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"Loin de relire l'histoire de l'art en lui appliquant de façon anachronique le terme « queer », utilisé positivement dans les milieux militants depuis la fin des années 1980, Pour une esthétique de l'émancipation cherche à montrer comment l'écriture de l'Histoire de l'art a minoré l'importance des engagements politiques et affectifs des artistes et rendu inopérante la portée sociale de leurs œuvres. En imaginant des amitiés inédites entre des artistes du passé, Isabelle Alfonsi fait émerger une lignée féministe et queer pour l'art contemporain. Des pratiques artistiques du XXe siècle sont ainsi replacées dans le contexte du militantisme de défense des droits des homosexuel•le•s et de la formation d'une critique radicale féministe et anticapitaliste. Claude Cahun et Michel Journiac croisent l'histoire du minimalisme états-unien, vu à travers Lynda Benglis, Lucy Lippard ou Yvonne Rainer. Les guerres de représentation menées pendant la crise du sida sont lues au prisme des oeuvres de Felix Gonzalez-Torres, du concept de désidentification de José E. Muñoz et de l'activisme culturel du groupe Boy/Girl with Arms Akimbo, dans le San Francisco des années 1980."-- Résumé de l'éditeur.
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In recent years, opponents of the gender-affirmative approach to trans youth have argued that it bears homophobic roots and may be tantamount to conversion therapy. This argument is mistaken. In this article, I first argue that there is no evidence that social and/or medical transition is motivated by homophobia. Contrary to the critique’s tacit premise, many if not most trans people are LGBQ following transition. Furthermore, despite social progress in the last decade, transphobia remains more common than homophobia. Second, the gender-affirmative approach is fundamentally dissimilar to conversion therapy, unlike clinical approaches that oppose affirmation and seek to prevent transition. The comparison to conversion therapy relies on a superficial understanding of sexual orientation, such that a change of label (e.g. straight, bisexual, gay, lesbian) is equivalent to a change of sexual orientation even without changes to the targets of sexual attraction. By contextualizing conversion therapy in relation to trans youth care, I show that, on the contrary, conversion therapy has long focused on preventing transgender youth from growing up trans.
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« Hormis quelques hauts faits, l'histoire de la lutte pour le droit de vote des femmes au Québec nous est largement inconnue. Qui sait que des femmes votaient au Bas-Canada au début du XIXe siècle? Qui sait qu'elles ont perdu ce droit après les Rébellions de 1837-1838, pour ne le regagner que cent ans plus tard au terme d'une âpre lutte? Les autorités politiques et religieuses étaient fermement résolues à exclure les femmes de l'espace public: si celles-ci y entraient, elles délaisseraient leur rôle d'épouse et de mère, menaçant l'édification d'une société distincte, française, blanche et catholique. Dès lors, en refusant le statut de citoyennes aux femmes, on croyait affirmer une différence culturelle, et ainsi, se distinguer du reste du Canada. Repenser la nation est le premier ouvrage entièrement consacré à la tumultueuse histoire de l'affranchissement politique des Québécoises au XXe siècle. Non seulement il revisite cette bataille, sans oublier les femmes qui ne voulaient pas du vote, mais il s'attarde aux combats menés au nom de la liberté, de la justice et de la démocratie par divers groupes de femmes au fil du siècle, y compris par les femmes des Premières Nations. Il considère les décennies après le vote, alors que les femmes ont fait leur entrée en politique active, jusqu'à l'atteinte toute récente de la parité, offrant la synthèse la plus complète à ce jour sur cette question. » -- Quatrième de couverture.
