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Dès les premières pages, l'autrice se place sous le signe du multiple. Etre l'une sans renier l'autre, être soi et l'autre en soi. C'est tout le cheminement qu'emprunte Maïssa Bey pour aller de son histoire personnelle au sens universel des choses.
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Pour les Africaines originaires d'un continent riche de langues, la question du langage se situe à plusieurs niveaux. Tout d'abord, comment toucher, en Afrique, les femmes (la majorité) qui n'utilisent pas ou peu une langue européenne ? Comment, dans une perspective féministe, apprendre les unes des autres, discuter, élaborer et échanger des messages sur les questions qui affectent nos vies quotidiennes ? Comment créer les concepts et méthodes dans les langues africaines afin d'analyser et rendre compte du vécu des femmes et de leurs stratégies ? Comment créer des concepts et un langage féministes communs qui transcendent les diversités linguistiques et culturelles, en tant que locutrices du mandingue, du yoruba, du xhosa, du amharique, de l'arabe, du chinois, du français ou de l'anglais (Fatou Sow). La coexistence du masculin et du féminin en l'universel est l'incarnation de l'égalité naturelle, une égalité par nature, une égalité en dignité qui récuse que la femme soit perçue comme un bien, comme un moyen (Aminata Diaw). On pose trop souvent, en effet, la domination des hommes sur les femmes comme une donnée anthropologique universelle. Il apparaît au contraire qu'il convient d'historiciser cette perspective en prenant en compte la multiplicité des types de patriarcat et les crises que ceux-ci peuvent traverser : les rapports de domination sont faits de tensions, de lutte, de résistance et de compromis. Il faut également la sociologiser en l'inscrivant dans la complexité des rapports de hiérarchie, de soumission, de dépendance et d'exploitation qui lient les groupes humains, et enfin, de ce qui s'est joué et se joue encore entre le Nord et le Sud depuis les entreprises coloniales (Sonia Dayan Herzbrun). Comme « gardiennes de la maison », les femmes emploient, à divers niveaux, différentes tactiques et stratégies pour contester les rapports de pouvoir qui existent, pour créer leur propre espace et pour développer leurs intérêts (Parvin Ghorayshi). Il faut que la loi enregistre qu'une femme, ça peut dire « je », mais, précisément, c'est sans doute dans la phrase « un enfant, si je veux, quand je veux » que le « je » d'une femme s'entend de la manière la plus audible qui soit (M. B. Tahon).
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La Banque Mondiale a choisi d'inscrire l'intégration transversale de la dimension genre comme l'un des critères clés pour l'obtention de financement par les pays bénéficiaires, notarnrnent dans le cadre de sa plus récente politique de développement qui a pour objectif premier la réduction de la pauvreté. Les modifications au sein des politiques de développement de la Banque Mondiale, ont obligé les pays tributaires de son aide à réorienter leur stratégie de développement en élaborant des documents de stratégies pour la réduction de la pauvreté (DSRP). L'objectif de ce mémoire est d'analyser les politiques de réduction de la pauvreté adoptées par le Rwanda dans son DSRP de 2002 et d'évaluer si l'intégration de la dimension genre est bien appliquée par le gouvernement rwandais de façon transversale. Plus précisément, le DSRP ainsi que les rapports annuels consécutifs élaborés par le Rwanda entre les années 2000 et 2005 ont été analysés grâce à des critères d'évaluation spécifiques et au cadre méthodologique de la planification selon le genre développé par Caroline Moser. La conclusion du mémoire est que l'intégration de la dimension genre n'est effective que dans certains domaines. De plus, les mesures adoptées en faveur de l'égalité des sexes ont essentiellement des impacts à court terme sur le renforcement des capacités des femmes. En somme, l'approche genre intégrée dans la stratégie de réduction de la pauvreté du Rwanda ne vise pas une transformation en profondeur de la société rwandaise, elle a plutôt pour objectif de combler des besoins de base (matériels etc.) immédiats de la population. Mots clés: Genre et développement; Document de stratégies pour la réduction de la pauvreté; Banque Mondiale; Rwanda, Planification pour le développement.
