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Cette recherche s'intéresse à la possible réciprocité entre les mouvements féministe et nationaliste au Québec pendant les années 1960-1970. En étudiant l'évolution des mouvements féministes et nationaliste au cours de ces années, nous tentons de montrer comment les mouvements sociaux représentent des espaces qui sont occupés par différentes tendances et organisations. Puis, à l'aide d'une analyse politique des rapports sociaux et politiques, nous cherchons à savoir comment ces deux mouvements et leurs organisations ont développé différentes relations, dont certaines d'interdépendance et de réciprocité. Pour ce faire, nous entreprenons d'abord une analyse politique de l'historiographie des mouvements nationaliste et féministe en deux temps afin de comprendre leurs développements et évolutions. Puis, nous nous intéressons aux multiples rapports entre les deux mouvements en faisant ressortir les éléments permettant de confirmer notre hypothèse. Finalement, notre recherche s'appuie sur une analyse de publications, de la littérature ainsi que sur les données qualitatives collectées lors d'entrevues effectuées avec des militantes féministes de la période étudiée. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Nationalisme, féminisme, Révolution tranquille, femmes, Front de libération des femmes, Centre des femmes, Québec, mouvements sociaux
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Cette dissertation se penche sur les interactions entre le jazz, l'identité, la nation et la modernité durant le soi-disant âge d'or du jazz à Montréal (1925-1955). À la croisée de la musicologie, des études de la condition féminine (études féministes noires et méthodes de recherche féministes en particulier), des études des médias et des études culturelles, je propose une réécriture critique de l'histoire du jazz montréalais, attentive au rôle que les femmes racisées et ethnicisées ont joué dans le développement de la scène jazz, et plus largement dans la formation des identités, des plaisirs, et des sons de la modernité québécoise. Le statut particulier de Montréal comme ville-spectacle en fait un riche laboratoire pour étudier les relations de collaboration créative entre les artistes (musiciens.ennes, chanteurs.euses, danseurs.euses) actifs sur le circuit du spectacle de variété noir du début du XXe siècle. Cette recherche met également en lumière la relation discursive qu'entretiennent le jazz et le vice dans l'entre-deux-guerres québécois, en particulier quant à l'incarnation sexuée et racisée de la moralité. Finalement, cette dissertation présente la première écoute critique ainsi que les premières notes biographiques détaillées d'artistes féminines de jazz montréalaises telles que les pianistes Vera Guilaroff et Ilene Bourne, des ensembles féminins comme les Sœurs Spencer et le Montreal Melody Girls Orchestra, des danseuses et chanteuses de variété noires telles que Tina Baines Brereton, Bernice Jordan Whims, Mary Brown, Natalie Ramirez, et Marie-Claire Germain, ainsi que l'enseignante de piano Daisy Peterson Sweeney et les enseignantes de danse Ethel Bruneau et Olga Spencer Foderingham.
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Le but de la présente recherche est d'observer la manifestation du discours et des comportements antiféministes dans les mouvements sociopolitiques d'extrême gauche en suisse-romande. Pour ce faire huit entretiens semi-dirigés ont été menés à l'été 2017 afin de collecter le matériel nécessaire à l'analyse du verbatim. La problématique soulevée se penche sur l'analyse des obstacles à l'identification des manifestations antiféministes. En effet, les militantes et politiciennes interrogées, n'ont pu nommer l'antiféminisme, bien qu'elles l'aient à plusieurs reprises dénoncé. Le champ d'analyse de l'antiféminisme ordinaire a été central dans l'analyse des discours puisque la manifestation de l'antiféminisme dans les mouvances d'extrême gauche est plus subtile et discrète comparativement à sa manifestation dans les partis de droite. C'est notamment dans cette démarche qu'apparaît l'intérêt de cette recherche. En effet, en plus de combler un manque de connaissance, le fait que l'antiféminisme à gauche apparaisse comme contre-intuitif constitue l'aspect central de ce travail. Afin de répondre à la problématique, en plus des champs de savoir liés à l'antiféminisme, d'autres champs d'analyse ont été abordés entre autres, la socialisation genrée, l'intériorisation des normes sexistes et le contexte politique spécifique à la Suisse. Ces derniers ont été articulés avec d'autres champs d'expertise en études féministes tels que l'analyse des mouvements sociaux (ex: le masculinisme), les femmes en politique, le sexisme, l'analyse du discours et les comportements misogynes, le backlash et les logiques réactionnaires. Les principaux résultats obtenus expliquent par trois grandes tendances l'absence d'identification de l'antiféminisme soit; (1) le parcours individuel et politique, (2) le manque de repères académiques ainsi que (3) l'influence de la culture de parti. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : antiféminisme, féminisme, femmes et politique suisse, extrême gauche
