation. Ce paradoxe qui conduit à la notion d'ambiguïté permet d'éliminer ce qui peut être perçu telle une attitude totalitaire, menant de force ou forcément le récepteur ou la réceptrice vers une Vérité. En fait, la stratégie ironique oblige à la réflexion et exerce l'esprit critique dans la mesure où le public oscille entre deux lectures contradictoires. Cette incitation à faire preuve d'une pensée critique à l'égard de thèmes fondamentaux à l'étude, notamment la notion de genre, révèle le type particulier d'engagement que propose la stratégie ironique. Ce travail se concentre sur divers courants féministes et conceptions du genre. Parmi les écoles de pensée abordées, une attention particulière est portée à l'égard de la philosophe et féministe Judith Butler. Celle-ci propose d'ouvrir les possibilités identitaires et de miser sur les différences, au-delà de la pensée binaire contraignante. Son concept de pratiques parodiques du genre a été retenu afin d'analyser subséquemment ce que la psychanalyste Joan Riviere qualifie de " mascarade de la féminité "· À partir de ces concepts, les pratiques artistiques de deux collectifs d'artistes, soit les Guerrilla Girls et Les Fermières Obsédées, ainsi que de l'artiste Dana Wyse seront abordées de sorte à faire voir des variantes postmodernes qui élargiraient la définition d'un art militant. Mots clés : art et féminisme, ironie, genre, pratiques parodiques, Guerrilla Girls, Les Fermières Obsédées, Dana Wyse.
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On associe d’ordinaire l’érotisme aux femmes et la pornographie aux hommes. Puis, il y a des œuvres comme Romance de Breillat ou Baise-moi de Despentes et Trinh Thi pour tout ébranler, pour faire voler en éclats ce postulat désuet. Depuis plus de vingt ans, une forme de «métapornographie» veut proposer une représentation de la sexualité des femmes sans l’objectiver ni l’essentialiser, loin du paternalisme et de la victimisation. Des artistes filment leurs propres relations sexuelles, réutilisent des images de l’industrie de la porno ou offrent des performances explicites, tout en se revendiquant féministes. Mais la question de la pornographie, tant en histoire de l’art que dans les études féministes, est un terrain miné. Julie Lavigne se demande d’entrée de jeu comment cette dernière peut devenir meurtrière pour les unes et libératrice pour les autres. Les artistes qui s’approprient les codes de la porno commerciale pour les travestir ne jouent-elles pas au fond le jeu du conformisme? Selon quels critères une œuvre pornographique devient-elle artistique? L’excitation sexuelle est-elle compatible avec un discours critique? Cet essai audacieux explore le phénomène de la pornographie féministe en arts visuels, entre politique et intersubjectivité, en s’appuyant sur les théories de Georges Bataille et de Linda Williams, notamment. Il revisite les œuvres des pionnières Carolee Schneemann, Pipilotti Rist, Annie Sprinkle et Marlene Dumas. «L’analyse que La traversée de la pornographie propose se veut une valorisation d’un travail visuel controversé mais indispensable au regard critique et à la compréhension des féminismes, dont la pluralité demeure saine.» Thérèse St-Gelais, extrait de la préface
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Cette thèse vise à faire reconnaître le travail et la contribution des entrepreneures culturelles au développement des arts visuels entre 1949 et 1960 au Québec. En participant à la redécouverte de pans de l’histoire de l’art au Québec jusqu’alors minorisés, cette recherche s’inscrit également dans la réflexion collective sur les objets d’étude de l’histoire de l’art et la construction des savoirs. Cette recherche étudie spécifiquement le travail et la contribution de Pauline Rochon, d’Agnès Lefort, de Suzanne Guité, d’Eugenie Sharp Lee et de Denyse Delrue dans le secteur culturel, mais aussi la réception et la représentation de leur activité à la direction d’une galerie ou d’un centre d’art dans les médias et la mémoire historique. La première partie de ce travail consiste en une contextualisation sociohistorique qui situe ces figures dans le climat artistique du Québec. Il y est question de l’importance de la représentation identitaire et des valeurs de la société canadienne-française, des rapides développements des esthétiques modernes et des querelles qu’elles ont suscitées dans le milieu artistique ainsi que de l’état du soutien gouvernemental des arts visuels. Enfin, en raison du caractère original de cette recherche sur les centres d’art, un chapitre étudie l’émergence de ces institutions au Québec et au Canada ainsi que leur histoire et les modèles qui ont influencé leur développement. La seconde partie de cette thèse procède d’abord à une contextualisation de la situation des femmes dans l’entrepreneuriat culturel en France, aux États-Unis ainsi qu’au Canada au XXe siècle jusqu’en 1960. Ensuite, plusieurs aspects de la mise sur pied et la gestion d’un organisme culturel par les femmes de notre corpus sont étudiés tels leurs situations et parcours, l’enregistrement légal de leurs entreprises, l’établissement d’objectifs et de publics cibles, la constitution de réseaux de soutien, le choix de l’emplacement et des locaux ainsi que, finalement, les premières activités organisées. Ensuite, la troisième partie de cette thèse se penche sur la direction artistique des entreprises culturelles fondées et dirigées par les femmes de notre corpus. Par la reconstitution des calendriers d’activités de ces organismes, nous avons pu déterminer que leurs fondatrices se sont impliquées activement dans la diffusion de la production des artistes canadien.ne.s ainsi que dans la sensibilisation des publics aux esthétiques modernes. Plusieurs d’entre elles ont aussi amélioré l’offre culturelle dans leur région respective ou pris position dans l’espace public afin de sensibiliser les publics et l’État à la situation précaire des artistes professionnel.le.s. Dans cette partie, nous démontrons aussi que les entrepreneures culturelles ont participé à un élargissement des frontières de l’art et de la notion de culture en contestant les hiérarchies du