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Depuis les années 1970, la société égyptienne est le théâtre d'un renouveau islamique dont le «mouvement de piété» est une composante essentielle. L'enquête ethnographique minutieuse menée en Égypte par Saba Mahmood vise à comprendre la pratique religieuse des femmes, prédicatrices ou participantes, engagées dans ce mouvement. Montrant qu'éthique et politique sont étroitement imbriquées dans ces nouvelles pratiques de piété, elle propose une analyse rigoureuse des formes corporelles des rituels religieux, pour préciser le lien conceptuel entre le corps et l'imaginaire politique.
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Les Africaines du XXIe siècle ne restent pas recluses sur des territoires connus : la maternité qui semble les définir et la cuisine où elles passent du temps. Pour faire face aux problèmes de survie quotidienne, elles se donnent le droit de penser par elles-mêmes, de concevoir, d'imaginer des solutions, de prendre des initiatives. Elles bravent les barrières et les obstacles en "attachant leurs pagnes". Au coeur de l'Afrique en crise, théâtre de mille conflits, elles sont prêtes à prendre leurs responsabilités et à jouer un rôle de premier plan y compris en économie et en politique. Dans une mosaïque de situations multiples, Tanella Boni nous offre ainsi un tableau contrasté des femmes africaines, comme le sont elles-mêmes les Afriques. Un avenir s'y dessine, celui du courage et de la recherche d'un destin qui ne soit pas écrit de toute éternité.
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On dénombre au Burkina Faso environ 2,1 millions d'OEV dû à l'épidémie du sida (PNUD et al., 2003). Dans plus de 62% des cas, ils seront pris en charge par leurs grand-mères (ONUSIDA, 2004), considérées comme les mieux placées pour prendre soin de ces enfants. Elles vivent de grandes difficultés économiques, psychologiques et physiques (OMS, 2002). Peu d'information existe concernant ces femmes burkinabè et les interventions dans le domaine des OEV sont centrées sur les enfants et non sur les femmes qui les prennent en charge. À partir d'un cadre théorique féministe radical matérialiste (Guillaumin, 1978 ; Delphy, 2001), l'étude vise à comprendre la place et l'expérience des grands-mères qui prennent en charge des OEV dans un contexte de rapports de pouvoir multiples: entre les hommes et les femmes (sexe/genre), selon le niveau socioéconomique (classe sociale) et l'appartenance ethnique ou culturelle (ethnicité, colonialisme) pour voir les possibilités d'orienter les pratiques d'intervention pour les appuyer. Les concepts d'intersectionalité des systèmes d'oppression (Crenshaw, 1991) et de sollicitude (Gubennan, 1993; Graham, 1991) ajoutent à l'analyse des conditions matérielles étudiées. Une méthodologie qualitative et féministe a été utilisée afin de cerner la place et l'expérience des grand-mères. Des observations ont été faites dans des familles burkinabè (n=3) avec l'aide d'interprète et les organismes (n=12) de lutte au VIH/sida. Huit entrevues semi-directives ont été réalisées auprès d'individus travaillant avec les OEV au Burkina Faso pour connaître leur point de vue. A partir des données, nous observons que les grand-mères vivent de multiples difficultés. Les associations ne tiennent pas compte d'elles dans leurs interventions. Les intervenants qualifient l'identité des grand-mères en termes essentialistes de la «nature de la femme» basé sur l'amour inconditionnel, les soins et la survie des petits-enfants, tous des éléments rattachés à la sollicitude. Nous notons que le concept de sollicitude est un outil d'exploitation de la classe des femmes par la classe des hommes. Cet outil passe au travers les catégories identitaires conjuguées au service de plusieurs systèmes d'oppression que sont: le patriarcat, le capitaliste et les systèmes ethniques basés sur la tradition. En conclusion, les grand-mères sont des actrices importantes à prendre en compte dans la lutte au VIH/sida et nous devons intégrer une analyse féministe dans l'intervention. La sollicitude intégrée à l'identité rend le travail des grand-mères invisibles parce que trop naturel. Les organismes d'appui aux OEV, devraient axer des interventions vers elles en reconnaissant leur existence et leur travail pour ensuite leur offrir des soutiens à la prise en charge des OEV. Il faudrait favoriser la mise en place de groupes par et pour les grand-mères afin de briser leur isolement et créer des projets qui collera à leur vécu spécifique. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Grand-mère, OEV, Sollicitude, VIH/sida, Féminisme, Burkina Faso.
