Votre recherche
Résultats 2 ressources
-
L’autodéfense féministe est un phénomène important dans les milieux militants contre les violences sexistes et sexuelles. Elle a traversé les époques et les frontières en revêtant différentes formes. Il s’agit pourtant d’un sujet qui a suscité peu d’intérêt dans le domaine académique. Son étude comporte divers défis, notamment quant à l’absence de consensus sur la définition de cette discipline et à la difficulté de repérer ses événements lorsqu’ils furent l’objet de répression sociale. Ce mémoire de recherche en travail social s’intéresse particulièrement à l’expérience des survivant- e-s de violence sexuelle qui ont participé à des cours d’autodéfense féministe. Afin d’explorer ce sujet, la recherche s’appuie sur deux méthodes de recherche complémentaires. D’abord, elle fait la documentation des cours d’autodéfense féministe s’étant tenus à Montréal au cours des dix dernières années afin de contextualiser la discipline à l’étude. Ensuite, des entretiens individuels ont été menés avec huit survivant-e-s de violence sexuelle ayant pratiqué l’autodéfense féministe, à partir desquels ont été rédigés des récits voulant trouver les thèmes significatifs à leurs expériences. La méthodologie de cette recherche qualitative s’inscrit en phénoménologie féministe et accorde une importance particulière au processus de dé/subjectivation dans l’expérience de la violence. Les thèmes abordés lors des entretiens avec les survivant-e-s concernent à la fois les changements constatés dans leurs rapports émotionnels et corporels à la vulnérabilité, leurs perceptions des institutions étatiques et l’importance accordée au rôle des collectivités dans leur recherche de guérison. L’analyse permet d’y découvrir un intérêt marqué pour les pratiques de solidarité ainsi que l’existence d’un processus d’empowerment qui échappe à l’injonction néolibérale du succès individuel. Cela permet d’élaborer une analyse critique du traitement punitif des problèmes sociaux et une vision de la lutte à la culture du viol qui s’attaque aux racines des dynamiques de pouvoir genrées. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : autodéfense féministe, violence sexuelle, intervention féministe, empowerment, culture du viol, solidarité
-
« Dis-moi ce que tu manges, je te dirai qui tu es ». Cette recherche part du postulat que l'identité des mangeurs peut se lire à travers ce qu'ils ingèrent, comment ils l'ingèrent et pourquoi ils l'ingèrent. En d'autres termes, les alimentations permettent aux hommes et aux femmes du Moyen-Âge d'afficher leur appartenance à un groupe social, voire à un genre, à travers des éléments de distinction. L’étude de ces derniers dans le cadre de l’alimentation permettant alors, dans un mouvement inverse, de révéler les systèmes hiérarchiques qui prévalent à cette époque. Cette analyse vise donc à aiguiser notre regard sur les sociétés médiévales du XIIe au XIVe siècle à travers les alimentations de l'Occident chrétien et de l'Andalousie musulmane au prisme du genre. Il s'agit ainsi de s'inscrire dans le sillage des historiens du genre et de l'alimentation en questionnant le genre des aliments, l'identité des mangeurs et plus généralement les rapports de sociaux de sexe qui s'articulent autour du fait alimentaire. De ces interrogations découle la problématique suivante : dans quelle mesure le fait alimentaire constitue-t-il un vecteur de différenciation des sexes à l'époque médiévale en Occident chrétien et en Andalousie musulmane? Plusieurs sources ont été défrichées pour mener à bien cette analyse. Pour le volet diététique, les traités de Hildegarde (XIIe siècle) et de Ibn Halsun (XIIIe) ont fait l’objet d’une analyse lexicométrique, articulée pour l’essentiel autour de la notion de genre et qui a permis de mettre en lumière la prévalence de la théorie des humeurs dans les représentations de genre des savants médiévaux musulmans et chrétiens. À cette analyse discursive, s’est ajoutée une étude des pratiques qui entourent les boissons et les aliments et les cadres socio-culturels de leur consommation. Des sources juridiques et littéraires, autant que des documents iconographiques ont constitué un levier de connaissance substantiel qui a permis d’évaluer, dans une perspective intersectionnelle, la prégnance des critères sociaux de classe sur la commensalité féminine en Europe chrétienne comme en Andalousie musulmane. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Moyen-âge; femmes; genre; alimentation; Occident; islam; christianisme