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Dans l’ouvrage pionnier de Françoise d’Eaubonne, Écologie/féminisme. Révolution ou mutation, publié en 1978, la barre oblique entre « écologie » et « féminisme » permet de figurer l’étendue des combinatoires possibles : féminisme écologique, écologie féministe, féminisme environnementaliste, écoféminisme. C’est ce néologisme qui est finalement diffusé dans les pays anglo-saxons au point d’en faire un mouvement. S’opère alors un chassé-croisé : tandis que les ouvrages de Françoise d’Eaubonne sont oubliés en France, elle devient une référence internationale dans les années 1980 et 1990 – période durant laquelle aux États-Unis, en Angleterre, en Australie, en Inde, en Amérique latine, en Afrique, des courants féministes, issus de luttes grassroots (de la base), écologistes, anarchistes, marxistes des années 1970, prennent à bras-le-corps la question de la domination croisée des femmes et des ressources naturelles.
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"L'implication de l'État dans la vie privée pose problème : les individus ont davantage de droits que par le passé, mais certains de leurs comportements, jugés problématiques pour la collectivité, justifient un interventionnisme renouvelé, dans lequel acteurs privés et mécanismes de marché occupent une place croissante. En tension entre libéralisme et normalisation, cette action publique participe aux recompositions des rapports sociaux, entre les classes sociales, entre les genres, ainsi qu'entre la population majoritaire et les personnes racisées. Objet de vifs débats et de réformes récurrentes, la régulation par le droit des séparations conjugales est un observatoire précieux de ces recompositions, ici analysées à partir de trois enquêtes collectives, qualitatives et quantitatives, menées des deux côtés de l'Atlantique. En France comme au Québec, l'accès aux procédures, les interactions avec les professionnel.les et l'encadrement des modes de vie sont les trois dimensions constitutives du gouvernement de la vie privée. Cependant, chacun des contextes n'articule pas de la même manière inégalités de classe et inégalités de genre. En scrutant la production institutionnelle des inégalités privées, cet ouvrage invite à imaginer des voies alternatives, dans la sphère privée comme dans la sphère publique, pour que la politique des droits tienne ses promesses émancipatrices."
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"Misant sur la capacité d'agir et le pouvoir de transformation sociale des femmes des Suds, ce livre examine les enjeux du genre et du développement. Ce manuel féministe, clair et facile à consulter, est spécifiquement conçu pour les cours de premier cycle universitaire sur les femmes, le genre et le développement international. Organisé en sept sections, il offre un panorama aussi vaste que possible des préoccupations féministes reliées au genre et au développement, alimentant ainsi les réflexions et les études de cas dans le domaine. Issu du colloque « État des lieux sur les perspectives féministes en développement international » du Congrès international des recherches féministes dans la francophonie (CIRFF), l'ouvrage propose des contributions de professeures-chercheuses et de militantes européennes, canadiennes et des Suds dédiées à l'avancement des connaissances féministes, à leur diffusion plus large et à leur vulgarisation."
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Despite sustained feminist criticism, the production and consumption of pornography does not show signs of waning. Here, I offer a critical review of the existing feminist anti-pornography debate, arguing that it has largely failed to provide suitable grounds for a stable and comprehensive critique, instead often indirectly providing theoretical resources for pornography to reinvent itself. This is a product, in my view, of a misguided focus on the pornographic object. Feminist critics are better served, I argue, by redirecting their critical gaze towards the consumers of pornography, and, in particular, to the attitudes such consumption reflects. To that end, I introduce an alternative, attitudinal approach that enables criticism of pornography as a reflection of sexist attitudes, as well as for its role in concealing these attitudes.
