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Nées en Italie dans les années 1940, Silvia Federici et Mariarosa Dalla Costa sont des militantes pionnières et des intellectuelles féministes de premier plan. Dans ces entretiens avec Louise Toupin, elles reviennent sur le mouvement qu’elles ont cofondé en 1972, le Collectif féministe international, qui fut à l’origine d’une revendication radicale et controversée au sein du féminisme, celle de la rémunération du travail domestique. À partir de ce riche terreau, elles racontent comment s’est développée leur pensée au fil du temps, et formulent une critique intersectionnelle du capitalisme néolibéral, depuis la notion de crise de la reproduction sociale.
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France, 1760. Marianne est chargée de peindre le portrait de mariage d'Héloïse, une jeune femme qui vient de quitter le couvent. Parce qu'elle est une future mariée réticente, Marianne arrive sous couvert de compagnie, observant Héloïse le jour et la peignant secrètement à la lumière du feu la nuit. Au fur et à mesure que les deux femmes tournent l'une autour de l'autre, l'intimité et l'attirance grandissent au fur et à mesure qu'elles partagent les premiers instants de liberté d'Héloïse. Le portrait d'Héloïse devient rapidement un acte de collaboration et un témoignage de leur amour.
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Femme, réveille-toi ; le tocsin de la raison se fait entendre dans tout l'univers ; reconnais tes droits. Le puissant empire de la nature n'est plus environné de préjugés, de fanatisme, de superstition et de mensonges. Le flambeau de la vérité a dissipé tous les nuages de la sottise et de l'usurpation. L'homme esclave a multiplié ses forces, a eu besoin de recourir aux tiennes pour briser ses fers. Devenu libre, il est devenu injuste envers sa compagne. Ô femmes! femmes, quand cesserez-vous d'être aveugles?" Un ton résolument frondeur, une langue énergique, un propos engagé, par l'une des grandes voix féminines de la Révolution française.
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Qui est l’«ennemi principal»? Pour la féministe matérialiste qu’est Christine Delphy, il ne s’identifie ni à l’Homme – avec une majuscule –, ni aux hommes en général. Ce n’est en effet ni une essence ni un groupe naturel: c’est un système. Or ce n’est pas non plus, ou plutôt pas principalement, pour cette théoricienne qui s’inspire de Marx mais dans un parfait esprit d’hétérodoxie, le système capitaliste. L’ennemi principal, c’est ce qu’elle a choisi d’appeler le patriarcat : à savoir un système autonome d’exploitation et de domination. Christine Delphy a entrepris d’en constituer la théorie, très exactement l’économie politique du patriarcat. «L’ennemi principal», c’est aussi le titre de l’article de Christine Delphy qui, publié en 1970, la première année du Mouvement de libération des femmes, marque le début d’une révolution dans la réflexion féministe. Elle introduisait l’idée alors totalement nouvelle du patriarcat défini comme structure sociale hiérarchique et inégalitaire, en refusant toute explication de la subordination des femmes en termes idéalistes – que ce soit sur des bases biologiques, naturalistes ou essentialistes, ou bien encore fondées sur l’idéologie ou le «discours».
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Genre et rapports sociaux de sexe Le mouvement des femmes a été à l'origine d'une effervescence théorique qui s'est traduite par la production d'un corpus de concepts extrêmement riche. Par exemple ceux de patriarcat, de mode de production domestique, de travail domestique, de travail productif et reproductif et de division sexuelle du travail, sans compter ceux de sexe social, sexage ou classe de sexe. Par ailleurs, les concepts de genre et de rapports sociaux de sexe se sont inscrits durablement dans le paysage. De nombreuses théoriciennes qui se reconnaissent dans le courant matérialiste cherchent à penser les rapports entre les sexes en privilégiant leurs fondements matériels, notamment économiques, sociopolitiques, voire physiques sans négliger pour autant les dimensions symboliques. La manière dont la séparation et la hiérarchisation entre hommes et femmes sont produites se trouve au coeur de leurs réflexions. Ces élaborations ont permis de rompre avec l'idéologie de la complémentarité « naturelle » des sexes, de penser les rapports antagoniques entre le groupe des hommes et celui des femmes dans le but de les transformer. C'est à la présentation de ce corpus de concepts qu'est consacré le présent volume. L'objectif est de rendre compte de la diversité, de la richesse et des limites des analyses produites ainsi que de rappeler quelques-uns des débats, controverses et divergences qui ont traversé le mouvement des femmes.
