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Les stéréotypes de genre prescrivent aux mères, mais pas aux pères, de donner la priorité à leur famille plutôt qu’à leur travail. Par conséquent, l’intériorisation des stéréotypes de genre peut prédire une culpabilité plus élevée chez les mères que chez les pères dans des situations où ils privilégient leur travail plutôt que leur famille. L’étude 1 (135 mères et 116 pères) a en effet révélé que plus les stéréotypes de genre implicites des pères étaient forts (mesurés à l’aide d’une tâche d’association implicite genre-carrière), moins les pères se déclaraient coupables dans une situation fictive d’interférence du travail dans la famille. Bien que les mères aient en moyenne déclaré une culpabilité plus élevée que les pères, cet effet n’a pas été atténué par leurs stéréotypes de genre implicites. L’étude 2 (étude du journal quotidien auprès de 105 mères) a toutefois révélé des preuves de l’effet modérateur des stéréotypes de genre implicites sur la culpabilité des mères qui travaillent. Plus les stéréotypes de genre implicites des mères étaient forts, plus elles déclaraient avoir des conflits entre le travail et la famille et de la culpabilité les jours où elles travaillaient de longues heures. Ces résultats montrent que les stéréotypes de genre implicites façonnent la façon dont les parents perçoivent leurs choix travail-famille.
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Malgré l’entrée massive des femmes sur le marché du travail et les avancées que l’on doit aux mouvements féministes, le patriarcat demeure un paradigme dominant à l’égard de la question familiale (Descarries et Corbeil, 2002ª). Dans sa version plus contemporaine, le consensus social concernant la famille est aussi imprégné de l’influence de l’épidémiologie sociale, un paradigme qui supporte une ambition scientiste et normative (Parazelli et al., 2003 et Parazelli, 2013). Comme la mère porte implicitement la responsabilité de l’ordre familial et par extension, de l’ordre social, cette normativité est étroitement liée au genre (Cardi, 2007; 2010 et 2015). Cette recherche s’ancre dans les épistémologies féministes. Elle propose une démarche qualitative, exploratoire et critique en s’intéressant à la réalité des mères qui pratiquent le travail du sexe à partir de l’idée selon laquelle « on ne peut être mère et putain à la fois » (Ovidie, 2018). Le stéréotype de la mère s’oppose effectivement à celui de la putain dans l’imaginaire social (Descarries et Mathieu, 2009). Les mères qui pratiquent le travail du sexe doivent ainsi réconcilier leur posture d’être humain discrédité en regard de leur travail et leur identité de mère, laquelle est soumise à des injonctions normatives de plus en plus élevées (Samtani et Trejos-Castillo, 2015). Nous exposons les données issues d’entrevues semi-dirigées réalisées auprès de huit mères exerçant le travail du sexe afin d’explorer leur expérience de l’articulation famille-travail. Cette expérience est traversée par la gestion des temps et des espaces de la vie familiale et du travail, laquelle relève surtout de la mobilisation de stratégies personnelles par les mères. Ces constats correspondent aux connaissances portant sur l’articulation famille-travail (Descarries et Corbeil 2002ᵇ; Malenfant, 2002; Tremblay, 2003 et Seery, 2014 et 2020). S’agissant des mères que nous avons rencontrées, cette expérience a cependant de particulier qu’elles doivent composer avec le stigmate de putain (Pheterson, 2001). Nous avons donc recours à certains travaux portant sur la stigmatisation symbolique et structurelle aux fins d’analyse et de discussion de nos résultats de recherche. On relève deux grands types de stratégies employées par ces femmes pour faire face au stigmate de putain : elles s’en distancient ou elles lui résistent. La valorisation dans le travail compte parmi les stratégies de résistance. À ce sujet, elles énoncent des réalités et des compétences se rapportant au travail du care. Ainsi, la perspective du care est également mobilisée dans notre cadre conceptuel. Nous réfléchissons notamment au travail du sexe comme travail du care à la lumière des concepts de travail émotionnel (Hochschild, 2003 et 2012), de sale boulot (Lhuilier, 2005 et Molinier 2011) et de défenses collectives féminines et viriles (Molinier, 2000; 2002 et 2004), alors qu’une part importante du travail du care demeure stigmatisée en tant que sale boulot (Molinier, 2011) et que le travail émotionnel est sous-pesé dans l’appréhension de la valeur du travail du care (Molinier, 2011 et 2020). De plus, bien que la dimension du care soit transversale aux activités de soins et de services aux personnes, elle est généralement occultée du sexuel (Molinier, 2009 et 2011). Ces idées nous permettent d’éclairer le discrédit porté à l’endroit des mères pratiquant le travail du sexe et de réfléchir à leurs avenues de reconnaissance et de citoyenneté. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : travail du sexe, mères, articulation famille-travail, féminisme, patriarcat, imaginaire social, discours sociaux dominants, significations imaginaires sociales, stigmatisation, stigmate de putain, travail du care, travail émotionnel, sale boulot, défenses collectives
