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Très peu d’études sociologiques françaises ont tenté une approche de la déviance en termes de genres: la sous-représentation statistique des femmes dans la sphère pénale suffit souvent à les écarter des analyses. Pourtant, prendre pour objet la déviance des femmes permet d’éclairer le fonctionnement du processus pénal, notamment dans son rapport avec des dispositifs parapénaux qui contribuent à distribuer de façon différentielle la déviance des hommes et celle des femmes. Ainsi, partir de la marge, que représentent les femmes incarcérées, est un moyen d’interroger le centre et de saisir en quoi, s’il faut penser la prison en lien avec l’ordre social, il faut également et conjointement la penser en lien avec l’ordre sexué et les normes qui lui sont liées.
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Les travaux actuels parus sur le féminisme et la population noire aux États-Unis insistent fréquemment sur l’attitude des Africaines-Américaines à l’égard de l’idéologie féministe (Terrelonge ; Roth). Peu d’études en revanche ont été consacrées aux prises de position des hommes et des dirigeants noirs sur la question. D’après les analyses récentes, une majorité d’Africains-Américains, hommes et femmes, redouterait que le féminisme ne divise les genres au sein du groupe, qu’il n’écarte les Noirs de leur priorité dans la lutte contre la discrimination raciale ou encore qu’il n’engendre un débat médiatique sur la sexualité des Africains-Américains. À ces raisons, Pauline Terrelonge ajoute l’héritage du nationalisme noir de la seconde moitié des années 1960 (Terrelonge 563). On constate aussitôt que les prises de positions citées précédemment sont liées à l’histoire des Noirs aux États-Unis et de leur stigmatisation dans les discours dominants. Pour les Africains-Américains, le féminisme imposerait alors une confrontation entre la race et le genre, bien que les féministes noires aient toujours envisagé de prendre en compte « l’intersectionalité » des deux notions .
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In the mid-1990s, scholars turned their attention toward the ways that ongoing political, economic, and cultural transformations were changing the realm of the social, specifically that aspect of it described by the notion of affect: pre-individual bodily forces, linked to autonomic responses, which augment or diminish a body’s capacity to act or engage with others. This “affective turn” and the new configurations of bodies, technology, and matter that it reveals, is the subject of this collection of essays. Scholars based in sociology, cultural studies, science studies, and women’s studies illuminate the movement in thought from a psychoanalytically informed criticism of subject identity, representation, and trauma to an engagement with information and affect; from a privileging of the organic body to an exploration of nonorganic life; and from the presumption of equilibrium-seeking closed systems to an engagement with the complexity of open systems under far-from-equilibrium conditions. Taken together, these essays suggest that attending to the affective turn is necessary to theorizing the social.
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Résumé Les recherches dans et sur le domaine de la théorisation féministe en art étant peu développées en France, nous avons choisi de revenir, dans cet article, sur les contextes d’émergence de cette théorisation, depuis les premières réflexions sur la place des femmes dans le monde artistique jusqu’aux tentatives d’articuler pratiques esthétiques et expression politique, sous l’influence du mouvement féministe. Dans un second temps, nous tentons d’établir une typologie des thématiques que les questionnements féministes ont contribué à renouveler tant dans le domaine de l’art que, plus largement, dans celui de la réflexion sur la création artistique, des années 1980 à aujourd’hui.
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Interview d'Elsa Dorlin pour l'ouvrage "Femmes, genre, féminismes".
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Cette anthologie propose les textes essentiels de Donna Haraway : Cyborg manifesto, Situated knowledge, Teddy bear patriarchy, Ecce homo, Modest witness, Race.