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Le sexe du militantisme propose une analyse de la (re)production des rapports de pouvoir au travers des pratiques militantes, saisissant les logiques par lesquelles les inégalités de genre, de classe et de race imprègnent le militantisme, qu'il soit de gauche ou de droite, progressiste ou conservateur. Premier ouvrage en français à explorer le militantisme dans une perspective de genre à partir de recherches empiriques sur les partis, les syndicats et les mouvements sociaux, il rassemble des politistes, sociologues, anthropologues et historiennes dont le souci est de ne pas appréhender les luttes politiques comme si elles étaient « neutres » et non sexuées. Une contribution majeure à l'étude des mobilisations collectives qui complète les analyses classiques, aveugles aux rapports de genre.
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La crise environnementale est la conséquence rigoureuse de la détermination rationaliste de toute chose comme objet dont l’essence est d’être à la disposition d’un sujet, qui s’assure de son propre statut de maître et de possesseur de la nature au moyen d’une batterie de schémas de pensée dualistes qui ravalent les êtres naturels inanimés, les animaux, les femmes, etc., à un rang hiérarchique inférieur. L’urgence est donc, pour l’auteure, de déconstruire les multiples « cadres conceptuels oppressifs » qui structurent la pensée occidentale, en soumettant à l’analyse le mode de pensée qui procède de façon systématique à une hiérarchie et à un dualisme des valeurs, qui multiplie les paires disjonctives, qui se réalise pleinement enfin sous la forme d’une « logique de la domination ».
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La thèse de l'ouvrage : les violences masculines sont un des moyens d'entretenir en bon état de marche le système de domination patriarcale, système dont profitent la majorité des hommes et une minorité de femmes. L'originalité du livre réside en une synthèse théorique qui établit et décrit, à partir d'un matériel aussi vaste que diversifié, les types de violences masculines et les manières de les occulter ; tant sur le plan social, qu'il s'agisse des lois, du fonctionnement des services sociosanitaires, de la police et des tribunaux, des théories psychologiques et psychiatriques en vigueur, que sur le plan de l'individu et de ses ressorts psychologiques. Parce qu'il révèle les stratégies et les tactiques d'occultation mises en oeuvre par la société, ce livre offre à la fois des clés de compréhension et d'action.
