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Depuis quelques mois, les dénonciations d’agressions sexuelles se succèdent à l’intérieur du milieu militant montréalais. D’abord, il y a eu l’envie d’affronter la culture du silence et les positions de principes inappliquées qui traversent ce dit milieu. Il y a eu l’envie de confronter l’habitude de préserver un front uni des conflits internes, d’attaquer la loi paternelle ou patriarcale qui veut toujours escamoter les violences sous le tapis de la bonne entente à la table familiale, qui cherche à minimiser les actes destructeurs pour éviter « la chicane ». Une des grandes forces du féminisme est bien d’ouvrir une porte qui nous permet d’interroger nos rapports, d’examiner leur ancrage structurel, en vue de s’affranchir des normes qui les régissent. Pourtant, nous ressentons que la situation actuelle bloque le débat : des tabous apparaissent, toutes les avenues semblent piégées. Est-ce normal que nous ayons, même si nous nous considérons féministes, nous trouvons difficile de prendre la parole pour interroger ce qui se passe, pour nommer notre malaise qui va grandissant? Nous le faisons même si nous sentons que cela nous fait aujourd’hui courir le risque de nous faire traiter en ennemies, ou associer au backlash. Ni silence, ni censure. Nous allons donc tenter d’exprimer quelques réserves, pointer les dangers qui nous guettent, les dérives possibles, et surtout, tenter de rouvrir la porte.
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Articulant théorie et récits de vie, Raewyn Connell dessine une cartographie complexe et nuancée des masculinités. Elle met au jour l'existence, au sein de l'ordre de genre, d'une masculinité hégémonique qui vise à assurer la perpétuation de la domination des hommes sur les femmes. Contre tout masculinisme, Connell nous montre que la masculinité hégémonique, sans cesse ébranlée et mise à l'épreuve dans le vécu des hommes, n'est ni définitive ni le seul schéma de masculinité disponible. On ne peut alors l'analyser sans s'intéresser à ses pendants, les masculinités complices, subordonnées ou encore marginalisées. Ces textes choisis de la sociologue australienne, présentés par Meoïn Hagège et Arthur Vuattoux, démontrent que les études sur les masculinités peuvent nous servir d'outils concrets, que ce soit pour ménager un espace des masculinités possibles hors de l'hégémonie ou pour prendre à bras le corps la question de la lutte contre le VIH/sida.
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"Comment et pourquoi plus de deux millions d’américains sont aujourd’hui derrière les barreaux ? Comment les entreprises font-elles profit du système carcéral ? Quels sont les mécanismes qui conduisent à criminaliser les communautés de couleur et à désaffilier politiquement de larges franges d’électeurs dans les minorités ? Comment et pourquoi plus de deux millions d'américains vivent en prison ? Comment les entreprises font-elles profit du système carcéral ? Quels sont les mécanismes qui criminalisent les communautés de couleur et désaffilient politiquement les électeurs des minorités ?
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Tout en étant précurseur d'un grand changement social, le mouvement des femmes aura permis de sortir la violence conjugale du domaine du privé et de la rendre visible dans la sphère publique. Au cours des années, les intérêts de recherche se sont peu à peu orientés vers le phénomène des enfants exposés à la violence conjugale (EEVC). À ce jour, l'ampleur et les conséquences de ce phénomène sont reconnues. Au Québec, plusieurs réponses tant politiques que sociales ont été mises en place afin de réduire l'incidence de l'exposition à la violence conjugale dans la vie des enfants. La reconnaissance de ce phénomène s'est faite à l'instar de deux discours majeurs, celui de la violence faite aux femmes et celui de la violence faite aux enfants. Or, nous constatons que le discours des EEVC est en émergence et que le point de vue des enfants sur les services reçus en raison de l'exposition à la violence conjugale est peu étudié. Par le biais d'une recherche qualitative et exploratoire, nous abordons le discours des EEVC à travers le récit de femmes qui ont reçu des services au cours de leur enfance en raison de l'exposition à la violence conjugale. Plus précisément, nous cherchons à explorer leur trajectoire dans les services et les répercussions qu'ont eues ces services dans leur vie. Sous le paradigme constructiviste, l'analyse des récits d'expérience repose sur les théories féministes et narratives. Les théories narratives nous permettent d'aborder l'expérience des EEVC à partir de