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In this paper, I revisit the relationship of queer theory and sociology in order to address some critical issues around conceiving the subject and the self in sexualities research. I suggest that while sociology and queer theory are not reducible to each other, sociology has its own deconstructionist impulse built into pragmatist and symbolic interactionist analyses of identity and subjectivity that is often overlooked by or reinvented through queer theory. But, conversely, queer theory has a very specific deconstructionist raison d'etre with regard to conceiving the sexual subject that marks its key departure from Foucault and sociology more generally. This deconstructionist mandate, by definition, moves queer theory away from the analysis of self and subject position—including those accruing from race, class and gender—and toward a conception of the self radically disarticulated from the social. This “anti-identitarian” position has been a source of criticism among some sociologists who find in queer theory an indefensible “refusal to name a subject” ( Seidman 1993:132). But this criticism, I suggest, stems from a misplaced effort to synthesize queer theory and sociology when, in fact, the two approaches to the subject are founded on incommensurable methodological and epistemological principles. Rather, I argue that the very promise of queer theory rests in a strong deconstructionism that exists in tension with, rather than as an extension of, sociological approaches to the self
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Essai traduit de l'anglais sous la direction de Diane Archambault Livre unique en son genre, Pink Blood est la première étude de cas de portée nationale à paraître en français sur le thème de la violence homophobe. Fruit de neuf ans de recherche, il couvre plus de 350 agressions et quelque 120 homicides perpétrés au Canada sur la personne de gais et de lesbiennes entre 1990 et 2004. L’ouvrage analyse avec minutie l’impact de la violence homophobe dans une démocratie qui s’enorgueillit d’accorder « l’égalité » à tous ses citoyens… Certains Canadiens seraient-ils plus égaux que d’autres? De Whitehorse à St. John’s en passant par Montréal et Québec, l’auteur pose les questions suivantes: Comment la police fait-elle enquête sur ces crimes et comment les enregistre-t-elle? Quel traitement leur réserve le système judiciaire? Comment les médias présentent-ils ces incidents? Quels programmes et politiques ont soulevé la question de la violence homophobe et transphobe et quels sont ceux qui sont passés à côté de la question? La version anglaise de l’ouvrage, parue en 2005 aux Presses de l’Université de Toronto, a été retenue dans le programme d’enseignement de plusieurs facultés universitaires canadiennes.
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Avec les revendications féministes, la famille a connu de nombreuses et profondes transformations au cours de ces dernières années. Elles ont pourtant été inégalement réalisées et, lorsqu’elles le furent, elles n’ont pas pour autant aplani toutes les difficultés. Ces textes traitent de l’accouchement, de l’avortement, de la contraception, du divorce, du mariage et de la recomposition familiale, des relations de couple, aux quatre coins de la francophonie: le Brésil, la France, la Grèce, le Sénégal, la Suisse et le Québec. Situations forcément différentes et pourtant questions communes susceptibles d’élargir la réflexion transfrontalière face à une institution, la famille, partout remise en cause, avec les premiers balbutiements de l’égalité des sexes. Textes de Fatou Binetou Dial, Nikoletta Chardalia, Irène Jonas, Françoise Le Borgne-Uguen, Ana Liesi Thurler, Sylvie Perrier, Éliane Perrin et son équipe, Isabelle Puech, Catherine Pugeault-Cicchelli, Lucia Scavone, Carmen Susana Tornquist, Hélène Trellu et une introduction de Marie-Blanche Tahon.
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Les études sur l'homosexualité ont, à ce jour, essentiellement porté sur les milieux urbains, négligeant les autres milieux de vie comme les petites villes et les régions rurales, où les conditions socioculturelles peuvent contribuer à amplifier les difficultés de dévoilement et d'expression publique de l'identité ou des préférences sexuelles. La rareté ou l'absence de réseaux associatifs ou de rencontres et la carence de ressources d'aide dans le domaine de la santé et des services sociaux pourraient aussi contribuer à l'isolement ainsi qu'aux sentiments d'aliénation et de malaise chez ces personnes. Afin de mieux cerner ces enjeux, les auteurs analysent les réalités quotidiennes, sociales, relationnelles et sexuelles de lesbiennes et gais vivant en région. Ils explorent les dimensions touchant la famille et l'homoparentalité, ainsi que les variations dans les usages grâce à Internet et à l'intervention en ligne. Ces réflexions pourront sans doute aider à mieux comprendre les réalités des personnes homosexuelles vivant à l'extérieur des grands centres et, ainsi, orienter des interventions psychosociales plus adaptées chez ces populations encore négligées.
