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Cette recherche a pour objectif d'observer la représentation du lien entre la fluidité de genre et la fluidité sexuelle. Cette observation permet de construire un portrait plus fin des procédés qui régissent la construction sociale. Nous prenons la série télévisée United States Of Tara comme canevas afin de décortiquer la façon dont le personnage navigue à travers des contraintes discursives et sociales, tout en nous permettant de d'entamer une réflexion déconstructive une matrice rigide et naturalisante. Ce mémoire s'appuie sur des théories sociologiques et féministes queer, dans le cadre de la sexologie et d'études féministes. Nous traitons d'influence des médias sur la formation des normes, de théorie de genre et stéréotypes de genre, d'orientations sexuelles et de leurs dimensions. Ces différentes dimensions se retrouvent dans la fluidité de genre et la fluidité sexuelle, et interagissent de façon à se coconstruire. Nous avons étudié 11 épisodes de la série United States Of Tara, en prenant les verbatims de ces épisodes puis en faisant une analyse thématique de ces verbatims. Pour cette étude, nous avons développé un modèle inspiré de Butler, ainsi que Gagnon et Simon. Il se dégage deux grands axes de notre analyse. Premièrement, Tara utilise des expressions genrées en fonction du contexte et des contraintes hétéronormatives. Deuxièmement, la fluidité sexuelle du personnage est décortiquée en relation avec ses expressions genrées. Le tout représente l'expérience de chacun dans une matrice rigide qui nécessite que le sujet s'adapte aux contraintes du système. Nous permettons ainsi d'améliorer la visibilité des représentations non binaires, tout en offrant de nouveaux outils discursifs afin d'appréhender les concepts hétéronormatifs. MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : queer, genre, normes, représentations, médias, féminisme, sociologie
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Ce travail de recherche-création explore l’expérience de l’échec de la fécondation in vitro en employant une méthodologie d’autobiographie ancrée dans une critique institutionnelle féministe. Ayant suivi quatre ans de traitements de fertilité infructueux, j’incorpore ce vécu dans ma pratique émergente de l’installation contextuelle. Dans le chapitre I, je défends ma position en tant que sujet et objet de cet ouvrage. Le chapitre se termine avec une liste de termes employés dans ce mémoire. Le chapitre II considère les systèmes sociaux, médicaux et politiques qui gardent la maternité au premier plan de vie des femmes ; la fécondation in vitro y est examinée dans ce contexte élargi. La collection comme moyen de production artistique est analysée en lien avec l’œuvre Artéfacts provenant d’un rituel contemporain de fertilité (2016). Le chapitre III étudie la notion de l’échec et son impact sur les femmes en traitement de fertilité qui n’arrivent pas à devenir mères. Les pressions sociales et médicales qui amènent les femmes à utiliser la fécondation in vitro sont abordées en lien avec l’installation socially acceptable childlessness (2017) ; et la déhiérarchisation du site de l’œuvre est examinée en lien avec Échec quantifié (2017). Le chapitre IV analyse les politiques de l’espace et du son. Mon projet final LET’S GET YOU PREGNANT! explore le pouvoir de la parole en présentant le récit de 28 participantes, moi incluse, qui ont utilisé la fécondation in vitro sans succès et qui n’étaient pas mères au moment de l’entretien. L’élévation de la collection d’artéfacts de 16 des 28 participantes en statut d’œuvre d’art est étudiée. La possibilité de mener un éveil social par la voie de l’art conclut ce mémoire qui interroge l’industrie de la fécondation in vitro et repense la poursuite du succès à tout prix. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Installation – Fécondation in vitro – Échec – Corps féminin – Infertilité
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La présente étude doctorale vise l'étude des possibilités et contraintes pour des interprètes professionnel.le.s en danse contemporaine, de se construire comme sujet de leur danse et de leur vie. Elle met en dialogue la notion de « projet de soi » (Giddens, 1991), un processus réflexif, autoréférentiel et autonome de réalisation de soi, avec les parcours de 16 interprètes, 10 femmes et six hommes et avec les discours à l'œuvre en danse. Un ancrage théorique poststructuraliste et féministe a permis de centrer l'analyse sur les liens entre subjectivité, discours, genre et pouvoir. Quatre dimensions ont été identifiées comme lieux de possibilités et contraintes des projets de soi en danse. Une première concerne les étapes charnières des parcours professionnels (choix de la danse, entrée et maintien dans la profession, reconversion), l'analyse ayant révélé des possibilités d'agentivité dissemblables pour les danseurs et danseuses en raison d'un processus rapide de masculinisation de la profession. Une seconde a à voir avec le rapport entre interprétation et création, fondateur de l'organisation du travail de la danse. Y est discuté le discours sur l'« interprète-créateur », séduisant par les valeurs d'autonomie et d'engagement subjectif qui s'en dégagent, mais dissimulant des enjeux de pouvoir pouvant contraindre autonomisation et reconnaissance des danseur.se.s. Une troisième est relative à l'interface vie personnelle et vie professionnelle. Une attention a été portée à la conciliation travail-vie familiale, laquelle repose davantage sur la créativité et la volonté individuelle que sur des solutions collectives, qui restent à envisager. Finalement, une quatrième porte sur la diversité des rapports s'établissant au sein de la collectivité, les acteur.trice.s se trouvant par moments divisé.e.s par des intérêts concurrents, voire divergents (lors de la négociation des conditions de travail et salariales), mais à d'autres réuni.e.s en fonction d'intérêts communs (lors de la vie associative), ce qui rend difficile, pour les interprètes, la prise en compte de leurs intérêts spécifiques, tout en limitant leur prise de parole en ce sens. L'étude a aussi éclairé plusieurs voies de résistance et de changement affirmant la présence d'agentivité collective et individuelle. Ce sont la recherche académique, la syndicalisation, les blagues sur la danse et la vie associative, lesquelles représentent des espaces de résistance créés par et pour les danseur.se.s et soutenant leur prise de parole. Ces quatre voies donnent lieu à de nouvelles manières de penser la danse, en plus de susciter autonomisation et reconnaissance du travail des interprètes qui, alors, peuvent devenir sujets de leur danse et de leur vie.