la construction d'une histoire, de leur récit. Les théories féministes nous permettent d'analyser ces récits d'expérience selon une perspective de construction des rapports sociaux de genre. De même que l'influence des différents rapports d'oppression (genre, âge, famille) liés à « l'identité intersectionnelle » des EEVC. Nous avons recueilli cinq récits d'expérience. À la lumière des données étudiées, nous constatons d'une part que la trajectoire des participantes dans les services était fragmentée et qu'il y avait peu de mécanismes de collaboration entre les différentes sphères de services. D'autre part, nous observons que les services reçus ont eu des répercussions sur les relations familiales, amicales et amoureuses des EEVC, ainsi que sur la construction de leur identité. Nous concluons notre recherche avec des pistes de réflexions sur les pratiques à l'intention des EEVC. Nous pensons notamment qu'il est essentiel de travailler conjointement sur les différentes facettes de la violence conjugale. À cet effet, nous interpellons tous les acteurs-trices impliqués-es de près ou de loin auprès des EEVC à adopter une action concertée en matière de violence conjugale. En terminant, nous considérons que le discours des EEVC devrait être pris en compte dans l'élaboration des services et des politiques les concernant. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : enfants exposés à la violence conjugale, services d'aide et d'intervention, récits d'expérience, féminisme, cartes narratives
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At no point in recorded history has there been an absence of intense, and heated, discussion about the subject of how to conduct relations between women and men. This Handbook provides a comprehensive guide to these omnipresent issues and debates, mapping the present and future of thinking about feminist theory. The chapters gathered here present the state of the art in scholarship in the field, covering: Epistemology and marginality; Literary, visual and cultural representations; Sexuality; Macro and microeconomics of gender; Conflict and peace. The most important consensus in this volume is that a central organizing tenet of feminism is its willingness to examine the ways in which gender and relations between women and men have been (and are) organized. The authors bring a shared commitment to the critical appraisal of gender relations, as well as a recognition that to think ‘theoretically’ is not to detach concerns from lived experience but to extend the possibilities of understanding. With this focus on theory and theorizing about the world in which we live, this Handbook asks us, across all disciplines and situations, to abandon our taken-for-granted assumptions about the world and interrogate both the origin and the implications of our ideas about gender relations and feminism. It is an essential reference work for advanced students and academics not only of feminist theory, but of gender and sexuality across the humanities and social sciences.
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Silvia Federici revisite ce moment particulier de l’histoire qu’est la transition entre le féodalisme et le capitalisme, en y introduisant la perspective particulière de l’histoire des femmes. Elle nous invite à réfléchir aux rapports d’exploitation et de domination, à la lumière des bouleversements introduits à l’issue du Moyen Âge. Un monde nouveau naissait, privatisant les biens autrefois collectifs, transformant les rapports de travail et les relations de genre. Ce nouveau monde, où des millions d’esclaves ont posé les fondations du capitalisme moderne, est aussi le résultat d’un asservissement systématique des femmes. Par la chasse aux sorcières et l’esclavage, la transition vers le capitalisme faisait de la modernité une affaire de discipline. Discipline des corps féminins dévolus à la reproduction, consumés sur les bûchers comme autant de signaux terrifiants, torturés pour laisser voir leur mécanique intime, anéantis socialement. Discipline des corps d’esclaves, servis à la machine sociale dans un formidable mouvement d’accaparement des ressources du Nouveau Monde pour la fortune de l’ancien. Le capitalisme contemporain présente des similitudes avec son passé le plus violent. Ce qu’on a décrit comme barbarie et dont aurait su triompher le siècle de la raison est constitutif de ce mode de production : l’esclavage et l’anéantissement des femmes n’étaient pas des processus fortuits, mais des nécessités de l’accumulation de richesse. L’auteur nous invite à partager son son regard d’historienne et de féministe sur la situation actuelle et sur ses mécanismes.
