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Donner naissance . Doulas, sages-femmes & justice reproductive . Alana Apfel nous propose un recueil vivant de treize récits écrits par des doutas, des sages-femmes et des activistes féministes aux États-Unis qui racontent la naissance autrement. Au modèle de la toute-puissance médicale qui saurait mieux que les femmes elles-mêmes ce qu'est un « bon » accouchement est opposé ici un tout autre professionnalisme, à la fois discret et attentif, qui permet de faire une juste place à des femmes indignement traitées. Militer pour la « justice reproductive », c'est créer des « communs » de la naissance, selon la formule de Silvia Federici dans son introduction.. La postface de Geneviève Pruvost nous rappelle que l'obstétrique française est la plus médicalisée d'Europe. À l'heure où, en France, les sages-femmes à domicile font l'objet d'une tentative d'éradication professionnelle, Donner naissance nous propose une nouvelle manière de penser les trajectoires reproductives et nous fournit les outils théoriques et pratiques nécessaires
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Cet ouvrage pédagogique regroupe 18 chapitres écrits par des auteurs en sciences infirmières issus de champs d’expertise variés et des plus pertinents. Chaque chapitre présente les fondements ontologiques et épistémologiques de même que l’articulation des concepts clés de philosophes qui exercent une influence majeure sur les sciences infirmières et la pratique des soins infirmiers à l’aide d’exemples pour la pratique, la recherche et la théorisation dans cette discipline.
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Qu’elles se réalisent dans le contexte du travail rémunéré ou dans la vie personnelle, ces tâches se révèlent complexes, voire parfois impossibles à articuler entre elles. La charge mentale affecte plus fortement les femmes1 qui assument une part plus importante dans les tâches domestiques et le soin aux proches. En collaboration avec des représentantes de groupes communautaires et de la société civile concernés par l’équité de genre et la justice environnementale, cette synthèse des connaissances porte sur la charge mentale et ses effets sur la santé des femmes. Quatre messages clés sont à retenir : 1) Les effets de la charge mentale sur la santé des femmes sont nombreux; 2) Il importe de comprendre la charge mentale comme un construit complexe et multifacettes afin de développer des interventions durables et équitables ; 3) Le travail associé à la charge mentale est « invisible » en raison de la gestion émotionnelle et morale et du travail cognitif qu’il comporte, et parce qu’il n’est pas reconnu ou non comptabilisé dans l’économie de marché néolibérale; 4) Les manifestations de la charge mentale prennent des formes différentes qu’il importe d’analyser avec une approche féministe intersectionnelle. Cinq axes regroupant des recommandations et des pistes de solution sont proposés. Axe 1 : Reconnaître la nature complexe de la charge mentale et ses stéréotypes associés. Axe 2 : Soutenir le travail de care dans les milieux de travail. Axe 3 : Améliorer les services de soins et de soutien à la famille offerts à la population et offrir un accès équitable à ces ressources. Axe 4 : Prendre en compte la charge mentale dans les politiques publiques et créer les instances pour assurer des actions de prévention en temps de crise. Axe 5 : Inciter et normaliser le travail de care assumé par les hommes.