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Aujourd’hui, on jase avec vous de la charge mentale et de tout se qui en découle. Ne nous faisons pas de cachette, le rôle de maman apporte une énorme charge mentale pour la plupart d’entre nous et nous avions envie de s’ouvrir sur le sujet. On espère que l’épisode saura vous apaiser et vous montrer que vous n’êtes pas seules.
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In this study, we draw on interview data from 62 matched different-sex, dual-career spouses raising young children to examine the mechanisms behind the gender gap in household labor during the COVID-19 pandemic. We argue that the pandemic represents a unique case of social uncertainty and an opportunity to observe how structural conditions shape the gendered division of household labor. We find that under the rapid social transformation imposed by the pandemic, gender serves as an anchor and orienting frame for couples with young children. We argue that the pandemic (1) expanded traditional gender expectations to new domains of household labor and (2) heightened the importance of gendered explanations for the division of labor that justified intra-couple inequality. Our findings suggest that the particular structural conditions that characterize different times of uncertainty work through slightly different mechanisms, yet produce the same outcome: gender inequality, with long-lasting and wide-ranging implications. © The Author(s) 2022.
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Academic mothers perform intersected roles. They carry out their profession in workplaces, while they take the "second shift" of motherhood back to their families. The contested expectations in family and career built by the heterosexual matrix cause tension to academic mothers. We qualitatively investigate the interview data of six Chinese women academics on how they perform to negotiate their motherhood and academic work in the context of Chinese higher education, driven by the Butlerian theoretical concept of the heterosexual matrix. The findings suggest that Chinese academic mothers play a zero-sum game between being mothers and being academics, deriving from their ontological responsibilities of motherhood. We conclude that in the masculine academia, these women academics help maintain the heterosexual matrix by satisfying the gender normativity when they negotiate their performances in their family and career; meanwhile, most have developed some strategies to achieve their career advancement.; Competing Interests: The authors declare that the research was conducted in the absence of any commercial or financial relationships that could be construed as a potential conflict of interest. (Copyright © 2022 Bao and Wang.)
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This study examines the relationship between unpaid care work, financial well-being, and stress levels among women during the COVID-19 pandemic. The pandemic caused downturns in the economies of countries worldwide and led to uncertainties and changes that created conditions for increased stress levels and consequently impaired well-being. In addition to social distancing and lockdown measures to cope with the virus, working from home, home schooling, caring for sick and older family members, and financial problems have added burdens and have proven to be additional personal and family stressors. The findings are based on an online survey conducted among women during the second lockdown in Croatia. Additional unpaid care work and lower financial well-being affect the increased stress felt by women during the pandemic. This is especially pronounced among women who are more involved in paid work. During the pandemic, additional unpaid care work, increased involvement in paid work, and jeopardized financial well-being were stressors for women. Our results indicate the importance of women s free time for their own and their families 'well-being.
