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Bien qu’il y ait un intérêt grandissant dans la recherche en sciences sociales sur la réalité des personnes migrantes marginalisées, telle que celles appartenant à la population LGBTQ+, on dispose de très peu d’études dans la littérature québécoise sur les meilleures stratégies d’implication des personnes concernées dans la construction des savoirs. Cet article vise à contribuer à la diffusion de la connaissance empirique et autoréflexive sur l’inclusion des personnes LGBTQ+ migrantes dans les espaces de délibération et de co-construction des savoirs. Pour ce faire, plusieurs pistes sont proposées pour dépasser les limites systémiques ainsi que résoudre les défis méthodologiques et éthiques liés à l’inclusion des personnes LGBTQ+ migrantes au sein des espaces de réflexion et de construction des connaissances autour des enjeux qui les concernent directement. D’un point de vue empirique, notre démarche s’appuie sur l’autoreflexivité de différents acteurs et actrices concernés (membres soutenus, membres du conseil d’administration, membres de l’équipe de soutien et employés) dans une recherche communautaire menée en collaboration avec l’organisme communautaire AGIR (Action LGBTQ avec les immigrant.e.s et les réfugié.e.s).
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Introduction : Si les sciences existent depuis l’Antiquité, elles se fixent, délimitent leur périmètre et s’institutionnalisent au cours du 19e siècle. À partir de cette époque, toutes les disciplines aspirent à être des sciences en suivant l’exemple des mathématiques. Elles se dotent d’un modèle, inspiré des sciences exactes, qui cherche à représenter abstraitement et à modéliser … Continuer la lecture de « Le leurre de l’objectivité scientifique. Lieu d’énonciation et colonialité du savoir »
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Si la critique féministe adressée à la production des savoirs est désormais institutionnalisée et relativement bien implantée en France et au Québec (Lagrave, 1990 ; Parini, 2010), elle n’a cependant affecté qu’à la marge les pratiques de recherches (Ait Ben Lmadani et Moujoud, 2012 ; Mathieu, 1999) A partir de nos positions situées (Hill Collins, 2008 [1990] ; hooks, 2017 [1984], Bilge, 2015), et de notre expérience de recherche sur des sujets minoritaires, nous revenons sur notre expérience commune de l’organisation d’un atelier sur « les féminismes des marges », proposé lors d’un congrès de sciences sociales au Canada. Cette initiative, qui ambitionnait d’interroger les fondements épistémologiques à l’œuvre dans nos disciplines respectives, nous semble constituer un cas limite (Hamidi, 2012) intéressant, pour penser les effets de l’ordre du genre, de la racisation, et des inégalités géopolitiques en matière de production et de valorisation de savoirs « peu légitimes » au sein de l’espace universitaire (Larcher, 2018). A partir d’un dialogue entre nos différentes perspectives, nous avons alors tenté d’élaborer une pensée commune pour dessiner une ligne de crête, sur laquelle pourraient cheminer les « halfies » (Abu Lughod, 1991), qui, comme nous, articulent leur présence dans des espaces de pouvoir avec des positions minoritaires.
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Prenant acte de la rareté des analyses critiques du droit civil au Québec, l'autrice veut contribuer à la recherche dans le domaine du droit en proposant une nouvelle méthodologie féministe. Elle s'appuie sur la théorie du point de vue situé et une prise en considération du pouvoir performatif de la norme de genre (et des rapports sociaux de sexe) sur le droit positif. Ces outils l'amènent à remettre en question des concepts fondamentaux en droit civil et à mieux comprendre le rôle du Code civil du Québec dans la reproduction des rapports sociaux de sexe. De manière plus pratique, l'autrice utilise cette méthodologie pour s'interroger sur le sujet de droit, en droit civil, et la construction apparemment asexuée de catégories telles que celles de "propriétaire" et de "locataire"
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Les personnes intersex(ué)es sont au coeur de tensions dans l’orientation des pratiques médicales sur leur corps et la détermination de leur « propre bien ». La volonté d’autodétermination relayée par les acteurs sociaux politisés et les critiques qu’ils formulent à l’endroit des médecins se heurtent au déficit de crédibilité que celle-ci leur accorde. En isolant certains des motifs les plus solides du maintien de la primauté médicale sur l’orientation des pratiques, nous relevons les arguments développés par la communauté intersexe pour y répondre. Cette réflexion est menée à partir des perspectives philosophiques de Young sur l’autodétermination et du concept d’injustice épistémique de Fricker.