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Depuis les années 70, il y a une volonté d’effectuer un rattrapage pour redonner aux musiciennes une visibilité et une reconnaissance au sein de l’histoire musicale. Si la musique des femmes est aujourd’hui un élément incontournable de théorisation, de débats et de revendications féministes pour faire évoluer la réflexion sur cette question, il est surprenant que leurs oeuvres soient encore peu jouées dans les concerts de musique contemporaine au Québec, que l’on tienne compte de la quantité de pièces ou de leurs modalités de diffusion. Considérant l’importance de l’environnement socioculturel qui teinte les perceptions sur les capacités créatrices des femmes, l’auteure propose une analyse des concerts produits de 1966 à 2006 par la Société de musique contemporaine du Québec (SMCQ), les Événements du neuf (E9), l’Ensemble contemporain de Montréal (ECM+) et le Nouvel Ensemble moderne (NEM) en vue de délimiter la participation des compositrices et de mettre en évidence les pratiques de ces organismes relativement à la présence des femmes en concert. Offrant une contribution originale aux études féministes en musique, l’auteure explique le rôle des organismes de musique contemporaine dans la production de concerts thématiques, l’offre de commande d’oeuvre et l’organisation de concours, et discute également des limites de l’intégration des femmes.
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Le présent mémoire s'intéresse aux liens entre le genre et la voix dans le récit Boys, boys, boys de Joy Sorman. L'objectif est d'analyser le déplacement qu'effectue la protagoniste du genre féminin au genre viril et les répercussions de ce changement sur la voix narrative. Alors que le genre a souvent été pensé en relation avec le corps sexué, il est davantage lié à la parole, dans ce récit, d'où son originalité : il défait la correspondance entre sexe et genre sans passer par la modification du corps (déguisements, travestissements et opérations chirurgicales n'y sont pas mis en scène). Il s'agit donc de voir comment l'usage que fait la narratrice de la parole en général, et du discours viril en particulier, participe à la fois d'un rejet de la féminité socialement imposée, de la recherche d'une nouvelle identité de genre et d'une tentative de questionner la binarité masculin/féminin. Notre travail s'appuie principalement sur une approche féministe et narratologique du texte littéraire en plus de recourir aux théories de l'agentivité et de la masculinité. Dans un premier chapitre, nous convoquons des théoriciens de ces quatre sous-champs différents afin de rendre compte des concepts et des pratiques qui s'entrecroisent dans le récit. Fortes de cette base théorique, nous étudions, dans le deuxième chapitre, l'articulation du genre et de la voix dans le récit Boys, boys, boys. Nous démontrons que le genre se manifeste à la fois comme un discours autoritaire qui hiérarchise les individus entre eux et comme un choix émancipateur à la base d'une parole autonome. Enfin, le troisième chapitre porte sur le discours viril tenu par les garçons et par la protagoniste. En nous basant sur la définition de la virilité donnée dans le récit, nous constatons que le discours viril fait l'objet d'un paradoxe : prononcé par les garçons, il est basé sur l'idée de la dénégation du féminin alors qu'il est associé à l'idée d'apprentissage lorsqu'il est employé par la protagoniste. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Bakhtine, Boys, boys, boys, discours, féminité, genre, Joy Sorman, Judith Butler, narratologie, virilité.
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« À douze ans, Roxane Gay est victime d'un viol collectif orchestré par celui qu'elle croit être son petit ami. Elle y perd son enfance et son innocence, et grandit en taisant ce drame à son entourage. Pour survivre, elle se met à manger, tout le temps. Elle fait de la nourriture son refuge, et de la graisse, une forteresse qu'elle érige pour se protéger du désir des hommes. Elle devient obèse. Dans cet ouvrage introspectif, elle nous raconte l'histoire de son corps, de sa faim, de sa détresse, de sa volonté de disparaître, intimement et paradoxalement liée à son furieux désir d'être vue, comprise et aimée. Elle y décrit l'incessant combat qu'elle doit mener, l'un des plus douloureux qui soit, tant physiquement que psychologiquement. Parce qu'être obèse est socialement inacceptable. Par son témoignage résolument touchant, Roxane Gay partage avec nous une leçon de vie fondamentale : nous devrions tous faire preuve de bienveillance envers la réalité du corps des autres et nous réconcilier avec le nôtre. »--Quatrième de couverture.