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Stay-at-home-orders, online learning, and work from home policies are some of the responses governments, universities, and other institutions adopted to slow the spread of COVID-19. However, research shows these measures have increased pre-existing gender disparities in the workplace. The working conditions for women during the pandemic worsened due to increased family care responsibilities and unequal distribution of domestic labor. In the academy, working from home has resulted in reduced research time and increased teaching and family care responsibilities, with a larger proportion of that burden falling to women. We investigate the persistence of gender inequity among academic scientists resulting from university COVID-19 responses over time. We draw on two surveys administered in May 2020 and May 2021 to university-based biologists, biochemists, and civil and environmental engineers, to analyze how the pandemic response has disproportionately impacted women in academia and the endurance of those inequities. Results show significantly greater negative impacts from the pandemic on women’s research activities and work-life balance, compared to men. We conclude by discussing the implications of our results, and the need for the academy to better predict and adjust to the gender disparities its policies create.
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Working from home is not gender neutral. As the COVID-19 pandemic has relocated all non-essential work to the home setting, it becomes imperative to examine the phenomenon through a gender lens. Accordingly, I conducted a qualitative study using semi-structured interviews with 30 dual-earning married couples in India to study the gendered work-from-home experiences of men and women during the pandemic. The findings suggest that the pandemic has disproportionately increased the burden of unpaid work for women as compared to men. Women are negotiating gendered time–space arrangements within their households with the allocation of limited resources being in favor of men. When this interacts with work, gender inequalities are reinforced both at work and home. Gender roles and unpaid work determine women’s choices regarding when and where to work, boundary management between work and non-work domains, and their experiences of social isolation. Further, gender roles have also affected women’s decisions regarding returning to work post-pandemic, where some women may not be returning to work at all. Finally, the paper identifies how gender intersects with the existing conceptual frameworks of working from home, and makes a strong case for integrating gender considerations in the work-from-home policies. © 2022, The Author(s), under exclusive licence to Springer Science+Business Media, LLC, part of Springer Nature.
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Fiche synthèse 1. Objectifs Intentions : Le but de cette recherche est de «documenter l’impact de la crise sociosanitaire sur la charge mentale des travailleuses de la région [de la Chaudière-Appalaches].» (p. 3) 2. Méthode Échantillon/Matériau : L’échantillon est constitué de 22 femmes résidentes de Lévis, âgées entre 26 et 45 ans. La majorité de ces femmes «occupe un emploi à temps plein et a travaillé au moins une partie de la 1re année de pandémie en télétravail.» (p. 4) De plus, la majorité des participantes habitent avec leur partenaire et ont des enfants.» (p. 4) Instruments : Guide d’entretien semi-directif Type de traitement des données : Analyse de contenu 3. Résumé Les résultats montrent que «[l]a fermeture des écoles et des services de garde de même que la diminution du soutien disponible ont entrainé une augmentation de la charge de travail des femmes au sein de leur famille.» (p. 6) Les résultats révèlent également que «[l]es femmes sont demeurées les responsables du travail à réaliser dans la famille, en plus de voir s’ajouter la responsabilité de l’école à la maison ou le casse-tête de la garde des enfants. [De plus], [l]es femmes proches aidantes ont aussi vu leur charge de travail augmentée en répondant aux besoins de leurs proches dépendants.» (p. 6) Aussi, «[l]es femmes qui ont fait du télétravail ont rencontré plusieurs difficultés à cause du contexte particulier dans lequel elles ont dû travailler (notamment avec les enfants à la maison).» (p. 6) Enfin, les résultats mettent en lumière que «[l]es mères, et encore plus celles ayant des enfants de moins de cinq ans, vivent davantage de détresse psychologique que les pères. La détresse psychologique est aussi plus élevée chez les parents moins aisés financièrement.» (p. 6) Mots-clés charge mentale (5) Chaudière-Appalaches (68) conciliation famille-travail (640) COVID-19 (112) division sexuelle du travail (21) mère (1459) télétravail (16) travail domestique (145)
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We study shifts in the ideal worker culture as experienced by working mothers across organizations in the United States during the COVID-19 pandemic. Experiences of 53 interviewees who attended to increased responsibilities across both work and family domains revealed an entrenchment of the ideal worker culture across nearly all organizations and professions. This manifested in three levels: as (1) a reinforced ideal worker culture in the workplace through work intensification, increased competitiveness, and surface-level support; (2) the reinforcing of organizations' ideal worker norms at home, with gendered division of space and labor; and (3) experienced internalized ideal worker norms in the expectations working mothers maintained for themselves. These findings offer insight into the lives of working mothers during the COVID-19 pandemic and the challenges which have pushed many mothers to reduce work hours or leave the workforce. Highlighting the intricate nature of the entrenchment of the ideal worker culture informs implications for theory of gendered organizations and for organizational practice. © 2022 John Wiley & Sons Ltd.
