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Cet article se penche sur la place des arts et de la culture au sein du féminisme de la fin des années 1960 jusqu’au milieu des années 1980 au Québec. Il met en lumière le fait que les arts et la culture occupent des espaces à l’intérieur des mouvements politiques qui ne sont pas statiques. Au cours de la première partie de cette période, les mouvements féministes/mouvements des femmes avaient créé un nombre incalculable d’instruments culturels qu’ils ont mis au service des luttes politiques contre l’oppression et l’exploitation des femmes. À l’époque, les militantes féministes avaient la conscience que les arts et la culture constituaient des aires d’expression radicale et rebelle ; des lieux où il était possible de contester la contrainte à l’hétérosexualité, la morale des institutions religieuses ; des espaces où se discutaient les idées marxistes, anticapitalistes ou anticoloniales. Le présent article réserve une attention spéciale à la production littéraire et dramatique de Jovette Marchessault.
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Tournage de film porno, «Ginette se meurt d’ennui». Prostituée armée dans les toilettes d’une chambre de motel. Miroirs léchés. Vaginoplastie juste au bon moment «pour se cacher ailleurs qu’au cimetière ou en prison». Viol d’un adolescent. Party BDSM. Manucure. Drogue mortelle. «Personne ne peut abuser d’elle, c’est déjà fait.» Abîmées et vengeresses, les «fées mal tournées» rendent les coups. Dans la rue, au bar, à l’hôpital, à la shop de tatouage, elles rassemblent leurs voix discordantes pour devenir inévitables, pour déranger l’ordre qui les gruge. «Nous docteurs, sorcières et assassines, nous voulons répandre la conscience / comme une malaria fiévreuse et addictive.» Au cœur de Danseuses-mamelouk, Josée Yvon réunit sa milice : trois textes, masses composites de vers et de bouts de récits, cris de guerre, dédales de sens, affection féroce, «une grosse étreinte dans page». «Car l’abus est notre seul espoir de prospérité et de jouissance.»
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Depuis les années 70, il y a une volonté d’effectuer un rattrapage pour redonner aux musiciennes une visibilité et une reconnaissance au sein de l’histoire musicale. Si la musique des femmes est aujourd’hui un élément incontournable de théorisation, de débats et de revendications féministes pour faire évoluer la réflexion sur cette question, il est surprenant que leurs oeuvres soient encore peu jouées dans les concerts de musique contemporaine au Québec, que l’on tienne compte de la quantité de pièces ou de leurs modalités de diffusion. Considérant l’importance de l’environnement socioculturel qui teinte les perceptions sur les capacités créatrices des femmes, l’auteure propose une analyse des concerts produits de 1966 à 2006 par la Société de musique contemporaine du Québec (SMCQ), les Événements du neuf (E9), l’Ensemble contemporain de Montréal (ECM+) et le Nouvel Ensemble moderne (NEM) en vue de délimiter la participation des compositrices et de mettre en évidence les pratiques de ces organismes relativement à la présence des femmes en concert. Offrant une contribution originale aux études féministes en musique, l’auteure explique le rôle des organismes de musique contemporaine dans la production de concerts thématiques, l’offre de commande d’oeuvre et l’organisation de concours, et discute également des limites de l’intégration des femmes.
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Mélissa Blais est doctorante en sociologie à l'UQAM. Militante féministe et professionnelle de recherche à l'IREF, elle a étudié les réceptions du discours féministe à la suite de la tuerie de l'École Polytechnique de Montréal le 6 décembre 1989. Selon ce qu'on lit dans son livre, l'état psychologique de Marc Lépine était loin d'être la clé qui permet de comprendre les 14 meurtres qu'il a commis cette journée-là. Son geste était un message politique : mort au féminisme. La planification et la volonté derrière l'acte sont du registre de l'attentat. L'entrevue de la fin, pour commencer un livre. Janick Bastien Charlebois est professeure de sociologie à l'UQAM. Dans La virilité en jeu (Septentrion, 2011), elle souligne que de parler uniquement d'homophobie tend à nier la dimension culturelle de la discrimination dont sont victimes les jeunes gais. Les problèmes d'intégration des homosexuels ne sont pas qu'une question d'attitude individuelle, ils sont aussi le fruit d'un hétérosexisme dispersé dans la réalité sociale.
