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Le 18 août dernier, nous avons soumis au Ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion (MIDI) un projet en réponse à l’appel pour réaliser une Consultation sur le racisme systémique afin que la Commission tienne notamment compte de l’intersection entre le racisme et les LGBTphobies dans ses consultations. Notre proposition a été acceptée selon le premier mandat qui avait été choisi par le ministère. En dépit de l’évolution de ce dernier, le Conseil québécois LGBT a souhaité poursuivre la mission qu’il s’était donnée à savoir mener une consultation sur le racisme systémique en lien avec les communautés LGBTQ+. Ce document en est la synthèse. Ainsi, pour la réalisation du présent rapport, nous avons recueilli 25 témoignages individuels. Toutes les personnes interviewées ont été victimes de racisme, certaines après avoir été témoin et être intervenues. Les 25 personnes entendues font partie de la communauté LGBTQ+ et sont racisées. Autant que faire se peut, nous avons essayé de recevoir des personnes représentant une grande diversité d’identités de genres et des sexualités. Sur la totalité des témoignages, nous avons donc pu nous entretenir avec des personnes s'identifiant comme lesbiennes, trans, bisexuelles, queers, gaies, studs ou encore pansexuelles.
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LGBT+ Esse 6 — Édito Sylvette Babin Dans la foulée du numéro précédent, qui portait sur les féminismes, nous poursuivons la réflexion sur la question des genres et des sexualités en nous attardant aux pratiques et aux théories qui cherchent à transcender la pensée binaire de la société patriarcale hétéronormative et cisnormative
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Dans la foulée du numéro précédent, qui portait sur les féminismes, ce dossier poursuit la réflexion sur la question des genres et des sexualités en s’attardant aux pratiques et aux théories qui cherchent à transcender la pensée binaire de la société patriarcale hétéronormative et cisnormative. On y explore notamment les stratégies déployées par les artistes afin de rendre visible les communautés LGBT+ et de faire entendre la multiplicité des voix en marge du régime patriarcal de production des savoirs.
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Cet article traite de la sous-représentation des personnes trans spécialistes des enjeux trans, professeur.e.s dans les universités canadiennes, et s’attarde au cas des départements d’études féministes et de genre. La question de recherche est : quelles sont les barrières systémiques empêchant le décentrement du sujet cis-centré du féminisme universitaire francophone canadien et contribuant à l’exclusion des personnes trans ? Cet essai analyse ces obstacles. La première partie démontre la présence d’un cisgenrisme dans l’enseignement et la recherche, créant un plafond de verre pour les personnes trans dans le milieu universitaire. La deuxième étudie l’absence du traitement des enjeux trans dans l’enseignement et la recherche féministe francophone, malgré l’intérêt des étudiant.e.s pour ces enjeux. La troisième partie utilise l’approche transféministe pour troubler la cisgenrenormativité des études féministes et de genre, et les divisions disciplinaires qui marginalisent les personnes trans dans le milieu universitaire.
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Avec Homo Inc.orporated, Sam Bourcier poursuit la réflexion menée dans la trilogie des Queer Zones. Mariage, procréation, travail, patrie, les gais et les lesbiennes ont basculé dans la sphère de la reproduction et de la production. Que reste-t-il du sujet politique LGBT lorsqu'il est défini par le droit et le management de la diversité ? Pas grand-chose. Raison pour laquelle les queers et les transféministes se mobilisent pour un agenda de redistribution économique et de justice sociale plus large que la simple demande d'égalité et d'intégration. Homo Inc.orporated propose une critique radicale de l'homonationalisme et des politiques de l'égalité des droits. C'est aussi une boîte à outils pour lutter contre le néolibéralisme, avec une réflexion et de nouveaux moyens d'action sur les politiques du savoir à l'université, le genre comme travail, la grève du genre sans oublier le gender fucking !