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Dans cet article, je prends pour objet une enquête passée, menée sur la prostitution de rue. Partant du vécu d’une émotion forte en aval de la recherche, après la sortie du terrain et après la discussion des résultats, je m’interroge sur la place des émotions dans l’enquête, en particulier en lien avec l’ethnographie de la violence dans la prostitution. En revenant sur le meurtre d’une personne connue sur le terrain et sur ce que cet événement a suscité en termes de retour sur ma démarche, je montre notamment que les émotions agissent en modifiant notre vécu, y compris en aval du terrain, nous permettant de revenir sur notre positionnement face à l’objet de recherche.
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À partir d’une recherche qualitative, cet article illustre l’élaboration d’un dispositif méthodologique qui met au travail de manière active les émotions. L’enquête menée sur un terrain intime, puisqu’il traite de la sexualité et de la séropositivité, vise à comprendre comment les femmes migrantes d’origine subsaharienne et séropositives résidant en Suisse gèrent le secret sur le VIH/sida. Par l’accumulation des formes de fragilisation, la population étudiée est particulièrement précaire, ce qui soulève plusieurs questions éthiques. Ce texte en explore certaines, telles que l’implication émotionnelle de la chercheuse et l’impact de la recherche sur la vie des enquêtées. Poursuivant une réflexion sur la mobilisation des émotions dans le processus de la recherche, la question épistémologique est également traitée : les sujets connaissant sont-ils des sujets émotionnels et vice-versa ? Finalement les émotions mobilisées par les enquêtrices et les enquêtées constituent la matière première sur la base de laquelle est produite une proposition de méthodologie située, émue et engagée.
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La reconnaissance du rôle de la subjectivité dans la production de connaissance a suscité nombre de travaux féministes dont l’objet était de repenser les standards de l’objectivité tout en évitant le relativisme radical. Ces travaux relèvent des ‘épistémologies féministes’ qui, quoique recouvrant des approches très hétérogènes, remettent toutes en question une théorie de la connaissance ignorant le contexte du sujet épistémologique. Dans ce cadre, cet article vise à saisir dans quelle mesure les diverses postures épistémologiques du ‘point de vue’ concilient l’engagement politique féministe et certains critères d’objectivité. Il analyse les conditions qui permettent que la subjectivité soit considérée, non comme un obstacle, mais comme une ressource pour la production de la connaissance scientifique.
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La question qui m’a été adressée -comment se manifeste ton engagement féministe dans tes recherches et dans tes actions? -, m’interpelle sur trois fronts puisque je suis féministe, que je milite depuis plusieurs années et que je fais partie de la classe privilégiée des universitaires. Étudiante au doctorat en sociologie, je travaille actuellement sur la Marche mondiale des femmes en tant que processus de mobilisation collective sexué (D. Kergoat, 1992). Processus dont je suis partie prenante et au sein duquel j’ai eu l’occasion d’effectuer une immersion particulière au cours de l’année 2000, en participant à titre d’étudiante – stagiaire à l’équipe d’organisation et de coordination au niveau international. Et à toutes ces choses, correspond un même préalable dans mon parcours : l’expérience de l’oppression patriarcale.
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The past decade has seen a proliferation of writing by feminist economists. Feminist economists are not identified with one particular economic paradigm, yet some common methodological points seem to be emerging. I propose making these starting points more explicit so that they can be examined, critiqued, and built upon. I use the term “social provisioning” to describe this emerging methodology. Its five main components are: incorporation of caring and unpaid labor as fundamental economic activities; use of well-being as a measure of economic success; analysis of economic, political, and social processes and power relations; inclusion of ethical goals and values as an intrinsic part of the analysis; and interrogation of differences by class, race-ethnicity, and other factors. The paper then provides brief illustrations of the use of this methodology in analyses of US welfare reform, gender and development, and feminist ecological economics.
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The aim of the article is to further assess and develop feminist standpoint theory by introducing the notion of the ‘situated imagination’ as constituting an important part of this theory as well as that of ‘situated knowledge’. The article argues that the faculty of the imagination constructs as well as transforms, challenges and supersedes both existing knowledge and social reality. However, like knowledge, it is crucial to theorize the imagination as situated, that is, as shaped and conditioned (although not determined) by social positioning.