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Les positions féministes libérales et radicales sont à l'origine de la plupart des travaux relatifs à la prostitution. La première appelle au droit de se prostituer, tandis que la seconde considère la prostitution comme une exploitation. La binarité de ce débat mène à sa stérilité, puisque ne pouvant s'entendre sur la meilleure perspective d'analyse ou sur l'option législative à privilégier, la lutte pour les droits des personnes prostituées est paralysée par une bataille pour l'accès à l'espace public. Or, afin de pouvoir faire la promotion d'une option législative particulière en matière de prostitution, tout en partageant l'espace public avec les adversaires de cette même option, les parties du débat devraient s'engager dans une démarche visant à contribuer éthiquement au débat, sans pour autant renoncer à leur position. Ainsi, afin de briser cette dichotomie, Majo Hansotte fournit un outil méthodologique efficace, celui des « intelligences citoyennes ». À l'aide de l'exemple de la loi suédoise en matière de prostitution, il devient plus facile de voir comment il est possible de critiquer une loi ou une position idéologique, sans devoir y renoncer. Ainsi, l'intelligence argumentative nous permet d'analyser les arguments sur la prostitution et ceux utilisés pour promouvoir la loi suédoise. Ensuite, l'intelligence narrative nous permet de voir comment les récits des personnes prostituées sont récupérés à des fins politiques. L'intelligence prescriptive, pour sa part, relève les perspectives d'avenir portées par la loi. Finalement, l'intelligence déconstructive, en nous invitant à chercher les codes et les lieux d'enfermement contenus dans le langage sur la prostitution et dans les lois, permet l'ouverture à d'autres formes de militantisme pour défendre les droits des personnes prostituées. En appliquant cette démarche au débat sur la prostitution à l'aide de l'exemple de la Suède, la possibilité d'un débat plus éthique est donc envisagée. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Prostitution, loi suédoise en matière de prostitution, espace public, intelligences citoyennes
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Catalogue for the exhibition Global Feminisms, that took place at the Brooklyn Museum in 2007. The first international exhibition exclusively dedicated to feminist art from 1990 to the present. The show consists of work by approximately eighty women artists from around the world and includes work in all media—painting, sculpture, photography, film, video, installation, and performance. Its goal is not only to showcase a large sampling of contemporary feminist art from a global perspective but also to move beyond the specifically Western brand of feminism that has been perceived as the dominant voice of feminist and artistic practice since the early 1970s.This exhibition is arranged thematically and features the work of important emerging and mid-career artists.
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In recent years, lesbians and gay men have developed a new, aggressive style of politics. At the same time, innovative intellectual energies have made queer theory an explosive field of study. In "Fear of a Queer Planet", Michael Warner draws on emerging new queer politics, and shows how queer activists have come to challenge basic assumptions about the social and political world. Existing traditions of theory - Marxism, cultural studies, psychoanalysis, anthropology, legal theory, nationalism, and antinationalism - have too often presupposed a heterosexual society, as the essays in this volume demonstrate. "Fear of a Queer Planet" suggests a new agenda for social theory. It moves beyond the idea that lesbians and gay men share a minority identity and special interests and that their issues can be subordinated to more general social conflicts. Instead, Warner and the other contributors to this volume show that queer sexualities take many forms, are the subject of many kinds of conflict and struggles, and must be taken as a starting point in thinking about cultural politics. This collection explores the impact of ACT UP, Queer Nation, multiculturalism, the new religious right, outing, queerness, postmodernism, and other shifts in the politics of sexuality. The authors featured speak from different backgrounds of gender, race, nationality, and discipline. Together, they show how struggles over sexuality have profound implications for progressive politics, social theory, and cultural studies. Michael Warner has written extensively on censorship and the public sphere, the construction of American literary history, and the social and political implication of literary theories. He is author of "The Letter of the Republic: Publication and the Public Sphere in Eighteenth-Century America" and co-editor of "The Origins of Literary Studies in America: A Documentary Anthology".
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À la suite des critiques formulées par des femmes de couleur et par des lesbiennes quant à la conception ethnocentrique blanche et hétérosexiste d’une bonne partie de la réflexion féministe, l’auteure essaie de penser la catégorie « femmes » en dehors des définitions essentialisantes et totalisantes. Elle propose, à cette fin, de recourir à la notion sartrienne de structure sérielle pour penser les femmes comme un groupe social dont les membres n’ont pas nécessairement à partager les mêmes attributs. Cela lui permet d’envisager la possibilité d’un féminisme qui ne repose pas sur la catégorie « femmes » dans son ensemble, mais qui émerge plutôt des pratiques, nécessairement parcellaires, de femmes qui transforment en enjeux politiques certains aspects de la « condition féminine ». Ainsi, il devient possible de penser le féminisme comme théorie et pratique politiques sans le faire procéder de « femmes » dont la condition serait identique en tous points, mais plutôt de coalitions qui remettent en cause un aspect particulier des rapports de pouvoir entre hommes et femmes. Taking into consideration critiques from women of color or lesbians on the white ethnocentric and heterosexist character of a large part of feminist theorizing, I try to conceptualize the category “women” while avoiding both essentialism and totalisation. For this purpose, I propose to use the Sartrian concept of seriality in order to think about women as a social group, without implying that all women share a set of social attributes. This allows me to adopt a conception of feminism that does not proceed from the category “women” as a whole, but stems out of the partial practices that politicize various aspects of “women’s condition”. Thus, one can define feminism as a theory and a political practice that is not exclusive to the domain of “women”, but rather draw on various coalitions that challenge the power relation between men and women in some respect.