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"Le Québec s’inscrit dans un contexte particulier où la production des connaissances sur et par les femmes et les personnes non binaires noires et racisées est invisibilisée et où celles-ci sont sous-représentées dans les milieux de recherche. Partant de ce constat, le projet PARR (Promotion des Actrices Racisées en Recherche), affilié à l’organisme Relais-femmes, vise à comprendre quels sont les obstacles structurels auxquels font face les femmes et les personnes non binaires noires et racisées impliquées en recherche partenariale et quelles sont les stratégies individuelles et collectives, actuelles et envisagées, pour les surmonter et pour se préserver soi et ses communautés d’appartenance. Pour le faire, le projet PARR emploie une méthodologie qualitative par/pour/avec et s’appuie sur vingt entrevues semi-dirigées et deux groupes de discussion avec des femmes et des personnes non binaires noires et racisées ayant été impliquées dans des projets de recherche partenariale au sein de la province du Québec.
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Le présent article propose de présenter les principales études francophones et anglophones en communication publique qui ont traité la façon dont les femmes ont été représentées dans les médias durant les trois premières années de la pandémie de COVID-19. Il s’inscrit dans le contexte d’une plus vaste recherche visant à mobiliser l’intelligence artificielle pour mieux cerner les représentations des femmes en temps de COVID-19 dans la presse québécoise (OBVIA, Université Laval). Le regard porté sur la littérature scientifique recensée s’inscrit dans une perspective féministe et intersectionnelle. L’un des constats majeurs qui ressortent de notre revue est que les femmes restent sous-représentées dans la sphère médiatique durant le contexte pandémique. Nous notons cependant qu’un certain nombre d’articles abordent les femmes comme figure d’autorité, notamment dans un contexte politique. Une importante part des études s’est toutefois intéressée aux femmes sous l’angle du care, par l’intermédiaire de thématiques telles que la domesticité, la maternité et le soin (où la figure de la travailleuse de la santé est dominante). Dans une moindre mesure, d’autres études abordent la question des violences genrées. Finalement, notre travail met également en exergue l’absence de contributions significatives en français sur les questions de représentation des femmes dans les médias durant la pandémie.
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"Comment expliquer qu’Israël, malgré ses attaques meurtrières à Gaza et sa violation du droit international, reste à l’abri de toute véritable critique? Pourquoi de nombreuses féministes du Nord global, si promptes à dénoncer l’impact du «fondamentalisme islamique» sur les femmes palestiniennes, restent-elles silencieuses quand il s’agit de décrier l’occupation et le génocide que perpétue l’État israélien en Palestine? En déconstruisant les associations fallacieuses entre antisionisme et antisémitisme, la professeure et militante palestinienne Nada Elia, qui vit aujourd’hui aux États-Unis, rappelle la place des femmes et des personnes queers dans la lutte pour la libération de la Palestine, et revendique le démantèlement des structures coloniales qui écrasent la population à Gaza et en Cisjordanie."-- Site de l'éditeur.
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Cet ouvrage pédagogique regroupe 18 chapitres écrits par des auteurs en sciences infirmières issus de champs d’expertise variés et des plus pertinents. Chaque chapitre présente les fondements ontologiques et épistémologiques de même que l’articulation des concepts clés de philosophes qui exercent une influence majeure sur les sciences infirmières et la pratique des soins infirmiers à l’aide d’exemples pour la pratique, la recherche et la théorisation dans cette discipline.
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"Cherchant toutes à répondre à la question 'Comment prend forme la coconstruction dans ma pratique féministe de recherche?',l'interrogation nous fait plonger dans l'intimité praxéologique d'universitaires embrassant des aspirations de justice sociale. Le dévoilement des embûches, des doutes et d'expériences moins réussies offre ainsi un matériel pour tirer des leçons. [...] La parité des contributions étudiantes et professorales fait aussi la singularité de cette publication" (Préface, p. 10)
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Qu’elles se réalisent dans le contexte du travail rémunéré ou dans la vie personnelle, ces tâches se révèlent complexes, voire parfois impossibles à articuler entre elles. La charge mentale affecte plus fortement les femmes1 qui assument une part plus importante dans les tâches domestiques et le soin aux proches. En collaboration avec des représentantes de groupes communautaires et de la société civile concernés par l’équité de genre et la justice environnementale, cette synthèse des connaissances porte sur la charge mentale et ses effets sur la santé des femmes. Quatre messages clés sont à retenir : 1) Les effets de la charge mentale sur la santé des femmes sont nombreux; 2) Il importe de comprendre la charge mentale comme un construit complexe et multifacettes afin de développer des interventions durables et équitables ; 3) Le travail associé à la charge mentale est « invisible » en raison de la gestion émotionnelle et morale et du travail cognitif qu’il comporte, et parce qu’il n’est pas reconnu ou non comptabilisé dans l’économie de marché néolibérale; 4) Les manifestations de la charge mentale prennent des formes différentes qu’il importe d’analyser avec une approche féministe intersectionnelle. Cinq axes regroupant des recommandations et des pistes de solution sont proposés. Axe 1 : Reconnaître la nature complexe de la charge mentale et ses stéréotypes associés. Axe 2 : Soutenir le travail de care dans les milieux de travail. Axe 3 : Améliorer les services de soins et de soutien à la famille offerts à la population et offrir un accès équitable à ces ressources. Axe 4 : Prendre en compte la charge mentale dans les politiques publiques et créer les instances pour assurer des actions de prévention en temps de crise. Axe 5 : Inciter et normaliser le travail de care assumé par les hommes.