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Ce mémoire propose de lire le Journal de Marie Uguay (2005) à la lumière des théories féministes sur l'amour et le care ainsi que de l'éthique du care, issue des sciences humaines, nouvellement appliquée à la littérature. L'analyse se divise en deux chapitres. D'une part, il s'agit d'observer ce que le Journal dévoile des rapports amoureux de la diariste et comment ceux-ci sont aliénants pour Uguay. Ce premier temps de l'analyse littéraire nécessite d'emprunter des théories féministes de sociologie sur l'amour et le care (A. Jónasdóttir et A. Ferguson, 2014), des théories critiques sur l'amour et la féminité (de Beauvoir, 1949; bell hooks, 2001, 2002) ainsi que sur l'aliénation des femmes (Bartky, 1990). Un tel cadre théorique permet de comprendre la réflexion de la diariste quant à l'expérience « aliénante » qu'elle fait de l'amour (la dépense d'énergie inutile, la folie, l'apprentissage de l'amour, la dépendance affective, etc.). Dans le deuxième chapitre, une autre lecture du Journal de Marie Uguay est présentée : une vision philosophique ressort de l'écriture de la diariste. Pour constater cette seconde dimension du care dans le Journal, les théories mobilisées vont du côté de la philosophie, tout en restant dans une perspective féministe. C'est donc à l'éthique du care que je fais appel ici, en me référant à des auteures telles Pascale Molinier, Sandra Laugier, Patricia Paperman (Qu'est-ce que le care?, 2009); Fabienne Brugère (L'éthique du care, 2011) et des théoriciennes qui ont déjà entamé le croisement entre l'éthique du care et la littérature : Amelia DeFalco (Imagining Care : Responsibility, Dependency, and Canadian Literature, 2016), Marjolaine Deschênes (« Les ressources du récit chez Carol Gilligan et Paul Ricoeur : peut-on penser une littérature care? », 2015) ainsi que Maïté Snauwaert et Dominique Hétu (« Poétiques et imaginaires du care », 2018). Grâce à l'éthique du care, une lecture attentive, en liant le fond et la forme du texte, me permet de voir la vulnérabilité et l'intersubjectivité, vécues par la diariste dans l'amour et dans la maladie, en tant qu'éléments de l'éthique du care qui composent la texture (Molinier, Laugier et Paperman, 2009) du Journal. De cette manière, ces motifs discursifs reflètent l'intériorité de cette auteure qui interroge les difficultés d'être une femme, une poétesse et une malade, mais qui accorde à l'amour un pouvoir transformateur par lequel elle tente de se déprendre de son aliénation. Le Journal tire sa force de cette double posture de l'amour, constituée dans l'ambivalence : tantôt l'amour aliène, tantôt il est synonyme d'émancipation et de création. Ainsi, ce mémoire propose de rattacher la vision de l'amour de Marie Uguay à une philosophie de vie et à une volonté créatrice, car malgré l'aliénation qui l'accable, Uguay donne à l'amour un autre sens, duquel une portée similaire à l'éthique du care se dégage. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Marie Uguay, littérature québécoise, journal intime, études féministes, éthique du care, amour, aliénation, ambivalence, vulnérabilité, intersubjectivité, écriture des femmes.
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The Women's Art Society of Montreal (WASM) was founded in 1894 by two Montrealers, Mrs. James H. Peck (nee Mary Alice Skelton) and Mary Martha (May) Phillips, with the goal of integrating women into the art world. This organization was the Montreal branch of the Toronto-based Women’s Art Association until 1907, when it broke away from the mother organization to form its own independent Women’s Art Society of Montreal. In 1938, the Society’s efforts shifted towards entertainment and other branches of the arts, such as theatre, music and studio art. In 1981, the Society officially adopted a French name: l’Association culturelle des femmes de Montréal, but the organization remained essentially an English support group. In 1998 it began to accept men as members. The author traces the local, national and international events that coincided with each year of the WASM's existence.