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Cette thèse a comme origine la question suivante : comment la laïcité est-elle devenue un enjeu majeur pour les féministes au Québec? Alors que les débats publics sur la laïcité se sont succédé durant la dernière décennie, ils ont été l'occasion de reformuler les frontières identitaires de l'appartenance nationale. La problématique de cette recherche peut être formulée en deux temps. D'une part, comment les féministes « blanches » francophones au Québec se sont représenté « la religion » et « la laïcité », des années 1960 aux années 1990, et quels ont été les effets de ces représentations sur les (re)définitions des frontières identitaires de leur féminisme? D'autre part, comment les féministes dans leur diversité se représentent actuellement « la religion » et « la laïcité » et quels sont les effets de ces représentations sur les (re)définitions des frontières identitaires de leur féminisme? Pour y répondre, la thèse est divisée en trois parties. La première partie est introductive. À travers une revue de la littérature scientifique pertinente, elle revient sur différentes conceptions sociologiques et philosophiques des religions et de la laïcité, parcourt l'historiographie québécoise sur la laïcisation et la laïcité au Québec et balise le nouveau champ de recherche féministe sur l'articulation entre féminismes et laïcités. Elle explicite ensuite le cadre théorique choisi, soit celui du féminisme poststructuraliste et du féminisme antiraciste, ainsi que les outils théoriques qui seront mobilisés dans l'analyse : intersectionnalité, racisme, nationalisme, mythe d'une société postraciale, islamophobie et blanchité. Elle présente trois grands récits modernes, déconstruits par les féministes poststructuralistes et antiracistes : un récit séculariste opposant des religions dépassées à la modernité progressiste, un récit féministe « blanc » opposant des religions patriarcales à la laïcité égalitaire et un récit nationaliste racontant l'avènement d'une nation moderne, laïque et égalitaire au Québec. Enfin, cette partie se clôt avec l'approche méthodologique structurant la recherche. Il s'agit d'une approche généalogique des problématisations, c'est-à-dire une histoire contextualisée de la construction comme problème de « la religion » et de « la laïcité », entre continuités et discontinuités. Il s'agit aussi d'une analyse critique du discours, considérant les représentations discursives comme un domaine du pouvoir. Critique, cette recherche ne vise ni à repérer le meilleur féminisme, ni à fonder un programme féministe laïque, mais à mettre en évidence les effets politiques des représentations féministes se posant comme discours de vérité. Dans cette perspective, la recherche ne vise pas la neutralité axiologique et reconnaît que la chercheure est située au sein des rapports de pouvoir analysés. La seconde partie analyse les représentations de « la religion » et de « la laïcité » par les féministes « blanches » francophones au Québec, des années 1960 aux années 1990, ainsi que les effets de ces représentations sur les (re)définitions des frontières identitaires de leur féminisme. Quatre chapitres portent chacun sur une des quatre décennies parcourues. Ils reviennent sur un certain nombre d'événements féministes aujourd'hui régulièrement remémorés comme « nos » luttes féministes contre la religion : la Commission royale d'enquête sur l'enseignement (1961-1966); la loi sur la capacité juridique de la femme mariée (1964); les luttes pour le droit à l'avortement (1969-1988); la visite du pape Jean-Paul II au Québec (1984); la première affaire du foulard à l'école (1994); les consultations sur la déconfessionnalisation scolaire (1999). La pluralité des féminismes et des contextes analysés permet de briser la binarité opposant religions et féminismes, ainsi que l'association entre féminismes et laïcités. Cela ne signifie pas pour autant que l'opposition entre les couples religion/patriarcat et féminisme/laïcité n'est pas reprise par les féministes elles-mêmes durant ces quatre décennies. La recherche met en outre en évidence la production d'un « nous-Québécoises » aux frontières ethniques. La troisième partie analyse les représentations de « la religion » et de « la laïcité » et les effets de ces représentations sur les (re)définitions des frontières identitaires des féministes dans leur diversité, au cours des débats qui ont scandé la dernière décennie, soit lors des consultations publiques de la Commission de consultation sur les pratiques d'accommodement reliées aux différences culturelles (2007), du projet de loi 94 (2010) et du projet de loi 60 (2013). Je distingue trois grandes tendances féministes : féministe moniste, féministe antiraciste et féministe intermédiaire. Quatre chapitres reviennent sur quatre aspects de ces débats laïques : la construction du contexte actuel comme contexte de crise et ses contestations; la construction des signes religieux comme problème féministe et ses contestations; la construction des religions, des intégrismes et de la laïcité comme problème féministe et ses contestations; les représentations du racisme, de l'intégration et du féminisme. Cette troisième partie permet d'avancer que les débats actuels sur la laïcité sont structurés racialement et que les représentations de « la religion » et de « la laïcité » sont indissociables de la (re)production et de la contestation des frontières de l'appartenance nationale. La thèse se conclut en soulignant notamment deux apports majeurs de cette recherche. D'une part, l'histoire des problématisations de « la religion » et de « la laïcité » ainsi réalisée permet d'avancer que les débats féministes actuels sur la laïcité ne s'inscrivent pas d'abord au sein de l'histoire des critiques féministes de la religion mais bien plutôt de l'histoire de la (re)production et de la contestation des frontières de l'identité nationale et de l'identité féministe. D'autre part, la recherche permet de montrer que ces deux histoires ne sont pas pour autant complètement distinctes, car les représentations de « la religion » sont aussi situées et traversées par des rapports de pouvoir.