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Après Économie politique du patriarcat (1998), il s’agit du second tome de L’Ennemi principal. L’auteure nous présente la suite de son analyse matérialiste de la société, une analyse en termes de rapports sociaux et donc politiques, fondamentale pour la compréhension de toutes les oppressions, fondamentale à tout projet d’émancipation : «J’étudie l’oppression des femmes. Mais l’oppression des femmes est spécifique non pas parce que les femmes seraient spécifiques, mais parce que c’est un type d’oppression unique. Mais est-il unique qu’une oppression soit unique ? Non, c’est banal : toutes les oppressions sont uniques, comme les individus. La singularité est ce qu’il y a de mieux partagé au monde. Ceci ne signifie pas que cette singularité soit obtenue par des mécanismes totalement originaux.» L’auteure, à travers ce texte, à pour objectif d’affirmer une position théorique originale. A son fondement, l’anti-naturalisme, qui consiste à rejeter les explications biologiques, naturelles, innéistes à la domination masculine, pour y substituer une interprétation sociale du phénomène : les femmes ne préexistent pas à leur domination
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Freud devant l'énigme de la femme. Ombres et mystères. Questions et suggestions. A partir d'une minutieuse exploration de l'ensemble des textes freudiens, Sarah Kofman souligne les ambiguïtés du fondateur de la psychanalyse quand il aborde le problème de la féminité. Et notamment l'étrangeté de son attitude, faite d'atermoiements et de résistances, où l'embarras et l'inquiétude semblent finalement l'emporter sur l'esprit de rigueur dont il se réclamait. Au bout du compte, explique Sarah Kofman, les réponses données par Freud relèvent de la spéculation. Plus que des réponses, même, ce sont des solutions-écran qui servent de couverture à ce qui ne saurait être regardé en face : le sexe de la femme, de la mère. La fameuse envie du pénis, cette " idée fixe " de Freud, est l'une des pseudo-solutions, destinée à fixer la femme dans une position immuable, à maîtriser son caractère, son instabilité, sa mobilité qui la rendent inaccessible, effrayante, énigmatique : " criminelle " aux yeux des hommes. L'Enigme de la femme ou la psychanalyse revisitée.
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Je meurs, mon cher fils, victime de mon idolâtrie pour la patrie et pour le peuple. Ses ennemis, sous le spécieux masque du républicanisme, m'ont conduite sans remords à l'échafaud..." Ainsi commence la dernière lettre qu'Olympe de Gouges adressa à son fils alors qu'elle était enfermée à la Conciergerie dans la cellule des condamnées à mort. A cause de la pluie qui ne cessa pas de la matinée, l'exécution eut lieu dans l'après-midi du 3 novembre 1793.Š Avec des documents inédits à l'appui, Olivier Blanc nous fait revivre, dans sa préface, l'engrenage de l'arrestation et du procès d'Olympe de Gouges, l'auteur de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne.
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S’inscrivant dans le mouvement des études féministes qui ont marqué les années quatre-vingt, cet ouvrage réunit les différents points de vue de femmes universitaires engagées dans des champs de recherches aussi divers que la biologie, le droit, la linguistique. Partant de l’examen critique de la distinction sexe et genre, elles analysent les mécanismes qui assurent le maintien de la domination masculine et font progresser la réflexion sur les déterminants de la subordination des femmes.
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En tête des espèces recensées sur notre globe s'inscrit l'humaine, bien sûr, incarnée dans l'homo sapiens. De nos jours, un chœur de voix de plus en plus fortes proclame qu'il n'est pas l'unique représentant présentable de l’espèce, que sa compagne la mulier (la femme) est sapiens aussi et a le droit d'occuper une place au soleil égale à la sienne, même si par tradition il la considère comme sa « moitié ». « La tradition, voilà le mot clef qui a servi à justifier depuis des siècles la condition des femmes; une tradition établie par les hommes et renforcée par des lois, également conçues par les hommes. Il était fatal que le jour où les femmes prendraient conscience de cette injustice, elles se révolteraient contre le sort qui leur est fait, un sort que la vie quotidienne masque encore à quelques-unes d'entre elles, privilégiées, aveugles ou Ignorantes. » Le livre de Benoîte Groult vient à point dessiller les yeux de celles-ci ou renseigner celles-là et les hommes également afin que tous comprennent que le féminisme n'est pas une névrose ou une le mode mais une nécessité vitale, qu'« il faut enfin guérir d'être femme. Non pas d'être née femme, mais d'avoir été élevée femme dans un univers d'hommes », comme l'écrit Benoîte Groult, avant de rappeler les conditionnements de toutes sortes imposés aux femmes depuis les temps bibliques pour le seul confort et le seul bénéfice de l'autre sexe. Une documentation solide, un humour parfois corrosif mais sou-vent réjouissant font de cet exposé sobre et objectif un des meilleurs ouvrages sur la question féminine