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Cet article consiste à situer la théorisation de la « consubstantialité des rapports sociaux » (Kergoat, 1978-2012) au regard des tensions qui traversent actuellement la réflexion sur l’articulation des systèmes d’oppressions. Prenant acte d’oppositions persistantes dans le champ de « la recherche intersectionnelle », il montre en quoi le concept de « consubstantialité des rapports sociaux », en raison du contexte dans lequel il s’enracine, se démarque d’autres cadrages existants. D’une part, il envisage l’imbrication des différentes oppressions depuis une compréhension dynamique des rapports de pouvoir. D’autre part, il se rattache au bagage théorique issu du féminisme matérialiste qu’il propose de retravailler plutôt que d’écarter les notions clés de l’héritage marxien que la vague culturaliste tend à évacuer. C’est finalement l’efficacité et l’actualité sociologique de cette conceptualisation des rapports de pouvoir et des relations qu’ils entretiennent les uns avec les autres qui sont mises en évidence ici.
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À la fin de 2013, le Commissaire de la GRC a amorcé une étude dirigée par la GRC sur les cas déclarés de femmes autochtones disparues et assassinées dans l’ensemble des services de police du Canada. Le présent rapport expose le résumé de ces efforts et dirigera la prise de décisions opérationnelles de la police canadienne. Cela signifie une prévention du crime mieux ciblée, un meilleur engagement communautaire et une responsabilisation accrue des enquêtes criminelles. Il contribuera également à la planification opérationnelle au niveau des détachements jusqu’à l’échelle nationale.
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Depuis quelques années, la ville de Juárez au Mexique est devenue synonyme de violence extrême. Elle est en effet un des principaux sites de la guerre sans merci que se livrent les différents cartels de la drogue au pays. L’offensive actuelle de l’État mexicain pour enrayer cette violence tend à faire oublier que Ciudad Juárez reste le lieu emblématique de ce qu’on appelle aujourd’hui le féminicide. Depuis le milieu des années 1990 à ce jour, plus d’un millier de femmes ont été tuées dans cette ville de moins de deux millions d’habitants. Dans plusieurs cas, les cadavres ont été retrouvés dans le désert entourant la ville ou sur des terrains vagues, et portaient des marques de torture et de sévices sexuels. Or, la plupart de ces crimes sont restés impunis. Le terme « féminicide » s’est peu à peu imposé comme un concept privilégié pour traiter de cette situation intolérable qui est loin d’être propre au Mexique. S’il désigne d’abord et avant tout le fait de tuer une femme pour le simple fait d’en être une, le concept de féminicide met aussi en cause la responsabilité de tous les paliers de l’État dont les acteurs contribuent par leur négligence ou leur désinvolture à maintenir l’impunité. Tant que les stéréotypes prévaudront dans la société mexicaine et que l’impunité continuera de sévir, on peut s’attendre à ce que le féminicide non seulement continue de se produire, mais aussi qu’il se répande et se reconfigure. Le féminicide est le point extrême d’un continuum de violences contre les femmes et comporte des caractéristiques différentes de celles qui s’exercent à l’encontre des hommes. On ne pourra enrayer ces violences qu’en reconnaissant et en traitant ce continuum qui, malgré des caractéristiques transversales propres au patriarcat, se déploie différemment selon les contextes sociaux. Ciudad Juárez et le Mexique sont loin d’avoir le monopole du féminicide et de l’impunité. Sur ce point précisément, la dénonciation du féminicide au Mexique par une féministe du Nord ne tient nullement d’une rhétorique de sauvetage des « pauvres femmes du Sud ». Le féminicide sévit également au Canada, particulièrement à l’endroit de femmes autochtones, et il est tout aussi nécessaire et urgent de le dénoncer. C’est l’objectif que poursuit l’auteure dans le texte présenté ici.
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De nos jours, il n'y a pas plus de prise de position favorable à la traite des êtres humains à des fins d'exploitation sexuelle qu'il y a de prise de position publique pour l'esclavage. Il est également très difficile de trouver des partisanes déclarées de l'inégalité… Ce n'est pourtant pas le cas de la prostitution. Certaines personnes sont pour la prostitution. Plus nombreuses sont celles qui considèrent politiquement correct de la tolérer. La plupart présument que, même si elle n'est pas réellement souhaitable, la prostitution est nécessaire, inévitable et sans dommage. Est-ce que la décriminalisation du proxénétisme et la légalisation des maisons closes assureront une plus grande sécurité physique aux personnes prostituées ? Contrairement à la Cour suprême du Canada, la juriste de réputation mondiale, Catharine A. Mac- Kinnon, répond négativement à cette question. Elle soutient que « loin de rendre la vie des prostituées plus sûre, la décriminalisation totale de la prostitution peut même la rendre encore plus dangereuse ». Pour cela, elle s'appuie sur les expériences des pays qui ont légalisé la prostitution et le proxénétisme et sur celles des pays, de plus en plus nombreux, qui décriminalisent les personnes prostituées et pénalisent les clients-prostitueurs ; la stigmatisation liée à l'activité Prostitutionnelle se retourne désormais contre ceux qui en profitent : les prostitueurs et les proxénètes.