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We review how recent family scholarship theorizes recent family change as either a process of deinstitutionalization, in which family can no longer be understood in institutional terms, or a process of diversification, in which family life is expanding but not losing its institutional character. We argue that both approaches emerge out of and depend on a social institutional framework for understanding family that was developed in 20th-century sociology. Despite producing a wealth of research, both approaches have difficulty adequately conceptualizing the institutional character of family and providing ways of theorizing family change. We introduce an alternative to a social institutional framework, a Weberian institutional logics approach, which provides a different way to understand the institutional character of family life and thereby affords new interpretations and avenues for theory and research on family change in the 21st century.
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Spanning 125 years, Art and Queer Culture is the first major historical survey to consider the ways in which the codes and cultures of homosexuality have provided a creative resource for visual artists. Attempts to trouble the conventions of gender and sexuality, to highlight the performative aspects of identity and to oppose the tyranny of the normal are all woven into the historical fabric of homosexuality and its representation. From Oscar Wilde to Ryan Trecartin, from the molly houses of eighteenth-century London to the Harlem drag balls of the 1920s, the flamboyant refusal of social and sexual norms has fuelled the creation of queer art and life throughout the modern period. Although the book proceeds in a chronological fashion, it does not propose a progressive narrative in which homosexuals become increasingly adept at negotiating the circumstances of censorship and overcoming the terms of stigma and invisibility. The dialogue between art and queer culture does not move towards ever more affirmative images of equality and dignity. Rather than countering homophobia with 'positive' images of assimilation, many of the artists and photographers featured in this book draw upon, and even draw out, the deviant force of homosexuality. Art and Queer Culture includes not only pictures made and displayed under the rubric of fine art but also those intended for private, underground or otherwise restricted audiences. Scrapbooks, amateur artworks, cartoons, bar murals, anonymous photographs, activist posters, all appear in its pages, as do paintings, sculptures, art photographs and video installations. Writing queer culture into the history of art means redrawing the boundaries of what counts as art as well as what counts as history. It means searching for cracks in the partition that separates 'high' art from 'low' culture and in the divide between public achievement and private life
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« Le développement international est un territoire contesté. À cause de l'aggravation des écarts entre le Nord et le Sud, de l'accroissement de la pauvreté mondiale et de l'urgence écologique, de nouveaux défis sociétaux émergent, s'accumulent et conduisent à des besoins criants qu'une aide internationale parvient de moins en moins à combler. Malgré ces tensions, des communautés du Nord et du Sud tentent de reprendre les choses en main et de réinventer le développement autour de principes clés : le respect de la diversité humaine ; le droit de vivre dignement ; le lien organique qui lie les êtres humains ; la vie non humaine ; la nature ; et l'importance de la participation ainsi qu'une démocratie qui dépasse les limites étroites dans lesquelles elle est présentement confinée. Cette édition nouvelle et actualisée regroupe des chercheurs de contextes divers, à travers le monde, qui s'unissent pour comprendre non seulement le « pourquoi » de cette situation critique, mais aussi le « comment », qui permettrait de remettre le monde, et le développement, à l'endroit.»