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Malgré l’entrée massive des femmes sur le marché du travail et les avancées que l’on doit aux mouvements féministes, le patriarcat demeure un paradigme dominant à l’égard de la question familiale (Descarries et Corbeil, 2002ª). Dans sa version plus contemporaine, le consensus social concernant la famille est aussi imprégné de l’influence de l’épidémiologie sociale, un paradigme qui supporte une ambition scientiste et normative (Parazelli et al., 2003 et Parazelli, 2013). Comme la mère porte implicitement la responsabilité de l’ordre familial et par extension, de l’ordre social, cette normativité est étroitement liée au genre (Cardi, 2007; 2010 et 2015). Cette recherche s’ancre dans les épistémologies féministes. Elle propose une démarche qualitative, exploratoire et critique en s’intéressant à la réalité des mères qui pratiquent le travail du sexe à partir de l’idée selon laquelle « on ne peut être mère et putain à la fois » (Ovidie, 2018). Le stéréotype de la mère s’oppose effectivement à celui de la putain dans l’imaginaire social (Descarries et Mathieu, 2009). Les mères qui pratiquent le travail du sexe doivent ainsi réconcilier leur posture d’être humain discrédité en regard de leur travail et leur identité de mère, laquelle est soumise à des injonctions normatives de plus en plus élevées (Samtani et Trejos-Castillo, 2015). Nous exposons les données issues d’entrevues semi-dirigées réalisées auprès de huit mères exerçant le travail du sexe afin d’explorer leur expérience de l’articulation famille-travail. Cette expérience est traversée par la gestion des temps et des espaces de la vie familiale et du travail, laquelle relève surtout de la mobilisation de stratégies personnelles par les mères. Ces constats correspondent aux connaissances portant sur l’articulation famille-travail (Descarries et Corbeil 2002ᵇ; Malenfant, 2002; Tremblay, 2003 et Seery, 2014 et 2020). S’agissant des mères que nous avons rencontrées, cette expérience a cependant de particulier qu’elles doivent composer avec le stigmate de putain (Pheterson, 2001). Nous avons donc recours à certains travaux portant sur la stigmatisation symbolique et structurelle aux fins d’analyse et de discussion de nos résultats de recherche. On relève deux grands types de stratégies employées par ces femmes pour faire face au stigmate de putain : elles s’en distancient ou elles lui résistent. La valorisation dans le travail compte parmi les stratégies de résistance. À ce sujet, elles énoncent des réalités et des compétences se rapportant au travail du care. Ainsi, la perspective du care est également mobilisée dans notre cadre conceptuel. Nous réfléchissons notamment au travail du sexe comme travail du care à la lumière des concepts de travail émotionnel (Hochschild, 2003 et 2012), de sale boulot (Lhuilier, 2005 et Molinier 2011) et de défenses collectives féminines et viriles (Molinier, 2000; 2002 et 2004), alors qu’une part importante du travail du care demeure stigmatisée en tant que sale boulot (Molinier, 2011) et que le travail émotionnel est sous-pesé dans l’appréhension de la valeur du travail du care (Molinier, 2011 et 2020). De plus, bien que la dimension du care soit transversale aux activités de soins et de services aux personnes, elle est généralement occultée du sexuel (Molinier, 2009 et 2011). Ces idées nous permettent d’éclairer le discrédit porté à l’endroit des mères pratiquant le travail du sexe et de réfléchir à leurs avenues de reconnaissance et de citoyenneté. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : travail du sexe, mères, articulation famille-travail, féminisme, patriarcat, imaginaire social, discours sociaux dominants, significations imaginaires sociales, stigmatisation, stigmate de putain, travail du care, travail émotionnel, sale boulot, défenses collectives
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In this study, we draw on interview data from 62 matched different-sex, dual-career spouses raising young children to examine the mechanisms behind the gender gap in household labor during the COVID-19 pandemic. We argue that the pandemic represents a unique case of social uncertainty and an opportunity to observe how structural conditions shape the gendered division of household labor. We find that under the rapid social transformation imposed by the pandemic, gender serves as an anchor and orienting frame for couples with young children. We argue that the pandemic (1) expanded traditional gender expectations to new domains of household labor and (2) heightened the importance of gendered explanations for the division of labor that justified intra-couple inequality. Our findings suggest that the particular structural conditions that characterize different times of uncertainty work through slightly different mechanisms, yet produce the same outcome: gender inequality, with long-lasting and wide-ranging implications. © The Author(s) 2022.