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It has been an assumption of most anti-pornography discourse that porn damages women (and children) in a variety of ways. In Porno? Chic!, the author interrogated this assumption by examining the correlation between the incidence of sexual violence and other indicators of misogyny, and the availability and accessibility of pornography within a number of societies. This article develops that work with a specific focus on the regulatory environment as it relates to pornography and sexual representation. Does a liberal regulatory regime in sexual culture correlate with a relatively advanced state of sexual politics in a given country? Conversely, does an illiberal regime, where pornography and other forms of sexual culture are banned or severely restricted, correlate with relatively strong patriarchal structures? A comparative cross-country analysis seeks to explain the correlations identified, and to assess the extent to which the availability of porn can be viewed as a causal or a consequential characteristic of those societies where feminism has achieved significant advances.
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Un article sur la justice transformatrice a été publié il y a quelques jours dans la Presse par Hugo Pilon-Larose avec l’intervention de deux avocat-e-s. Voici une réponse à cet article.
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Le présent article analyse les enquêtes et une commission sur des décès par hypothermie en Saskatchewan, au Canada. Il souligne les économies raciales et d’espace liées à ces décès, et il suggère que les relations structurelles propres au colonialisme de peuplement produisent et encouragent les expulsions continues et quotidiennes d’autochtones de la part des colonisateurs, expulsions qui sont inévitablement violentes. La ville coloniale appartient au colonisateur et son occupation est inévitablement récusée par la présence des autochtones dans la ville. L’autochtonité met mal à l’aise, car elle conteste la prétention du colonisateur à la légitimité en remettant en cause une fiction très tenace dans les états coloniaux selon laquelle les peuples autochtones seraient à l’agonie. La pratique qui consiste à repousser les autochtones aux périphéries de la ville vient du besoin des colonisateurs de maintenir les lignes de force des villes coloniales. Aujourd’hui, quand cette pratique est scrutée par le droit, comme ce fut le cas dans l’enquête sur le décès de Neil Stonechild, et dans des enquêtes sur les décès par hypothermie, elle est considérée soit comme le fait de quelques policiers sans vergogne ou encore on la nie carrément. Ce qui demeure dans les registres judiciaires, toutefois, ce sont les économies raciales d’espace dans la ville coloniale et la dévalorisation persistante de la vie autochtone, une dévalorisation que la loi produit et soutient. Dans la première partie, je présente des idées sur les économies raciales et d’espace de la ville coloniale. Dans la deuxième partie, j’étudie le cas du décès de Neil Stonechild, ainsi que la réponse du droit à ce décès, la Commission d’enquête Wright. Dans la troisième partie, j’analyse les enquêtes sur les décès par hypothermie de Rodney Niastus et de Lawrence Wegner, deux jeunes autochtones morts dix ans après Stonechild, et j’explore deux mouvements dans l’espace et le temps : Niastus et Wegner traversant la ville pour trouver la mort dans un champ gelé de la zone nord-ouest, et le cheminement que l’enquête nous invite à faire en nous faisant croire que Niastus et Wegner sont les seuls responsables de leur décès. Dans le panorama des décès d’autochtones en détention en Saskatchewan, y compris en prison, par suicide et à la suite de violents affrontements avec la police, le corps d’un autochtone est un corps qui ne peut être assassiné.