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Les stéréotypes de genre prescrivent aux mères, mais pas aux pères, de donner la priorité à leur famille plutôt qu’à leur travail. Par conséquent, l’intériorisation des stéréotypes de genre peut prédire une culpabilité plus élevée chez les mères que chez les pères dans des situations où ils privilégient leur travail plutôt que leur famille. L’étude 1 (135 mères et 116 pères) a en effet révélé que plus les stéréotypes de genre implicites des pères étaient forts (mesurés à l’aide d’une tâche d’association implicite genre-carrière), moins les pères se déclaraient coupables dans une situation fictive d’interférence du travail dans la famille. Bien que les mères aient en moyenne déclaré une culpabilité plus élevée que les pères, cet effet n’a pas été atténué par leurs stéréotypes de genre implicites. L’étude 2 (étude du journal quotidien auprès de 105 mères) a toutefois révélé des preuves de l’effet modérateur des stéréotypes de genre implicites sur la culpabilité des mères qui travaillent. Plus les stéréotypes de genre implicites des mères étaient forts, plus elles déclaraient avoir des conflits entre le travail et la famille et de la culpabilité les jours où elles travaillaient de longues heures. Ces résultats montrent que les stéréotypes de genre implicites façonnent la façon dont les parents perçoivent leurs choix travail-famille.
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Ce mémoire porte sur les expériences de militants impliqués dans des mobilisations féministes au Québec au cours des cinquante dernières années. Ma recherche prend pour point de départ les tensions que pose la participation des hommes au mouvement féministe. Une revue des travaux existants permet d’en identifier quatre principales : l’identification des hommes au féminisme ; la gestion de la mixité ; l’autonomie organisationnelle masculine ; le maintien de l’engagement à l’extérieur du mouvement féministe. Dans le cadre de cette recherche, je me penche sur la manière dont les militants proféministes vivent ces tensions, à partir d’une analyse de la subjectivité masculine basée sur les théories féministes matérialistes. Au plan méthodologique, je fais appel à la méthodologie Q, une méthode mixte spécialisée dans l’étude des subjectivités. L’analyse des données révèle la présence d’un discours dominant sur l’expérience de l’engagement proféministe, ainsi que deux discours secondaires. Le discours principal Une lutte quotidienne pour la justice se concentre sur les impacts personnels positifs du féminisme sur la vie des militants et la manière dont celui-ci est vécu comme une facette d’un engagement plus vaste pour la justice sociale. Les discours secondaires L’antisexisme entre hommes et L’émancipation au masculin mettent en lumière des expériences opposées sur le rapport entre la masculinité et la lutte pour l’émancipation des femmes. D’un côté, L’antisexisme entre hommes insiste sur le soutien actif des revendications féministes en intervenant auprès des hommes et en confrontant leurs attitudes sexistes. De l’autre, l’expérience de L’émancipation au masculin se concentre sur l’épanouissement personnel des hommes et l’émancipation vis-à-vis des contraintes de la masculinité dominante. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Féminisme, Proféminisme, Militantisme, Subjectivité, Rapports sociaux de sexe, Méthodologie Q
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C’est là un ouvrage de référence qui présente la recherche sur la musique, les genres et les sexualités, et plus largement la vie musicale non dominante au Québec depuis le dernier quart du XIXe siècle jusqu’à aujourd’hui. Issu des travaux réalisés en 202-2022 par le pôle universitaire DIG! Différences et inégalités de genre dans la musique au Québec (D!G), un réseau interdisciplinaire et intersectoriel qui réunit les chercheur·ses, publics, artistes et autres professionnel·les de la musique qui s’intéressent à cette thématique, l’ouvrage comprend une revue de la littérature et une bibliographie de plus de 800 ressources scientifiques.