milieu de l’art, en travaillant à l’artification de pratiques, en reconnaisant la valeur esthétique et artistique des pratiques créatives amateurs, ainsi qu’en octroyant aux publics un rôle davantage actif en tant que producteurs de culture. Dans cette section, il est aussi question des paradigmes d’action culturelle qui ont guidé l’État québécois depuis la fondation du ministère des Affaires culturelles. Cette mise en parallèle permet de démontrer que les entrepreneures culturelles dans les années 1950 ont mis en place des stratégies et des programmes relevant de préoccupations similaires à celles défendues par l’État québécois durant les décennies suivantes. Enfin, la dernière partie de cette thèse analyse la réception de l’activité des entrepreneures culturelles et évalue la reconnaissance de leur apport dans la presse écrite puis dans la mémoire historique. Par l’examen de ces représentations, nous avons évalué les paramètres et limites de cette reconnaissance. Ces observations ont mené à l’identification des facteurs qui ont pu participer à la minorisation et à l’invisibilisation de la contribution des entrepreneures culturelles dans la mémoire historique tel leur genre. Les représentations de l’activité de ces femmes dans les registres de l’amateurisme ou du travail du care, entre autres, ont aussi participé à la dévaluation de leur travail. Cette recherche permet de prendre conscience de l’essentielle contribution des secteurs corollaires et connexes à la production artistique vis-à-vis du développement des arts visuels. Les femmes de notre corpus ont décidé de fonder et diriger des organismes qui ont su proposer une offre artistique et culturelle alternative afin de participer à l’évolution et au développement des arts visuels au Québec. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : entrepreneures culturelles, galeries, centres d’art, diffusion artistique, art au Québec, art moderne, pratiques amateurs, Pauline Rochon, Agnès Lefort, Suzanne, Guité, Eugenie Sharp Lee, Denyse Delrue
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Cette thèse interroge le rôle stratégique de l'usage du vêtement dans les mises en scène d'artistes féministes dans les années 2000. Elle aborde le vêtement comme l'élément central par lequel le potentiel transgressif des images du corps dans la pratique artistique contemporaine peut être étudié. Son objectif est de montrer que le vêtement est un espace de déconstruction des rôles binaires genrés qui s'impose comme un véritable outil visuel venant créer des solidarités critiques entre les différentes pratiques artistiques. Pour ce faire, ce travail propose tout d'abord quelques éclaircissements terminologiques relatifs à l'emploi du mot « vêtement », ainsi qu'une définition opératoire selon trois axes, que sont le genre, l'identité et la culture. De plus, en adoptant l'approche interdisciplinaire des fashion studies ainsi qu'une perspective féministe assumée, le vêtement est ici abordé dans sa complexité, car il s'inscrit comme un objet approprié pour analyser les autoreprésentations. C'est au sein de l'étude des séries de cartes postales Sans titre (Flamencas) de Pilar Albarracin, de la performance Les bonbons du collectif d'artistes Les Fermières Obsédées et de l'installation vidéo Trans- de Tejal Shah, que se déploient ses potentialités théoriques. L'analyse du vêtement y interroge la manière dont ces artistes font un usage indiscipliné des parures pour dénoncer les pouvoirs hiérarchiques par l'usurpation du conformisme vestimentaire. Elles utilisent le vêtement pour inciter les sociétés à se questionner sur leur degré d'ouverture à l'expression de genre en altérant les conventions traditionnelles liées à l'apparence par l'usage non hégémonique du vêtement et des parures. Ainsi, chez Pilar Albarracin, la robe flamenca devient un indice visuel permettant à l'artiste de valoriser la figure marginalisée de la gitane. De son côté, l'analyse des sous-vêtements, des chaussures à talons ainsi que des collants déchirés portés par Les Fermières Obsédées montre que le collectif rompt avec les conventions imposées tout en révélant certaines analogies avec le style contestataire des pratiques subculturelles punks. L'étude des parures dans l'installation vidéo Trans- de Tejal Shah interroge les représentations hégémoniques des masculinités et des féminités pour montrer comment l'œuvre peut parvenir à les désidentifier de façon simultanée. Mises en commun dans cette thèse, les trois analyses d'œuvres créent un dialogue visuel critique entre les différentes stratégies de Pilar Albarracin, des Fermières Obsédées et de Tejal Shah, tout en soulignant l'importance d'une approche féministe du vêtement pour les aborder. L'étude du vêtement ainsi menée met l'accent autant sur la production plurielle des représentations de soi que sur le désir des artistes de contrer les discriminations liées à l'apparence. Le regard transversal qu'elle pose et propose révèle l'émergence, dans les œuvres étudiées, d'un style commun, qui est engagé, en plus d'être alternatif et féministe. Par son esprit indiscipliné, ce style vestimentaire n'est pas une caractéristique distinctive qui serait à la source de discriminations et d'inégalités. Il laisse plutôt place à la libre expression d'autoreprésentations plus mouvantes et personnalisées. Il pousse ainsi les sociétés à interroger leur rigidité face à la diversité de genre en s'affirmant comme un puissant outil créatif de soi. De manière générale, ce travail cherche à proposer une lecture originale des images en activant les stratégies vestimentaires de piratage visuel semées par les artistes. Tout en amenant un regard singulier pour aborder la complexité des comportements humains, cette thèse entend ainsi contribuer au développement des études féministes dans l'histoire de l'art contemporain à partir des dialogues interdisciplinaires que propose l'analyse du vêtement. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : vêtement, style, rôles, expression de genre, anticonformisme, artistes féministes, Pilar Albarracin, Les Fermières Obsédées, Tejal Shah.
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