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En postulant la mort de Dieu, Nietzsche abandonne l'humanité devant la question suivante : comment vivre sans absolu? L'œuvre d'Emil Cioran s'articule autour de cette interrogation et tente d'y répondre. Elle s'insère dans un continuum de pensée qui interroge l'existence à l'époque moderne. La confrontation de la pensée de Cioran avec celle de Nietzsche et de Schopenhauer permet de faire ressortir quatre constantes qui marquent ce courant de pensée : le souci de probité, la connaissance comme chute, le gnosticisme/pessimisme et le scepticisme. À travers la distance ou la proximité de ces penseurs avec ces constantes, la spécificité de chacune de leur pensée apparaît. Cioran s'éloigne de ses maîtres en refusant d'adhérer à leur métaphysique immanente respective. Profondément sceptique, il essaie de vivre, malgré son mécontentement constant envers l'existence. En tentant de relever le défi auquel les modernes font face, Cioran commence par un retour en arrière. Nostalgique du temps où il était possible de se laisser guider par l'absolu dominant de l'époque, il tente d'adhérer à un tel absolu. Or, il constate rapidement que cette option n'est plus possible à son époque sceptique. Il comprend alors que les modernes doivent composer avec leur doute pour arriver à vivre. Il tente l'ironie et le mensonge, mais voit rapidement leur insuffisance dans leur incapacité à tromper la conscience. Il envisage ensuite différentes consolations guidées par un impératif de mesure : les êtres humains sont sortis des frontières de leur espèce et en paient le prix par leur souffrance permanente. Pour arriver à vivre, ils doivent régresser vers leurs origines inconscientes, jusqu'à renoncer à tout ce qui les définit en tant qu'être humain. Désespéré, Cioran ne croit pas que les modernes sauront se sauver par un tel renoncement. Il se réfugie dans le silence et apprend la sérénité de celui qui n'attend plus rien de ce monde. __________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Cioran, Nietzsche, Schopenhauer, existence, absolu, scepticisme, modernité.
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Cette recherche propose une analyse de la presse féminine québécoise dans une perspective intergénérationnelle en s'attardant aux contenus et aux discours de la presse pour adolescentes, pour femmes adultes et pour femmes âgées. Les magazines Filles Clin d'oeil, ELLE Québec et Bel Âge sont étudiés dans une approche féministe pour découvrir, dans les textes et les images, la construction des genres sexués et le rapport au corps féminin selon la génération visée. D'après notre hypothèse de recherche, deux représentations féminines contradictoires seraient véhiculées par la presse féminine, une transmettant une image traditionnelle de la femme-objet et une autre transmettant une image plus actuelle de la femme-sujet. En effet, ces deux types de représentations sont présents dans les magazines du corpus, et, en plus d'être contradictoires, ils sont complémentaires pour créer l'image que nous appelons la femme bicéphale. L'approche quantitative, avec l'analyse de discours, nous aura permis de dresser un portrait global du corpus, montrant les orientations promotionnelle de la presse pour adolescentes, publicitaire de la presse pour femmes adultes et rédactionnelle de la presse pour femmes âgées. Le visage traditionnel de la féminité est surtout présent dans les produits publicisés, dans la décontextualisation des figurantes et dans leur passivité sur les images, alors que le visage émancipatoire est présent dans les contenus rédactionnels, dans le registre public des plans photographiques et dans l'énonciation visuelle des figurantes. L'approche qualitative avec l'analyse de discours permet la comparaison des représentations traditionnelles et libérées de la femme dans les unités textuelles et picturales des magazines. À cet effet, c'est la presse pour adolescentes qui présente le plus de représentations émancipatoires dans ses textes et ses images, incitant les lectrices à avoir une carrière et à bannir les conventions sociales. Le magazine pour femmes adultes reféminise les représentations de femmes libérées, les ramenant à leurs rôles maternels ou séducteurs, essentialisant les qualités dites féminines. Quant à la libération dans les magazines pour femmes âgées, elle est déplacée vers des préoccupations de santé et de mieux-vivre. Si certains discours ou contenus peuvent sembler émancipatoires, ils sont surtout présentés dans une perspective individualisante et dépolitisée, ne remettant pas en cause les structures sociales: la féminité est soumise aux impératifs patriarco-capitaliste. L'objet à consommer sera souvent la clé de la libération, peu importe la génération visée. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Presse féminine, Intergénérationnel, Études féministes, Patriarcat, Analyse de discours, Analyse de contenu, Femme libérée.