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Malgré l’entrée massive des femmes sur le marché du travail et les avancées que l’on doit aux mouvements féministes, le patriarcat demeure un paradigme dominant à l’égard de la question familiale (Descarries et Corbeil, 2002ª). Dans sa version plus contemporaine, le consensus social concernant la famille est aussi imprégné de l’influence de l’épidémiologie sociale, un paradigme qui supporte une ambition scientiste et normative (Parazelli et al., 2003 et Parazelli, 2013). Comme la mère porte implicitement la responsabilité de l’ordre familial et par extension, de l’ordre social, cette normativité est étroitement liée au genre (Cardi, 2007; 2010 et 2015). Cette recherche s’ancre dans les épistémologies féministes. Elle propose une démarche qualitative, exploratoire et critique en s’intéressant à la réalité des mères qui pratiquent le travail du sexe à partir de l’idée selon laquelle « on ne peut être mère et putain à la fois » (Ovidie, 2018). Le stéréotype de la mère s’oppose effectivement à celui de la putain dans l’imaginaire social (Descarries et Mathieu, 2009). Les mères qui pratiquent le travail du sexe doivent ainsi réconcilier leur posture d’être humain discrédité en regard de leur travail et leur identité de mère, laquelle est soumise à des injonctions normatives de plus en plus élevées (Samtani et Trejos-Castillo, 2015). Nous exposons les données issues d’entrevues semi-dirigées réalisées auprès de huit mères exerçant le travail du sexe afin d’explorer leur expérience de l’articulation famille-travail. Cette expérience est traversée par la gestion des temps et des espaces de la vie familiale et du travail, laquelle relève surtout de la mobilisation de stratégies personnelles par les mères. Ces constats correspondent aux connaissances portant sur l’articulation famille-travail (Descarries et Corbeil 2002ᵇ; Malenfant, 2002; Tremblay, 2003 et Seery, 2014 et 2020). S’agissant des mères que nous avons rencontrées, cette expérience a cependant de particulier qu’elles doivent composer avec le stigmate de putain (Pheterson, 2001). Nous avons donc recours à certains travaux portant sur la stigmatisation symbolique et structurelle aux fins d’analyse et de discussion de nos résultats de recherche. On relève deux grands types de stratégies employées par ces femmes pour faire face au stigmate de putain : elles s’en distancient ou elles lui résistent. La valorisation dans le travail compte parmi les stratégies de résistance. À ce sujet, elles énoncent des réalités et des compétences se rapportant au travail du care. Ainsi, la perspective du care est également mobilisée dans notre cadre conceptuel. Nous réfléchissons notamment au travail du sexe comme travail du care à la lumière des concepts de travail émotionnel (Hochschild, 2003 et 2012), de sale boulot (Lhuilier, 2005 et Molinier 2011) et de défenses collectives féminines et viriles (Molinier, 2000; 2002 et 2004), alors qu’une part importante du travail du care demeure stigmatisée en tant que sale boulot (Molinier, 2011) et que le travail émotionnel est sous-pesé dans l’appréhension de la valeur du travail du care (Molinier, 2011 et 2020). De plus, bien que la dimension du care soit transversale aux activités de soins et de services aux personnes, elle est généralement occultée du sexuel (Molinier, 2009 et 2011). Ces idées nous permettent d’éclairer le discrédit porté à l’endroit des mères pratiquant le travail du sexe et de réfléchir à leurs avenues de reconnaissance et de citoyenneté. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : travail du sexe, mères, articulation famille-travail, féminisme, patriarcat, imaginaire social, discours sociaux dominants, significations imaginaires sociales, stigmatisation, stigmate de putain, travail du care, travail émotionnel, sale boulot, défenses collectives
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Par le biais d’une analyse phénoménologique interprétative (API), cette recherche qualitative vise à mieux comprendre le rapport au corps des jeunes adultes émergent·e·s trans et non binaires (TNB) à l’aune de leurs expériences sexuelles et romantiques. Pour atteindre cet objectif seront mobilisés la corporéité et le structuralisme érotique transféministe conceptualisés par Alphonso Lingis et Tallia Mae Bettcher. Au regard de la visée exploratoire de la recherche, vingt entretiens semi-directifs (n=20), fondés sur une stratégie d’échantillonnage non probabiliste, ont été menés auprès de jeunes adultes émergent·e·s âgé·e·s de 18 à 25 ans avant et pendant la pandémie. Les participant·e·s se sont identifié·e·s aux genres suivants : masculin (n=9), féminin (n=2), non binaire (n=9) et/ou agenre (n=2). L’API a mis en relief cinq sous-thèmes en lien avec la corporéité : (1) l’absence corporelle à soi; (2) la présence