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The Covid-19 pandemic and the strategies implemented to deal with it have had economic and societal repercussions all over the world. In India, a nationwide lockdown was initiated on 25 March 2020 which continued in a diluted form as we were conducting the interviews for the paper in July 2020. The lockdown brought activities outside the home to a standstill and people were expected to stay indoors in order to ensure social distancing and break the chain of infection. The lockdown sparked its own problems and triggered discussions on issues including economic hardship and domestic violence. The question of how domestic responsibilities are shared among adults in families has also come to the forefront of debate. As hired part-time help was discontinued under lockdown, parents who had hitherto outsourced childcare and housework were suddenly left to fend for themselves. This article attempts to explore the manner in which such unpaid domestic responsibilities, especially childcare, were shared between parents in middle-class homes. The gendered nature of this division of housework and care work, and its varied implications on the paid work and careers of mothers and fathers, is the focus of inquiry. © 2020 Informa UK Limited, trading as Taylor & Francis Group.
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"La réalisation des projets de couple et familiaux constitue des préoccupations importantes des individus contemporains. Ces projets font l'objet de représentations sociales générées par diverses sources?: œuvres littéraires, philosophiques, scientifiques, populaires, mais aussi cinématographiques ou médiatiques. Ces représentations proposent des modèles et fournissent des supports à des imaginaires alimentant les scénarios personnels, créant des attentes qui se heurtent aux réalités quotidiennes, et qui entrainent souvent des désillusions et des déceptions, mais aussi des adaptations. Dans le but de mieux saisir les logiques à l'œuvre dans les attentes conjugales et familiales, cet ouvrage composé de treize chapitres rédigés par des chercheuses et chercheurs québécois, canadiens et internationaux (Brésil, Espagne, France, Suisse), issus de disciplines variées (anthropologie, démographie, psychologie, sexologie, sociologie et travail social), vise à mettre en évidence l'influence des imaginaires sur les itinéraires conjugaux et familiaux. La richesse des contributions à cet ouvrage collectif devrait aider à mieux saisir l'importance des études sur les imaginaires familiaux, autant pour la communauté scientifique que pour toute personne intéressée à mieux comprendre, et possiblement à mieux accompagner, les imaginaires, les attentes et les désillusions conjugales et familiales vécues par les individus et les couples."
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While some women may be actively involved in choosing their marital name, taking the man’s name remains the norm.
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Since the 1930s, a peculiar 'working mother' gender contract was dominant in the Soviet Union formally empowering women. The pressing expectation of this contract and a necessity to combine motherhood, housework and employment led to the image of the near superwoman who 'has it all'. This paper examines whether highly-skilled Russian-speaking female academics continue to adhere to this cultural ideal striving for work-life balance after migration to the UK and Germany. Based on qualitative interviews with 22 female scholars, the article provides a typology of scenarios for negotiating professional and private life. It elaborates on how role-related partners contribute to achieving balance between paid employment and mothering and explores the consequences for women's well-being. Moreover, the study suggests a feminist approach to analyzing work-family balance, which valorises women's point of view, emphasizing motherhood, children and family relations as an essential personal and social value, while also documenting the increasing challenges faced in the realization of these life priorities. © 2020 Russian Public Opinion Research Center, VCIOM. All rights reserved.
