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Comment les médecins sont-ils parvenus à convaincre les femmes de la nécessité de les consulter, non seulement au moment de l’accouchement mais aussi durant la grossesse et, par la suite, durant la première année de leur enfant? Pourquoi et à quelles conditions celles-ci ont-elles choisi de suivre leurs prescriptions? Denyse Baillargeon répond à ces questions en s’attardant aux différents aspects du processus de médicalisation de la maternité entre les années 1910 et 1970. Son analyse s’intéresse au discours des médecins canadiens-français à l’égard de la mortalité infantile et de la maternité et au développement des services médicaux mis gratuitement à la disposition des mères durant cette période. Fondé sur une vaste recherche documentaire, et sur une soixantaine d’entrevues avec des femmes, cet ouvrage fait ressortir la multiplicité des acteurs sociaux qui ont pris part à ce processus et souligne les alliances, les conflits et les jeux de pouvoir qui les ont rassemblés ou opposés, pour révéler toute la complexité d’un phénomène qui a profondément transformé la maternité et la société québécoise.
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"C'était déjà la féminisation de la pauvreté, l'insécurité sexuelle et la montée des intégrismes qui avaient motivé, la première édition de ce recueil. Le constat négatif que je faisais alors, loin d'être obsolète, est plus que jamais d'actualité. Les nouveaux textes de cette réédition attestent une régression, une contre-libération menaçantes. [...] Libérer à sa source la libido creandi des femmes, c'est lancer un défi permanent à cette guerre et s'ouvrir à la géni(t)alité des deux sexes. Se souvenir que le premier environnement de chaque humain est un corps vivant, parlant ; se souvenir qu'on naît d'une femme (et aussi d'un homme) et en éprouver de la gratitude, c'est abolir un ordre symbolique, tyrannique, hégémonique ; c'est vaincre l'addiction spéculaire de Narcisse, s'évader des dogmes et des illusions des religions du Livre ; c'est stopper la spéculation du Tout-marchandise, du Tout-profit ; mais c'est aussi, sans doute, commencer à penser. La gestation, hospitalité psychique autant que charnelle, comme paradigme de l'éthique, de la responsabilité et du don ? Génitrices, généalogistes, archéologues, archives et archivistes de l'espèce humaine, des femmes ont commencé à vivre leur nouvelle "condition historique", à inscrire la genèse d'une modernité tardive. C'est l'hypothèse positive que réaffirme cette nouvelle édition."
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Cet article analyse les enjeux économiques et culturels liés à la migration des femmes des pays pauvres aux pays riches. Arlie R. Hochschild décrit cette tendance mondiale comme une « fuite du care » (care drain) dans laquelle les femmes qui prennent habituellement soin des enfants, des personnes âgées et des malades dans leur propre pays transposent leurs compétences dans les hôpitaux, maisons de retraite et domiciles privés de leur pays d’accueil. Elle explore également différentes manières de conceptualiser le care et les problématiques qu’il soulève dans la vie quotidienne dans un contexte de capitalisme mondial.
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Les soins étant réalisés majoritairement par des femmes, on tend à considérer l’amour (des malades, des enfants) « naturel » et normal. Or, le travail de soin peut également générer de la haine envers les personnes dépendantes. Celle-ci n’est pas moins normale que l’amour et sa prise en compte modifie l’analyse des situations de soins. Pour l’heure, la haine est occultée dans les traditions savantes, en particulier dans les théories de l’éthique du dévouement, comme dans les témoignages des travailleuses, ainsi que le suggère une enquête réalisée auprès d’auxiliaires de puériculture. Il en résulte un déficit de visibilité du travail qui permet de conjurer la haine et la violence
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In this article I explore how organizational processes link to certain emotional responses, as a way of investigating more fully the role emotions play in social movements. Through the construction of a case study of a feminist group, the New York City chapter of the National Organization for Women (NYC NOW), I analyze how certain emotions, such as anger, alienation, hopelessness and frustration, are redefined within an organizational context. I find that consciousness-raising serves as the organizational process that helps transform personal emotions into a collectively defined sense of injustice. This transformation has the potential of creating actors dedicated to chapter activism.
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In this article, we examine how interpersonal emotion work in a transgender support group and motivational framing of transgender social movement organizations together constructed favorable conditions for emotional resonance. We define emotional resonance as the emotional harmony and/or disjuncture between collective action frames and the emotional lives of potential recruits. Data derive from fieldwork, interviews, online e-mail lists and forums, community publications, activist speeches, and social movement organizations' recruitment appeals. Transgendered people joined support groups hoping to find relief from shame, fear, powerlessness, alienation, and inauthenticity. Although group members' emotion work partly accomplished such relief, it was hindered by identity conflicts and the temporal bounds of the meetings. Transgender activists and nascent social movement organizations, however, used motivational framing to promise targeted recruits a more permanent emotional resolution—one which could draw them into the movement. Our analysis moves transgender scholarship beyond issues of identity and moves framing theory beyond an almost exclusive concern with cognitive processes.