corporelle à soi; (3) les corps accablants; (4) les corps émancipateurs ainsi que (5) les expériences positives du plaisir sexuel. L’API souligne que le corps peut être vécu de plusieurs manières : comme un corps étranger ou comme un corps vivant, en mouvement. Cinq constats favorisent une présence corporelle accrue. Le corps trans pensé comme une nouvelle forme, la construction identitaire par le biais du genre incarné, les processus de recodage intrapsychique et dyadique, une seconde puberté hardiment attendue et l’alignement corporel constituent tous des dimensions d’une corporéité prononcée. En définitive, des pistes d’intervention et de recherche ancrées dans une sexologie réflexive et transaffirmative devraient être considérées afin de favoriser une meilleure santé sexuelle et l’investissement du corps chez la population TNB. Pour les adultes émergent·e·s TNB, le genre est définitivement incarné et implique d’être vu·e·s et lu·e·s à l’aune du corps sensible. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : corporéité, trans, non binaire, adulte émergent, incongruence de genre, phénoménologie, pratiques trans-affirmatives, sexologie, sexualité, théorie queer, transféminisme
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Dans cet article, je présente la manière dont j’ai abordé, pour tenter de les atténuer, les risques découlant de ma prise de parole sur mon objet d’étude doctorale : l’oppression des femmes dans les minorités religieuses. Ces risques découlant de mon positionnement de féministe blanche occidentale, membre de la majorité libérale et laïque, et détentrice de nombreux privilèges associés à ces statuts, j’ai résolu de modifier symboliquement ce positionnement dans ma recherche. Pour ce faire, j’ai élaboré et appliqué une méthodologie réflexive dont l’un des aspects clés, présenté dans l’article, a été de (re)tourner mon regard critique vers moi.
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Le 23 novembre 2017, une coalition d’intervenants des industries créatrices du Canada a publié une déclaration dans laquelle elle s’engageait à adopter une politique de tolérance zéro en matière de harcèlement, de discrimination, d’intimidation et de violence, et a mis en place des groupes de travail chargés d’étudier l’élaboration d’un Code de conduite, de mécanismes de production de rapports plus sûrs, ainsi que la formation et l’éducation pour l’ensemble de l’industrie. Ce code de conduite n’est que la première étape dans la réalisation de ces objectifs. En travaillant ensemble, nous avons tenté d’avoir une approche de portée étendue, inclusive et précise en réponse aux préoccupations soulevées par les braves personnes qui ont partagé leurs expériences de harcèlement – quelle qu’en soit la nature. Sur ce site Internet, vous trouverez le Code de conduite, les ressources disponibles et la liste actuelle des signataires.
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« Mes larmes étaient celles d'un désenchantement : un désenchantement féministe. J'avais échoué à trouver les mots qui auraient fait douter ces femmes de leur offensive contre d'autres femmes, de leur trahison d'un féminisme universel de leur aveuglement par des biais racistes et islamophobes. Puisque l'islamisme était l'ennemi, celles qui affichaient leur adhésion à l'islam devenaient à leurs yeux l'incarnation de ce danger, et se retrouvaient exclues des luttes pour les droits des femmes. Mais les femmes musulmanes ne sont-elles pas des femmes ? »--Page 4 de la couverture.
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Les jeunes générations, notamment de femmes, rejettent un régime théocratique macabre au nom de la joie de vivre et de la liberté.
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En octobre 2017, #MeToo se propageait sur les réseaux sociaux, et le monde ne serait plus jamais comme avant. Si l’on sait que ce mouvement marquera l’histoire, on peine encore à en mesurer toutes les conséquences, tant il est en évolution permanente et ouvre des fronts de lutte multiples. Cinq ans plus tard, ce collectif dirigé par Rose Lamy réunit neuf femmes et autrices. Elles sont journalistes, militantes, musiciennes, étudiantes, philosophes, chercheuses ou essayistes, d’origine et d’âge différents, et portent un regard singulier sur cette révolution féministe. Le mouvement a-t-il réellement commencé en 2017 ? Y a-t-il eu une « vague » en France ? A-t-il profit à toutes les femmes ? Que veulent les victimes de violences sexistes ? Quelles forces s’organisent contre #MeToo ? À l’heure où le conservatisme reprend ses droits partout dans le monde, menaçant des acquis qu’on ne pensait plus avoir à défendre comme l’avortement, où le soupçon de mensonge ne cesse de peser sur les victimes, elles livrent chacune un point de vue documenté, urgent et passionné, au-delà du hashtag.