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Cette thèse interroge le rôle stratégique de l'usage du vêtement dans les mises en scène d'artistes féministes dans les années 2000. Elle aborde le vêtement comme l'élément central par lequel le potentiel transgressif des images du corps dans la pratique artistique contemporaine peut être étudié. Son objectif est de montrer que le vêtement est un espace de déconstruction des rôles binaires genrés qui s'impose comme un véritable outil visuel venant créer des solidarités critiques entre les différentes pratiques artistiques. Pour ce faire, ce travail propose tout d'abord quelques éclaircissements terminologiques relatifs à l'emploi du mot « vêtement », ainsi qu'une définition opératoire selon trois axes, que sont le genre, l'identité et la culture. De plus, en adoptant l'approche interdisciplinaire des fashion studies ainsi qu'une perspective féministe assumée, le vêtement est ici abordé dans sa complexité, car il s'inscrit comme un objet approprié pour analyser les autoreprésentations. C'est au sein de l'étude des séries de cartes postales Sans titre (Flamencas) de Pilar Albarracin, de la performance Les bonbons du collectif d'artistes Les Fermières Obsédées et de l'installation vidéo Trans- de Tejal Shah, que se déploient ses potentialités théoriques. L'analyse du vêtement y interroge la manière dont ces artistes font un usage indiscipliné des parures pour dénoncer les pouvoirs hiérarchiques par l'usurpation du conformisme vestimentaire. Elles utilisent le vêtement pour inciter les sociétés à se questionner sur leur degré d'ouverture à l'expression de genre en altérant les conventions traditionnelles liées à l'apparence par l'usage non hégémonique du vêtement et des parures. Ainsi, chez Pilar Albarracin, la robe flamenca devient un indice visuel permettant à l'artiste de valoriser la figure marginalisée de la gitane. De son côté, l'analyse des sous-vêtements, des chaussures à talons ainsi que des collants déchirés portés par Les Fermières Obsédées montre que le collectif rompt avec les conventions imposées tout en révélant certaines analogies avec le style contestataire des pratiques subculturelles punks. L'étude des parures dans l'installation vidéo Trans- de Tejal Shah interroge les représentations hégémoniques des masculinités et des féminités pour montrer comment l'œuvre peut parvenir à les désidentifier de façon simultanée. Mises en commun dans cette thèse, les trois analyses d'œuvres créent un dialogue visuel critique entre les différentes stratégies de Pilar Albarracin, des Fermières Obsédées et de Tejal Shah, tout en soulignant l'importance d'une approche féministe du vêtement pour les aborder. L'étude du vêtement ainsi menée met l'accent autant sur la production plurielle des représentations de soi que sur le désir des artistes de contrer les discriminations liées à l'apparence. Le regard transversal qu'elle pose et propose révèle l'émergence, dans les œuvres étudiées, d'un style commun, qui est engagé, en plus d'être alternatif et féministe. Par son esprit indiscipliné, ce style vestimentaire n'est pas une caractéristique distinctive qui serait à la source de discriminations et d'inégalités. Il laisse plutôt place à la libre expression d'autoreprésentations plus mouvantes et personnalisées. Il pousse ainsi les sociétés à interroger leur rigidité face à la diversité de genre en s'affirmant comme un puissant outil créatif de soi. De manière générale, ce travail cherche à proposer une lecture originale des images en activant les stratégies vestimentaires de piratage visuel semées par les artistes. Tout en amenant un regard singulier pour aborder la complexité des comportements humains, cette thèse entend ainsi contribuer au développement des études féministes dans l'histoire de l'art contemporain à partir des dialogues interdisciplinaires que propose l'analyse du vêtement. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : vêtement, style, rôles, expression de genre, anticonformisme, artistes féministes, Pilar Albarracin, Les Fermières Obsédées, Tejal Shah.
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Sociocultural linguists share with transgender communities a strong interest in the power of individuals to assert agency over linguistic patterns. For trans people, a key principle of activism is gender self-determination, which treats each individual as the ultimate authority on their own gender identity. This article explores some of the ways gender self-determination and self-identification surface in transgender people’s linguistic practices. Three particular manifestations are highlighted: gendered identity labels, third person pronouns, and body part terminology. The observations offered on these subjects are based on a series of ethnographic projects carried out from 2006–2016 in transgender communities across several metropolitan areas in the United States and in online spaces frequented by trans people. However, the analysis goes beyond mere description by treating this kind of individualized linguistic agency as the product of cultural practice rather than an asocial given. Such a perspective introduces questions concerning why this form of agency arose in the time and place that it has. This article frames gender self-identification as an enactment of neoliberal personhood, in which individuals are framed as the driver of their destiny. What the ideology of neoliberal agency obscures, however, is that agency is not an equally distributed resource.