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Le phénomène de la traite des femmes à des fins d’exploitation sexuelle se développe dans un nouvel ordre patriarcal qui, en banalisant la marchandisation du corps et de la sexualité, normalise la prostitution. Ce processus apparaît engagé en vertu d’un présumé « droit au sexe » des hommes et de l’injonction à la libération sexuelle des femmes, voire de leur « droit » de se prostituer. Pour imposer un modèle normatif à l’ensemble des femmes, ce régime patriarcal recomposé, épaulé par le mouvement de libéralisation économique de nos sociétés, refuse toute entrave au développement des marchés. L’alliance patriarcat-néolibéralisme s’appuie sur l’idéologie de l’individualisme et du libre choix pour freiner la lutte contre la traite à des fins d’exploitation sexuelle, et même la favoriser. Enfin, les auteures exposent leur théorie du double mouvement de l’ordre patriarcal, afin de l’articuler à une analyse de la banalisation du sexe tarifé et de la pornographisation de l’espace public.
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Literature that explored female homosexuality flourished in late nineteenth-century France. Poets, novelists, and pornographers, whether Symbolists, Realists, or Decadents, were all part of this literary moment. In Sapphic Fathers, Gretchen Schultz explores how these male writers and their readers took lesbianism as a cipher for apprehensions about sex and gender during a time of social and political upheaval. Tracing this phenomenon through poetry (Baudelaire, Verlaine), erotica and the popular novel (Belot), and literary fiction (Zola, Maupassant, Péladan, Mendès), and into scientific treatises, Schultz demonstrates that the literary discourse on lesbianism became the basis for the scientific and medical understanding of female same-sex desire in France. She also shows that the cumulative impact of this discourse left tangible traces that lasted well beyond nineteenth-century France, persisting into twentieth-century America to become the basis of lesbian pulp fiction after the Second World War.
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IL FAUT LEVER LE VOILE SUR LES VIOLENCES ENVERS LES FEMMES. Malgré plusieurs décennies de luttes, elles continuent de s’exercer dans l’espace privé, mais aussi dans l’espace public. Violence conjugale, excision, mariage forcé, crime d’honneur, sexisme, viol, harcèlement moral et sexuel, prostitution, exploitation sexuelle… la liste est longue. Certes, des pratiques encourageantes ont contribué à limiter, à condamner ou à éliminer ces violences, mais de nombreuses lacunes et difficultés traduisent les insuffisances et les limites des réponses qui sont apportées. Pourtant, un outil de conscientisation efficace est curieusement resté dans l’ombre : les responsabilités individuelles et collectives. Rappelant les instances gouvernementales à leur devoir d’engagement dans la lutte contre la violence, cet instrument contribue à refuser la -déresponsabilisation sociale et libérale grandissante. Des professionnels du terrain et de la recherche mobilisent ici toutes leurs compétences, leur savoir-faire et leur savoir-être afin de trouver, d’une part, comment responsabiliser plus et autrement l’ensemble des acteurs de changement et, d’autre part, comment rendre plus efficaces les orientations politiques et sociales afin de mieux répondre aux besoins des femmes violentées. Apportant de nouveaux éléments de réflexion et des outils au service d’une action concertée, cet ouvrage se veut une contribution pour renforcer la lutte contre toutes les violences faites aux femmes dans le monde entier.
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Cet article propose une synthèse historiographique de quarante années de recherches sur le thème « Femmes, genre et guerres », notamment à propos des deux conflits mondiaux du xxe siècle : d’une histoire au féminin qui se développe parallèlement à une histoire sociale des nations en guerre à une histoire genrée de la guerre concomitante de l’affirmation d’une histoire culturelle de la Grande Guerre. Attentif aux sources mobilisées, il présente les questionnements et les principales conclusions de ces approches, pour souligner in fine les convergences actuelles sur quelques thèmes d’études : les sorties de guerre, l’intime en guerre, les violences sexuées et sexuelles.
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Depuis 1980, près de 1 200 Amérindiennes canadiennes ont été assassinées ou ont disparu dans une indifférence quasi totale. Proportionnellement, ce chiffre officiel et scandaleux équivaut à 55 000 femmes françaises ou 7 000 Québécoises. Dans ce récit bouleversant écrit au terme d'une longue enquête, Emmanuelle Walter donne chair aux statistiques et raconte l'histoire de deux adolescentes, Maisy Odjick et Shannon Alexander. Originaires de l'ouest du Québec, elles sont portées disparues depuis septembre 2008. De témoignages en portraits, de coupures de presse en documents officiels, la journaliste découvre effarée ces vies fauchées. Sœurs volées apporte la preuve que le Canada est bel et bien le théâtre d'un féminicide.