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Les personnes intersexuées sont rendues invisibles par les mythes sociaux sur l’hermaphrodisme et le troisième sexe. Pourtant, certaines d’entre elles se politisent afin de faire cesser les interventions non consensuelles que la médecine pratique sur elles dans le but de conformer leur corps aux normes « mâle » et « femelle ». Saisis de cette critique, les médecins s’investissant dans la prise en charge intersexe l’invalident partant du postulat que ces personnes qui prennent la parole dans l’espace public sont rares. Pour comprendre cette faible présence des perspectives intersexes critiques, nous mobilisons les concepts de subjectivation politique de Lamoureux (2001) et de Gaulejac (2007), de même que celui d’injustice épistémique de Fricker (2007). À partir de données empiriques et de savoirs construits sur le terrain par l’auteure à titre de chercheure engagée intersexe, cet article relève les mécanismes institutionnels encadrant les possibilités de construction d’une position de sujet réflexif, puis les composantes requises au développement d’une position d’acteur sujet.
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Cette recherche s'intéresse à l'ouverture d'une perspective queer en histoire de l'art qui se caractérise par une inscription trouble à l'intérieur et à l'extérieur de l'académie. Tout d'abord, je tente d'y démontrer que les savoirs dits officiels et les histoires (de l'art) canoniques sont construits sur des processus de sélection et d'exclusion qui reproduisent des inégalités sociales. Face à ce constat, j'explore, à travers les écrits d'un grand nombre d'auteur.e.s queers, féministes et racisé.e.s, des postures résistantes aux savoirs dominants. En me penchant sur la question d'un temps queer, il s'agit de penser des relations dynamiques au passé, au présent et au futur. Or face à ma propre difficulté à compléter l'exercice en cours, ce mémoire réfléchit aux inévitables achoppements qui marquent le développement de savoirs critiques dans les institutions. En ce sens, l'échec devient ici partie prenante d'une posture queer qui s'inscrit non seulement en résistance face aux idées véhiculées par les savoirs dits officiels, mais qui cherche aussi à repenser les structures et modes d'écriture usuels des travaux savants. Affichant une méthodologie de la conversation, ce mémoire s'attarde à lire les œuvres de Sherrie Levine, d'Andrea Geyer et de Rashid Johnson à la lumière des idées d'auteur.e.s varié.e.s et, en échange, à voir dans ces œuvres des modèles pour penser autrement l'organisation des savoirs. Privilégiant la multiplication des voix au confort de la synthèse, ce mémoire donne chair à une pensée en flux, organisée selon une logique de renvoi d'idées. Il trace les contours flous d'une posture queer en histoire de l'art qui se définirait par son caractère indéfinissable, une posture qui fait de la mouvance une stratégie de résistance. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : queer, savoirs dominants, temporalités alternatives, échec
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Cet article retrace le contexte historique de l'activisme queer et de l'activisme noir à partir des mouvements sociaux des années 1960 et 1970 aux États-Unis afin de montrer le fossé profond entre la noirceur et la queerness qui prend toute sa force dans une nation soi-disant daltonienne qui a plus d'une fois revendiqué que « le gay est le nouveau noir ». Ce n'est pas seulement une analogie dangereuse qui manque de fondement profond, cela conduit également à un discours qui trace une frontière claire entre deux communautés et mouvements distincts - l'un noir, l'autre queer. L'activisme récent de #BlackLivesMatter a contesté l'analogie entre la noirceur et l'homosexualité en centralisant les deux dans leur critique de la violence sanctionnée par l'État contre les Noirs. L'analyse du documentaire de Nneka Onourah The Same Differencefournit un aperçu supplémentaire de la gamme complexe de pouvoirs qui affectent les expériences vécues à l'intersection de l'homosexualité, de la noirceur et du genre. Le documentaire génère des points de départ à travers lesquels la queerness trouve sa validité en tant qu'outil de pensée critique, moyen de résistance active et base d'action communautaire. En plaçant le documentaire dans son contexte, cet article reconstruit un paradigme pour la politique queer radicale dans le champ de force des notions traditionnelles de masculinité et de féminité noires et de queerness comme déstabilisateur des deux, ramenant la queerness dans une position marginale à partir de laquelle elle peut critiquer l'état.
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This groundbreaking study by the Georgetown Law Center on Poverty and Inequality provides—for the first time— data showing that adults view Black girls as less innocent and more adult-like than their white peers, especially in the age range of 5–14. The report builds on similar results that have emerged from studies of adult perceptions of Black boys. In 2014, for example, research by Professor Phillip Goff and colleagues revealed that beginning at the age of 10, Black boys are more likely than their white peers to be misperceived as older, viewed as guilty of suspected crimes, and face police violence if accused of a crime.1 SNAPSHOT OF THE DATA Compared to white girls of the same age, survey participants perceive that • Black girls need less nurturing • Black girls need less protection • Black girls need to be supported less • Black girls need to be comforted less • Black girls are more independent • Black girls know more about adult topics • Black girls know more about sex These results are profound, with far-reaching implications. Our findings reveal a potential contributing factor to the disproportionate rates of punitive treatment in the education and juvenile justice systems for Black girls.
