Votre recherche
Résultats 12 ressources
-
Les personnes lesbiennes, gaies et bisexuelles (LGB) peuvent mobiliser différentes stratégies pour dévoiler ou cacher leur orientation sexuelle sur leur lieu de travail. Cette étude a pour objectif d'explorer les relations entre les micro-agressions homonégatives (MAH) perçues au travail et ces stratégies, ainsi que l'effet médiateur du climat organisationnel de diversité sexuelle dans ces relations. Un échantillon de 135 salariés·e·s LGB a répondu à un questionnaire en ligne portant sur ces trois variables. Les données ont été traitées par le biais de régressions linéaires simples et de méthodes d'analyse en pistes causales. Les résultats ont mis en avant que l'effet des MAH sur la gestion de son identité sexuelle au travail était médiatisé par le climat de diversité sexuelle. Il existe également une relation directe positive entre les MAH et le dévoilement. Les résultats sont discutés à la lumière de la littérature existante sur le sujet. Des perspectives aux niveaux systémiques et individuels pour soutenir le climat de diversité sexuelle et réduire la discrimination vécue par les salarié·e·s LGB sont envisagées.
-
Discussions of "tribadas," "viragines," "marimachos," "hermafroditas," "mujeres hombrunas," and "lesbias" appear in works by prominent nineteenth-century sexologists. Vicente Suárez Casañ's El amor lesbio (1892), seemingly the lengthiest account on the topic of the time, insists on tying masculine lesbians, or marimachos, as he refers to them, to hermaphroditism. He also underscores the distinction between masculine and feminine lesbians, while revealing the persistent belief in spontaneous sex change and connections between lesbians and witches. While Eduardo López Bago's La Pálida (1884) and La monja (1886) reproduce long-standing beliefs that tie lesbianism to prostitution, hysteria, convents, and sorcery, the radical naturalist conspicuously shies away from the figure of the butch lesbian or "female hermaphrodite." In contrast, Emilia Pardo Bazán features a masculine lesbian associated with witchcraft as the eponymous protagonist of her short story "Afra" (1894). And in 1901 she publishes the column, "Sobre ascuas," about the first gay marriage in Spain between two women in A Coruña. Although most of these medical, literary, and journalistic discourses appear, in some way, to endorse heteronormativity and patriarchy by pathologizing female same-sex desire, they all simultaneously deconstruct arguments about the naturalness of universal heterosexuality. Discusiones acerca de "tribadas," "viragines," "marimachos," "hermafroditas," "mujeres hombrunas," y "lesbias" aparecen en las obras de destacados sexólogos decimonónicos. El amor lesbio (1892) de Vicente Suárez Casañ, que parece ser el escrito más largo acerca del tema en la época, insiste en conectar las lesbianas masculinas, o marimachos, como él las denomina, al hermafroditismo. También subraya la distinción entre las lesbianas masculinas y femeninas, al mismo tiempo que revela la creencia persistente en el cambio de sexo espontáneo y la conexión entre lesbianas y brujas. Aunque La Pálida (1884) y La monja (1886) de Eduardo López Bago reproducen creencias antiguas que vinculan el lesbianismo a la prostitución, la histeria, los conventos y la hechicería, el naturalista radical ignora de forma ostensible la figura de la lesbiana butch o de la "hermafrodita femenina." En cambio, Emilia Pardo Bazán presenta a una lesbiana masculina asociada con la brujería como la protagonista homónima de su cuento "Afra" (1894). Y en 1901 escribe la columna, "Sobre ascuas," sobre el primer matrimonio gay en España entre dos mujeres en A Coruña. Aunque la mayoría de estos discursos médicos, literarios y periodísticos parecen, de alguna manera, apoyar la heteronormatividad y el patriarcado al patologizar el deseo homoerótico femenino, simultáneamente desconstruyen argumentos acerca de la naturalidad de la heterosexualidad universal.
-
Cet article montre dans quelques œuvres d'inspiration autobiographique de Nina Bouraoui comment la subjectivité de la protagoniste est construite par différents discours identitaires dans le cadre franco-algérien et comment elle est déconstruite ou reconstruite par l'écriture. L'expérience corporelle de la protagoniste porte l'empreinte de l'héritage familial qui est le microcosme de l'héritage culturel marqué par la violence de l'Histoire franco-algérienne. En outre, l'emprise de la normalisation des genres pèse lourd sur la subjectivité de la protagoniste, ce qui résulte dans des sentiments d'auto-culpabilisation. L'entre-deux, c'est-à-dire entre deux pays et deux genres, est pourtant l'espace à la fois douloureux et créatif qui donne la force d'écrire et de s'écrire, et de venir à bout du sentiment de culpabilité, ce qui est analysé à l'aide de la lecture par Judith Butler du mythe d'Antigone et de la performativité de la confession.