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Le 13 mars 2020, le gouvernement du Québec annonce l’urgence sanitaire dans la province afin de contrer la pandémie du coronavirus. Une panoplie de mesures sanitaires est instaurée : le confinement de la population, la fermeture des commerces et services jugés non essentiels et l’implantation de gestes barrières. Les proches aidantes ont dû composer du jour au lendemain avec ces nouvelles restrictions. Leur travail de care est loin d’avoir cessé malgré la distance imposée et une perspective féministe sur les enjeux et conséquences des mesures sanitaires nous semble d’actualité. L’objectif de cette recherche est d’explorer l’expérience des proches aidantes confrontées aux mesures sanitaires de la COVID-19 déployées au Québec entre les mois de mars et mai 2020. Pour y arriver, nous avons réalisé une trentaine d’entrevues semi-dirigées auprès de dix proches aidantes s’occupant d’un.e proche adulte. Nous avons ensuite procédé à une analyse thématique afin de comprendre de quelle façon les mesures sanitaires ont interagi avec leurs tâches concrètes, ainsi que les aspects cognitifs et émotionnels de leur travail de care. Il en ressort que le travail des proches aidantes n’a pas été pris en compte lors de la gestion de la crise sanitaire, ce qui a exacerbé la lourdeur du travail réalisé. Les conséquences sont présentes pour les proches aidantes et pour leur proche. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Travail de care, travail cognitif, travail émotionnel, pandémie, COVID-19, dépendance, féminisme
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Objective: The authors examine how transnational caregiving for immigrant women encompasses a set of complex gendered relationships and roles as mothers and daughters across national borders. Background: Scholars have explored transnational motherhood for women who migrate, often in search of employment, while their children remain in their nation of origin. Much of this research has focused on how migration transforms mother-child relationships. Intergenerational relationships between immigrant mothers and their own mothers, and the emotional and economic care that facilitates these ties, are often left out of the picture of transnational family life. Methods: Through ethnographic work, the authors conducted in-depth interviews with 63 mothers from Latin America who migrated to the greater Boston metropolitan area. Additionally, the authors draw from extensive participant observation with mothers at home, school, and sites throughout their communities. Results: The authors theorize how Latina immigrant women are at the center of a web of multidirectional carework as they negotiate intergenerational responsibilities as mothers and daughters. The women in the present study orient their decisions, paid labor, and child-rearing around sustaining transnational familial relationships across generations. As a result, they provide emotional and economic care in multiple directions, including maintaining relationships between children and grandchildren, even as they adapt to ruptures in receiving care from their own mothers. Conclusion: The authors argue that despite the gendered labor this emotional and economic work entails, the immigrant mothers in the present study value their carework, which ultimately becomes a means for them to exert agency in the face of anti-immigrant policies and discourses.
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Cette recherche est une étude exploratoire sur les conditions de travail des femmes œuvrant dans les organismes communautaires Famille (OCF) au Québec. Basée sur neuf entrevues réalisées auprès de travailleuses de ce milieu, elle offre une analyse du sens que les femmes donnent à leur vécu et à leur expérience. Cette recherche a pour ambition de dresser un portrait des conditions de travail et des conditions de vie des femmes œuvrant dans ce milieu, en considérant la spécificité des OCF, ses rapports de pouvoir avec les bailleurs de fonds, ses dynamiques avec les acteurs sociaux et ses enjeux particuliers. À travers une lunette féministe matérialiste ancrée dans les théories du care, jumelées à une perspective critique du néolibéralisme, nous explicitons la façon dont les contraintes imposées au secteur communautaire Famille par l’État québécois et les bailleurs de fonds privés, affectent les conditions de travail et les conditions de vie des salariées évoluant dans ce milieu. Dans un premier temps, nous démontrons que les politiques néolibérales affaiblissent les OCF par la non-reconnaissance de leur spécificité, par leur sous-financement et par l’imposition de nombreux partenariats qui contribuent à limiter leur autonomie. Dans un deuxième temps, nous illustrons comment les politiques néolibérales, mais aussi le manque de reconnaissance et la dévalorisation de ce travail de care, précarisent les conditions de travail dans les OCF. Dans un troisième temps, nous explorons les situations de précarité et/ou de pauvreté découlant des conditions de travail. Au surplus, nous interrogeons le rapport potentiellement paradoxal qui peut émerger du fait d’intervenir auprès de familles qui ont des besoins socio-économiques similaires à ceux des travailleuses. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Organismes communautaires Famille, travailleuses, conditions de travail, féminisme matérialiste, care, néolibéralisme, précarité, pauvreté
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« Dans cette autofiction, Sara Hébert puise dans l'imaginaire punk, le langage des meetings AA et les souvenirs du mariage de sa mère. De façon intime, touchante et combative, elle critique la positivité toxique, le mythe du prince charmant et la culture du travail sexiste. Elle espère, à travers ses tranches de vie, vous aider à reprendre confiance en vous, à repenser vos rapports aux patrons et à vous libérer des hommes-bouées. »-- Résumé de l'éditeur.