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À partir de son expérience personnelle comme commissaire d’exposition, de constats effectués au cours de l’été 2008 en Suède et des travaux de différents chercheurs, l’historien d’art Patrik Steorn formule une critique queer du musée permettant non seulement de considérer une plus grande multitude de sexualités et de genres (homo-, bi-, trans-), mais aussi de dénoncer l’hétéronormativité des regards, des discours et des pratiques en place ; le queer relevant autant de l’identité que d’un outil analytique critique de cette même identité. Il part d’un constat assez simple : celui de la non-prise en compte des critères relatifs aux sexualités (hétéro-, homo-, bi-, trans-) dans les bases de données des collections muséales qu’il étudie et explique alors comment ces critères de recherche reconduisent les catégories établies et produisent du sens quant à la manière (partielle et partiale) de voir et de vouloir montrer du musée.
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As a push against colonial forces and imperialism, homosexuality in the Middle East was historically made into an illegal identity category—one that, many argue, did not exist prior to increased contact with Western explorers and travellers. It is important to understand how the emergence of the Gay International coincided with that of Western gay sexuality studies. These issues are all at the forefront in the study of Islamicate sexualities. “Islamicate,” as defined by Marshal Hodgson, refers not directly,to the religion of Islam itself, but to the social and cultural complexities historically associated with Islam, including non-Muslims living within the same regions. Only by keeping imperialism at the forefront of the study of sexualities can we better situate how pre-modern Islamicate sexual scripts have resisted complete colonization and continue to exist in the diaspora.
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À travers cette rhétorique homonationale, l’exceptionnalisme canadien met en place tous les éléments pour récupérer la sexualité queer racisée (blanche et non blanche) selon un mode de gouvernance néolibéral faisant fi de la couleur en produisant des sujets citoyens queers exceptionnels et en affirmant le statut exceptionnel du Canada dans le monde.
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Chercheuse indépendante en trans et queer studies, militante queer marxiste, dans cet article Lou Hanna tente d’établir un lien entre la transition de genre et le travail. En partant d’une analyse marxiste de l’expropriation de nos corps et de nos vies par le capitalisme néolibéral, il s’agit de tracer une continuité entre performance de genre et travail du genre. Cet article propose ainsi une conception des transidentités en rupture avec un discours hégémonique libéral qui tend à dépolitiser les acquis des luttes issus de l’activisme trans, de plus en plus axé sur une politique des droits au détriment d’une réelle politique révolutionnaire.
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Cet article montre dans quelques œuvres d'inspiration autobiographique de Nina Bouraoui comment la subjectivité de la protagoniste est construite par différents discours identitaires dans le cadre franco-algérien et comment elle est déconstruite ou reconstruite par l'écriture. L'expérience corporelle de la protagoniste porte l'empreinte de l'héritage familial qui est le microcosme de l'héritage culturel marqué par la violence de l'Histoire franco-algérienne. En outre, l'emprise de la normalisation des genres pèse lourd sur la subjectivité de la protagoniste, ce qui résulte dans des sentiments d'auto-culpabilisation. L'entre-deux, c'est-à-dire entre deux pays et deux genres, est pourtant l'espace à la fois douloureux et créatif qui donne la force d'écrire et de s'écrire, et de venir à bout du sentiment de culpabilité, ce qui est analysé à l'aide de la lecture par Judith Butler du mythe d'Antigone et de la performativité de la confession.
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UNE FEMME FANTASTIQUE est l'histoire de Marina, une serveuse et chanteuse, et d'Orlando, un homme plus âgé, qui sont amoureux et qui planifient pour l'avenir. Après qu'Orlando tombe soudainement malade et décède, Marina est obligée d'affronter sa famille et la société, et de se battre à nouveau pour leur montrer qui elle est : complexe, forte, franche, fantastique.