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Qu'est-ce que cela signifierait pour les études queer et sur la diaspora africaine de théoriser que l'Atlantique noir a toujours été un Atlantique queer ? Quelle nouvelle géographie – ou mieux, océanographie – des identités sexuelles, genrées, transnationales et raciales pourrait émerger d'une lecture queer des dislocations transocéaniques entre l'Afrique et la Caraïbe ? Cet article examine la diaspora africaine canonique et les textes théoriques queer en dialogue avec des textes créatifs récemment publiés qui imaginent les relations queer entre les kidnappés africains dans les cales des navires négriers. Ces textes créatifs, selon moi, théorisent plus largement l'espace conceptuel à la fois pour repenser les histoires sexuelles et raciales submergées et pour commenter les intersections entre la diaspora africaine et les expériences queer à une époque contemporaine de réfugiés haïtiens, de travailleurs dominicains transnationaux, et des militants « homosexuels » antillais internationaux. Les textes examinés comprennent celui de Paul GilroyBlack Atlantic (1993), Gender Trouble de Judith Butler (1990), Erzulie's Skirt d'Ana-Maurine Lara (2006) et Map to the Door of No Return de Dionne Brand (2001).
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Liée à l'honneur de la famille, la virginité est une question qui a toujours hanté l'esprit des jeunes filles algériennes. Toutes sortes de pratiques sont envisagées par la société pour la préserver. La plus connue est celles du rbat (action de nouer), dit teskar (action de fermer) ou encore tesfah (action de blinder). Au moyen de techniques ritualisées, elle consiste en la « fermeture » symbolique de l'hymen avant la puberté et son « ouverture » symbolique la veille du mariage. La « chemise tachée du sang de la vierge » doit en être la preuve indéniable: elle authentifie que l'honneur de la famille, du groupe, est intact. Lorsque, pour diverses raisons, l'hymen fait défaut, la société déploie toutes sortes de stratégies palliatives. Aujourd'hui, le certificat de virginité et la reconstitution de l'hymen par la chirurgie plastique, l'hyménorrapie ou l'hyménoplastie, viennent renforcer la pratique symbolique du rabt. La question fondamentale que je pose dans cet article est: peut-on envisager de casser la clôture « malléable » de cette « vaste prison » des femmes afin que les Algériennes puissent intégrer la société en tant qu'individus et non en tant qu'emblèmes de l'honneur de la famille?
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This book represents the first comprehensive collection of essays in English dedicated entirely to the study of lesbian inscriptions in francophone society and culture. Spanning the period from the early nineteenth to the twenty-first century, the volume offers a range of interdisciplinary perspectives on ways in which lesbianism has been represented and represented itself, with essays on poetry and the novel, contemporary film and television, photography and architecture. These essays will appeal to students and scholars of gender studies and French literature and culture.
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Female "circumcision" or, more precisely, female genital cutting (FGC), remains an important cultural practice in many African countries, often serving as a coming-of-age ritual. It is also a practice that has generated international dispute and continues to be at the center of debates over women's rights, the limits of cultural pluralism, the balance of power between local cultures, international human rights, and feminist activism. In our increasingly globalized world, these practices have also begun immigrating to other nations, where transnational complexities vex debates about how to resolve the issue. Bringing together thirteen essays,Transcultural Bodiesprovides an ethnographically rich exploration of FGC among African diasporas in the United Kingdom, Europe, and Australia. Contributors analyze changes in ideologies of gender and sexuality in immigrant communities, the frequent marginalization of African women's voices in debates over FGC, and controversies over legislation restricting the practice in immigrant populations.
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Série de contributions en hommage à C. Coquery-Vidrovitch, professeur d'histoire contemporaine à l'Université Paris VII et longtemps directrice du Laboratoire Tiers-monde, Afrique. Cinq parties : Savoirs, pouvoirs et écriture de l'histoire africaine ; Ville et urbanisation en Afrique ; Intermédiaires, élites et situation coloniale ; Femmes et genre ; L'histoire de l'Afrique entre passé et présent.