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Depuis une perspective située, cette investigation en travail social documente la négociation de modifications à apporter aux représentations culturelles des familles LGBTQ+ circulant dans l’espace public québécois, par quatre parents LGBTQ+ et l’étudiante-chercheure. L’exercice, sous forme de focus group, avait pour but de favoriser l’échange et de créer de nouvelles images pouvant leur sembler plus justes en fonction de leurs propres expériences de parentalité. La démarche visait également à répondre à la question suivante : quelle forme de reconnaissance est recherchée par les parents LGBTQ+ montréalais, et de quelle manière? Elle s’inscrit dans les théories de la justice, où la reconnaissance est un élément clé à la pleine participation des individus et des collectivités dans leur société. Une analyse du contenu thématique, émergeant des réflexions des participants-es au focus group, recense trois statuts subordonnés (selon Nancy Fraser) auxquels les parents LGBTQ+ font face. Il s’agit de statuts liés au projet national québécois, au sexisme et au genrisme, et à la famille naturelle. De plus, l’attention portée aux interactions des parents permet d’observer le souci à autrui prenant place au sein de leurs échanges, à la lumière des quatre phases du care de Tronto et des perspectives de Ricoeur sur la reconnaissance. La quête de reconnaissance est donc exposée non seulement comme une lutte personnelle, mais aussi telle une démarche démontrant l’attention à soi et à l’autre. Cette observation va à l’encontre de certaines représentations culturelles rencontrées où les parents LGBTQ+ sembleraient davantage préoccupés par leurs propres désirs, besoins et droits, que ceux de leur entourage, incluant leurs enfants et leurs pairs marginalisés. Cette recherche qualitative à caractère exploratoire a recours à l’illustration pour interpeller le public ciblé, éliciter les données, développer l’analyse, présenter les matériaux et uniformiser le travail. Les limites observées sont liées au petit échantillonnage comme au caractère artificiel (initié par l’étudiante) du processus de recherche de reconnaissance en groupe. Des recherches ultérieures auprès d’enfants et d’adolescents de parents LGBTQ+, ou encore auprès d’autres groupes minoritaires pourraient mettre en corrélation et solidifier les données mises de l’avant. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : reconnaissance, parentalité, homoparentalité, transparentalité, pluriparentalité, LGBTQ+, queer, care, justice, Fraser, Tronto, Ricoeur, féminisme, bande dessinée, illustration, représentations culturelles, famille, travail social.
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The settler state's taking of Indigenous children into care disrupts their communities and continues destructive, assimilationist policies. This article presents the perceptions of lawyers, social workers and judges of how Indigenous parents experience child welfare in Quebec. Our participants characterized those experiences negatively. Barriers of language and culture as well as mistrust impede meaningful participation. Parents experience epistemic injustice, wronged in their capacity as knowers. Mistrust also hampers efforts to include Indigenous workers in the system. Emphasizing state workers’ ignorance of Indigenous family practices and the harms of settler colonialism, participants called for greater training. But critical literature on professional education signals the limits of such training to change institutions. Our findings reinforce the jurisdictional calls away from improving the system towards empowering Indigenous peoples to run services of child welfare. The patterns detected and theoretical resources used are relevant to researchers of other institutions that interact with vulnerable populations.
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Dans le débat public sur la gestation pour autrui (GPA), parler de « travail » pour qualifier ce que font les femmes porteuses est largement perçu comme une façon de cautionner les formes de marchandisation et d’exploitation du corps des femmes à l’œuvre dans les circuits mondialisés de la bioéconomie. Contre cette interprétation qui accompagne la condamnation morale de cette pratique reproductive, en particulier dans sa version « commerciale », l’article développe une défense féministe de la conceptualisation de la GPA comme travail, appuyée sur les études ethnographiques menées auprès des femmes porteuses indiennes et nourrie théoriquement à la fois par le marxisme, par l’éthique du care et par la notion d’intersectionnalité. In fine, l’objectif est de mettre en lumière la fécondité de cette conceptualisation non seulement pour la pleine reconnaissance des femmes porteuses, mais aussi pour le diagnostic critique des divisions du travail qui structurent la société capitaliste.