-
S’il ne fait aucun doute que les activistes féministes queer ont pu reprendre à leur compte le slogan « mon corps est un champ de bataille », elles et ils n’en ont pas pour autant négligé d’investir le langage, ce champ de bataille symbolique. Intervenir sur la langue, se réapproprier les discours de haine en les détournant, sont alors autant de stratégies contre-discursives participant activement au processus de subjectivation. Les enjeux de langage deviennent ainsi un terrain propice pour appréhender le monde, élaborer un espace commun, intelligible et safe, et se constituer en tant que sujet. Ils participent pleinement à l’élaboration politique, identitaire et culturelle de la mouvance ou praxis féministe queer en France. Cette analyse cherche à examiner les dynamiques de traduction au cœur des créations langagières des activistes féministes queer, notamment celles qui relèvent des questions d’autodéfinition. Bien plus qu’une simple formalité de transcription langagière, la traduction soulève des enjeux politiques et culturels déterminants. À partir d’une lecture contextualisée et au plus près des usages, il s’agit ici de souligner l’ambivalence et la complexité de tout processus de traduction, oscillant entre circulation et déformation, réappropriation et reconfiguration.
-
The concept of intersectionality refers to the constructionist approach, which considers gender, class and race as categories of social inequality that cannot be added together but that intersect and construct each other. Social categories construct the social identities that affect what motivates people and how they operate. The question is how multiple identities come together in the context of crime? The paper reports the findings of a qualitative study that explored the concept of intersectionality when analysing crime. The study analysed the court files of Antillean women and girls living in the Netherlands and tried to find an explanation for their crime patterns in their struggle with their identity.
-
À partir du cas de lesbiennes d’ascendance maghrébine, de leurs rapports avec leurs familles et de leur éventuel sentiment d’appartenance à la communauté gay et lesbienne en France, cet article traite de l’émergence du sujet dans la configuration complexe que forment les rapports sociaux de sexe, de race, de classe et de sexualité. Il s’appuie sur huit entretiens menés auprès de femmes âgées de 25 à 38 ans. Confrontées aux injonctions paradoxales des normes de coming-out , de loyauté filiale et d’hétéronormativité, ces femmes évoluent dans une ambivalence permanente. Une situation qui permet la construction de sujets tacites, ambivalents et incertains : des lesbiennes en devenir.
-
Après une présentation des transformations historiques de la jeunesse et du cadre de la sexualité, cet article aborde la manière dont l’adolescence est devenue une période de préparation à la sexualité. La jeunesse sexuelle constitue à l’époque contemporaine une période d’autonomie privée, qui n’est plus régentée par les adultes. Un contrecoup de cette fin du contrôle direct sur les jeunes est l’explosion des inquiétudes adultes. L’analyse de la consommation de pornographie et de sa perception permet de s’interroger sur les composantes de la panique morale adulte. Elle s’inscrit dans une perception très genrée des rôles de chacun dans le travail affectif et contribue au maintien d’une asymétrie amoureuse selon le sexe.
-
Lorsque parut en 1977 l’article de Joan Kelly Gadol, « Did women have a Renaissance ? », on commençait à parler de gender. Dans sa formulation, qui appelait évidemment une réponse négative, c’était bien une question « renversante » : elle soumettait à interrogation une notion rarement mise en doute, la Renaissance, et introduisait comme critère possible de sa pertinence, le Féminin. Cet article a profondément marqué les générations suivantes d’historiens, spécialistes de l’histoire des femmes et du genre, suscitant de profondes remises en question, des controverses et une multitude de textes reprenant ce questionnement des fondamentaux de nos disciplines. Trois historiennes, deux médiévistes et une moderniste tentent ici, plus de trente ans après, une relecture faisant le point sur les apports et les remises en question de ce texte fondateur.
-
Reviews two books on postcolonial studies on modernity. "Gender, Sexuality, and Colonial Modernities," by Antoinette Burton; "The Erotic Margin: Sexuality and Spatiality in Alteritist Discount," by Irwin Scilick.
-
Le développement du mouvement de lesbiennes et de gays en Espagne commence dans les années soixante-dix par une remise en cause des lois répressives du régime franquiste — qui visaient surtout les hommes. Après avoir brièvement lutté avec les homosexuels, les lesbiennes rejoignent le mouvement féministe. Les années quatre-vingt sont celles des débats théoriques et d'un certain émiettement du mouvement. A la fois rendues invisibles par le système, objets de violences spécifiques et de tentatives de récupération, une partie des lesbiennes s'orientent à partir des années quatre-vingt dix vers une nouvelle alliance avec les gays, autour de la lutte contre le SIDA. Ce retour à une certaine mixité — consciente des différences d'intérêts entre gays et lesbiennes — est liée à une revendication joyeuse du corps et de la visibilité dans une perspective "queer".