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Ce rapport brosse un portrait descriptif des premiers résultats qui se dégagent du volet « extrapatrimonial » du projet de recherche intitulé : Unions et désunions conjugales au Québec : regards croisés sur les pratiques et les représentations sociales et juridiques de la vie à deux. L’enquête réalisée auprès de 3250 répondants âgés de 25 à 50 ans et vivant en couple vise à cerner les arrangements financiers et juridiques des familles qui comptent au moins un enfant. Les aspects tels que le souhait de se marier ou non, la garde des enfants, le support financier, le recours au contrat de vie commune et la question de l’héritage ont été abordés. Une attention particulière a été portée sur les familles recomposées afin de déterminer si certaines différences pouvaient être observées comparativement aux familles intactes. Nous tentons aussi de jeter un éclairage sur le phénomène de la beau-parentalité au Québec puisque le Code civil ne reconnaît toujours par de statut particulier au beau-parent. Notre enquête permet notamment de constater que le fait d’avoir un enfant semble influencer le désir de se marier, et ce, plus particulièrement pour les femmes. Elle nous montre aussi que la garde partagée est un idéal-type envisagé par la majorité des couples, mais qui se réalise moins fréquemment en réalité. De plus, dans les familles recomposées ayant la garde d’un ou de plusieurs enfants issus d’unions précédentes, les dépenses relatives aux enfants sont considérées comme relevant exclusivement du parent, même si le couple gère ses revenus et dépenses en commun. Bien que l’on puisse s’attendre à ce que les couples qui ont déjà vécu une séparation veuillent se protéger davantage dans une relation ultérieure, les résultats montrent qu’il n’en est rien. Enfin, l’enquête nous démontre que la durée de la cohabitation entre un enfant et un beau-parent influence la force du lien entre eux et qu’un bon nombre de beaux-parents croient qu’ils auraient droit à une garde partagée dans l’éventualité d’une rupture ou, à tout le moins, qu’ils garderaient contact quelques fois par année avec l’enfant de leur conjoint.e.
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Cet article propose une réflexion sociologique sur l’amour conjugal contemporain d’un point de vue théorique et empirique. À partir de données recueillies sur les arrangements financiers de personnes vivant en couple et de la littérature sociologique sur l’amour, les auteures dégagent une sémantique de la conjugalité contemporaine illustrée par huit « règles de sens », mobilisées par les acteurs pour répondre aux défis des relations intimes. L’analyse permet d’observer les décalages entre différentes logiques amoureuses d’une part, et de l’autre entre les logiques de l’amour et les réalités sociales. Les propos des conjoints révèlent l’intégration d’éléments qui tiennent de logiques divergentes dans un même univers de sens : des règles de sens favorisant l’idéalisation mythique conjuguées à celles organisées autour des images du travail sur la relation, de la communication thérapeutique et de la prise en charge entrepreneuriale de la relation. Cette analyse empirique conduit les auteures à cerner une double confusion dans la littérature contemporaine sur l’amour et les couples.
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Alors que le virus COVID-19 se propage à travers le monde, de nombreux gouvernements ont fermé les écoles , les crèches et autres établissements de garde d'enfants. Avec de plus en plus de personnes travaillant à domicile , il est probable que de nombreuses familles se retrouveront dans une situation où les deux parents essaient de travailler depuis la table de la cuisine tout en essayant de faire l'école à la maison aux enfants . En plus des tâches ménagères habituelles, comme la cuisine et le ménage, ces tâches peuvent représenter une charge supplémentaire pour de nombreux parents à l'heure actuelle. Il est cependant probable que même si les deux parents sont désormais à la maison, une grande partie des tâches « domestiques » reposera toujours sur les épaules des femmes de la maison. Tout comme la ménagère des années 1950, les femmes devront non seulement préparer des repas savoureux, garder la maison propre et bien rangée et divertir les enfants, mais elles devront également faire tout cela tout en travaillant à domicile.
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Cet article propose une mise en récit du parcours de deux chercheur·e·s dont les intérêts de recherche et d’enseignement portent sur les familles issues de la diversité sexuelle. En mettant à l’épreuve le modèle hétéronormatif traditionnel, les familles homoparentales, notamment celles qui ont recours à la procréation assistée, font émerger de nouvelles trames familiales et relationnelles, en plus de rendre visibles les normes culturelles associées à la parenté, à la parentalité et à la concrétisation du désir d’enfant. Dès lors, une compréhension de la diversité familiale en adéquation avec les pratiques sociales contemporaines s’actualise par une prise en compte de la pluralité des expériences vécues par les parents de même sexe et de leurs enfants.
