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En Grèce ancienne et dans la Rome antique, on ne parle pas d’« homosexuel.l.es » ni d’« hétérosexuel.l.e.s » car ces catégories n’ont pas cours à ces époques. Les pratiques sexuelles ne sont pas passées sous silence pour autant, mais elles sont perçues et évaluées selon des critères qui engagent la citoyenneté, la maîtrise de soi, ou encore l’âge ou les modalités du rapport érotique. Certaines de ces pratiques, cependant, échappent à ces critères et ont été peu étudiées jusqu’à présent : il s’agit des relations sexuelles entre femmes. Loin de ce que l’on imagine aujourd’hui de l’« Amazone » ou de la femme débauchée et adonnée à la luxure, loin également des images d’Épinal des amours saphiques et éthérées, la littérature et les documents figurés se font l’écho d’attitudes et de représentations que Sandra Boehringer entreprend ici de recenser, de déchiffrer et d’analyser. Ce faisant, elle esquisse la cartographie d’un système antique de genre, révélant une organisation sociale fortement codifiée. Dans le monde grec et romain, les lois du désir sont très différentes des nôtres, et l’érotisme s’invente là où l’on ne l’attend pas.
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L'Occident n'a cessé depuis les origines de s'interroger sur la différence des sexes. Mais parle-t-on de l'homme et de la femme que l'on n'a encore rien dit : se réfère-t-on au genre - définition culturelle par des qualités morales, affectives, sociales... - ou au sexe - définition par des spécificités anatomiques ? Jamais, en effet, les deux notions ne se recouvrirent, rappelle Thomas Laqueur dans cet ouvrage qui demeure une référence majeure. Dès l'Antiquité, Aristote, par la définition de l'ordre des êtres, et Galien, par la définition du corpus anatomique, fondent le modèle du sexe unique, qui sera dominant jusqu'au XVIIIe siècle, et dans lequel le genre définit le sexe. Au XVIIIe siècle émerge l'autre modèle de la différence sexuelle, le modèle des deux sexes, dans lequel, au contraire du premier, le sexe définit le genre : parce que, au niveau de l'anatomie comme de la physiologie, femmes et hommes sont incommensurablement différents, les genres définissent dès lors qualités, vertus et rôles selon des racines biologiques. Ces deux modèles coexistent dans le temps - dès le XVIe siècle des auteurs posent l'irréductible différence anatomique, alors qu'au XXe siècle encore Freud pense la sexualité selon le modèle du sexe unique - car leur prégnance sur les esprits, si elle est liée à des évolutions générales - économiques, culturelles, sociales -, ne peut en aucun cas être strictement expliquée par celles-ci; et moins encore par les progrès de la connaissance anatomique, qui se moulent le plus souvent dans les représentations dictées par chacun de ces modèles...
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The history of Western art is saturated with images of the female body. Lynda Nead's The Female Nude was the first book to critically examine this phenomenon from a feminist perspective and ask: how and why did the female nude acquire this status? In a deft and engaging manner, Lynda Nead explores the ways in which acceptable and unacceptable images of the female body are produced, issues which have been reignited by current controversies around the patriarchy, objectification and pornography. Nead brilliantly illustrates the two opposing poles occupied by the female nude in the history of art; at one extreme the visual culmination of enlightenment aesthetics; at the other, spilling over into the degraded and the obscene. What both have in common, however, is the aim of containing the female body. Drawing on examples of art and artists from the classical period to the 1980s, The Female Nude paints a devastating picture of the depiction of the female body and remains as fresh and invigorating today as it was at the time of its first publication.