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This is "CHSLD, Mon Amour (version longue)" by Danic Champoux on Vimeo, the home for high quality videos and the people who love them.
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A intersecção de gênero, raça e classe marca os territórios de exclusão social, especialmente em um país que carrega cicatrizes da colonialidade patriarcal e capitalista em suas estruturas, como é o caso do Brasil. O objetivo deste trabalho é compreender o cuidado em um desses territórios: a cidade de Cubatão/SP. A investigação, feita entre 2017 e 2020, incluiu a pandemia da covid-19, que sobrecarregou o cuidado no território. O método foi a pesquisa qualitativa, com oficinas, observação participante e entrevistas de profundidade. O cuidado era majoritariamente oferecido por mulheres, líderes comunitárias e profissionais da atenção primária do Sistema Único de Saúde. Para analisar os dados, utilizou-se a hermenêutica de profundidade. O referencial teórico foi a costura das teorias feministas da ética do cuidado, ecofeministas e interseccionais. A pesquisa revelou diversos desafios e potencialidades, como o cuidado ético-político, eixo da busca por justiça socioambiental. , Abstract The intersection of gender, race and class marks the territories of social exclusion, especially in a country that carries scars of a patriarchal and capitalist colonialism in its structures, as is the case in Brazil. The objective was to understand care in this territory of exclusion in Cubatão, São Paulo, Brazil. The research, conducted between 2017 and 2020, included the pandemic of COVID-19, which overloaded care in this territory. The method was qualitative research, with workshops, participant observation and in-depth interviews. The care delivered by community leaders and primary health care professionals from the Brazilian National Health System was mostly performed by women. For data analysis, depth hermeneutics was used. The theoretical reference was the perspective of feminists: ecofeminist, intersectional and Care Ethics. The study showed several challenges and the ethical-political care as an axis in the search for social and environmental justice.
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L’Amérique du Sud est un des coeurs battants du féminisme contemporain. Des millions de femmes y prennent la rue contre les féminicides, les violences qui frappent les minorités de race et de genre, les lois qui répriment l’avortement et le développement néo-extractiviste. Figure majeure du féminisme latino-américain, Verónica Gago réinscrit ces bouleversements dans l’émergence d’une internationale féministe et propose, avec La puissance féministe, un antidote à tous les discours de culpabilité et de victimisation. En se réappropriant l’arme classique de la grève, en construisant un féminisme populaire, radical et inclusif, les mouvements sud-américains ont initié une véritable révolution. C’est à partir de l’expérience de ces luttes que Gago reconceptualise la question du travail domestique et de la reproduction sociale, expose les limites du populisme de gauche et dialogue avec Spinoza, Marx, Luxemburg ou Federici. Parce qu’il unit la verve politique du manifeste aux ambitions conceptuelles de la théorie, La puissance féministe est un livre majeur pour saisir la portée internationale du féminisme aujourd’hui.
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Cet article témoigne d’une démarche autoethnographique (Haraway 1988, Russell 1999, Chang 2008, Rondeau 2011, Rouleau 2016) relatant l’expérience individuelle et collective du Choeur Maha, une chorale montréalaise se présentant comme féministe. À travers un partage d’expériences inspiré de l’Object-Elicitation Interview Method (Pink 2015), sont exposées dans ce texte les multiples significations qu’accordent les membres à leur expérience au sein du choeur, tant comme lieu d’appartenance et d’épanouissement que comme espace féministe. S’appuyant sur les précédents travaux ayant problématisé la dimension genrée des loisirs culturels, notamment celle de la pratique amatrice du chant (Octobre 2014, Buscatto 2003, 2007, 2013), la démarche consiste à dégager de l’expérience chorale de Maha les articulations concrètes et multiples des concepts de soin (care ; Mestiri 2016), d’empuissancement (empowerment ; Guétat-Bernard et Lapeyre 2017) et d’espace sécuritaire (safe space ; Lewis, Sharp, Remnant et Redpath 2015, Deller 2019), à la fois sur une échelle individuelle et collective, ainsi que dans une optique de résilience et de résistance féministes (Britt 2019).