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Le terme « parent hélicoptère » est aujourd’hui très présent dans les discours public et professionnel sur l’éducation des enfants, ainsi que dans la culture de façon plus générale, particulièrement en Amérique du Nord et au Royaume-Uni. Un petit nombre de travaux sociologiques ont mis en évidence le caractère paradoxal de ce phénomène, qui réside dans une inquiétude souvent exagérée envers l’investissement « excessif » de ces parents dits « hélicoptères » auprès de leurs enfants, au sein même d’une culture de la parentalité intensive. Cet article développe ces travaux de deux manières. Nous resituons d’abord l’utilisation désormais omniprésente du terme « parent hélicoptère » et les qualificatifs qui y sont associés en examinant ses antécédents discursifs dans la terminologie du XXe siècle — comme l’overparenting (surparentalité), le smothering (parent poule ou parent qui couve) ou le coddling (dorlotement) — et en soulignant leur coexistence avec les récits de « mauvaises mères », considérées comme distantes et non impliquées. Ensuite, en analysant l’utilisation du terme helicopter parent faite dans les médias britanniques depuis la fin du XXe siècle, nous analysons comment se construisent les préoccupations actuelles concernant le surinvestissement des parents dans l’éducation de leurs enfants. Nous avons observé que les thèmes les plus récurrents de la couverture médiatique concernaient l’amour parental qui a mal tourné (gone wrong), la pression parentale (parental pushiness), ainsi que la classe sociale du parent hélicoptère. Notre analyse suggère que l’expression « parent hélicoptère » peut être mieux comprise comme un aspect du langage vernaculaire du XXIe siècle qui exprime une certaine aversion envers les résultats perçus d’une parentalité intensive, mais qui laisse intactes les prémisses concernant la responsabilité parentale en matière de pathologies individuelles et sociales. Nous concluons que, pour les sociologues, une caractéristique importante du parent hélicoptère est qu’il est généralement perçu comme un parent « à problèmes » issu de la classe moyenne, et nous suggérons que cette construction de l’origine sociale des défaillances parentales est une question importante à prendre en considération à l’avenir dans les études sur la culture de la parentalité.
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Cadre de la recherche : Le consensus établi autour de l’exceptionnalisme de la politique familiale québécoise dissimule certains enjeux et défis liés à l’accessibilité et à la disponibilité des mesures de soutien aux familles. Objectifs : L’objectif de la recherche consiste à proposer une réflexion sur le caractère universel souvent attribué à la politique familiale québécoise en documentant l’évolution de l’architecture des trois principales mesures de soutien aux familles depuis 1997, soit les services de garde, les congés parentaux et les prestations monétaires. Méthodologie : Le texte repose sur une revue systématique d’archives, de documents gouvernementaux et de recherches scientifiques sur l’évolution et la transformation de la politique familiale québécoise. Le point de départ de l’analyse est l’examen du Livre blanc Nouvelles dispositions de la politique familiale : les enfants au cœur de nos choix. Résultats : En dépit de son penchant social-démocrate, la politique familiale québécoise n’est pas universelle dans son ensemble et toutes les familles ne sont pas égales dans le soutien qu’elles reçoivent de l’État. Nous montrons l’existence historique de quatre régimes de service de garde, dont les caractéristiques varient selon la nature des services offerts, leurs coûts et la possibilité d’y avoir accès. Nous montrons aussi qu’en raison de l’architecture du Régime québécois d’assurance parentale (RQAP), certains parents ne se qualifient pas pour l’obtention de prestations parentales. Enfin, nous montrons que même si toutes les familles reçoivent depuis 2005 des prestations monétaires, le montant de ces dernières varie selon le revenu. Conclusions : Même si le Québec offre une politique familiale généreuse, la province n’échappe pas entièrement aux caractéristiques des sociétés libérales, dont le Canada fait partie. Contribution : L’article contribue à la réflexion sur la perspective universaliste attribuée à la politique familiale québécoise.