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Ce travail de recherche s’attarde à répondre aux deux questions suivantes : d’abord, comment les jeunes femmes québécoises ayant des relations sexuelles avec des hommes perçoivent-elles l’influence des mouvements de dénonciations qui ont eu lieu dans les dernières années? Ensuite, qu’est-ce qui caractérise les réflexions sur leur agentivité sexuelle de ces jeunes femmes? S’inscrivant dans le contexte de la multiplication des mouvements de dénonciations de violences sexuelles, cette recherche tente de voir l’impact perçu que ces mouvements, et le contexte social particulier qui en résulte, peuvent avoir sur les jeunes femmes qui ont vécu leur entrée dans la sexualité dans ce contexte. L'objectif est de comprendre l’agentivité sexuelle de ces jeunes femmes telle qu'elles la vivent, et comment celle-ci est négociée dans un contexte hétéropatriarcal. J'explore également de quelles façons ces jeunes femmes, après ces campagnes médiatiques de sensibilisation, incorporent des éléments de cette culture contestataire dans leurs réflexions. À l’aide de questionnaires et d’entretiens semi-dirigés auprès de 8 jeunes femmes, nous avons recueilli des données sur ce sujet. Les résultats ont été interprétés à la lumière de la littérature sur l'agentivité sexuelle des femmes, dans une perspective féministe critique de l'hétérosexualité comme rapport de domination des hommes sur les femmes. Les résultats nous montrent que l’agentivité sexuelle se développe progressivement, au fil des expériences des jeunes femmes interrogées. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : agentivité sexuelle, jeunes femmes, hétérosexualité, sexualité des femmes, patriarcat, dénonciations en ligne
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Au sein du grand plan des wokistes visant à imposer dans toutes les sphères sociales la bien-pensance et le politiquement correct par crainte d’offenser des personnes ou des communautés, le monde de l’humour tient une place de choix. Ainsi, aujourd’hui, les vannes seraient soumises à toujours plus de contrôle, d’accusations, de critiques : on ne pourrait plus rire de ce que l’on souhaite, et sûrement pas avec n’importe qui. Si ce type de discours est bien entendu caricatural, il reste qu’il témoigne de tensions à l’œuvre dans un champ de l’humour en plein renouvellement. En effet, comment les professionnel·les de l’humour, très habitué·es à naviguer sur la fine crête qui sépare la blague de la moquerie, peuvent-ils et elles continuer à faire rire ? Et plus spécifiquement, comment peuvent-ils et elles trouver un rire de gauche, qui prend au sérieux les enjeux de justice sociale et de discriminations de populations minorisées ?
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La nourriture n'est pas aussi neutre que l'on peut le penser. Certains aliments, comme la viande, seraient considérés plus masculins que d'autres. En effet, le patriarcat a des effets sur la nourriture également. Il s'agit, dans ce projet de mémoire, de questionner ce qu'est la masculinité et la féminité en tant qu’idéaux, qui se construisent mutuellement en lien avec la domination masculine. Il s'agit également de penser les rapports de genre et les différentes responsabilités genrées autour des choix alimentaires. La division sexuelle du travail telle que pensée par le féminisme matérialiste peut également être étudiée autour de l’alimentation. De plus, le genre serait performé au sens de Butler (1988) en ce qui regarde l'alimentation. C'est d’ailleurs ce qui motive les questionnements autour des habitudes alimentaires et leur signification en lien avec le genre et les rapports de domination. Pour penser le carnisme et les aspects genrés de la viande, il importe nécessairement de se pencher sur la question du véganisme et de l’antispécisme. Puisqu’être végane implique de retirer tous les produits animaux des habitudes de consommation et de minimiser la souffrance animale, nous avons mené une enquête auprès de 10 hommes cisgenres québécois et 3 femmes cisgenres, une femme trans et une personne non binaire s’identifiant comme véganes afin de déterminer les impacts d'une alimentation végane sur les codes de la masculinité. Notre étude conclut que toutes les personnes interviewées déconstruisent en profondeur les normes genrées autour de la nourriture. Ainsi, ces hommes véganes sont capables de reconnaitre des différences marquantes entre eux et le reste des hommes en société. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : véganisme, genre, antispécisme, déconstruction, patriarcat, féminisme, viande, masculinité