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We utilized the emotional labor triangle to understand how 16 Black women students who attended Historically white colleges and universities (HWCUs) navigated gendered-racialized oppressive environments that mattered to their academic success. This study contributes to a gap in the literature, as much of the research focused on students of color without disaggregating for gender or other social identities. In addition, the literature is scant on experiences of Black women students use of emotional labor. Emotional labor has largely been studied from a management perspective. Through qualitative semi-structured interviews, we examined the emotional labor Black women expended while pursuing their undergraduate degree. We employed a qualitative, intersectional, methodological approach to foreground historically marginalized voices and situated the study in the hypervisibility Black women participants described feeling as space invaders on their historically White undergraduate campus and at the same time the invisibleness of their voice and masking of their feelings as they encountered gendered racism. Further, we emphasized the emotional toll and stress that may occur for Black women when they do not utilize engaged coping mechanisms while expending their emotional labor. The study holds implications for educators to address emotional labor inequities within HWCUs. (PsycInfo Database Record (c) 2021 APA, all rights reserved) © 2019 National Association of Diversity Officers in Higher Education
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This research examines the discourses that shape disabled women’s sexual subjectivity. I wanted to see how disabled women’s understanding of themselves as sexual is socially influenced. I held a focus group and individually interviewed five self-identified physically disabled women about their sexual lives. They shared detailed stories of personal experiences and societal influences. The main social influences that were present in the women’s stories were ableism, sexism, and resistance; the focus of this article is resistance. Resistance discourses challenge mainstream notions of disability and sexuality and combat the oppression that ableism and sexism can create. It is important work to highlight these resistance narratives; they are often overlooked in society. Diverse social understandings of disability and sexuality are needed, and it is important that they come from disabled people. This research seeks to make space for disabled perspectives in the interest of sexual inclusivity and sexual citizenship for disabled women.
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"Comme des plantes qui s’enlacent dans une serre, les récits de Symptômes s’entrecroisent et s’imbriquent les uns dans les autres pour exposer les liens qui nous unissent, mais aussi la façon dont les relations, qu’elles soient toxiques ou saines, se répercutent sur notre corps et notre esprit. Et si des fils invisibles nous reliaient pour toujours à ceux qui ont joué un rôle dans notre vie?"--Rabat de la couverture.
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La reconnaissance du travail ménager occupe les féministes depuis des décennies. Mais qu’ont à dire celles qui en ont fait leur gagne-pain, les travailleuses de l’ombre par excellence? Dans ce livre, Catherine Charron examine le travail domestique rémunéré au Québec entre les années 1950 et 2000. Elle expose les parcours d’une trentaine de femmes de la région de Québec et leur donne la parole. Dans un contexte où le marché du travail subit de profondes transformations, les boulots domestiques, loin de disparaître, se reconfigurent et continuent d’occuper une part non négligeable de la main-d’œuvre féminine. Tandis qu’une proportion croissante de femmes ont un meilleur accès à la scolarisation et au salariat, de nombreuses autres se trouvent refoulées dans diverses filières d’emplois domestiques: la garde d’enfants, l’aide à domicile pour les personnes âgées, les travaux d’entretien ménager. Les trajectoires des femmes interrogées par Catherine Charron, nées entre 1914 et 1958, illustrent le rapport changeant des femmes à l’emploi et à la famille à partir des années d’après-guerre ainsi que leurs réalités hétérogènes. À l’intersection du public et du privé, le travail domestique rémunéré s’exerce dans la continuité du travail gratuit assigné aux femmes au sein de la famille et de la communauté, ce qui contribue à le rendre invisible. Aux marges de l’emploi révèle cette face cachée de l’économie marchande et domestique, incontournable dans toute réflexion sur le travail, et rend justice à celles qui l’incarnent.