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Dans la littérature sur la danse exotique de la première moitié du xxe siècle, la danseuse noire apparaît soit comme la victime d’une industrie du divertissement capitalisant sur les mises en scène érotisantes, exotisantes et primitivisantes de son corps, soit comme la parodie subversive du stéréotype dit « primitif-exotique » incarné sur scène. Pour paraphraser bell hooks, le plaisir corporel, voire charnel, lié à la danse est avant tout abordé en tant que réalité à laquelle il faut résister, qui doit être masquée ou transcendée, ce qui force ainsi un processus de distanciation entre le travail artistique de la danseuse et le capital érotique de son corps. Dans cet article, l’auteure s’appuie sur une collection d’entretiens réalisés dans le contexte du travail de recherche ayant mené à la production cinématographique Show Girls: Celebrating Montreal’s Legendary Black Jazz Scene (1999) avec des danseuses qui travaillaient dans l’industrie du spectacle durant l’« âge d’or » du jazz montréalais (1925-1955). Les récits que révèlent ces entretiens permettent d’aller au-delà des questions de représentation dans la littérature sur la danse exotique pour poser un regard sur l’agentivité artistique de ces femmes qui résistent à la désarticulation entre leur travail artistique et le capital érotique de leurs corps.
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Traduction de Bodies That Matter, (1993) La prise en compte de la matérialité des corps n’implique pas la saisie d’une réalité pure, naturelle, derrière le genre : si le sexe est un présupposé nécessaire du genre, nous n’aurons jamais accès au réel du sexe qu’à travers nos schèmes culturels. Le sexe, comme le genre, est une norme culturelle, qui régit la matérialité des corps. Il importe donc de souligner que le concept de matière a une histoire, où sont sédimentés les discours sur la différence sexuelle. En outre, si certains corps (par exemple blancs, mâles et hétérosexuels) sont valorisés par la norme, d’autres (par exemple lesbiens ou non blancs) sont produits comme abjects, rejetés dans un dehors invivable. À travers une reprise critique du concept foucaldien de « contrainte productive », Judith Butler s’efforce, loin de tout volontarisme, de ressaisir la façon dont ces corps peuvent défaire les normes qui les constituent et devenir le lieu d’une puissance d’agir transformatrice. Ce livre, où l’épistémologie se mêle à la politique, constitue un jalon des études de genre et l’un des ouvrages majeurs de son auteure.
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A vivid, sexy, and titillating journey into the steamy underworld of the dime novel. In the scandalous world of pulp fiction in the 1950s and into the 60s, detectives, gangsters, and mad doctors were joined on the racks by bad girls, dissolute youths, drug-crazed beatniks, and other assorted miscreants and misfits. Where romance met with soft porn there was also a surprisingly large population of butch brunettes pursuing and seducing blond femmes. This was an alternate universe of erotic pulp fiction where gals and dolls were exploring the illicit pleasures of lesbian love--much to the delight of a largely male, heterosexual readership. Before the sexual revolution of the 1960s, these books offered a thrilling peek into the deviant underworld of wild passion and scandalous sex. Strange Sisters is a collection of the cover art of these wildly wicked novels. The women who writhe across the covers of books such as Strange Lust ("She Wanted a Woman--Then She Met Another Woman Obsessed by the Same Burning Hunger") and Women's Barracks ("The Frank Autobiography of a French Girl Soldier") sizzle with sexual energy and freedom--in a high-camp defiance of the prudish, conservative 1950s. Bold, kitschy-colorful, and fraught with sexual tension, the covers of Strange Sisters are a siren call to the retro-groovin' man, or woman, in your life.
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Les études de Michel Foucault sur la sexualité et son histoire, de même que les premiers travaux de Judith Butler sur la fluidité des postures de genre, ont contribué à l’émergence de la pensée queer, qui récuse le fixisme identitaire sans pour autant rejeter la notion d’identité. Ce courant de pensée a eu des répercussions tant dans le domaine des études féministes que dans celui des études LGBT ou encore des études sur les sexualités qui s’intéressent aux marges de la société hétérosexiste. Au-delà des oppositions binaires du masculin et du féminin ou de l’hétérosexualité et de l’homosexualité, il y a toujours un indécidable, qui résiste à la bipartition, une zone de flou, d’hybride et de poreux. C’est cet indécidable qui force la réflexion, non pas pour le faire entrer dans une catégorie d’opposition binaire, mais pour faire rebondir la pensée. Des textes de Carmen Gill, Ross Higgins, Diane Lamoureux, Marie-José Nadal, Tania Navarro Swain, Paul-André Perron, Robert Schwartzwald et Colette St-Hilaire.