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L'article présente le résultat d'une recherche sur la vie affective et sexuelle des jeunes Français-es descendant de migrant-e-s originaires du Maghreb, qui décrit comment les jeunes femmes se positionnent par rapport au principe de virginité. Alors que cette norme est un mode de contrôle de la sexualité des femmes, certaines le revendiquent, tandis que celles qui l'ont transgressé expriment combien cette décision leur fut difficile. Pour comprendre la prégnance de leur attachement à la valeur de la virginité, l'autrice replace leurs discours et pratiques dans le contexte social qui les a fait naître. Elle décrit donc comment les discriminations et la stigmatisation racistes façonnent l'expérience de vie de ces jeunes femmes et montre combien cette expérience du racisme se combine à l'expérience du sexisme dans les familles et dans la société globale. Ici, l'imbrication du sexisme et du racisme fait peser sur elles un système de contraintes complexe qui les soumet à des injonctions paradoxales. Ce n'est qu'au regard de ces injonctions que la revendication par certaines de cette norme qui par ailleurs les opprime devient intelligible.
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Dans le secteur des services, des milliers de femmes connaissent des formes d’exploitation salariale diffuses, peu visibles, socialement tolérées. Cet article propose de mettre en lumière un mode de gestion de la main-d’œuvre non qualifiée qui, sous couvert de flexibilité et de compression maximale des coûts, utilise les femmes les plus vulnérables sur le marché du travail – en particulier les femmes immigrées – comme variable d’ajustement. À partir d’une enquête de terrain menée auprès d’une population de femmes de chambre, l’article s’attachera à mettre au jour une face cachée des emplois précaires. Des emplois souvent à durée indéterminée qui ne protègent pas des conditions de travail pénibles, des temps de travail à rallonge, des salaires au rabais et des pratiques patronales frauduleuses.
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Belle, attirante, indomptable, Irène n'a, de son propre aveu, que deux passions : voler et faire l'amour. C'est ainsi qu'elle s'empare un jour d'un sac à main et quelle y découvre... un bébé mort. Peu après, elle rencontre Ousmane, un nouvel amant qui l'entraîne dans une spirale de débauche et de provocation... Mais dans une Afrique noire urbaine où la misère et l'immobilisme vont de pair avec la résignation, y a-t-il place pour la révolte qu'elle tente ainsi de faire entendre ? C'est une fable mélancolique que nous conte ici Calixthe Beyala, sous les apparences d'un roman érotique à la sensualité débridée et à l'humour corrosif.
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Salie vit en France. Son frère, Madické, rêve de l'y rejoindre et compte sur elle. Mais comment lui expliquer la face cachée de l'immigration, lui qui voit la France comme une terre promise où réussissent les footballeurs sénégalais, où vont se réfugier ceux qui, comme Sankèle, fuient leur destin tragique ? Comment empêcher Madické et ses camarades de laisser courir leur imagination, quand l'homme de Barbès, de retour au pays, gagne en notabilité, escamote sa véritable vie démigré et les abreuve de récits où la France passe pour la mythique Arcadie ? Les relations entre Madické et Salie nous dévoilent l'inconfortable situation des « venus de France », écrasés par les attentes démesurées de ceux qui sont restés au pays et confrontés à la difficulté d'être l'autre partout.-- Quatrième de couverture.
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Le débat sur l'islam a fini par occulter ce que veut dire être musulman, c'est-à-dire vivre au quotidien la relation à la religion, quelles que soient la pratique réelle et l'intensité de la foi. Comment parler de ce qui relève de l'individu, voire de l'intime, du bricolage, du non-dit, de la fausse évidence, au-delà des conventions et des clichés ? Comment aussi évoquer certains des paradigmes qui structurent la pratique de l'islam aujourd'hui : le réformisme religieux, y compris dans sa forme fondamentaliste, les confréries mystiques, l'islam politique, l'individualisation de la croyance ? Comment enfin parler de modernité, alors que nous n'en avons pas de définition objective ? Nous avons choisi comme sujet le musulman dans la ville, car la ville permet à chacun de se construire son rapport à la religion en jouant sur la multiplicité des références dont elle est la scène. L'orthodoxie dans l'architecture des mosquées, la quête d'une nouvelle tradition dans les choix vestimentaires, les modes universels de consommation, les formes d'art qui épousent ou repoussent le surgissement du religieux, la manière dont les gestes quotidiens sont tour à tour sacralisés ou banalisés. Cinq villes nous ont permis de saisir, sous forme d'instantanés, certaines de ces facettes d'une religiosité en quête d'elle-même : Le Caire, Téhéran, Istanbul, Paris et Dakar. Cinq villes qui, loin de représenter des aires culturelles ou des sociétés précises, tournent autour de cinq paradigmes : la tradition orthodoxe, la modernité, la circulation, le réformisme et l'individualisation de la vie religieuse.
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