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Le paganisme contemporain est une mouvance religieuse regroupant une multitude de religiosités recomposées. Ces religiosités valorisent la résurgence de représentations, souvent polythéistes, perçues comme préchrétiennes. Elles conçoivent la Terre et la nature comme éléments centraux de la divinité. De surcroît, les religiosités néo-païennes posent l'égalité des sexes comme un fait naturel. Cette thèse porte sur la construction sociale de l'identité de néo-païen.ne.s lesbiennes, gaies, bisexuelles, transgenres ou queer (ou LGBTQ) qui dérogent à la norme de genre binaire et hétérosexuelle. L'objectif est de contribuer à une meilleure compréhension des négociations identitaires en contexte religieux et à faire état des rapports de pouvoir au sein du mouvement néo-païen. Ainsi, la thèse s'intéresse à la représentation du féminin et du masculin dans un cadre de pratiques dites alternatives, où les normes religieuses et de genre sont à la fois strictes et sujettes à interprétation. Plus spécifiquement, elle illustre certaines « négociations queer » grâce auxquelles les personnes LGBTQ font sens des représentations et des pratiques genrées véhiculées et vécues au sein du paganisme contemporain et de la société. En raison de ce caractère genré et des différents discours féministes que véhicule la communauté néo-païenne de Montréal, notamment au sein de groupes comme la Wicca et Reclaiming Witchcraft, une grande partie du cadre théorique est ancrée dans les études féministes et les études queer. Un autre partie importante du cadre théorique se situe dans le domaine de l'étude du religieux contemporain, plus particulièrement de la religion vécue. La thèse repose sur l'analyse de données émanant d'observation participante, de questionnaires, d'entrevues et de récits de vie récoltés auprès de vingt personnes LGBTQ néo-païennes. Elle applique une méthodologie qualitative, sensible aux dimensions expérientielles du phénomène sous enquête. Au regard des enjeux de dynamiques de pouvoir qui apparaissaient clairement au sein des données amassées, cette recherche montre que le féminin et le masculin sacrés sont invoqués par les participant.e.s d'abord pour leur potentialité symbolique au sein de la performance rituelle, ainsi que pour leur capacité à permettre une mise en récit de soi. En outre, l'analyse thématique des négociations queer fait ressortir comment les performances religieuses et identitaires des répondant.e.s sont intimement liées. En effet, le discours qu'illes tiennent sur leur propre expérience dépend largement des rapports sociaux qui les marginalisent par rapport à la binarité du genre. Or, ces individus sont eux-mêmes vecteurs de normativité dans la mesure où leurs performances rituelles, même si elles servent d'alternatives, reproduisent, renversent ou déplacent les normes de genre associées à leur communauté religieuse et à la société en général. En ce sens, la thèse suggère que divers modes de reproduction de la binarité du genre font du paganisme contemporain tant un lieu de normativité quant à la nature du masculin et du féminin, qu'un lieu d'émancipation d'autres mécanismes de reproduction de la norme binaire. En somme, elle montre que cohabitent, au sein du paganisme contemporain, des rapports de pouvoir contradictoires qui tendent à rendre le sens accordé à l'expérience personnelle conforme à celui accordé à l'expérience de reconnaissance collective. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : néo-paganisme, Wicca, identité de genre, orientation sexuelle, LGBTQ, normativité.
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S’il ne fait aucun doute que les activistes féministes queer ont pu reprendre à leur compte le slogan « mon corps est un champ de bataille », elles et ils n’en ont pas pour autant négligé d’investir le langage, ce champ de bataille symbolique. Intervenir sur la langue, se réapproprier les discours de haine en les détournant, sont alors autant de stratégies contre-discursives participant activement au processus de subjectivation. Les enjeux de langage deviennent ainsi un terrain propice pour appréhender le monde, élaborer un espace commun, intelligible et safe, et se constituer en tant que sujet. Ils participent pleinement à l’élaboration politique, identitaire et culturelle de la mouvance ou praxis féministe queer en France. Cette analyse cherche à examiner les dynamiques de traduction au cœur des créations langagières des activistes féministes queer, notamment celles qui relèvent des questions d’autodéfinition. Bien plus qu’une simple formalité de transcription langagière, la traduction soulève des enjeux politiques et culturels déterminants. À partir d’une lecture contextualisée et au plus près des usages, il s’agit ici de souligner l’ambivalence et la complexité de tout processus de traduction, oscillant entre circulation et déformation, réappropriation et reconfiguration.
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