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Littérature, cinéma, sémiotique, psychanalyse, étude sur le genre, féminisme queer, depuis les années 1980, Teresa de Lauretis, universitaire italienne enseignant au Etats-Unis, porte une pensée critique au travers de tous ce champs. Elle relit Freud à partir des épistémologies lesbienne et gaie, en lui empruntant ses théories du fantasme et de la pulsion. Elle revisite Gramsci Foucault ou Althusser, s'appropriant, croisant et hybridant les apports, construisant une conception du sujet de part en part social et psychique. Ce premier recueil de textes publié en français par Pascale Molinier et traduit par Sam (M.H) Bourcie tente de rassembler plusieurs aspects fondamentaux de sa pensée. Dans Technologie de genre Teresa de Lauretis montre comment le genre est construit comme représentation par " des technologies sociales, des appareils techno-sociaux ou biomédicaux " et en même temps subjectivé par chaque individu. Avec "Théorie queer: sexualités lesbiennes et gaies" apparaissait en 1990 la première occurrence du terme a Queer Theory dans le domaine des études sur le genre. Enfin, dans " Culture populaire, fantasmes public et privé ", prenant pour objet le film de David Cronenberg, "M. Butterfly "", elle confronte l'effet des formes culturelles populaires à celui des fantasmes privés. Attentif au sexuel comme énigme, à la culture comme force sociale, le travail de Teresa de Lauretis, toujours au plus près de sa propre expérience, excède souvent son objet pour éclairer l'ensemble des représentations et des rapports sociaux qui nous construisent comme individus.
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Depuis une quinzaine d'années se sont développées dans l'université américaine ce qu'il est désormais convenu d'appeler les Gay and Lesbian Studies. Il s'agit non seulement de redécouvrir le passé occulté des cultures homosexuelles, mais aussi et surtout de reconsidérer l'histoire et le présent de la sexualité en général et la manière dont chaque société et chaque époque l'organisent et la réglementent. Ces nouvelles études ont très vite essaimé dans le monde anglo-saxon et dans presque toute l'Europe. Tout en étant en France au coeur de nombreuses polémiques, elles restent étrangement peu connues. Le colloque du Centre Georges Pompidou, les 25 et 27 Juin 1997, avait pour objectif de donner la parole à quelques-un.e.s des plus éminent.e.s représentant.e.s nord-américain.e.s de ce champ de pensée afin qu'iels puissent présenter leurs travaux au public français. Il a permis de découvrir non seulement leur richesse et leur diversité mais aussi, le cas échéant, les divergences qui pouvaient exister dans leurs approches. Des chercheureuses français.e.s et européen.nes participaient également à ces journées de discussion, pour engager le dialogue critique avec ces intellectuel.les américain.e.s. Une occasion d'ouvrir la voie à ce que pourrait être, en France, un travail de recherche sur les questions posées par le mouvement gay et lesbien à l'ensemble de la vie politique, culturelle et universitaire.
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Les « collectives » représentent depuis quelques années un nouveau mode d'organisation présent au sein d'un certain nombre de groupes de femmes qui ont valeur exemplaire, car elles représentent des lieux originaux de bouillonnement et d'innovation. Dans les collectives de femmes, le changement social n'est pas qu'un but extérieur, mais il est aussi visé à l'interne, au sein même des groupes. C'est précisément ce que l'article veut précisément aborder. Dans un premier temps, il dégage les principales caractéristiques de la collective. Dans un deuxième temps, il présente quelques données empiriques se rapportant à des expériences concrètes d'organisation en collective.